Le 15 avril 2015, l’ATIK, la Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe, a été victime d’une répression politique importante. Des opérations dites « antiterroristes » ont été lancées simultanément contre elle en Allemagne, en France, en Grèce et en Suisse. 10 hauts cadres sont à présent jugés pour appartenance au parti révolutionnaire TKP/ML qui combat le régime autoritaire de l’AKP. Ce procès met une fois de plus en évidence la profonde collaboration entre les Etats impérialistes européens et la dictature du président turc Erdogan.
Munich : Le procès des 10 révolutionnaires qui s’est ouvert suite à l’opération menée conjointement par les pays européens et la Turquie le 15 avril 2015 continue toujours.
Le procès inculpant des dirigeant-e-s de l’ATiK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe), connu sous le nom de « Procès des Communistes de Munich » dans les médias, et se basant sur la Loi anti-terroriste 129.b, piétinait déjà l’honneur avec ses traitements inhumains. A présent nous savons aussi que la torture est appliquée. Visites des avocats et des familles limitées et cellules d’isolements depuis le premier jour, à ce régime s’ajoutent les mauvais traitements ponctuels. C’est lors de la 30e journée du procès que nous avons appris qu’à nouveau la torture avait été appliquée.
Mehmet Yeşilçalı a été torturé
A la fin de sa journée d’audition, le camarade emprisonné Seyit Ali Uğur a posé une requête à la cour, déclarant que son camarade Mehmet Yeşilçalı avait subi des actes de tortures en prison après son retour de la 30e journée de procès.
Dans sa déclaration Seyit Ali Uğur dit : « D’après les informations communiquées par mes avocats, mon camarade Mehmet Yeşilçalı a été victime de torture. Il a été déshabillé de force et roué de coup avant d’être jeté dans une cellule et gardé sous surveillance dans cet état 24 heures durant. De plus, ses médicaments ne lui ont pas été donnés. Ces persécutions portent un nom, celui de torture. Je dénonce ceux qui ont torturé Mehmet. Ces actes sont criminels, devant la Loi et devant l’humanité. Ce sont les accusateurs qui sont responsables de ces tortures sur les révolutionnaires emprisonnés. J’appels la cours de justice à se prononcer contre ces actes de tortures qui ont eu lieux ».
La réclamation de la prisonnière Dr. Büyükavcı a été coupée
A la suite Dr. Büyükavcı a aussi voulu poser une requête en rapport avec les faits : « Monsieur le Président de la Cour, à un moment de la journée d’audition du 9 décembre dernier Mehmet Yeşilçalı a déclaré se sentir mal et avoir besoin d’une pause. En vue de la situation, votre cours a accepté cette proposition. Il a même été demandé à ce qu’il soit immédiatement ausculté et que les soins nécessaires lui soient procurés. Nous connaissons tous les capacités des installations médicales de la prison de Stadelhaim, les options de traitements sont limitées. Alors qu’il connait cette situation, la réaction du procureur a été de pousser à terminer rapidement le procès. Il est clair que notre situation de santé n’intéresse nullement le procureur… ».
La prise de parole de la camarade Büyükavcı a été coupée  là par le juge d’instruction et la requête n’a donc pas été prise en compte.
Voyant la tournure que ça prenait, et sachant que les avocats de Yeşilçalı avaient des requêtes à poser et qu’une enquête était demandée pour trouver les responsables des actes de tortures, la cour a décidé de mettre fin à la journée d’audition, laissant le publique et les avocats stupéfaits.
Le procès va durer encore plusieurs mois, les auditions se tiennent chaque lundi et vendredi à la Cour Suprême de Munich. Les responsables de l’ATiK appellent tous les démocrates, progressistes et révolutionnaires à apporter leur soutien face à ces traitements inhumains.
Traduit de : http://www.atik-online.net/blog/munih-komunistler-davasinin-34-durusmasinda-mehmet-yesilcaliya-iskence-yapildigi-ortaya-cikti.html