Friday, April 14, 2017

support the struggle of political prisoners in Turkish jails

Prisons turques • Grèves de la faim : “C’est peut être la dernière fois qu’on se voit”


prisons
L’état de santé des otages politiques en grève de faim dans les prisons turques entre en phase critique.
Dans 9 prisons, les grève de faim “illimitée” de 87 prisonniers, et dans les autres “en alternance” se poursuivent depuis plusieurs jours. A la prison de Şakran, la grève dure depuis 50 jours, à Sincan 41, à Menemen 29, à Tekirdağ 28, à Van 27, à Bolu 9 et à Hatay depuis 4  jours… Et les détenus de Balıkesir et Antalya ont rejoint ces grèves de la faim, depuis hier.
A Şakran, les détenus qui ont été les premiers débuter la mobilisation, au bout de 50 jours de grève de la faim, sont très affaiblis et leur état de santé s’aggrave.
De nombreuses initiatives et démarches ont été entreprises afin de faire entendre les revendications des grévistes et finir les grèves de la faim avant il n’y ait des morts, aucun résultat n’a été obtenu à ce jour.
Par ailleurs, le HDP avait sollicité le Ministère de justice pour un entretien, par l’intermédiaire des députéEs du HDP, Sırrı Süreyya Önder et Pervin Buldan, qui avaient sollicité directement le Ministre de justice Bozdağ. Mais l’entretien a été “reporté”.
Çağdaş Kaplan de Gazete Karınca lors d’un entretien avec Hazal Yaşar, mère d’Özkan Yaşar, détenu à la prison de Şakran et donc en grève de la faim depuis 50 jours, a témoigné de l’état de santé des grévistes.
Özkan, lors de la dernière visite le 3 avril, a dit à son père “C’est peut être la dernière fois qu’on se voit”. Il marchait difficilement en venant à la salle de visite. Leur état de santé est très critique.
Depuis que mon fils a entamé la grève de la faim, dans notre maison, il n’y a plus de casserole sur la cuisinière. Je suis malade et je dois prendre des médicaments, mais depuis qu’il est en grève, j’ai arrêté de les prendre. Mon fils est là-bas, dans l’état où il est, que ferais-je dans ce bas monde ? Si ces enfants meurent là-bas, que ferons nous sur cette Terre !
Nous sommes des mères, nous ne voulons pas que nos enfants meurent. Que demandent-ils nos enfants ? Ils ont déjà fait des requêtes, mais ils les ont refusées en disant “vous êtes des terroristes”.
Soyez sensibles à ce qui se passe. Nous sommes des mamans. Entendez nos voix.
Hazal déclarait déjà le 28 mars, au journal Şujîn, après avoir visité son fils, au 42ème jour de sa grève,
HazalIl avait tant maigri que je n’ai pas pu reconnaitre mon fils. Je l’ai reconnu à ses dents quand il nous a parlé, et essayé de rire avec nous. Je ne l’ai reconnu qu’avec ses dents… Il a complètement fondu. Deux de ses amis l’ont aidé à marcher jusqu’à la cabine de visite. Il n’arrivait même pas à marcher. Quand je l’ai vu, je me suis effondrée. Il est dans un état terrible.
Les conditions d’incarcération qu’ils dénoncent durent depuis trop longtemps. Ils n’en pouvaient plus. Quand nous leur rendons visite, nous subissons également des pratiques de tortionnaires. Ils font tout leur possible pour que nous cessions de leur rendre visite. Ils veulent que nos enfants restent seuls, abandonnés.
Il faudrait que tout le monde fasse du bruit. Que personne n’envoie son enfant au service militaire. Nos enfants ont fait leur service militaire et maintenant leurs frères et sœurs sont face à face avec la mort, dans des prisons. Je ne demande rien à personne, même pas un bout de pain, s’il vous plait, faites tout simplement du bruit. La douleur de son enfant est la pire des choses. Nos enfants fondent, disparaissent là-bas et nous ne pouvons rien faire. Ils subissent des injures, des tortures, c’est pour arrêter cela qu’ils sont en grève de la faim. Aidez-nous, nos enfants sont en train de mourir. Au nom de l’humanité, brisez le silence !

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