Saturday, July 21, 2018

Canada Critique de la confusion et de l’opportunisme contenus dans l’Arsenal #9



La présente critique participe au combat que nous menons depuis plusieurs mois pour réparer les dégâts politiques que les opportunistes canadiens ont causés au camp de la révolution.
Le Parti communiste révolutionnaire se dissocie complètement du numéro 9 de la revue politique Arsenal paru à l’époque où le parti était encore gangrené par les opportunistes. À compter d’aujourd’hui, il en arrête définitivement la distribution. La publication de cette revue, au début de l’année 2017, servait des objectifs contre-révolutionnaires et a constitué un pas en arrière considérable pour le mouvement communiste au Canada. Nos lecteurs et lectrices, nos sympathisants et sympathisantes, ont alors pu se demander si notre organisation avait abandonné le combat pour le communisme et s’était transformée en un énième appendice de la démocratie bourgeoise. À ce moment, il a même pu apparaître, aux yeux de nos alliéEs et de certaines organisations sœurs, que les perspectives contenues dans cette revue constituaient une synthèse de l’action révolutionnaire et des acquis politiques du prolétariat au Canada. Il n’en est rien.
Le contenu de l’Arsenal #9 est complètement étranger aux conceptions et à la pratique du Parti communiste révolutionnaire. Les idées et les propositions qui y sont formulées ne peuvent servir qu’à désorganiser le combat pour le pouvoir politique. Elles représentent la justification politique d’une pratique opportuniste témoignant du refus de combattre pour avancer vers la guerre populaire. Avec cette revue, les opportunistes canadiens révèlent clairement leur rejet du parti léniniste, leur conception révisionniste de la ligne de masse ainsi que leurs perspectives consistant à réduire la révolution à une succession de luttes pour des réformes et à inventer des préalables stratégiques inutiles au déclenchement de la guerre populaire.

Le contenu général de l’Arsenal #9

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il importe de replacer la publication du numéro 9 de l’Arsenal dans son contexte afin de mieux comprendre le plan réactionnaire dans lequel elle s’inscrivait. Dans la première moitié de la présente décennie, la pratique développée par les opportunistes au sein du PCR leur a permis de faire une série de petits gains organisationnels (Revolutionary Student Movement [RSM], conférences d’organisations intermédiaires, ralliement d’étudiantEs, etc.), principalement en Ontario. Cette pratique déviait de celle historiquement mise de l’avant par le PCR. Elle était mise en œuvre spontanément, sans justification politique. Au cours de l’année 2016 (soit quelques mois avant la parution de l’Arsenal #9), la lutte des opportunistes pour asseoir leur ligne révisionniste et pour isoler les révolutionnaires du PCR s’est accélérée. C’est à ce moment que la nécessité de consacrer à l’écrit leur pratique s’est imposée à eux. C’est dans cette optique que la direction opportuniste a préparé l’Arsenal #9, lequel devait servir à imposer ses conceptions à l’ensemble du parti et à satisfaire ses nouvelles recrues étudiantes. C’était la première fois que les conceptions des opportunistes canadiens se trouvaient contenues dans une publication officielle du PCR. Auparavant, leurs idées avaient été propagées informellement au moyen d’interventions individuelles sur des blogs personnels et sur des pages Facebook. La publication de l’Arsenal #9 marquait une nouvelle étape dans la lutte réactionnaire menée par les opportunistes canadiens. Désormais, ils devaient assumer leurs perspectives liquidatrices et prêter le flanc aux attaques du camp révolutionnaire.
On retrouve au cœur de l’Arsenal #9 une proposition opportuniste sur la construction du mouvement révolutionnaire (exposée pour l’essentiel dans le texte «L’approche communiste du travail de masse»). Cette proposition est sous-tendue par une révision complète du maoïsme. L’Arsenal #9 contient aussi une justification théorique de cette révision (présentée dans l’introduction «Bâtir un parti maoïste de type nouveau» et dans les textes «Une théorie à la recherche d’une théorie» et «L’appareil austéritaire: notes préliminaires»). Le tout s’accompagne d’un lot de confusion, d’approximations et de banalités contribuant à étourdir les lecteurs et les lectrices. Sous couvert d’une défense des idées nouvelles apportées par le maoïsme, les opportunistes canadiens en rejettent les principes fondamentaux (parti centralisé, action révolutionnaire, lutte armée, initiative politique, centralité de la lutte pour le pouvoir, etc.). Il s’agit d’une véritable liquidation des acquis politiques de notre mouvement. Au cœur de cette révision se trouve une conception droitière de la ligne de masse servant à légitimer les pires pratiques économistes. Cette révision du maoïsme ouvre aussi la porte à l’importation des délires post-modernes, notamment à travers le détournement du terme «masses» pour désigner tout et n’importe quoi, excepté le prolétariat et la classe ouvrière.

L’introduction de la revue donne le ton en appelant à la construction d’un parti maoïste de type nouveau, ce qui, dans le langage des opportunistes, signifie rejeter les acquis politiques et organisationnels du léninisme pour les remplacer par des conceptions soi-disant nouvelles s’accordant avec leur pratique opportuniste. C’est ensuite dans les articles «Une théorie à la recherche d’une théorie» et «L’appareil austéritaire: notes préliminaires» qu’on trouve la théorisation de la révision du maoïsme opérée par les opportunistes. Le premier des deux textes prend la forme d’un appel à rejeter le post-maoïsme. L’argument principal de l’auteur est que la possibilité d’un développement conceptuel créatif est déjà inhérente au maoïsme et qu’il est donc inutile de parler de post-maoïsme. Cet argument, déjà médiocre en soi, sert en réalité à justifier l’éclectisme théorique de l’auteur pour qui le maoïsme semble n’être qu’un terrain de jeu intellectuel. C’est dans le second texte que cet éclectisme s’exprime avec plus de netteté: «machine de guerre partisane», «mouvement des mouvements», «singularité», «multiplicité», autant d’expressions prétentieuses et inutiles qui ne font qu’affaiblir des idées déjà claires et simples (l’avant-garde, le parti communiste, la direction politique, le mouvement spontané, les classes sociales, etc). Bref, ces deux textes peuvent se résumer ainsi: il ne sert à rien d’adopter ouvertement des idées étrangères au marxisme, car nous pouvons sans aucun problème importer ces idées toxiques dans le mouvement maoïste par la porte d’en arrière. Le récent livre du même auteur, Continuity and Rupture (en continuité avec Badiou et Zizek, en rupture avec Lénine et Mao!), est la forme la plus aboutie de ce renouveau théorique créatif. Il s’agit d’un exercice de métaphysique vide de tout sens politique concret consistant à réviser l’histoire de la lutte des classes et à la transformer en une suite de catégories et de problèmes abstraits.
C’est dans le texte «L’approche communiste du travail de masse» que se trouve le cœur de la confusion et des perspectives opportunistes contenues dans l’Arsenal #9. Plus encore, parmi les écrits des opportunistes canadiens, c’est celui-là qui synthétise le mieux leur ligne politique et leur projet révisionniste. La parution de cet article était une manœuvre contre-révolutionnaire qui visait à nous imposer une ligne révisionniste en la figeant dans une revue officielle du PCR. Cette ligne, consistant à mettre la lutte pour des réformes au centre de l’étape actuelle du processus révolutionnaire, à prôner le développement d’organisations intermédiaires anti-parti et à liquider le parti d’avant-garde au profit d’un modèle informe visant à favoriser l’initiative des masses, n’est en fait rien d’autre que la récupération d’une vieille perspective opportuniste depuis longtemps rejetée par notre mouvement. Celle-ci permet de dévier de la lutte révolutionnaire et d’échapper à ses dangers immédiats, ce qui la rend particulièrement attrayante aux yeux d’universitaires carriéristes et d’autres éléments petits-bourgeois du même genre.

L’approche communiste du travail de masse

À la première lecture de ce texte, nous sommes ennuyéEs par toutes les banalités qu’il contient: «les communistes doivent s’efforcer d’être de bonnes personnes», «les communistes doivent fonder leur action sur des principes», «si les masses ne sont pas organisées, il ne peut y avoir de révolution», «les communistes doivent respecter la direction élue», «les circonstances de la vie font qu’il est parfois nécessaire de permettre différents niveaux d’activité», etc. Ces platitudes ne sont pas sans rappeler le texte insipide «Pour être un bon communiste» écrit par l’un des plus grands fossoyeurs de la Révolution chinoise, Liu Shaoqi. Il est important de ne pas se laisser distraire et de bien cerner où se situe l’essentiel. Une lecture attentive de «L’approche communiste du travail de masse» révèle la présence d’un grand nombre d’idées droitières. On y apprend par exemple qu’il n’y a pas d’organisation d’avant-garde au pays actuellement, car il n’y a pas de parti communiste massif et hégémonique, que le parti fera le front uni avec ses propres organisations, que le mouvement Occupy a directement remis en cause le capitalisme, que le déclenchement de la guerre populaire est initié par l’État bourgeois et que la défensive stratégique consiste en une défense des organisations de masses.
Le texte «L’approche communiste du travail de masse» contient la proposition principale des opportunistes canadiens sur le développement général de la révolution. Nous la résumons ainsi:
a)  Le parti est essentiellement une coquille vide; il n’existe, dans les faits, qu’à travers l’action et le développement d’organisations intermédiaires anti-parti;
b)  La tâche principale de ces organisations intermédiaires est de mettre en œuvre du travail de masse réformiste et des campagnes économistes; ce travail réformiste constitue l’essentiel de l’activité des communistes dans les masses;
c)  La révolution progressera graduellement à travers une longue série de luttes pour des réformes, au cours de laquelle les organisations intermédiaires se multiplieront et se diversifieront;
d)   À un certain point dans le futur, l’État bourgeois s’estimera menacé par la mobilisation et les campagnes menées par ce réseau d’organisations intermédiaires et décidera de les attaquer; leur défense active par les révolutionnaires et les masses marquera le passage à la guerre populaire (la défensive stratégique):
«Au fur et à mesure que notre travail de masse obtiendra du succès et que notre parti et les organisations de masse se développeront, nous allons inévitablement subir une répression accrue de la part de l’État. […] La défense énergique des organisations de masse et de leurs activités contre la répression de l’État peut constituer une étape de l’ouverture de la défensive stratégique en milieu urbain. Dans la mesure où les organisations de masse constituent l’embryon de ce qui deviendra les institutions du socialisme, la capacité de les défendre est au cœur de la mise en place d’un double pouvoir.»
En dernière instance, c’est la conception révisionniste de la ligne de masse défendue par les opportunistes canadiens qui justifie cette progression unidimensionnelle à travers des campagnes réformistes. Cette conception prescrit aux communistes un développement graduel, pas à pas, plaçant le centre de gravité actuel de la lutte sur l’initiative émergente des masses plutôt que sur l’activité et la progression de l’avant-garde. Elle induit la nécessité de leur construire le plus tôt possible de nouvelles organisations venant remplacer celles existant déjà et de rassembler aujourd’hui les éléments politiquement «de gauche» (les masses!) dans des organisations intermédiaires.
•  Les organisations intermédiaires
Les opportunistes canadiens utilisent la notion d’organisations intermédiaires pour désigner des organisations séparées du parti, ayant une base d’unité politique plus faible que celui-ci, ne luttant pas ouvertement pour la révolution et dont la vie politique et organisationnelle est autonome:
«Les organisations intermédiaires ont un niveau d’unité politique plus élevé que les organisations de masse; par exemple, elles peuvent être consciemment anticapitalistes. Toutefois, les organisations intermédiaires n’ont généralement pas besoin d’adhérer à une stratégie révolutionnaire unifiée.»
«Bien que les organisations de masse et les organisations intermédiaires puissent être initiées par le parti, elles doivent être autonomes et démocratiques.»
Les opportunistes ont créé (ou ont tenté de le faire) une panoplie d’organisations de ce type (Proletarian Feminist Front (PFF), Revolutionary Workers Movement (RWM), Fuck the 150, Anticolonial Action, Serve the People, collectifs Against Fascism). Le spécimen le plus abouti dans cette longue série est sans contredit le RSM.
La manière dont les opportunistes canadiens sont arrivés à défendre la notion d’organisations intermédiaires est pitoyable. En effet, ils ont érigé en principe absolu la méthode d’organisation aléatoire et infantile employée lorsqu’ils ont formalisé un regroupement d’étudiantEs sympathiques au marxisme à Ottawa (ce qui avait débouché sur la création du RSM). Depuis ce temps, ils tentent de reproduire cette expérience et ils en étendent la méthode à l’ensemble de leur activité. Pour justifier politiquement et historiquement le principe des organisations intermédiaires, ils font une relecture droitière de la révolution en cours aux Philippines (avec ses organisations populaires luttant pour la démocratie nouvelle) et de l’expérience du Parti communiste du Canada dans les années 1920 et 1930 (avec la Trade Union Educational League et la Workers’ Unity League organisant son action dans la classe ouvrière).
S’ils font ainsi, c’est parce qu’ils ont découvert que recruter des étudiantEs dans des organisations centrées sur des revendications démocratiques (ou vaguement de gauche), sans cohésion réelle, faciles d’accès et demandant peu d’implication, était plus simple que de construire une avant-garde révolutionnaire. À présent, les opportunistes tentent de justifier l’emprunt de cette voie facile en en faisant une nécessité stratégique de la révolution. Selon eux, celle-ci serait induite par une autre nécessité, celle de faire émerger l’initiative des masses (laquelle est vue comme la priorité absolue du processus révolutionnaire) en leur faisant prendre conscience pas à pas de leurs capacités à travers une succession de luttes pour des réformes:
«En prenant en charge certaines revendications, en menant des campagnes spécifiques et en remportant des victoires, on peut améliorer immédiatement les conditions des masses. En retour, cela confère aux masses une raison matérielle de nous prendre au sérieux (non pas au sens où l’entend l’idéologie bourgeoise, mais dans celui de donner aux masses une véritable raison matérielle de prendre notre ligne en considération).»
«[L]e fait de gagner des réformes spécifiques permet aux masses de voir que la victoire est possible.»
Cela exige, selon eux, des formes d’organisation bâtardes et autonomes du parti servant à faire participer les masses sans les brusquer:
«Comment pouvons-nous, en tant que communistes, gérer cette apparente contradiction entre la nécessité de la participation des masses dans le processus révolutionnaire et l’existence d’un parti d’avant-garde centralisé?
Pour ce faire, un autre type d’organisation est nécessaire. Nous parlons ici de ce qu’on appelle communément les organisations de masse, ou qui existent pour les masses. […] Elles peuvent être organisées autour de questions ou de groupes démographiques spécifiques.»
«Qu’en est-il des personnes qui sont politiquement plus avancées que les organisations de masse, mais ne sont pas encore disposées ou en mesure de rejoindre le parti? Ici, nous insérons un autre type d’organisation, qu’on peut appeler “organisation intermédiaire”.»
Ces nouvelles organisations constituent même, pour les opportunistes, les embryons de l’État prolétarien: «Les révolutionnaires doivent utiliser la ligne de masse pour éveiller le potentiel des masses et leur capacité à se diriger elles-mêmes; les organisations formées dans le processus de lutte constitueront la base du socialisme.» Ainsi, pour eux, il est possible de commencer à construire le Nouveau Pouvoir populaire avant même d’avoir déclenché la lutte armée!
La construction d’un large réseau d’organisations intermédiaires est aussi en phase avec leur conception du parti maoïste de type nouveau. Selon cette conception, la tâche de développer une avant-garde révolutionnaire selon les principes et les méthodes élémentaires du léninisme (centralisme démocratique, groupe dirigeant, centralité de la lutte pour le pouvoir, action révolutionnaire, clandestinité, cloisonnement des cellules, etc.) doit être abandonnée car discréditée par l’histoire. Pour les opportunistes, le maoïsme offre maintenant une conception supérieure du parti communiste et de l’organisation en général. Cette conception nouvelle permet de résoudre la contradiction entre les masses et l’avant-garde, les organisations intermédiaires permettant aux masses de ne pas être dominées par le parti:
«Les membres, sympathisantes et sympathisants du parti doivent s’impliquer dans les organisations de masse et les organisations intermédiaires, mais elles et ils ne doivent pas agir d’une manière dirigiste à l’intérieur de ces organisations; le dirigisme, dans ce cas, consisterait à s’emparer des postes de direction et à imposer une ligne politique qui dépasse le niveau politique des membres de l’organisation. En retour, le parti doit intégrer les perspectives avancées par les organisations de masse et intermédiaires, et synthétiser les perspectives correctes dans sa propre ligne politique. Bref, il doit y avoir un dialogue constant entre le parti et l’organisation de masse, sans que ni l’une, ni l’autre ne se voit accorder une plus grande importance
Affirmer, comme le fait l’auteur, que le parti n’a pas plus d’importance que les autres organisations des masses est en soi une négation du rôle dirigeant de l’avant-garde et de la place centrale que son action occupe dans le processus révolutionnaire. Pire encore, à une époque où l’organisation de type parti se trouve affaiblie par la démocratie bourgeoise et par la domination des perspectives petites-bourgeoises, et où le mouvement spontané renforce tous les autres types d’organisations, cela revient dans les faits à attribuer au parti un rôle secondaire: superviser de loin l’action en cours dans les organisations intermédiaires (qui ne sont pas ouvertement communistes et qui ne luttent pas ouvertement pour la révolution, rappelons-le).
Nous considérons que cette proposition est étrangère à l’histoire du mouvement communiste, qu’elle revient à liquider le développement du parti révolutionnaire d’avant-garde centralisé au profit d’une fédération de petits collectifs réformistes et qu’elle ne peut que condamner la révolution à la défaite. La création d’organisations intermédiaires ne fait que mettre des obstacles inutiles entre le parti et les masses. L’effet paradoxal de ces organisations est d’éloigner progressivement les masses du parti à mesure que se développe l’activité de ses militantEs! Aussi, ces organisations en viennent inévitablement à faire concurrence au mouvement de masse spontané. Ce mouvement spontané comporte bien sûr des forces et des faiblesses et est incapable, par lui-même, d’aboutir à la révolution. C’est ultimement l’action de l’avant-garde et de sa direction politique qui permet de dépasser ses limites en faisant apparaître l’issue de la montée vers le pouvoir. Par contre, reproduire artificiellement et en parallèle une version réduite de ce mouvement est un détour stratégique inutile qui ne fera rien d’autre que détourner les révolutionnaires de leurs tâches actuelles en les faisant s’investir dans des luttes économistes. Le résultat ne peut être que l’anéantissement de la force et des capacités de l’avant-garde politique. La tâche du parti, par rapport au mouvement spontané, est au contraire de développer de nouveaux liens révolutionnaires avec les masses, des liens directs et sans intermédiaires.
Il est vrai que le maoïsme développe et renforce la conception du parti communiste. Ce développement réside pour l’essentiel dans le fait d’énoncer explicitement et consciemment que le parti doit parvenir à diriger la guerre populaire, ce qui implique d’assumer les transformations objectives et subjectives que cela requiert. Notre conception d’un tel parti est celui d’un parti communiste complet assumant l’ensemble objectif des formes d’action révolutionnaires. Pour être en mesure de diriger la guerre populaire, le parti doit se servir de l’ensemble des moyens et des principes développés par le léninisme, et non pas les rejeter du revers de la main sous prétexte que la science marxiste s’est développée! Ces acquis sont toujours nécessaires aujourd’hui, alors que nous sommes confrontés aux mêmes problèmes qui ont constitué la base matérielle de l’émergence du léninisme (en fait, ces problèmes sont même renforcés aujourd’hui par la force de la démocratie bourgeoise et par la puissance militaire des États impérialistes). Penser que ces problèmes ont disparu et avec eux les méthodes objectivement nécessaires pour les surmonter, penser que le plus récent développement de la science marxiste induit désormais la tâche de créer un large réseau d’organisations intermédiaires dédiées à la lutte pour des réformes, quand des propositions de ce genre existaient déjà à l’époque de Lénine, c’est faire un pas en arrière dans l’histoire et retourner à la confusion organisationnelle… pré-léniniste!
Ce que les opportunistes canadiens présentent comme de nouvelles idées constitue en réalité une vieille conception depuis longtemps rejetée par notre mouvement. La notion d’organisations intermédiaires est une idée d’une simplicité navrante dont la base matérielle est le développement d’une pratique confuse et opportuniste dans des organisations politiques dédiées à la lutte immédiate, pratique se développant dans la période précédant ou chevauchant la création d’un parti communiste. CertainEs militantEs tentent alors de donner des assises théoriques à cette pratique et de la formaliser pour la faire subsister éternellement. Cette conception, inévitablement produite par la pratique infantile des organisations encore confuses, est particulièrement forte au début d’un processus révolutionnaire. Elle condense les méthodes de travail spontanées, inconscientes et artisanales que les communistes découvrent lorsqu’ils et elles sont à la case départ et qu’ils et elles entament du travail organisationnel avec les masses. Ces méthodes peuvent alors sembler adéquates aux yeux des militantEs qui ont la vue courte et qui se laissent impressionner par les gains immédiats qu’elles permettent de faire (par exemple, un recrutement relativement rapide) sans considérer l’ensemble des défis qui attendent les révolutionnaires.
Ce qui est particulièrement fâchant est que le mouvement communiste au Canada, et plus particulièrement au Québec, a déjà fait les clarifications nécessaires à ce sujet et a rejeté depuis un bon moment cette conception immature. En effet, le même combat que celui que nous menons actuellement contre la proposition opportuniste de développer des organisations intermédiaires a dû être mené à l’intérieur du mouvement ML dans les années 1970. L’une des polémiques les plus connues et les plus représentatives de cette période est celle que l’organisation En Lutte! a menée au milieu des années 1970 contre le Comité de solidarité avec les luttes ouvrières (CSLO). Il y avait, à cette époque au Québec, un processus d’unification des éléments d’avant-garde devant aboutir à la création d’un nouveau parti révolutionnaire. En périphérie de ce processus persistaient les formes de travail des années précédentes marquées par le spontanéisme et le refus de mener une action ouvertement révolutionnaire dans les masses. Ne voulant pas abandonner ces méthodes, les partisanEs du CSLO et d’autres comités de ce type (comités d’action politique, comptoirs alimentaires, etc.) ont été obligéEs de théoriser leur pratique opportuniste en inventant des nécessités stratégiques inutiles (organiser le soutien populaire aux luttes ouvrières, convaincre petit à petit les masses de la révolution en commençant d’abord par les faire lutter pour des réformes, développer leur initiative à travers des campagnes économistes, etc.). La réponse historique du mouvement ML a été de rejeter complètement cette conception et d’avancer dans le processus de construction du parti. Il est difficile de ne pas éprouver un certain haut-le-cœur en voyant réapparaître la même vieille conception opportuniste près d’un demi-siècle plus tard, cette fois présentée comme une grande avancée du maoïsme.
De tout cela, retenons que c’est la pratique infantile, confuse et économiste des opportunistes canadiens, combinée au refus d’abandonner des gains organisationnels non-révolutionnaires (par exemple le RSM) qui est la base matérielle de leur conception.
•  Le travail de masse réformiste
D’après le texte, les organisations intermédiaires mises sur pied par les communistes doivent leur servir à faire du travail de masse, soit, dans les faits, du travail réformiste affublé du terme masses. Il est postulé que ce travail «englobe toute activité politique qui interpelle les masses» alors que ce n’est que la perspective unidimensionnelle de la lutte pour des réformes (donner confiance aux masses en luttant pour des revendications spécifiques, mettre en place des programmes communautaires, développer des campagnes économistes, etc.) qui est traitée dans le texte. D’ailleurs, l’auteur affirme explicitement que c’est la lutte pour des réformes qui est prioritaire à l’étape actuelle:
«Les révolutionnaires ont besoin de parler aux masses là où elles sont, d’une manière qui influence directement leur vie au jour le jour et en s’adressant concrètement à leurs expériences quotidiennes; actuellement, cela prend largement la forme de réformes ou de campagnes spécifiques.»
De plus, le texte n’accorde de l’importance qu’à la tâche de développer l’initiative des masses, sans aborder l’entraînement des masses à l’action autrement que par l’organisation de luttes économistes. Nous disons plutôt que les masses prennent part à des luttes économiques et résistent au capitalisme spontanément chaque jour, sans même l’intervention des communistes. À vrai dire, ce qui manque à la lutte des classes, c’est la direction politique révolutionnaire d’une avant-garde vivante et persévérante pour contrer la dispersion et l’isolement politique du mouvement ouvrier.
Avec des objectifs aussi flous que «1) organiser les masses pour la révolution, 2) [se] garder enracinéEs dans les masses, 3) recruter, 4) améliorer les conditions des masses, et 5) créer un sentiment de communauté», comment est-il possible de s’imaginer mener un travail différent de celui de l’ensemble des organisations réformistes et communautaires au pays? Nous disons que ces organisations se fixent et atteignent sensiblement ces mêmes objectifs et donc, qu’il y a fort à parier qu’elles sont capables de déployer un bien meilleur travail de masse (tel que défini dans le texte) que celui des opportunistes canadiens. «L’approche communiste du travail de masse», en fin de compte, réduit toutes les questions stratégiques liées à la progression et à la préparation de la guerre populaire au développement des luttes revendicatives et réformistes.
D’après le texte, il suffit d’ouvertement et de consciemment rejeter l’économisme pour ne pas être économistes. Plus encore, il est affirmé qu’aucune contradiction ne réside entre la lutte pour des réformes et la lutte pour la révolution, et que la lutte réformiste devient une lutte révolutionnaire et politique lorsque ceux et celles qui la mènent se disent révolutionnaires.
«C’est seulement en liant consciemment la lutte pour une réforme à la lutte révolutionnaire plus globale et en la subordonnant ouvertement au processus révolutionnaire qu’on ne tombera pas dans l’économisme.»
Nous disons que bien entendu, les révolutionnaires doivent se saisir des luttes revendicatives existant objectivement indépendamment d’eux et elles. Par contre, organiser une révolution est de loin plus difficile que développer des luttes économiques en copiant le mouvement spontané. Cette difficulté n’est pas une difficulté du futur: elle est actuelle. Il faut dès maintenant développer la lutte politique extérieure au mouvement ouvrier, lutte qui permettra aux luttes revendicatives d’ultimement déboucher sur le socialisme. C’est ce que nous appelons la préparation politique de la guerre populaire dans le processus de construction d’un parti communiste. Un parti communiste ne peut pas magiquement se transformer en parti apte à faire la guerre populaire et à prendre le pouvoir politique s’il se construit pendant des années à partir d’une action réformiste. L’histoire a démontré à maintes reprises que les organisations qui ont pris ce chemin ont inévitablement construit pires encore que des châteaux de cartes: des annexes de la démocratie bourgeoise. Nous défendons qu’il faut transformer les combats parcellaires – condamnés à la défaite sans la lutte pour le pouvoir – plutôt que de vouloir les renforcer.
•  La conception révisionniste de la ligne de masse
Selon nous, «L’approche communiste du travail de masse» met de l’avant une conception attentiste et anti-léniniste de la ligne de masse. Le texte soutient que la ligne de masse est ce qui organise l’ensemble de la progression révolutionnaire. D’après le texte, faire la révolution revient à organiser successivement différentes campagnes qui développent pas à pas l’initiative des masses et leur volonté de lutter. Chacune de ces campagnes est organisée selon une procédure métaphysique en trois étapes condescendantes envers le prolétariat: les révolutionnaires doivent 1) enquêter auprès des masses, 2) formuler des revendications, et 3) organiser des campagnes autour de ces revendications. S’ensuit un travail de consolidation permettant d’accumuler durablement des forces. Les organisations intermédiaires servent alors à rallier de nouveaux et nouvelles militantEs en fin de campagne. Ce processus, recommençant encore et encore, doit mener à la guerre populaire.
Nous estimons qu’une telle position revient à abandonner toute activité et toute pratique organisationnelle dépassant le cadre opportuniste du réformisme et de l’économisme. La conception de la ligne de masse avancée dans le texte évacue la lutte politique et simplifie avec naïveté le développement de la révolution et la construction d’un parti révolutionnaire. Selon les opportunistes canadiens, c’est ce collage grossier de catégories non-maîtrisées qui est l’héritage de la révolution en Chine et des guerres populaires du tournant du siècle dernier. Toujours selon eux, c’est cette «méthode d’organisation universelle» qui a été inconsciemment et objectivement à l’origine de toute progression révolutionnaire dans l’histoire. Dans les faits, selon nous, les trois étapes métaphysiques que le texte met de l’avant ne traduisent que l’adhésion unidimensionnelle des opportunistes canadiens au travail réformiste. Précisons que nous avons du mal à croire qu’ils aient fait un brin d’enquête ouvrière au cours de leur vie. Il y a fort à parier qu’ils sont complètement étrangers aux zones ouvrières et prolétariennes des villes dans lesquelles ils vont à l’université. De notre côté, nous ne rejetons pas l’enquête ouvrière. Nous sommes d’ailleurs beaucoup plus vaillantEs que les opportunistes sur ce plan. Cependant, nous subordonnons ce travail presque quotidien au développement de l’action révolutionnaire et au déclenchement à venir de la guerre populaire.
Plus encore, la «méthode d’organisation universelle» renferme les déviations opportunistes suivantes: 1) la spécialisation dans le regroupement de militantEs de gauche sous prétexte d’élever le niveau politique des éléments intermédiaires; 2) la présence reflet comme moyen de découvrir et de traduire les idées des masses; 3) les campagnes économistes pour partager les perspectives du parti avec les masses; 4) la création d’organisations autonomes et distinctes du parti pour permettre à la ligne de masse de se développer; 5) l’abandon du parti centralisé au profit d’une fédération de petits collectifs réformistes, et ce, pour ne pas exercer une direction bureaucratique sur les masses; 6) le rejet du mouvement spontané réel du prolétariat au profit des mouvements politiques petits-bourgeois; 7) la dilution du terme «masses» en y incluant n’importe quoi sauf la classe ouvrière; etc.
Certes, pour nous, la ligne de masse est un apport important du maoïsme. Il est juste de «partir des masses pour retourner aux masses». Depuis nos débuts, nous formulons des mots d’ordres qui concrétisent notre compréhension de la ligne de masse. Nous soutenons:
a)  que les travailleurs et les travailleuses sont des millions de héros;
b)  qu’il est important politiquement d’apprendre du mouvement réel qui produit la société quotidiennement (c.-à-d. le travail) et d’y participer;
c)  que la centralité ouvrière dans la lutte politique et dans le socialisme nous permettra de résoudre la contradiction entre le travail vivant et le travail mort;
d)  que les masses demandent l’organisation de la rébellion;
e)  que le socialisme répond à l’ensemble des revendications du peuple;
f)    que nous devons mener la lutte pour le pouvoir.
En revanche,
a)  la ligne de masse est une méthode de direction et non d’organisation; plus précisément, c’est la méthode qui permet d’avoir des idées justes sur la façon de diriger les masses;
b)  la ligne de masse est un processus politique général et continu permettant d’outiller la direction politique de l’avant-garde et non une recette pour recueillir des doléances et pour formuler des revendications immédiates, ce qui réduit le combat politique à des pratiques opportunistes;
c)  les «idées justes» sont avant tout le reflet de la réalité matérielle et de l’expérience d’action révolutionnaire des millions de travailleurs et travailleuses au Canada et à travers le monde et non le produit de la lutte idéologique petite-bourgeoise;
d)  les maoïstes aujourd’hui ne partent pas de zéro; ils et elles ont déjà comme bagage historique la synthèse «des idées justes» des masses;
e)  la nécessité de totaliser l’action révolutionnaire du prolétariat, de faire pénétrer les acquis politiques du mouvement communiste dans les masses, de faire fusionner l’expérience directe et indirecte et de préparer la guerre populaire est un produit de la ligne de masse;
f)  plus largement, préparer, déclencher et diriger la guerre populaire n’est pas un exercice démocratique: c’est l’imposition d’un changement qui ne fait pas l’unanimité, qui n’attend pas l’approbation de la majorité, mais qui est nécessaire.
Il existe mille et une façons d’entraîner les masses à l’action révolutionnaire en partant de la réalité de la lutte des classes et de la conjoncture politique. Prenons l’exemple du boycott des élections bourgeoises que nous organisons périodiquement. En fait, le désaveu de la démocratie bourgeoise par le prolétariat existe déjà, comme il est possible de le constater en observant les taux de participation diminuer d’élections en élections. On peut donc dire qu’un boycott objectif a cours; il ne demande qu’à être organisé sur une base résolument révolutionnaire.
À la lecture du texte, nous déduisons que les opportunistes canadiens font une relecture droitière des expériences révolutionnaires passées et actuelles. Premièrement, ils confondent les tâches de la période qui est la nôtre (celles qui ont trait à la préparation de la guerre populaire) avec les tâches qui étaient propres à la Chine alors qu’elle était en pleine guerre populaire (faire basculer le peuple dans la lutte armée en appui aux combattantEs, développer le nouveau pouvoir, transformer la vie quotidienne de millions de personnes, etc.). Deuxièmement, les opportunistes nient l’existence des mouvements spontanés et revendicatifs des masses au Canada, et en particulier celui de la classe ouvrière. Au mieux, ils les trouvent inintéressants et inutiles. Essentiellement, ils ne reconnaissent que l’existence des mouvements petit-bourgeois organisés. Plus encore, ils estiment devoir créer de nouvelles organisations et développer un nouveau mouvement de masse au pays, mouvement qui dans les faits, sera revendicatif. L’esthétique révolutionnaire ne les empêchera pas de copier ce qui se fait déjà spontanément.
Nous considérons qu’il faut plutôt s’atteler à construire le parti de la guerre populaire. C’est l’initiative politico-militaire de ce parti, c’est-à-dire sa proposition de montée vers le pouvoir, qui produira la base matérielle d’une réelle combativité chez les masses et qui poussera les organisations de masse à se positionner pour la révolution. Autrement dit, c’est la période historique, et non la volonté subjective, qui doit orienter notre analyse du mouvement spontané et des organisations de masse déjà existantes. En ce moment, pour préparer politiquement et stratégiquement la guerre populaire, le parti doit développer son action révolutionnaire permanente et disposer ses militantEs révolutionnaires partout là où les masses se trouvent déjà, et idéalement là où ils et elles peuvent influencer le plus grand nombre. Ainsi, ils et elles peuvent quotidiennement faire retentir à l’intérieur du mouvement réel l’activité et les perspectives du parti. Bref, nous sommes contre l’isolement volontaire proposé par les opportunistes canadiens et motivé par leur mépris de classe.
Si l’on se fie au texte, le mouvement de masse spontané contemporain se résume à des mouvements qui ont attiré l’attention des médias bourgeois et de la petite-bourgeoisie intellectuelle: le mouvement Occupy, la grève étudiante québécoise de 2012, ou encore le mouvement anti-guerre. Autrement dit, l’auteur est aveugle à la lutte menée quotidiennement par la classe ouvrière – et le prolétariat en général – pour résister à l’exploitation capitaliste et pour améliorer ses conditions matérielles d’existence. Aussi, nous disons que les mouvements auxquels l’auteur du texte accorde de l’importance sont dominés par des perspectives petites-bourgeoises, ou encore, dans certains cas, ont une composition de classe presque entièrement petite-bourgeoise. Pourtant, dans les deux dernières années, les opportunistes canadiens ont souvent reproché au parti d’avoir été coupé de l’expérience militante du prolétariat en ne s’étant pas illustré dans ces mouvements petits-bourgeois. On peut facilement croire qu’ils espèrent que mille et un Occupy fleurissent et que le parti les fédère et les reproduise durablement. Nous n’avons qu’à regarder leur activité récente pour y déceler le suivisme vis-à-vis de la gauche libérale. Par exemple, ils ont ni plus ni moins repris les appels généraux de cette dernière contre la soi-disant montée du fascisme. Aussi, ils ont mené, essentiellement sur les réseaux sociaux, une campagne contre le 150e anniversaire du Canada à la manière de n’importe quel groupe étudiant vaguement anticolonialiste. À cela, il n’y a rien de nouveau. Avant notre scission avec les opportunistes canadiens, les militantEs du RSM ont instigué une lutte pour faire naître des assemblées générales étudiantes et d’autres campagnes tout aussi petites-bourgeoises (telles que la campagne mémorable De Caire Off Campus), en plus de s’investir à corps perdu dans des luttes à la mode dans la gauche universitaire. Par exemple, récemment, ils ont mené une campagne de solidarité avec les auxiliaires d’enseignement et de recherche (des prolétaires, selon eux!) de l’Université York à l’occasion d’une grève dirigée par le local 3903 du Syndicat canadien de la fonction publique.

La lutte des classes continue

La neuvième édition de l’Arsenal nous révèle qu’après 200 ans de luttes conscientes et opiniâtres, de prises du pouvoir, de guerres populaires et d’expériences réelles du socialisme, les opportunistes canadiens s’en remettent aux organisations intermédiaires et au travail réformiste pour se lier aux masses. Selon eux, ces perspectives sont le produit d’une ligne de masse des plus justes et des plus à jour. Nous en déduisons que notre adversaire pense que pour éviter le gouffre du révisionnisme apparu dans le mouvement communiste au XXe siècle, il faut sauter dedans à pieds joints. Pour ajouter à cet égarement, l’opportunisme canadien se targue d’être maître dans le renouveau théorique créatif – une adhésion déguisée au postmodernisme avec à sa tête un métaphysicien petit-bourgeois, ses congénères et son lectorat vendu.
L’Arsenal #9 est ouvertement et définitivement rejeté par notre parti et l’ensemble des partisanEs de la guerre populaire au Canada qui se sont misES sous notre direction. Nous ne sommes pas sans savoir que les idées avancées dans ce numéro opportuniste ne sont qu’une expression particulière de la menace révisionniste qui guette le communisme. Cette menace ralentit la progression révolutionnaire dans les pays impérialistes et ultimement, elle peut signer son arrêt de mort si elle n’est pas vivement combattue.
FierEs de tout le chemin parcouru par les révolutionnaires qui ont fait l’histoire, nous considérons la récente lutte de ligne et la scission de notre organisation comme un événement particulièrement important dans la lutte des classes au Canada. Il en résulte d’un côté un parti d’avant-garde centralisé et de l’autre, une fédération de petits collectifs réformistes et postmodernes. Le développement de l’action révolutionnaire de notre organisation et le repliement des opportunistes sur des pratiques économistes et réformistes promet l’élargissement du fossé qui nous sépare.
Rejetons largement les perspectives opportunistes de l’Arsenal #9!
Reconstruisons le Parti communiste révolutionnaire, véritable parti d’avant-garde!
Saisissons-nous de l’initiative révolutionnaire contre tous les ennemis du peuple!

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