29
novembre 2014
Depuis quelques semaines, les manifestations se multiplient au Québec contre
les mesures d’austérité imposées ou envisagées par le gouvernement Couillard.
Trente mille personnes à la manifestation du 31 octobre organisée par la
Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services
publics à Montréal; quelques jours plus tard, des dizaines de milliers dans
une douzaine de villes contre l’augmentation des tarifs des services de garde;
plusieurs actions décentralisées organisées par des groupes étudiants; tandis
qu’aujourd’hui, une centaine de milliers de personnes, et peut-être un peu plus,
sont attendues à Québec et Montréal le 29 novembre à l’appel des grandes
organisations syndicales. Tout cela, alors que se multiplient les appels à des
«journées de perturbation», à la grève générale le 1er Mai 2015 et à un
printemps de lutte et de résistance!
En soi, la multiplication de ces initiatives est une excellente chose; ne perdons pas de vue, néanmoins, que les diverses attaques annoncées par le gouvernement Couillard ne sont pas qu’un simple «dérapage»: elles s’inscrivent dans un contexte beaucoup plus large, que l’on subit partout au Canada et ailleurs. L’austérité, ce n’est pas tant le résultat de «choix idéologiques» imposés par les libéraux au Québec ou les conservateurs de Harper à Ottawa (saccage de l’assurance-chômage et de la réglementation environnementale, abolition de la livraison du courrier à domicile, abolition de milliers de postes dans la fonction publique, etc.), qu’une politique dictée par la nécessité de relancer les profits des capitalistes. Ceux-ci n’hésitent pas à mettre en place les seules mesures envisageables, pour eux, afin de relancer une nouvelle période d’accumulation du capital. Comme l’indique le document d’orientation du 3e congrès révolutionnaire canadien tenu en mai dernier à Vancouver: «Le capitalisme du futur, comme celui du passé, ne peut produire autre chose que de la richesse pour une minorité et de la pauvreté pour une majorité. Flexibilité, productivité, prise en main du déficit ne sont que les expressions de politiques bourgeoises qui cachent une réalité autrement plus révélatrice. Le monde capitaliste de demain sera fait d’une combinaison de l’intensification de l’exploitation, du chômage accru, de délocalisations, de mesures d’austérité, de répression à l’encontre du prolétariat et des masses populaires. Mises ensemble, toutes ces “politiques” sont pour ainsi dire le plan de bataille général de la bourgeoisie et sont autant de facettes de la politique bourgeoise présentement à l’œuvre. C’est pourquoi il n’est pas faux de considérer que l’appel aux mesures d’austérité est le cri de ralliement de la bourgeoisie pour la sauvegarde d’un système d’exploitation qui l’a jusqu’à aujourd’hui si bien servi. Mais si les mesures d’austérité sont le point de ralliement des forces de la bourgeoisie, elles sont aussi un cri de guerre adressé aux masses prolétariennes et populaires.» Dès lors, si la bourgeoisie a son plan de bataille, nous devons nous aussi avoir le nôtre. On sait très bien contre quoi on se bat: les attaques aux programmes et services sociaux, à nos salaires et nos retraites, et la répression accrue qui les accompagne. On doit savoir aussi contre qui on se bat: contre les gouvernements de droite comme ceux de Harper et Couillard, mais surtout contre la classe des capitalistes qui exercent réellement le pouvoir – les profiteurs qui tirent les ficelles dans le système dans lequel on vit et qui se battent et se battront à mort pour nous faire supporter le fardeau de leur crise. L’austérité, c’est le programme actuel de la bourgeoisie dans la lutte qui l’oppose à nous, travailleurs et travailleuses; c’est une lutte de classe. Pour y faire face, nous devons nous organiser et riposter comme une seule et même classe: solidaires, tous et toutes ensemble, contre les capitalistes, leur État et leurs chiens de garde! À bas l’austérité! Vive la résistance! Unité ouvrière et populaire contre la bourgeoisie et son État! |
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