La crise, c’est la classe ouvrière et les masses populaires qui la paye et la bourgeoisie qui encaisse le chèque.
L’État n’est jamais neutre, il
représente les intérêts de la classe dominante : dans l’État
capitaliste, il représente les intérêts de la bourgeoisie.
Pour obtenir un profit maximum, les
multinationales, les conglomérats sont en lutte constante, leurs
alliances ne sont que temporaires. Pour faire face à la concurrence, ils
doivent moderniser leur appareil de production et trouver un moyen pour
produire de moins en moins cher. C’est ce que les capitalistes
appellent les « restructurations ». Seulement, pour nous, cela signifie
licenciements, fermetures de boites, cadences plus élevées, horaires «
flexibles », etc. avec toutes les conséquences que cela peut avoir :
stress, dépression, perte de salaire, chômage, endettement,…
Les « effets secondaires » de la
restructuration capitaliste à l’échelle mondiale dans ce contexte de
crise sont également un chômage massif, la casse des droits sociaux, la
restriction des libertés démocratiques, une surveillance accrue et une
répression violente contre les syndicalistes et les contestataires de
manière générale. Tout ceci est régi par la classe bourgeoise qui a pour
seul objectif de préserver ses intérêts et la recherche du profit
maximum en un temps minimum.
Dans ce but, l’État se dote d’une
superstructure chargée de protéger les intérêts de la classe dominante :
police, armée, justice, diverses administrations de gestion, un système
d’éducation chargé de former scientifiques, ingénieurs, cadres,
ouvrières et ouvriers, pour qu’ils soient utiles à la bourgeoisie,...
Pour faire accepter cette société inégalitaire, basée sur le profit, et
pour conjurer la révolte et la révolution, la bourgeoisie utilise un
formatage idéologique pour que les citoyennes et les citoyens soient
respectueux de la démocratie bourgeoise et de son système d’exploitation
et d’oppression : le système capitaliste. Les médias sont un outil
chargé de défendre les valeurs de la démocratie bourgeoise ; toutes les
idées qui remettent en cause ce système, qui appellent à le détruire,
sont ignorées ou réprimées.
Le FN fait son numéro d’illusionniste
Aujourd'hui, les sondages pour les
élections départementales créditent le Front National de 35% des
inscrits, l’UMP de 25%, le PS de 20%, le reste est réparti entre
écologistes, front de gauche, centre, trotskistes et divers groupes
d’extrême droite. On s’attend à 50% d’abstention.
Élections après élections, sur fond de
crise, la montée du Front National se poursuit. Le FN se présente
aujourd’hui comme étant un parti républicain comme les autres.
Mais qu’est-ce qu’un parti républicain dans le système capitaliste ?
C’est un parti qui veut maintenir la république bourgeoise,
c’est-à-dire protéger la propriété capitaliste des moyens de production.
En fait, il est chargé de défendre les intérêts des actionnaires et des
conglomérats qui font la loi contre les travailleurs et travailleuses.
Le Front National, qui prétend être le
parti du peuple, est en concurrence avec les autres partis bourgeois de
droite et de gauche. Ce parti ne remet pas en cause le système
capitaliste. Il représente en réalité l’oligarchie financière la plus
déterminée à maintenir par tous les moyens ce système, y compris par la
dictature brutale. Il n’est ni un parti ouvrier, ni un parti populaire
puisqu’il ne remet pas en cause le système capitaliste dont les victimes
sont la classe ouvrière, le prolétariat, mais aussi la paysannerie et
une partie de la petite et moyenne bourgeoisie (une partie des
fonctionnaires, petits commerçants, artisans, professions libérales).
Si le FN a une audience importante
auprès de ces catégories, c’est parce qu’elles pensent pouvoir revenir
en arrière, au temps où l’exploitation intense des ouvriers spécialisés
et des immigrés (« trente glorieuses ») ainsi que des peuples et nations
dominés permettait aux autres de pouvoir consommer relativement
tranquillement. Seulement, la crise est aigüe et les capitalistes, qui
veulent continuer à augmenter leurs profits, saignent un nombre toujours
plus grand de personnes.
De toute façon, ce retour en arrière ne
peut pas être autre chose que de la nostalgie (comme certains rêvent
encore de l’Algérie française) puisque les conditions matérielles
changent et qu’il est naïf de croire qu’il suffirait de dire « pause !»
pour revenir en arrière et effacer toute l’histoire.
Le Front National s’affiche comme
porteur de cette nostalgie afin de rassembler de larges couches de la
population de France, mais il sait très bien que son seul maître est la
bourgeoisie financière, à qui il obéit en coulisse.
Il ne veut pas que les travailleurs et
travailleuses prennent le pouvoir et s’emparent des moyens de production
et d’échange, aujourd’hui détenus par une minorité exploiteuse. Alors
que ces moyens n’existent que parce qu’ils sont le fruit de la sueur et
du sang des travailleurs et travailleuses.
Est-ce que Front National remet en cause ce système et l’État qui le gère et le soutient ? La réponse est non !
Certes, le Front National doit gagner
une base de masse pour prendre le pouvoir. Donc la question qu’il veut
résoudre, c’est : Comment faire quand on n’a pas un projet destiné à
servir la majorité et qu’on veut la gagner ?
Dans un contexte de crise, d'inégalités
et d'injustices, le Front National s’appuie sur la juste colère des
masses et désigne un bouc émissaire. Il veut détourner la colère de la
classe ouvrière, des travailleurs et travailleuses, rallier la petite
bourgeoisie déclassée et unir ces classes sous sa fausse bannière
populaire en désignant l’immigration comme source de la crise, de
violences et donc de danger pour la « civilisation occidentale ». Cette
manœuvre vise à diviser la classe ouvrière et les masses populaires qui
ont intérêt à un changement révolutionnaire. Elle vise aussi à l’unir à
la minorité exploiteuse, sous la direction de sa partie la plus
réactionnaire prête à tout pour conserver et étendre ses privilèges.
C’est le « diviser pour mieux régner » cher aux classes dirigeantes.
Lutte révolutionnaire vs lutte électorale
On ne peut combattre le Front National
sans combattre le système capitaliste, sans combattre l’État qui est son
rempart et les partis qui dirigent tour à tour cet État et ceux qui
sèment des illusions sur une possible transformation de société par la
voie parlementaire. Le Parti Socialiste au pouvoir n’a rien de
socialiste et donc ne peut nous sortir de l’impasse. Pire, il gère
l’Etat et assure la restructuration du capital. Bref, il nous maintient
dans le bourbier économique, politique, idéologique et creuse ainsi le
lit du fascisme.
Cette lutte ne peut être électorale.
Nous devons combattre l’illusion que les élections détermineraient le
sort du système, pourraient éliminer le chômage, etc. Quelle différence
entre les gouvernements qui se sont succédés à la tête de l’Etat ?
Nombreuses étaient celles et ceux qui étaient contents de voir partir
Sarkozy. Mais où est le « changement » promis par Hollande ? Qu’a fait
Valls et son gouvernement pour les travailleurs et travailleuses, pour
celles et ceux qui galèrent ? Nous connaissons toutes et tous les
réponses…
En Grèce, SYRIZA qui prétendait stopper
les privatisations et s’opposer à la domination du Capital financier n’a
finalement d’autre choix que de se plier aux diktats de la Banque
Centrale Européenne et du FMI. Pourquoi ? Parce que l’appareil d’Etat
n’a pas été détruit et rebâti sur de nouvelles bases. Aussi louable
pouvait être le programme de SYRIZA, sans détruire la superstructure du
pouvoir bourgeois, il lui est impossible de transformer radicalement la
société. Toute volonté de transformation de la société par les urnes au
bénéfice de la classe ouvrière et des masses populaires est destinée à
s’embourber dans le marais parlementaire.
Pour combattre l’État, instrument de
domination de la classe dominante, il faut se doter d’un Parti, un parti
qui représente les intérêts des classes exploitées, un parti dont le
but est la prise du pouvoir, la destruction du système d’exploitation
capitaliste et de sa superstructure étatique de fond en comble comme
l’avait entreprise la Commune de Paris, comme l’avait réalisée la
révolution d’Octobre et la révolution chinoise.
Pour cela, la lutte de classes doit être
menée sans relâche. C’est une guerre prolongée pour les intérêts de la
classe ouvrière, du prolétariat et des couches populaires. C’est
pourquoi, outre la nécessité d’un parti communiste comme État-major de
la classe, il faut un front uni de toutes celles et
ceux qui ne veulent plus d’un système où ce sont celles et ceux qui ne
produisent pas qui détiennent les richesses et celles et ceux qui
produisent qui sont exploités et opprimés, réduits au chômage et à la
précarité, dans l’angoisse du lendemain.
Pour s’opposer à cette barbarie, les
paroles ne suffisent pas. Il faut avoir les moyens de vaincre la
bourgeoisie qui n’acceptera jamais de son plein gré de rendre les
richesses qu’elle détient. Elle utilisera ses milices et son appareil
d’État. Il faut donc nous préparer à les affronter. Dans une première
phase, cela se fera en organisant la résistance et en protégeant nos
luttes (sur les lieux de travail, dans les quartiers). C’est au cours de
ce processus, que va se renforcer le Parti, le Front Populaire, et peu à peu se former une force combattante
nécessaire pour vaincre la bourgeoisie et endiguer la montée du
fascisme, s’opposer à la guerre impérialiste, prendre et détruire le
pouvoir de la bourgeoisie et édifier une société nouvelle dirigée par
ceux et celles qui produisent les richesses.
La différence fondamentale entre le
socialisme en direction du communisme et le capitalisme, c’est que, sous
le socialisme, ce qui régit la société est la satisfaction des besoins
toujours croissants de la population alors que sous le capitalisme,
c’est la recherche du profit maximum en un temps minimum. Nous devons
prendre position dans cette lutte qui se déroule sous nos yeux, faire la
distinction entre nos amis et nos ennemis et avancer ensemble sur le
chemin de la révolution, sans quoi il se pourrait bien que le fascisme
ne soit plus un phénomène que l’on ne voit que dans les documentaires à
la télé mais bien quelque chose que l’on vit, subit, aggravant encore
plus notre condition.
Rejetons les illusions, préparons-nous à la lutte !
Le changement ne passera pas par les urnes mais par la lutte révolutionnaire !
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