L’assassinat
de Clément Méric par un groupuscule d’extrême-droite, les
démantèlements des camps de migrants, la montée de l’islamophobie, de la
haine anti-rroms et de l’antisémitisme, les partis de droite et gauche
s’alignant de plus en plus sur l’extrême-droite qui, elle-même, s’est
ancrée comme force montante dans le jeu des élections… Tous ces éléments
font qu’aujourd’hui la majorité des militants et militantes sont
obligés d’admettre qu’il y a bel et bien une montée du fascisme en
France. Il n’est pas dur de voir non plus que cette montée du fascisme
est loin de ne concerner que la France. Si ces éléments permettent
justement de sentir cette montée du fascisme, à partir du moment où l’on
veut combattre le fascisme, il faut plus que des bons sentiments : il
faut une définition claire et précise de ce qu’est le fascisme pour
pouvoir lui opposer une stratégie adaptée qui, elle seule, pourra nous
mener à la victoire.
Qu’est-ce que le fascisme ?
« Les
milieux impérialistes tentent de faire retomber tout le poids de la
crise sur les épaules des travailleurs. C’est pour ça qu’ils ont besoin
du fascisme. » Georges Dimitrov, 1935.
Le fascisme a surgit
historiquement pour la première fois à partir des années 1920 et 1930.
Celui-ci a été analysé pour la première fois clairement lors du 7e
Congrès de l’Internationale Communiste à partir de l’analyse de Georges
Dimitrov. Le fascisme y est défini de manière précise, voilà son
caractère de classe : le fascisme est la dictature terroriste ouverte du
capital financier. Le capital ne pouvant plus gouverner par la méthode
traditionnelle de la démocratie libérale, la frange la plus
réactionnaire du capital prend le pouvoir et s’impose brutalement à
l’ensemble de la société. Cette nécessité pour le capital financier de
prendre l’aspect d’une dictature terroriste était aussi caractérisée par
la présence d’un fort mouvement ouvrier, notamment avec la présence de
l’URSS. Une des caractéristiques des formes de fascisme que l’on
retrouve aujourd’hui est justement l’absence de ce mouvement prolétarien
révolutionnaire mettant en péril le capitalisme, ainsi le fascisme se
développe d’une façon originale aujourd’hui.
Comment combattre le fascisme ?
Avec cette définition
matérialiste du fascisme, on comprend donc que le fascisme est lié de
manière indissociable au capitalisme. Il est là pour maintenir le
capitalisme en place brutalement lorsque celui-ci entre dans des crises
importantes où l’ordre social se voit nécessairement perturbé. De cela
nous devons tirer une leçon très nette : on ne combat pas le fascisme en
s’appuyant sur une frange de la bourgeoisie contre une autre, la
bourgeoisie ne constitue pas un allié dans la lutte contre le fascisme.
La lutte antifasciste est par essence révolutionnaire car le seul moyen
de mettre fin à la menace fasciste, c’est de renverser la bourgeoisie
pour mettre fin définitivement au capitalisme.
De là, nous comprenons
bien que lutter contre le fascisme ne consiste pas à voter massivement
contre le Front National lors des élections en constituant un « front
républicain ». Pour s’opposer au fascisme, il y a pourtant besoin d’unir
largement mais aucune union n’est possible sans principe, d’où la
nécessité d’un antifascisme révolutionnaire, c’est-à-dire un
antifascisme qui assume que l’on ne peut lutter contre le fascisme qu’en
luttant contre le capitalisme. Ce front antifasciste révolutionnaire ne
s’exprime ainsi pas à travers les élections de la bourgeoisie mais dans
les luttes concrètes. Il doit unir les masses dans tous les secteurs de
la vie, il doit mobiliser le plus largement possible autour d’une
stratégie révolutionnaire que ce soit la mobilisation contre la
répression et les violences policières, la mobilisation des femmes pour
leur émancipation à travers un front féministe prolétarien, la
mobilisation pour le logement, la mobilisation de la jeunesse
prolétarienne etc.
L’antifascisme ne peut
se résumer à l’affrontement entre antifascistes qui se comprennent comme
tels et groupuscules d’extrême-droite. L’antifascisme doit avant tout
être une unité de classe forte avec un objectif révolutionnaire. Pour
réaliser cette unité de classe forte, les antifascistes authentiques ont
la responsabilité de mobiliser et d’organiser le prolétariat là où il
se trouve : c’est-à-dire principalement dans les quartiers populaires.
Depuis la fin des années 80, avec la fin formelle de l’URSS, la
confirmation du triomphe du révisionnisme en Chine et l’effondrement des
« démocraties populaires », on a assisté parallèlement au repli des
idées progressistes et révolutionnaires en France notamment avec la fin
des organisations de masse du P« C »F révisionniste dans les quartiers
et dans les usines. Cette situation a provoqué un grand vide
organisationnel et culturel qui a permis à la bourgeoisie de mener de
nombreuses attaques contre le prolétariat. C’est sur cette absence
idéologique que les idées réactionnaires ont pu petit à petit progresser
et que les fascistes ont pu récemment commencer à lancer des
mobilisations de masse réactionnaires telles que la manif pour tous.
C’est donc uniquement à
travers un projet révolutionnaire en renforçant l’unité de classe du
prolétariat que l’on luttera efficacement contre la montée du fascisme.
Quelle stratégie révolutionnaire ?
Si l’on parle de
révolution prolétarienne, il faut savoir comment y parvenir. Il est
impossible de créer un front révolutionnaire antifasciste sans stratégie
révolutionnaire. Beaucoup se disent révolutionnaires aujourd’hui mais
conçoivent la révolution comme un horizon lointain, comme un grand soir
que l’on atteindrait après une longue accumulation pacifique de force.
Cette stratégie dite insurrectionnelle a depuis longtemps montré son
inconséquence, en renvoyant la révolution aux calendes grecques, on
ouvre à chaque fois la porte à la dérive réformiste et aux illusions qui
vont avec.
La révolution se
prépare, elle se déclenche et prend forcément un caractère prolongé. La
révolution ne peut se réaliser sans les outils pour la mener, ces outils
sont le Parti communiste qui regroupe les éléments du prolétariat les
plus avancés idéologiquement et dans la pratique, le Front
révolutionnaire qui organise les masses dans tous les domaines de la
vie, c’est l’organisation des masses par les masses constituée derrière
l’objectif révolutionnaire et enfin il faut une Force combattante pour
assurer l’affrontement violent avec la bourgeoisie qui ne laissera
jamais le pouvoir d’elle-même. Ces trois instruments se développent de
manière simultanée mais inégale. Ainsi un des rôles de la Force
combattante dans un premier temps est principalement d’assurer la
protection de nos manifestations (non pas comme un SO contraignant les
actions dites illégales mais en protégeant l’ensemble de la
manifestation contre les attaques des flics ou des fascistes) et
l’attaque de cibles symboliques.
Cette stratégie-là
c’est celle qu’on appelle la stratégie de la guerre populaire prolongée.
La guerre populaire s’oppose à la guerre impérialiste, elle a pour
objectif d’accomplir la révolution en mobilisant les masses largement
avec la classe ouvrière en tête et en combinant toutes les tactiques
nécessaires (violentes ou non violentes, légales ou illégales…) pour
franchir les différentes étapes (de la défensive à l’offensive en
passant par l’équilibre) menant au renversement de l’Etat bourgeois.
Il ne suffit pas de
dire que « la violence est légitime contre l’Etat bourgeois » pour
lutter contre celui-ci, il faut que cette violence s’organise dans le
cadre d’une stratégie claire et se réalise avec la mobilisation des
masses si les révolutionnaires ne veulent pas être coupés des masses,
isolés puis écrasés par la répression. Il faut saluer, encourager et
systématiser les expériences de rupture avec la légalité bourgeoise du
prolétariat en lutte comme l’ont fait les travailleurs de Goodyear et
d’Air France. Ces épisodes violents de la lutte des classes dans notre
pays, dont fait partie la révolte des banlieues de 2005, constituent
justement les prémices sur lesquelles pourra se développer la guerre
populaire, ils ne sont pas à surestimer ni à négliger : ils sont à
développer toujours plus en avant !
Développons l’unité populaire et révolutionnaire contre le fascisme !
Préparons la guerre populaire, seule solution face à la montée du fascisme !
Rejoignez les rangs des maoïstes !
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