La manifestation pro-palestinienne prévue samedi 1er avril à Paris place du Châtelet a donc bien lieu, mais encadrée par un important dispositif des forces de l’ordre pour éviter tout débordement.
La préfecture de police a annoncé vendredi qu’elle ne l’interdisait pas, malgré les inquiétudes exprimées notamment par la maire Anne Hidalgo et le CRIF, redoutant un rassemblement « antisémite ».Les organisations CAPJPO-EuroPalestine et Droits Devant ont déposé une déclaration de manifestation auprès de la préfecture de police de Paris (PP) pour « célébrer la résistance palestinienne à l’occupation et à la colonisation de l’occupant israélien » et « exiger des sanctions » à 14 heures sur la place du Châtelet.
Selon notre journaliste qui était présente sur place, la place du Châtelet a été encadrée par un important dispositif de police :
Des militants pro-israéliens sont également présents, brandissant des drapeaux d’Israël en criant « terroristes » :
Dispositif renforcé
Dans un communiqué publié vendredi soir, la préfecture de police a fait savoir, après un « examen particulièrement attentif » des demandes d’interdiction, qu’elle n’interdisait pas ce rassemblement, tout en reconnaissant les « très vives inquiétudes notamment au sein de la communauté juive ».« La déclaration (de manifestation) qui a été transmise à la préfecture de police ne comporte pas d’éléments d’appels publics et directs au racisme et à l’antisémitisme. »De plus, « une menace grave de trouble à l’ordre public ne peut être caractérisée à l’heure actuelle », a-t-elle estimé.
La préfecture a toutefois annoncé « un dispositif renforcé de maintien de l’ordre ». Les policiers ont reçu pour consigne de rapporter à la justice les éventuels discours ou écrits qui appelleraient « au boycott de l’Etat d’Israël ». « Si des propos ou écrits racistes ou antisémites étaient constatés », des interpellations seraient effectuées, a-t-elle ajouté.
« Une offense antisémite »
Plus tôt, la maire de Paris Anne Hidalgo avait indiqué avoir écrit vendredi au préfet pour « attirer [sa] vigilance » sur ce rassemblement.« Quelles que soient les positions de chacun sur le conflit israélo-palestinien, cet appel peut être considéré comme une offense antisémite publique aux juifs parisiens », a écrit la maire PS, évoquant également des risques de « graves troubles à l’ordre public ».
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Avant elle, le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) avait aussi exprimé ses craintes. Sur sa page Facebook, le directeur du CRIF, Robert Ejnes, a déclaré :« Un collectif appelle samedi à Paris à une manifestation pro-palestinienne, pour la “séparation du CRIF et de l’Etat”, pour le “boycott d’Israël”, en un mot, une manifestation potentiellement “antisémite” »« Mais, à chaque fois le scénario est connu : la manifestation est déclarée en soutien au peuple palestinien puis rapidement des militants appellent au boycott d’Israël, à l’apartheid et, depuis peu, à la “séparation du CRIF et de l’Etat”. Pourtant, tous savent que, lorsqu’on dit CRIF, ce n’est pas l’institution que l’on vise, mais bien ce qu’elle représente, les juifs », ajoutait-il.
Boycott
Mardi, l’élue de Paris et députée LR Nathalie Kosciusko-Morizet avait demandé sur Twitter l’interdiction de la manifestation, en rappelant un vœu en ce sens voté en Conseil de Paris à l’initiative de son groupe.Mme Kosciusko-Morizet avait en février alerté le préfet de la « multiplication inacceptable des actions de promotion du “boycott” de l’Etat d’Israël, notamment celles menées par le mouvement BDS ».
Ce mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions, associé à l’appel pour la manifestation de samedi, milite en faveur d’un boycott économique, culturel mais aussi scientifique d’Israël jusqu’à la fin de l’occupation des Territoires palestiniens.
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