Depuis le 20 janvier, l’armée turque, appuyée par des milices
djihadistes, tente d’envahir Efrîn et attaque sans discontinuer la ville
et ses districts. Son offensive terrestre et aérienne a fait déjà au
moins 20 morts civiles et de nombreux blessés.
La région d’Efrîn était jusqu’à présent l’une des zones les plus sûres
de Syrie, ce qui explique qu’elle abrite autant de déplacés internes que
le nombre de ses habitants, avec parmi ces réfugiés, des centaines de
Yezidis qui avaient fui le massacre perpétré contre eux par Daesh, et de
nombreuses familles de la région d’Idleb qui ont fui la terreur imposée
par les milices djihadistes armées et financées par la Turquie.
Ni le Canton d’Efrîn, ni les autres cantons kurdes de Syrie n’ont jamais
attaqué ou menacé d’attaquer la Turquie. Alors qu’au cours des
dernières années, l’Etat turc a soutenu différentes forces djihadistes
présentes en Syrie, y compris Daesh, pour déstabiliser encore mieux
cette région à feu et à sang, les Kurdes du Rojava, eux, ont combattant
avec acharnement le fléau de Daesh et l’ont vaincu, avec l’aide de leurs
alliés arabes au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS). Ils ont
pour cela payé un lourd tribut humain. Ils ne demandent maintenant qu’à
vivre en paix.
Pendant que des civils, des enfants, des femmes, meurent sous les bombes
de l’armée turque, les puissances internationales qui, jusque-là
s’appuyaient sur les Kurdes pour combattre Daesh, se taisent ou, au
mieux, appellent à la retenue.
Le cynisme de la communauté internationale n’aura pas raison de la
résistance des Kurdes. De même qu’ils ont vaincu Daesh à Kobanê, ils
sont déterminés à éradiquer le «fléau Erdogan» à Efrîn. L’agresseur
d’aujourd’hui est le même que celui d’hier. Il a juste changé de nom et
d’apparence.
La Turquie n’a rien à faire en Syrie. Son intervention constitue une
ingérence inadmissible contre laquelle la communauté internationale doit
prendre des mesures d’urgence. A cet égard, le Conseil de Sécurité des
Nations Unies doit immédiatement faire cesser cette agression et mettre
en place une zone d’exclusion aérienne au nord de la Syrie.
L’Europe doit enfin réagir contre le régime liberticide et
dictatorial d’Erdogan et prendre contre lui des sanctions économiques et
politiques.
La France doit condamner explicitement l’agression turque et ne pas se contenter d’un appel « à la retenue ».
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