À en croire maints écrivains et économistes, les derniers 40 ans
ont constitué l’extinction de la classe ouvrière au Canada, et en
Occident en général. Or, rien n’est moins vrai. Ce ne sont pas les
ouvrierEs qui ont disparu, mais les intellectuels qui ont égaré leurs
lunettes. Pour situer l’existence des ouvrierEs, qui, ensemble, forment
une classe, nous devons chercher à connaître la vaste lutte quotidienne
qu’ils et elles mènent pour leur avancement, face à un adversaire
redoutable, la bourgeoisie, qui tente en vain de les étouffer. Cet
affrontement, Lénine l’appelait
lutte économique. Les
partisanEs de la révolution doivent partir du mouvement réel. Ils
doivent investir le puissant vaisseau qu’est le combat du Travail contre
le Capital! Les communistes doivent y apprendre à ramer et doivent
former des timonières et timoniers!
Regardons maintenant ce qu’il en est de cette rivalité. Rien que
depuis le 1er mai 2017, les ouvrierEs ont lutté partout pour leur
avancement.
* * *
À Montréal et dans les alentours: Nommons les 50
opérateurs et opératrices portuaires misES en lock-out par Viterra pour
s’être opposéEs à une dégradation de leurs conditions et de leurs
primes! Ou encore les mécanicienNEs automobiles du concessionnaire Kia
de Longueuil! Les ouvrierEs grévistes de Samuel et Fils, de Belron
Canada, de Wajax, de Multi-Marques, les chauffeurs et chauffeuses de
Transco! Les employéEs de l’hôtel des Gouverneurs, de Coopsco
Laurentides!
Ailleurs dans la province de Québec: Nommons
l’énorme mobilisation gréviste dans la construction, où des milliers
d’ouvrierEs ont vidé des chantiers, ont manifesté dans la rue, ont subi
la répression des dispositifs policiers et politico-juridiques de la
bourgeoisie! Les 1 030 lock-outéEs de ABI à Bécancour dont la vie de
leur ville tout entière est remise en question par des magnats de
l’aluminium! Les 371 grévistes de CEZinc à Valleyfield qui ont persisté
pendant plus de neuf mois contre le pillage patronal de leurs régimes de
retraite! Les garagistes de Saint-Georges en Beauce qui ont piqueté
tout l’hiver! Les grévistes de Delastek! De Sleeman, Tourbières Lambert,
de Moulages AMT!
Dans le reste du Canada: Nommons les 2 500 ouvrierEs de l’automobile chez CAMI à Ingersoll, Ontario qui ont
toffé quatre
semaines de grève à la défense de leur sécurité d’emploi face à
l’intransigeante General Motors! Les 1 400 ouvrierEs d’une mine de fer à
Labrador City qui ont commencé une grève au moment de l’écriture de cet
article! Les 800 ouvrierEs de chantier maritime à Halifax qui se sont
tenuEs debout face aux vols de leur salaire par le milliardaire Irving!
Les Métallos des pipelines dans l’Ouest canadien qui se sont organiséEs
pour faire plier la direction! Les mobilisations partout contre la
menace d’un nouvel ALÉNA Trudeau-Trump! Les mobilisations en Ontario qui
ont forcé une amélioration du Code du travail par le gouvernement
provincial! Les grévistes (à forte majorité immigrés) d’Ippolito et de
Swissport à Toronto! De Canada Bread à Langley, C.-B.!
Contre une nouvelle vague d’opportunisme dans la question ouvrière,
extraterrestre à la lutte de classe, qui donne des leçons aux
prolétaires, celle qui année après année, n’a fait que tenter en vain de
«gauchir», voire de «rougir» la lutte économique, nous voulons
en finir avec les pertes de temps!
Nous saluons les millions et les millions d’ouvrierEs du pays là où
ils et elles se battent, coup pour coup, face à un patronat très fort,
et aux plus éveillés parmi eux et elles, nous appelons à participer à
l’expansion du Parti communiste révolutionnaire, à se plonger dans la
lutte politique de leur classe, celle qui imposera à chacun et chacune de
choisir son camp!
No comments:
Post a Comment