Une manifestation pour la libération de Turgut, Hidir et tous les révolutionnaires emprisonnés en Grèce aura lieu le 11 juillet prochain.
Actuellement en grève de la faim depuis 35 jours, Turgut Kaya et son camarade Hidir Gönek sont menacés d’extradition depuis la Grèce vers la Turquie.
Il nous a été transmis deux lettres de sa part, que nous avons traduit de l’anglais vers le français.
Il s’agit de documents inédits en français, que nous vous invitons à diffuser le plus largement possible.
Sentir l’odeur de la faim.
J’ai eu
la chance de passer le nouvel an de 2014-2015 avec Gregori
Konstantinoplu, qui est l’un des plus grands communistes que le peuple
Grec ait pu élever. J’ai appris que le peuple Grec a une tradition de
faire des gâteaux a chaque nouvelle année, de mettre une pièce dans l’un
d’entre eux et la première personne qui le trouve porte le premier
toast du nouvel an et formule un vœu pour la nouvelle année. Bien sûr,
après de rapides mouvements de sa main, le camarade Gregori trouva la
pièce et fis ses vœux :
« Je souhaite que la nouvelle année apporte la joie au peuple de Turquie. »
« Je souhaite qu’elle apporte la joie au peuple Grec »
« Je souhaite le succès pour notre parti frère le TKP/ML »
Ce
grand camarade, élevé par le peuple Grec, nous montrait de nouveau ce
que la solidarité internationale signifie. Il nous honorait, comme un
grand camarade du Parti Communiste avec sa pratique et ses mots. Sa
perte fut importante pour le peuple Grec et pour le peuple Turc. La
leçon qu’il nous a donné se montre elle même dans la dialectique de la
vie.
La
solidarité et la gentillesse du peuple Grec au trentième jour de la
grève de la faim que j’ai commencé, après la décision de l’état Grec,
pour obtenir une libération immédiate et l’annulation de l’extradition
nous a montré que les plus grands amis du peuple sont le peuple lui
même. Bien sur, le fer de lance de cette solidarité internationaliste
révolutionnaire est le peuple Grec. Au point où ils ont porté haut les
actions de solidarité pour ma grève de la faim et pour notre libération,
moi et mes amis et camarades. L’aide apportée par les signatures, les
venues aux différents stands et l’expression de pensées et de soutien
sont historiquement un des plus beaux exemples de solidarité
internationale.
A
cette occasion, si nous suivons les mots du camarade Gregori dans un
sens opposé, puisse l’avenir apporter au peuple Grec une vie sans
classes, sans exploitation et sans frontières. Puisque ce peuple
précieux a souffert d’innombrables souffrances et les plus sombres
persécutions, ils le méritent. Le peuple Grec ne laissent pas un
révolutionnaire Turc seul quand il sent l’odeur de la faim. Même si cela
est spontané, c’est un magnifique exemple du caractère
internationaliste de la solidarité et la capacité d’unité de ce peuple.
En
ces jours, où je ressent cette odeur de la faim, je dois aussi
remercier le TKP/ML (Parti Communiste de Turquie – Marxiste Léniniste),
les pionniers communistes du peuple de Turquie, composé de Turcs, de
Kurdes et diverses nationalités Depuis sa fondation, en prison à Amed à
la mort, jusqu’à la mort et les longues grèves de la faim de 1996 et
2001, c’est le TKP/ML qui a la pratique la plus concrète et qui ne
laisse pas les positions vacantes. Nous tenons modestement, en tant
qu’étudiants de cette pratique, cette ligne de résistance. C’est cette
histoire qui doit être appréciée.
En cette période, c’est aussi important de montrer que les actions, manifestations et communiqués de l’ATIK, Yeni Kadın ve Yeni Demokratik Gençlik,
actif en Europe de l’Ouest, et toutes les organisations migrantes
constituent un bel exemple de solidarité internationale et
révolutionnaire. Particulièrement les camarades de Yeni Kadin
et du YDG, affiliés à ATIK, qui ont atténués le souffle de la faim avec
leurs longs efforts pendant cette période et ont encore réchauffé le
cœur de la camaraderie.
Il faut aussi mentionner Partizan, SMF, Devrimci Parti,
ESP et HDP, qui ont envoyé leur support et solidarité depuis la
Turquie. Tout ces efforts ont crée le plus bel exemple de solidarité
révolutionnaire, d’unité – qui est la plus grande arme du peuple – et
faire front ensemble contre le fascisme.
Tout
en ressentant le souffle de la faim, je veux exprimer que la solidarité
des Grecs, des organisations, les communiqués de solidarité des
organisations révolutionnaires et démocratiques en Europe de l’ouest et
en Turquie ont donné force à la résistance; s’unir contre les intérêts
des réactionnaires par le peuple de Turquie et de Grèce et montrer
l’existence de la solidarité internationaliste est notre plus belle
victoire.
À
cette occasion, je souhaite rendre hommage au grand communiste Gregori
Konstantinopolu en cette deuxième année de deuil et clamer que nous
continuerons de perpétuer son héritage entre les peuples Grecs et Turcs
et parmi les organisations révolutionnaires et démocratiques.
Longue vie a la solidarité internationale!
Turgut Kaya
Juillet 2018
Le gouvernement de Syriza laisse un révolutionnaire mourir!
Je
suis au trente-troisième jour de la grève de la faim que j’ai commencé
en protestation contre la décision de l’État grec de laisser passer mon
extradition vers le régime fasciste Turc d’Erdogan. Au trente-deuxième
jour de cette grève, au delà de la visite que j’ai reçu du parti Syriza,
et non du gouvernement de ce même parti, aucune action concrète a été
entreprise depuis le premier jour.
La
délégation du parti Syriza n’est pas allée plus loin que l’expression
de leurs vœux et désirs et m’ont demandé d’arrêter la grève en me disant
que “c’est mal pour un révolutionnaire de se faire du mal par une grève
de la faim”.
Pendant
que j’étais en Grèce avec mon identité de révolutionnaire, j’ai été
arrêté par létat Grec à cause d’un mandat d’arrêt d’Interpol posé par
l’état fasciste Turc. La justice Grec qui prétend être démocratique et
progressiste ont collaboré avec l’état fasciste Turc en passant la
décision de m’extrader.
Cette
décision n’as pas été faite contre moi personnellement mais contre les
principes et valeurs du parti prolétarien que je n’ai jamais trahis.
Personne ne devrait s’attendre à une acceptation de ce fait de notre
part. Nous allons résister encore et encore et se battre tout comme nous
l’avons fait dans des centres de tortures et dans les cellules de
prisons de type F du fascisme contre les attaques commises contre les
révolutionnaires. C’est la tradition de notre parti et un essentiel de
tout communiste. C’est pourquoi je n’arrêterais pas ma grève de la faim
avant qu’une action concrété sera actée selon mes demandes.
Le
gouvernement de Syriza d’un côté disent que l’extradition n’auras pas
lieu à travers des chaînes non officielles mais jouent aux trois singes
de la sagesse de l’autre côté. C’est la caractéristique naturelle de la
bourgeoisie ; sans face et opportuniste. Un gouvernement qui se vend
comme des radicaux de gauche mais qui se taisent quand la vie d’un
communiste est en jeu. Cette attitude est inacceptable.
Tant
qu’ils n’accomplissent aucune action concrète, le gouvernement de
Syriza et son ministre de la justice S. Kondosis vont laisser un
communiste mourir. Rien ne pourra jamais justifier la mort d’un
communiste, pas même la réaction de l’état Turc. Il est bien connu que
l’état fasciste Turc, au delà des communistes et autres
révolutionnaires, massacre et emprisonne les démocrates et toute forme
d’opposition, visant spécifiquement la lutte du Peuple Kurde pour la
démocratie.
Esquiver
les réactions d’un régime de cette sorte signifie une collaboration
avec ce dernier. Le vrai problème n’est pas subir la réponse d’un régime
fasciste. Prendre position contre les atrocités commises par le régime
fasciste Turc et Erdogan est essentielle pour devenir un vrai
gouvernement progressiste et démocratique.
Les
Communistes ne masquent pas leurs opinions peu importe le lieu et leurs
conditions, ils voient comme un devoir le fait de dire au public ce
qu’ils pensent être juste. La réalité que je vis aujourd’hui est une
expérience importante pour voir comment un gouvernement auto-proclamé
démocratique peut montrer sa vraie face quand ses intérêts de classe
sont questionnés.
La
bourgeoisie n’hésitera pas à appliquer toute sorte de politique
réactionnaire contre le peuple, et spécifiquement les communistes, quand
il s’agit de leurs intérêts de classe. Donc nous n’hésiterons pas à
faire ce que nous devons faire en tant que représentants de nos
traditions. Nous continuerons notre résistance contre cette attaque.
Mes
demandes sont claires. Le gouvernement de Syriza sera responsable des
conséquences tant qu’ils gardent le silence. La seule chose qu’il reste a
faire pour trouver une solution à ce problème est l’arrêt du processus
d’extradition et ma libération immédiate. Cette tâche politique, je l’ai
hérité des traditions de notre parti plutôt que d’une décision
personnelle.
Je salue tout ceux qui ont apporté du soutien à cette décision politique et je vous souhaite le meilleur pour votre lutte!
Nous vaincrons!
Longue vie àla solidarité Internationale.
Turgut Kaya
2 Juillet 2018
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