mars 18, 2019
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Le 18 Mars 2019, c’est la Journée Internationale de Solidarité avec les Prisonniers Politiques, dans le cadre d’une semaine dédiée à la Guerre Populaire en Inde.
Nous avons déjà parlé dans la Cause du Peuple des luttes en Inde à de nombreuses reprises ici, là ou encore très récemment sur “Green Hunt”.
Mais qu’est-ce que la Guerre Populaire en Inde ? Que représente-t-elle ? Quelle est son Histoire ? Quelle est son actualité ? Dans ce petit article, la Cause du Peuple va essayer de répondre à ces questions.
Tout commença à Naxalbari…
En 1967, à Naxalbari, dans le Bengale Occidental, une insurrection a eu lieu où les paysans se sont saisis des terres et ont exproprié les propriétaires terriens. Un groupe de communistes déterminés du Parti Communiste d’Inde (marxiste) était à l’avant de ce mouvement, et le menait idéologiquement. Le 25 Mai 1967, la police a ouvert le feu sur les paysans, tuant 9 femmes et 1 enfant qui marchaient pacifiquement pour réclamer la terre pour les Comités de Paysans qui avaient été formés par les masses populaires.Après ça, l’Etat entama la répression, et le mouvement s’étendit sur de nouveaux districts de l’Inde. Inspirés par la Chine de Mao, les communistes déterminés de Naxalbari ont rompu avec le Parti Communiste d’Inde (marxiste), qui participait à les réprimer, pour former le Parti Communiste d’Inde (Marxiste-Léniniste) en 1969.
Le camarade Charu Majumdar, un des dirigeants idéologiques, a écrit à cette époque 8 documents d’une importance historique pour la révolution en Inde. En résumé, le mouvement en Inde a commencé au milieu de la tempête révolutionnaire des années 60, inspirée par la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne en Chine. En 1972, le grand camarade Charu Majumdar est mort à Calcutta, en prison, aux mains des assassins du gouvernement. Le CPI(ML) fut lui dissout juste après sa mort, mais la lutte a continué et s’est étendue.
1972-2004 : la lente lutte pour l’unité
Après la dissolution du CPI(ML) de nombreux groupes appelés par l’Etat les “Naxalites” existaient en Inde, et se répandaient dans de nombreux Etats en appliquant la stratégie de Guerre Populaire prolongée de Mao.Dans cette période, l’Etat indien mit en place une première fois sa stratégie de contre insurrection pour détruire le mouvement. Les communistes se sont étendus dans beaucoup de nouveaux Etats, où ils défendaient les masses ouvrières et paysannes, développaient les instruments de la révolution, et dirigeaient le mouvement vers la Nouvelle Démocratie : le renversement de l’ordre impérialiste et semi-colonial semi-féodal maintenu par les impérialistes en Inde. Ils étaient principalement présents aux côtés des Dalits (“intouchables”) et des Adivasi dans les zones menacées par les grandes entreprises étrangères.
Plusieurs groupes révolutionnaires étaient conscients de l’importance d’unifier les communistes dans un Parti capable d’apporter une direction politique centrale. Les plus importants de ces groupes étaient aussi ceux qui menaient la Guerre Populaire au front, comme le Parti Communiste d’Inde (Marxiste-Léniniste) Guerre Populaire, ou le Centre Communiste Maoïste d’Inde. Ce processus d’unification donna en 2004 le Parti Communiste d’Inde (maoïste) qui mène la Guerre Populaire. En 2014, le Parti Communiste d’Inde (Marxiste-Léniniste) Naxalbari, mené par le Camarade Ajith et fondateur du Mouvement Révolutionnaire Internationaliste, a lui aussi rejoint le Parti Communiste d’Inde (maoïste).
2004 à aujourd’hui : combattre le génocide de Green Hunt, et développer la Guerre Populaire
En 2009, le gouvernement indien décida d’augmenter d’un cran sa stratégie de contre insurrection. Face au “Corridor Rouge” où les communistes mènent la révolution, l’Etat a décidé de déployer des centaines de milliers de forces de répression afin d’écraser les révolutionnaires et d’opérer un génocide, comme l’explique Adolfo Naya.Le Parti Communiste d’Inde (maoïste) a malgré la répression continué ses opérations, redéployé ses forces, et cherche à toucher les masses populaires les plus larges de l’Inde afin de développer la Guerre Populaire. Il a développé ses liens avec le Parti Communiste Maoïste du Manipur, un Etat sous le contrôle de l’Inde où les communistes veulent progresser sur la voie de la Guerre Populaire. Il est de retour au Kerala, un Etat où les supposés “communistes” du Parti Communiste d’Inde (marxiste) s’étaient félicités d’avoir “éradiqué les maoïstes” il y a plusieurs années. L’an dernier, de nombreux activistes ont été accusés d’êtres des “Naxals Urbains”, des maoïstes à la ville, et l’Etat indien les a emprisonné et a menacé quiconque suivrait cette voie d’en faire de même. Les communistes avancent dans la libération des femmes des contraintes féodales et patriarcales, contre les fascistes hindous, contre la destruction de l’environnement par les multinationales, pour le travail urbain et bien d’autres choses au service des masses.
Dans les villes et dans les campagnes, malgré la guerre de classe génocidaire qui lui mène l’Etat indien et son gouvernement fasciste hindou mené par Modi, malgré la guerre psychologique où l’Etat annonce toujours que les maoïstes sont finis, malgré les emprisonnements et les martyrs de ses dirigeants comme Ajith, Kobad Ghandy, Anuradha Ghandy et bien d’autres, la Guerre Populaire est toujours vivace et a ses racines dans plus de 50 ans de lutte révolutionnaire acharnée. Le Premier Ministre Singh avait dit en 2006 que les maoïstes étaient la “plus grosse menace de sécurité interne” à l’Inde. Plus de dix ans après, il a toujours raison.
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