Le Mouvement étudiant révolutionnaire – Montréal (MER-Montréal) rompt de façon immédiate et définitive tout lien organisationnel et politique avec l’organisation pancanadienne Mouvement étudiant révolutionnaire – Revolutionary Student Movement (MER-RSM).
Cette rupture fait suite aux récents évènements entourant le Parti communiste révolutionnaire (PCR), et à la lutte pour en préserver l’intégralité contre les attaques répétées d’une clique antiparti et de leurs supporters envers son programme et ses conceptions stratégiques. Ces évènements, même s’ils ont agi comme une étincelle, en se posant comme démiurges d’une réalité politique nouvelle demandant frénétiquement une réponse de notre part, ne doivent aucunement éclipser la longue accumulation de désaccords politiques qui se sont maintes et maintes fois révélés et reconfirmés comme étant de caractère irréconciliable dans le parcours sinueux ayant tissé l’ensemble de nos liens avec cette organisation.
La condescendance à peine voilée à notre égard, enhardie par l’instrumentalisation crasse et répétée des actions assumées par les camarades à Montréal, doublée du manque profond de solidarité concernant les divers contrecoups d’une action révolutionnaire conséquente, ne sont que la pointe des raisons de notre départ. En fait, à la source de ce départ se trouvent les contradictions politiques et stratégiques fondamentales concernant la nature même d’une organisation comme le MER-RSM et les raisons de son existence. La conception qui sous-tend l’existence du MER-RSM, celle de la construction d’un parti se développant par des organisations de masse et/ou des organisations intermédiaires et gravitant presque anonymement autour d’elles est un véritable cancer dévastant le mouvement communiste en Amérique du Nord. Elle liquide de la manière la plus éhontée possible la construction d’un parti révolutionnaire se préparant véritablement à affronter et vaincre la bourgeoisie. Elle invente artificiellement le préalable stratégique qui consiste à bâtir des organisations intermédiaires séparées et autonomes, en imposant une distance inutile et insurmontable entre le parti et le prolétariat. Elle repousse à un horizon lointain toute perspective de révolution. Elle est une force vivante clouant le cercueil à toute montée vers le pouvoir.
Cette perspective erronée se retrouve de la façon la plus explicite dans le texte intitulé L’approche communiste du travail de masse, qui figure dans le dernier journal Arsenal. Cet article confus et opportuniste se doit d’être lu et critiqué, en prenant le MER-RSM comme étant l’incarnation matérielle la plus à jour des thèses qui y sont exposées. L’importance que les défenseurs de ces thèses accordent au MER-RSM et le rôle stratégique qu’ils lui confèrent apparaissent dans leur tentative de le présenter comme le modèle type le plus prometteur et le plus concluant d’une organisation intermédiaire active et effective. Les tenants de ce point de vue ont l’intention, en faisant défiler ses succès et ses prouesses comme s’il s’agissait d’un petit prodige à un concours mondain, d’en généraliser le mot d’ordre à toutes les initiatives sur le territoire et cherchent à le présenter aux yeux du mouvement communiste international comme le bijou le plus fini et précieux de l’expérience du mouvement révolutionnaire canadien. Il n’en est rien.
Nous n’avons d’ailleurs qu’à regarder le bilan du sixième congrès du MER-RSM pour constater le vide politique sidéral entourant les perspectives à terme de ce projet pour que notre rétine soit brulée par tant de médiocrité et de platitudes. N’ayant qu’essentiellement recyclé, pour l’ensemble de son travail, des propositions opportunistes maintes et maintes fois rejetées par le mouvement communiste, il aurait été plutôt difficile de proposer une perspective révolutionnaire nouvelle aux sections participantes du congrès. Le cœur de la lutte pour les prochaines années: obtenir des assemblées générales. Dans quel objectif et pour y mener quelle campagne? Personne ne le sait.
De plus, nous dénonçons le libéralisme et le subjectivisme petit-bourgeois entourant le choix grossier et vulgaire du dernier congrès du MER-RSM de liquider un siècle de lutte des femmes de la classe ouvrière en remplaçant de la manière la plus opportuniste possible le nom de la Journée internationale des femmes ouvrières par la Journée des travailleuses et travailleurs de genres opprimées. Une honte sans nom.
À voir le nombre de délégué(e)s présent(e)s au congrès, la progression soi-disant exponentielle du MER-RSM, tant vantée et scandée à tue-tête de la manière la plus insupportable par nos petits génies autoproclamés, ne semblait pas être au rendez-vous cette année.
Nous supportons sans réserve le district du Québec du PCR. Nous publierons dans les prochaines semaines avec nos camarades des textes qui viendront étayer nos positions en abordant les questions par tous les angles d’attaque nécessaires. Il s’agira de briser les paravents et les faux semblants pour exposer clairement ce qui se cache derrière tant de théâtre et derrière les maladroites tentatives de réduire la lutte de ligne à de bêtes questions secondaires. Ces textes seront de la première importance politique car ils s’inscriront dans la lutte pour préserver les forces révolutionnaires et vaincre la condamnation à mort de la perspective de la guerre populaire prolongée au Canada. Condamnation orchestrée par une clique d’universitaires arrogants, attendant sagement de rejoindre la bourgeoisie afin de commencer confortablement leurs carrières tant attendues, et après avoir été, comme tous les traitres parsemant la pléthore d’organisations effectuant la jonction entre les différents mouvements revendicatifs et l’État bourgeois, formés et entretenus au coût des diverses luttes et combats du prolétariat.
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