L’État
du Bengale-Occidental concentre les trois quarts de la production
indienne de la fibre de jute utilisée notamment dans la confection de
sacs. Dans les filatures, employant près de 300.000 ouvriers, la colère
gronde. Depuis plusieurs décennies cette industrie traverse une crise
sociale, poussant régulièrement les syndicats dans les rues de Calcutta,
la capitale de l’Etat, revendiquant de meilleures conditions de travail
et de rémunération. la tension monte dans les usines afin d’obtenir une
amélioration des conditions de travail et de rémunération.
Selon l’une des responsables du syndicat Bengal Chatkal Mazdoor Union7, Gargi Chatterjee :"Des
millions de travailleurs sont confrontés à une extrême précarité. Leur
vie est menacée par la négligence des patrons d’usine et par les
politiques anti-ouvrières de la classe dirigeante. Et les gouvernements central et régional restent indifférents aux problèmes des travailleurs. "
Selon
le journal Le Monde, les conditions de travail sont extrêmement
insalubres pour des salaires de misère et donne l'exemple d'une
entreprise de Calcutta : " C’est ce que l’on observe dans la filature Reliance, créée à l’orée du XXe siècle,
en 1906, à Bhatpara, à proximité de la rivière Hooghly, à une époque où
le transport de marchandises était assuré par bateau. L’usine, très
sombre, mal ventilée, ressemble à une ruche aussi gigantesque que
monstrueuse, avec des machines à perte de vue sur lesquelles s’agitent
plus de 300 chefs d’équipe et 4 000 ouvriers, en sandalettes et pagne,
sans aucune protection, ni masque, ni gants, ni casque auditif, sous une
température de 40 degrés et un taux d’humidité extrême. Les ouvriers
les mieux payés gagnent 650 roupies (6,10 euros) par jour ; ceux qui
sont en bas de l’échelle, à peine 300 roupies."
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