Tuesday, October 4, 2016

Détention politique au Maroc : quel état des lieux ?


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Nous relayons le document ci-dessous faisant état de la situation des prisonnières et prisonniers politiques au Maroc. Ce document a été traduit par le Comité d’Action de Soutien aux Luttes du Peuple Marocain.

Rapport sur la détention politique au Maroc

Préambule :
Toutes les fois que les luttes des masses populaires s’accentuent et se radicalisent, l’état réactionnaire au Maroc adopte deux styles de répressions pour y répondre : dans un premier cas, il utilise les organisations réactionnaires – qu’elles soient religieuses ou chauvinistes ou même celles qui se prétendent défendre la modernité. C’est ainsi que l’état aujourd’hui s’appuie sur le parti Justice et Développement, parti obscurantiste et réactionnaire, pour appliquer ses plans antipopulaires et antisociales visant à liquider tous les acquis du peuple marocain, gagnés par des luttes héroïques.
Et en parallèle, en second cas, cet état utilise la répression farouche pour bâillonner les luttes des masses populaires et dans ce cadre, il use en priorité de la détention politique pour faire plier les meilleurs militants du peuple.
Rappelons que toutes les prisons du Maroc, depuis l’indépendance formelle, ont été continuellement emplies de prisonniers politiques révolutionnaires qui subissaient et continuent de subir toutes les formes de tortures, d’exactions, d’humiliations et d’atteintes à la dignité humaine ; c’est dans ce contexte que plusieurs militants sont tombés martyrs sous le coup de la torture barbare, comme ce fut le cas de notre camarade, le grand dirigeant de l’organisation En Avant, Abdellatif ZEROUAL mort sous la torture en 1974 ; d’autres sont aussi tombés martyrs en menant des grèves de la faim pour imposer leurs droits légitimes et leurs revendications les plus élémentaires : la liste des ces martyrs est très longue et nous ne pouvons ici citer le nom que de quelques uns d’entre eux : Saïda MENEBHI, Douraidi BELHAOUARI, Abdellhak CHBADA, ALMEZIANNI…..
Le document suivant ne prétend pas être exhaustif, et nous nous engageons à le compléter et à l’enrichir au fur et à mesure. Il vise ici à montrer le nombre important des prisonniers politiques qui se trouvent actuellement dans les geôles de l’état réactionnaires marocains. Toutes nos excuses dans le cas où nous aurions oublié de citer le nom de certains prisonniers politiques, et dans ce cas, nous nous engageons à les rajouter et à actualiser ce rapport.
Liste des prisonniers politiques du 19 mai de l’université Kadi Ayyad, bastion rouge de Marrakech
MARYAM AMMANI, HASSAN ERRAJI, HAMADI MOUBARIK, MOHAMED EL BOUKHLIQI, MOHAMED AZAHRAOUI, BADER ZEHRAOUI, HAMZA AZAL, MOUNAIM EL ISMAAILI, YASSINE NOUHA, EL HOUSSIN AMRANI, FOUAD TOUMI, MOHAMED SAKHAOUI, MUSTAPHA CHAYTI, AHMED AZAHRAOUI (arrêté en août) ISMAËL ALKOUILILI (arrêté le 16 septembre 2016).
Conditions de leurs arrestations
A la suite d’un long retard de versement de leur bourse et à l’approche des examens de fin d’année, les militants de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc – sous la direction de la tendance combattante, la voie démocratique basiste marxiste-léniniste-maoïste – ont organisé plusieurs batailles qui ont été couronnées par une grande manifestation estudiantine en dehors de l’enceinte de l’université.
Au lieu de répondre favorablement à leurs revendications légitimes, l’état réactionnaire a envoyé les forces de répression pour réprimer les manifestants dans un bain de sang : cela a produit des accrochages entre les étudiants et les forces de répression, durant lesquelles les étudiants ont défendu héroïquement l’enceinte de la faculté et de la résidence universitaire. Cette intervention injustifiée et barbare a été suivie de plusieurs dizaines d’arrestations arbitraires de militants ; la plupart d’entre eux ont ensuite retrouvé la liberté, à l’exception de 13 autres maintenus en détention ; par ailleurs, cet épisode a aussi l’occasion de lancer des mandats d’arrêts contre 20 militants qui avaient échappé aux arrestations. Enfin il faut signaler que la plupart de ces militants sont soit sympathisants soit militants de la voie démocratique basiste maoïste.
Liste des prisonniers politiques du mouvement étudiant de Fès –Dahr Lmehrez arrêtés dans le cadre du dossier intitulé « le complot du 24 avril 2016 »
HICHAM BOULEFT et YASSINE ALMSIH (15 ans de prison ferme). ABDELNABI CHAOUL, ABDELLWAHAB RAMADI, BELKASSEM BENAZZA, et MUSTAPHA CHAOUL (10 de prison ferme).
Conditions de leurs arrestations
Durant le mois d’avril, l’un des dirigeants du parti Justice et Développement, – parti obscurantiste et réactionnaire qui se trouve actuellement à la tête du soit disant gouvernement marocain – (ce dirigeant est impliqué dans l’assassinat d’Aït-Jaid BENAISSA militant progressiste de gauche de l’université de Fès en 1993), voulait organiser une conférence dans l’enceinte même de l’université où il avait assassiné ce militant. Il était évident que les étudiants allaient s’opposer à cette provocation et accrochage il y eut donc entre les réactionnaires et les militants de la voie démocratique basiste ; signalons au passage que suite à cet accrochage, il y eut un mort dans des conditions non encore élucidées.
L’état réactionnaire profita une fois de plus de cette occasion pour mener des campagnes d’arrestations dans les rangs des militants fidèles aux causes justes du peuple et réussit à les faire condamner à de très lourdes peines.
Liste des prisonniers politiques du mouvement étudiant de Fès Saïs
Abdelkrim ELFIZAZI, Abdelmounim KHACHOU, Bahija ALHAMRANI, Mustapha FADEL, Rachid ALHAMDAOUI, Nourreddine OUALI, Almahdi MALOUK, Abdrrahim ALMABROUKI, Miloud SADKI, Youssef ADAHMANI, et Abdelaali ALIDRISSI sont tous condamnés à deux ans de prisons ferme.
Conditions de leurs arrestations
Ces étudiants ont mené des batailles pour défendre leurs droits et ces dernières ont été couronnées par le boycott des examens. Une fois de plus, au lieu de répondre favorablement aux revendications justes et légitimes des étudiants, l’état réactionnaire a fait usage des forces de la répression, pour les faire plier. Mais les étudiants ont su très bien résister et combattre cette intrusion policière dans l’enceinte de l’université afin de faire valoir leur droit à un enseignement populaire et démocratique.
Liste des prisonniers politiques du mouvement étudiant et de la Voie Démocratique Basiste de Meknès – mai 2016
Fatima Azzarha SAHIKA : condamnée à 2 ans de prison ferme. Zakaria BIYA, Ikrame BOURHIM, Hamza ALHAMDI, Redwan ALALAMI, et Ibrahim KASSIMI : condamnés à 6 ans de prison ferme. Yassine RAHAL et Ibrahim ATAHIRI : condamnés à 4 ans de prison ferme. Et enfin Zouheir BELAÏCHI qui n’est toujours pas jugé à nos jours.
Conditions de leurs arrestations
L’université de Meknès a connu durant l’année universitaire 2015/2016 de longues batailles victorieuses. Le mois de mai de cette même année a coïncidé avec la libération de deux personnes qui appartenaient à un courant chauviniste – le Mouvement Culturel Berbères – et qui avaient participé à l’assassinat des martyrs ALHASSNAOUI et ASSASSAOUI en 2007. Ces deux personnes ont loué le service d’une serveuse à la cafétéria de la faculté pour espionner et prendre des photos des militants de l’UNEM. Or, lorsque l’espionne a été démasquée et que les étudiants lui ont interdit l’accès à la faculté, cette dernière a fait appel à des nervis pour agresser les militants dont deux ont été blessés à coup de lames de rasoir. Face à cette attaque immonde, les militants de l’UNEM ont défendu l’enceinte de la faculté et ont permis aux étudiants de faire le procès de la serveuse jugée à avoir les cheveux rasés.
L’état réactionnaire a profité de cette erreur pour mener une campagne contre les militants avec la bénédiction de certaines forces qui se réclament du Marxisme (comme le parti de la voie démocratique et son bras droit : l’association marocaine des droits de l’Homme, qui n’ont pas hésité à faire des déclarations pour dénoncer les militants et à appeler l’état réactionnaire à les juger comme des criminels et à les condamner à de lourdes peines.)
Mentionnons que les procès verbaux des jugements de ces camarades ne font aucunement mention du fait d’avoir rasé la tête de la serveuse mais portaient principalement sur l’appartenance idéologique et politique des militants puisque ces militants appartiennent ou sont des sympathisants de la Voie Démocratique Basiste Marxiste-léniniste.
Liste des prisonniers politiques du mouvement étudiant et de la Voie Démocratique Basiste de Meknès – octobre 2016 :
Soufyan ASGHIR, Hassan AHMOUCH, Hassan KOUKOU et Mounir AÏT KHAFOU : condamnés à 5 ans de prison ferme.
Conditions de leurs arrestations
Durant l’année universitaire 2007, la faculté de Meknès a connu des attaques armées menées par des bandes réactionnaires se réclamant du mouvement culturel berbère (qui conçoit tout arabe comme ennemi principal indépendamment de son appartenance de classe) ; ces attaques se sont soldées par les assassinats immondes des camarades ALHASSNAOUI et ASSASSAOUI. Cette bande criminelle ne s’est pas contentée de ces assassinats, mais elle a essayé durant plusieurs années d’interdire les militants de la voie démocratiques basiste d’accéder à la faculté, ce qui a provoqué à plusieurs reprises des confrontations d’une grande violence. A chaque fois, le régime réactionnaire est intervenu mais seulement pour arrêter les militants de la voie basiste démocratique et parmi eux les camarades dont le nom a été cité ci-dessus.
Le prisonnier politique Tarek ALHAMANI
Ce camarade a été arrêté en 2012 suite à un soulèvement populaire dans la ville de Taza, au nord–est du Maroc ; les étudiants avaient alors eu un rôle déterminant dans la réussite de cette action. Ce camarade arrêté alors a été condamné à 6 ans de prison ferme pour son appartenance à la voie démocratique basiste marxiste-léniniste.
Liste des prisonniers politiques arrêtés suite aux événements de KADIM AZIQUE au Sahara Occidental
Nombreux sont les habitants du Sahara Occidental qui réclament l’indépendance et l’autodétermination, et que cesse la politique de clientélisme que mène l ‘état réactionnaire au Sahara occupé pour corrompre certaines tribus sahraouis afin qu’elles défendent la « marocanité du Sahara ».
Or, face à cela, les forces de la répression sont intervenues pour démanteler le camp de la lutte de Kadim Azique ; les Sahraouis ont alors très bien défendu leur territoire. Bilan de ces confrontations : deux morts dans les rangs de l’armée et des gendarmes de l’état réactionnaire du Maroc, et aussi plusieurs arrestations dans les rangs des militants politiques et des masses populaires sahraouis. Ces prisonniers ont été jugés par un tribunal militaire qui les a condamnés à des peines très lourdes.
Sont condamnés à perpétuité : ABAHA SIDI ABDALLAH, IBRAHIM ILISMAILI, BANI MOHAMED, BOUTENKIZA MOHAMED ALBACHIR, ALAROUSSI ABDELJALIL, ALKHAFWANI ABDALLAH, ALMAJID SIDI AHMED, AHMED SEBAAI, AALIA HASSAN (condamné par contumace).
Sont condamnés à 30 de prison ferme : ASFARI NAAMA, BANKA ACHEIKH, BOURIAL MOHAMED, ADAH ALHSSEN.
Sont condamnés à 25 ans de prison ferme : BOUBIT MOHAMED KHOUNA, ADICH DAFI, ALBIKAAI ALARBI, ALFKIR MOHAMED MOUBAREK, HADI MOHAMED LYMIN, LAHSSEN AZAOUI, ABDELLAH ATOUBALI, MOHAMED ATAHLIL.
Sont condamnés à 20 ans de prison ferme : MOHAMED ALYOUBI (en liberté conditionnelle) et KHADA ALBACHIR.
fait à Rabat MAROC, le 17/09/2016, par Ahmad SAÏD.
Traduit par le Comité d’Action et de Soutien aux Luttes du Peuple Marocain 

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