Egypte : Les ouvriers d’un sous-traitant de la France au tribunal
L’armée a racheté la société Al-Tersana,
sous-traitant égyptien du groupe français de construction navale Naval
Group (ex-DCNS) dans la fabrication des corvettes Gowind, en 2007 lors
de la vague de privatisation de l’ère Moubarak. Depuis, les ouvriers
doivent se conformer à une discipline de travail drastique. En mai 2016,
les ouvriers ont réclamé une augmentation de salaire, une couverture
médicale et des primes. La police militaire a été envoyée pour interdire
l’accès du chantier aux 2000 salariés qui tous ont été suspendus. 26
ouvriers sont poursuivis par la justice militaire, dont 14 pour
incitation à la grève (voir notre article).
Le prononcé du verdict a fait l’objet de 19 reports consécutifs. Le
dernier est arrivé à échéance le 14 novembre 2017. Le tribunal militaire
a autorisé le 15 novembre 2016 la remise en liberté sous caution des
ouvriers à condition qu’ils démissionnent.
Après le licenciement massif, la direction d’Al-Tersana avait confié les travaux à des conscrits de l’armée, mais, confrontée à leur manque de qualification ainsi qu’aux pressions du commanditaire français, l’entreprise a réintégré 60% des anciens ouvriers, sans satisfaire aucune de leurs revendications. Naval Group demandant d’accélérer le travail pour réaliser dans les temps contractuels la construction des trois corvettes, Al-Tersana a réorganisé le travail selon la formule des trois-huit et a recouru à la main-d’œuvre des cadets d’écoles militaires âgés de 17 à 18 ans pour un "salaire" mensuel de 24 euros. Le 21 mars 2017, 3 ouvriers ont été tués et 5 autres blessés sur le chantier à la suite d’une fuite de gaz.
Après le licenciement massif, la direction d’Al-Tersana avait confié les travaux à des conscrits de l’armée, mais, confrontée à leur manque de qualification ainsi qu’aux pressions du commanditaire français, l’entreprise a réintégré 60% des anciens ouvriers, sans satisfaire aucune de leurs revendications. Naval Group demandant d’accélérer le travail pour réaliser dans les temps contractuels la construction des trois corvettes, Al-Tersana a réorganisé le travail selon la formule des trois-huit et a recouru à la main-d’œuvre des cadets d’écoles militaires âgés de 17 à 18 ans pour un "salaire" mensuel de 24 euros. Le 21 mars 2017, 3 ouvriers ont été tués et 5 autres blessés sur le chantier à la suite d’une fuite de gaz.
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