Le PCM s’est récemment vu accusé de protéger un violeur sur les réseaux sociaux. Cette accusation vient d’un événement ayant eu lieu au début de l’année 2014 au sein de l’OC-FR qui faisait partie du processus d’unification des maoïstes. Le PCM n’existait alors pas. A l’époque, certains membres actuels du PCM faisaient partie du processus d’unification des maoïstes qui a finalement abouti à la formation du PCM lors du Congrès d’Unité de novembre 2015.
Si cette accusation contre le PCM persiste et continue aujourd’hui c’est parce que le processus d’unification des maoïstes, à ce moment là le Bloc Rouge, a été incapable de traiter correctement cette affaire.
En effet au début de l’année 2014, un membre de l’OC-FR qui entretenait une relation avec une autre membre de l’OC-FR a commis un viol sur cette dernière. Cela s’est déroulé lors d’une nuit où l’individu en question a commis une pénétration non consentie. Cela s’apparente à un viol conjugal, un type de viol trop peu reconnu et pourtant très répandu dans la société patriarcale.
Le processus d’unification, qui était alors devenu le Bloc Rouge, a été informé de ce viol près d’un an après les faits. A ce moment là, il y avait eu une rupture organisationnelle entre le Bloc Rouge et le reste de l’OC-FR dont faisait partie la personne violée. Il y avait à ce moment des contradictions politiques et idéologiques aiguës entre l’OC-FR et le Bloc Rouge. Le Bloc Rouge a été incapable de séparer l’accusation de viol du reste des attaques de l’OC-FR, des divers mensonges et manipulations. Ainsi le Bloc Rouge n’a pas exclu l’accusé qui a préféré se retirer lui même de toute activité politique pour une certaine durée de temps. En tant qu’organisation révolutionnaire, le Bloc Rouge avait la responsabilité de traiter cette affaire en se plaçant du point de vue de la victime.
Nous critiquons cela aujourd’hui et faisons notre autocritique dans le sens où une partie des membres du PCM étaient alors membres du Bloc Rouge. Les contradictions politiques et idéologiques et les accusations de viol auraient dû être traitées séparément.
D’autre part, malgré la volonté affichée de la part de l’accusé de se réformer, le Bloc Rouge aurait dû prendre la décision ferme de l’exclure pour mener l’enquête. Puis, lorsqu’il avait été établi qu’il s’agissait d’un viol, et au vu de sa volonté de se transformer et de se former sur les questions de lutte contre le sexisme, de l’encadrer afin que cela ne puisse plus se reproduire.
Si d’une part nous ne pouvons tomber dans le relativisme absolu où toute forme d’agression et de violence ont la même valeur et donc la même réponse, nous ne pouvons pas non plus tomber dans l’angélisme de croire que lorsque quelqu’un exprime des regrets et affiche une volonté de se réformer cela est suffisant. Il doit y avoir une réponse organisationnelle conséquente pour protéger la victime, isoler le violeur et puis le transformer si cela est possible.
La solution ne peut être mécanique tant la vie et les situations concrètes qui s’y développent sont complexes. Il faut également considérer les questions de sécurité qui ne peuvent être écartées d’un revers de la main.
Néanmoins, comme guide de résolution de ce type de situation, le PCM traitera les problèmes éventuels à venir selon le principe :
1) Ecouter, soutenir et protéger la victime. Il faut qu’elle bénéficie d’un soutien moral et matériel fournit par l’organisation. L’organisation doit isoler le violeur de la victime.
2) Exclure le violeur de l’organisation et du travail militant.
3) Traiter le violeur, ne pas rompre tout lien avec lui et « le relâcher dans la nature ». Le premier pas est déjà de faire reconnaître au violeur le viol qu’il a commis.
Il y a plusieurs cas :
– Si le violeur ne reconnaît pas le viol qu’il a commis et représente un danger pour la société. Qu’il y a des chances qu’il récidive et que l’on ne peut le contrôler. Il faut prendre une action physique contre le violeur. Si nous n’avons pas les moyens de prendre une telle action, il faut s’en remettre à la justice bourgeoise. Il ne faut pas se contenter d’exclure et de dénoncer sur la place publique le violeur : cela reviendrait à l’exclure du milieu militant pour lui laisser le champs libre dans le reste de la société y compris sur son lieu de travail, dans son entourage non-militant, etc.
– Si le violeur reconnaît le viol qu’il a commis, exprime des regrets et est prêt à se transformer alors dans ce cas le Parti a une responsabilité vis-à-vis de lui. Il faut tout d’abord l’exclure et l’isoler de la victime et de victimes potentielles. Le Parti maintient un lien avec le violeur pour le former et le transformer sérieusement sur la question du consentement et des rapports femme-homme.
Nous rejetons ainsi les positions d’une partie du milieu militant qui pense qu’il suffit d’exclure un violeur de tous les espaces politiques et de le dénoncer sur la place publique : en faisant ainsi le milieu militant s’autoprotège en mettant en danger les masses qui ne sont pas organisées dans ce milieu politisé. De même nous rejetons donc la position qui consiste à dire qu’il faut traiter tous les violeurs de la même façon par la castration ou l’exécution car cette position n’est pas tenable, ce n’est qu’une posture : cela consisterait à exécuter des dizaines de milliers violeurs chaque année, or pour le moment très peu d’organisations peuvent prétendre avoir même castré un violeur.
Pour le PCM, le premier pas est de développer un cadre afin que cette situation ne puisse se dérouler. Il s’agit donc de combattre le libéralisme qui existait alors dans le processus d’unification et notamment dans l’OCFR où activité politique pouvait rimer avec consommation excessive d’alcool et de drogue, ce qui n’est qu’un facteur aggravant dans une situation de viol.
La question principale est non seulement la transformation des rapports entre individus et a fortiori entre femmes et hommes, mais surtout le développement du rôle dirigeant des femmes prolétaires dans la révolution.
Cet objectif est présent depuis le début du processus d’unification des maoïstes. Mais cela restera un vœu pieu si le doute persiste quant au fait que le PCM met tout en œuvre pour réaliser cet objectif, et en premier lieu garantir la sécurité morale et physique de ses militantes et sympathisantes.
Cette déclaration est l’affirmation que le PCM prend très au sérieux cette question. Cela ne garantit absolument pas que nous ne ferons pas d’erreurs car nous sommes tous et toutes le fruit de cette société patriarcale et nous sommes donc traversés par les mêmes contradictions qui traversent la société. Les communistes ne sont pas au-dessus de la société. Seule la conscience mise en pratique peut nous permettre de progresser, de nous transformer, au travers de la critique et de l’autocritique.
D’autre part, nous annonçons que la personne qui a commis le viol a été exclue du PCM par cohérence avec les conclusions auxquelles le PCM est parvenu. Cette exclusion doit permettre de mener à bien le processus de résolution de cette affaire dans le cadre approprié.
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