Par Joseph Fitsanakis (revue de presse:intelnews.org – 28/9/17)*
Khalifa Haftar, le plus important seigneur de guerre de Libye, qui, avant de prendre part à la guerre civile libyenne, était le pion de la CIA, a ordonné à ses troupes de commettre des crimes de guerre selon deux juristes américains. La Libye est en guerre depuis 2011, quand une révolte populaire, soutenue par l’Occident et ses alliés, a conduit à la mort du dictateur libyen, le colonel Mouammar Kadhafi. A l’heure actuelle, la faction la plus forte dans cette guerre se situe à l’est du pays, avec le gouvernement de Tobrouk, affilié à l’Armée Nationale Libyenne (LNA) dont le commandant est précisément, le maréchal Haftar, vieil adversaire de Kadhafi, ayant vécu aux Etats-Unis pendant des décades sous leur protection avant de rentrer en Libye en 2011 pour lancer sa campagne militaire.
Mais la réputation d’Haftar, en tant que commandant militaire, est mise à mal par deux juristes US renommés, le professeur Ryan Goodamn, ancien conseiller spécial du Conseil général du
Département de la Défense US et Alex Whiting, professeur de droit à l’Université de Harvard ayant servi comme procureur général international à la Cour Internationale de Justice. Ils ont publié ensemble un rapport sur le blog de « Just Security », associé à plusieurs institutions, dont l’Ecole de Droit de l’Université de New York. Ils déclarent qu’Haftar a publiquement pressé ses troupes de commettre des crimes de guerre à plusieurs reprises. Leur référence est une vidéo qui contient un débriefing d’Haftar, en septembre 2015, avec les commandants de la LNA, leur recommandant de ne pas faire de prisonniers. Dans une transcription de ce discours, on le voit dire à son audience « Ne vous attardez pas à faire des prisonniers. Il n’y a aucune prison ici ». Les deux juristes expliquent cette position comme « déni de quartier » « qui est un principe bien établi des lois de la guerre ». Dans une autre vidéo, d’août 2016, Beleed al Sheikhy, porte-parole de la LNA, y est vu au rapport devant des commandants à propos d’une bataille proche à Gandoufa, un quartier sud du port de Benghazi, disant « tout individu de plus de 14 ans ne sortira pas de (Gandoufa) vivant ». Et il ajoute « Prenez cela comme une instruction confirmée ».
En juin de cette année, un rapport publié par les Nations unies suggère que la principale raison des succès de la LNA repose sur le soutien qui lui est accordé par les Emirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite. En août, un journal britannique assure qu’Haftar a tenu des réunions avec des officiels israéliens et des officiers du Mossad depuis 2105 qui lui ont fourni secrètement une aide militaire dont des équipements de vision de nuit et autres fusils pour tireurs embusqués.
Traduction et Synthèse : Xavière Jardez
Source : Intelnews.org
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Israël s’est fait un nouvel ami en Afrique, le maréchal Haftar, qu’il aide en secret
Khalifa Haftar, le plus important seigneur de guerre de Libye, qui, avant de prendre part à la guerre civile libyenne, était le pion de la CIA, a ordonné à ses troupes de commettre des crimes de guerre selon deux juristes américains. La Libye est en guerre depuis 2011, quand une révolte populaire, soutenue par l’Occident et ses alliés, a conduit à la mort du dictateur libyen, le colonel Mouammar Kadhafi. A l’heure actuelle, la faction la plus forte dans cette guerre se situe à l’est du pays, avec le gouvernement de Tobrouk, affilié à l’Armée Nationale Libyenne (LNA) dont le commandant est précisément, le maréchal Haftar, vieil adversaire de Kadhafi, ayant vécu aux Etats-Unis pendant des décades sous leur protection avant de rentrer en Libye en 2011 pour lancer sa campagne militaire.
Mais la réputation d’Haftar, en tant que commandant militaire, est mise à mal par deux juristes US renommés, le professeur Ryan Goodamn, ancien conseiller spécial du Conseil général du
Département de la Défense US et Alex Whiting, professeur de droit à l’Université de Harvard ayant servi comme procureur général international à la Cour Internationale de Justice. Ils ont publié ensemble un rapport sur le blog de « Just Security », associé à plusieurs institutions, dont l’Ecole de Droit de l’Université de New York. Ils déclarent qu’Haftar a publiquement pressé ses troupes de commettre des crimes de guerre à plusieurs reprises. Leur référence est une vidéo qui contient un débriefing d’Haftar, en septembre 2015, avec les commandants de la LNA, leur recommandant de ne pas faire de prisonniers. Dans une transcription de ce discours, on le voit dire à son audience « Ne vous attardez pas à faire des prisonniers. Il n’y a aucune prison ici ». Les deux juristes expliquent cette position comme « déni de quartier » « qui est un principe bien établi des lois de la guerre ». Dans une autre vidéo, d’août 2016, Beleed al Sheikhy, porte-parole de la LNA, y est vu au rapport devant des commandants à propos d’une bataille proche à Gandoufa, un quartier sud du port de Benghazi, disant « tout individu de plus de 14 ans ne sortira pas de (Gandoufa) vivant ». Et il ajoute « Prenez cela comme une instruction confirmée ».
En juin de cette année, un rapport publié par les Nations unies suggère que la principale raison des succès de la LNA repose sur le soutien qui lui est accordé par les Emirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite. En août, un journal britannique assure qu’Haftar a tenu des réunions avec des officiels israéliens et des officiers du Mossad depuis 2105 qui lui ont fourni secrètement une aide militaire dont des équipements de vision de nuit et autres fusils pour tireurs embusqués.
Traduction et Synthèse : Xavière Jardez
Source : Intelnews.org
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