Dénonçons l’inaction face aux disparitions, reconnaissons leurs droits aux Premières Nations!
4
octobre 2014
Aucune
confiance dans l’État canadien, sa police ou sa justice!
Alors que les chiffres officiels du gouvernement fédéral «évaluent» à 1200 le
nombre de femmes autochtones assassinées ou disparues depuis 1980, les
militantes autochtones affirment qu’elles seraient plus de 3000. Cet écart entre
la version dite «officielle» – en provenance de la GRC – et la réalité vécue de
fait par les femmes autochtones en dit déjà long sur l’ignorance et le déni
historique de l’État canadien à l’endroit des Premières Nations et à plus forte
raison dans ce cas-ci, à l’endroit des femmes autochtones.
Pour honorer la mémoire de ces femmes disparues ou assassinées, il faut se rappeler la longue histoire des relations entre l’État canadien et les peuples autochtones. Cette histoire en est une de répression et de violence; une histoire de négation des droits politiques de ces peuples à l’autodétermination et de leur reconnaissance en tant que nation. L’histoire la plus récente nous démontre que nous ne pouvons avoir confiance en l’État, pas plus qu’en sa justice ou sa police. Pour ne citer qu’un exemple, la commission Oppal mise sur pied en Colombie-Britannique et chargée d’enquêter sur les cafouillages policiers en lien avec les meurtres de femmes autochtones par le tueur en série Robert Pickton a duré plus de deux ans. Elle a fini par être boycottée par la plupart des groupes autochtones et a mené à la démission de l’avocate représentant les intérêts des Autochtones, en raison du parti pris évident envers les témoignages policiers. Depuis 2013 et malgré un rapport de Human Rights Watch sur la question, qui affirmait que «la police n’est pas la solution et est parfois la cause de la violence dont sont victimes les femmes et les filles autochtones», le gouvernement canadien n’a proposé qu’une seule solution pour résoudre les meurtres et disparitions… soit l’augmentation des effectifs policiers et le durcissement des peines! La mise en place de cette approche a fait augmenter encore le nombre anormalement élevé d’Autochtones — femmes et hommes — incarcéréEs dans les prisons canadiennes. Ils et elles représentent déjà 20% de la population incarcérée, tout en ne représentant que 3,8% de la population canadienne. Chez les femmes emprisonnées, 32,6% sont autochtones. Nous considérons que la meilleure façon d’honorer la mémoire de ces femmes disparues ou assassinées est de se solidariser avec toutes les initiatives des Premières Nations visant à se réapproprier leur autodétermination et à se doter d’un nouveau pouvoir, libéré de l’oppression impérialiste canadienne à leur endroit. C’est un tel geste qu’a posé la nation Atikamekw le 8 septembre dernier, en affirmant ses droits ancestraux et en déclarant unilatéralement sa souveraineté sur son territoire en Haute-Mauricie. Elle faisait ainsi écho à une affirmation similaire de la nation Tsilhqot’in en Colombie-Britannique qui contestait les permis de coupe forestière sur son territoire. De tels exemples doivent nous inspirer à chercher des solutions dans l’auto-organisation et la nécessité de transformer la société en se réappropriant la notion de «pouvoir». L’État canadien tel qu’il existe, impérialiste et fondé sur le pouvoir d’une classe, celles des riches, ne peut solutionner la violence qu’il engendre lui-même. Comme militantes du Front féministe prolétarien de Montréal, nous aspirons à développer la lutte pour un autre pouvoir, un véritable pouvoir populaire, fondé sur les besoins et l’appui des plus exploitées, et contre toute forme d’oppression à l’endroit des femmes. C’est dans cette perspective que nous appuyons inconditionnellement les femmes autochtones dans leur lutte pour mettre fin à la violence dont elles sont victimes et à toute forme d’exploitation des femmes. Il faut dénoncer la criminalisation des femmes et lutter contre les exploiteurs! Et l’État canadien, de même que ses institutions, en font partie. Honorons la mémoire des femmes disparues ou assassinées! Aucune confiance dans l’État impérialiste canadien, sa police ou sa justice! Appuyons les nations autochtones dans leur lutte pour l’autodétermination! Il faut construire un autre pouvoir!
Le Front féministe prolétarien révolutionnaire de Montréal
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Ce soir 4 octobre à Montréal:9e marche et veille pour les femmes autochtones disparues et assassinéesRassemblement à 18h à la place Émilie-Gamelin (métro Berri, coin Sainte -Catherine et Berri)-> Le Front féministe prolétarien et révolutionnaire sera là dès 17h45. Missing Justice, Femmes autochtones du Québec et le Centre de lutte contre l’oppression des genres vous invitent à venir manifester votre soutien à la marche en soutien à la marche de commémoration et veille pour les femmes autochtones assassinées et disparues à Montréal, le 4 cctobre. Le but de cet événement est d’honorer la mémoire des femmes et filles disparues et assassinées, sensibiliser le public à la nature systémique de la violence et de la façon dont les médias, les gouvernements, le système juridique, les forces de police et le système d’éducation facilitent cette violence. Nous exigeons que le gouvernement appuie les actions des familles et des communautés touchées en répondant à la demande continue d’une enquête publique sur ces niveaux incontrôlés de violence. La GRC a indiqué plus tôt cette année que plus de 1000 femmes autochtones ont été victimes d’homicides entre 1980 et 2012, et un autre 164 ont été portées disparues. Pendant ce temps, les militants autochtones évaluent le nombre de cas comme étant plus proche de 3000. Les invitées: Buffalo Hat Singers, Ellen Gabriel, Melissa Mollen Dupuis, Quebec Native Women, Native Youth Sexual Health Network, Bridget Tolley, Families of Sisters in Spirit et d’autres! Cet événement fait partie d’une série d’événements du Centre de lutte contre l’oppression des genres: Un autre mot pour genre: une introduction à l’organisation et l’action féministe |
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