Au Breil comme ailleurs, les jeunes ont raison de se révolter !
Le
mardi 3 juillet, Aboubakar, un jeune homme du quartier populaire de
Breil à Nantes a été assassiné par balle par un agent de police. Car il
était recherché, les flics se sont crus en droit de l’abattre. Depuis,
leur hiérarchie a monté une défense accusant le jeune homme d’avoir mis
la vie d’un flic en danger, ce qui justifierait l’usage d’une arme. Des
avalanches de témoignages des habitantes et habitants du Breil et même
des preuves photos et vidéos viennent exposer le mensonge des policiers.
Le
soir même, malgré l’attitude ignoble de la police qui ne respecte même
pas la dignité de la famille, les jeunes sont sortis dans la rue et ont
attaqué les forces de l’ordre. Des déploiements de flics et de gendarmes
jamais vus ont été envoyés en urgence pour des affrontements qui ont
duré toute la nuit. Aujourd’hui, ces dispositifs de répression
anti-émeutes n’ont pas cessé, l’État réagit au contraire en les
intensifiant.
De
nombreux bâtiments ont été attaqués, comme le Pôle Emploi ou la boite
d’intérim locale. Pour monter des barricades, les jeunes ont brûlé des
voitures et pris tout ce qui leur passait sous la main.
Hier
soir, dans le sud de Paris, dans le quartier d’origine du jeune
assassiné, il y a également eu des révoltes. Rien ne justifie jamais de
tuer un prolétaire et de piétiner la dignité des masses. Ni les crimes
mafieux empoisonnant le quotidien, ni les tensions entre quartiers.
L’été est toujours la saison qui concentre les violences policières les
plus quotidiennes, abjectes et explosives, et cet assassinat prouve que
2018 ne fait pas exception à la règle. Ce crime policier est dans la
série des nombreux assassinats policiers qui se multiplient chaque
année : c’est un crime raciste et contre les masses populaires.
Dans
ces situations, comme il y a 2 ans après l’assassinat d’Adama Traoré
(et depuis, le maintien en détention et les condamnations de plusieurs
membres de sa famille, comme Yacouba relaxé seulement le 3 juillet de
cette année après plus de 450 jours de privation de liberté), ou comme
en 2017 lorsque les noms de Théo Luhaka,
Shaoyo Liu, Curtis et de toutes les autres victimes des violences
policières ont retenti dans les luttes des quartiers, les maoïstes
appuient toujours la révolte franche des jeunes. Nous appelons, comme
nous l’avions déjà fait l’année dernière, à rejoindre la #MarcheADAMA le
21 juillet 2018 à Beaumont sur Oise.
En
2005, lors de la Révolte des banlieue il y a eu une extension à tout le
pays. Le soir même où Zyed et Bouna décédaient à cause des flics, la
révolte éclatait à Clichy-sous-Bois et Montfermeil. Au bout de quelques
jours, elle s’étendait à la Seine-St-Denis, puis à l’ensemble du
territoire. Partout où la révolte éclatait, c’était dans les quartiers
populaires, majoritairement situés en banlieue des centres urbains. Là
où l’exploitation capitaliste et l’oppression raciste sont au plus fort.
«Là où il y a oppression, il y a résistance. »,
c’est ce que nous a enseigné le Président Mao et ce que les masses nous
montre à chaque attaque qu’elles subissent, que ce soit de la part des
flics, du gouvernement ou du patronat. Et il faut bien voir qu’en
France, les quartiers populaires sont les endroits où il y a le plus
d’oppression et les usines et entreprises là où il y a le plus
d’exploitation. On ne peut pas déconnecter les deux quand on parle des
quartiers populaires, car 40% de la population active est strictement
ouvrière (sans compter les ouvriers et ouvrières au chômage) et environ
35% est employée (principalement employés administratifs et dans le
service aux personnes). Le chômage y est 2,5 fois plus important que sur
le reste du territoire, atteignant jusqu’à 45% chez les jeunes. Les
foyers y sont moins motorisés qu’ailleurs ce qui est pénalisant pour
l’accès à l’emploi, les formes d’emploi précaires (temps partiel, CDD,
emplois aidés, intérim) y sont plus importantes que sur le reste du
territoire. Le revenu par ménage est inférieur de 1200€ à l’ensemble du
territoire. Le taux de pauvreté y est 3 fois plus important. Et ce ne
sont que des chiffres, qui ne peuvent pas traduire la réalité. Parce que
si la question du travail est essentielle, il faut aussi voir les
aspects de l’oppression quotidienne. Il y a d’abord le logement. Depuis
de nombreuses années, la bourgeoisie chasse les prolétaires des
centre-villes afin de mener des opérations immobilières juteuses. C’est
pourquoi la plupart des quartiers populaires de France se trouvent en
banlieue des centre-villes.
Les
difficultés économiques et de logement sont particulièrement grandes
pour les femmes des quartiers populaires. Il y a plus de familles
monoparentales (dont 90% sont des femmes) et elles y sont
particulièrement touchées par le chômage (50%). Quand elles arrivent à
trouver un travail, c’est la plupart du temps dans des conditions très
précaires, avec des horaires décalées, des temps partiels, etc. Et comme
dans le reste de la société, elles subissent une oppression
supplémentaire, celle du patriarcat qui place les femmes dans une
position dominée au sein de la société.
Dans
les quartiers populaires, il y a aussi l’oppression raciste qui est
centrale et qui vient directement du caractère colonial et impérialiste
de la France. Les personnes immigrées ou issues de l’immigration y sont
plus nombreuses que dans le reste du territoire (2,5 fois plus). Il y a
donc une discrimination supplémentaire, qui est parfois même
géographique. Combien d’habitants des quartiers populaires cachent leur
vraie adresse sur les CV ? Sinon, on sait bien que le CV ne sera même
pas lu.
Avec
les difficultés économiques et le racisme vient se rajouter le
harcèlement policier qui se transforme en crimes policiers. Dans les
quartiers, le harcèlement policier est quotidien. Contrôles au faciès,
insultes, provocations, arrestations arbitraires, fausses accusations…
Les flics sont bien contents d’arrondir leur fin de mois avec les
outrages qu’ils collent à tout va! Combien sont tombés sous les balles
de la police ou lors d’une prise en chasse ? Et la police s’en sort à
chaque fois, épaulée par le gouvernement et ses ministres, avec l’aide
de la Justice bourgeoise. Et bien sûr grâce à son syndicat pourri,
Alliance (entre autres). Le harcèlement policier et leurs crimes, c’est
ça le vrai visage de l’État dans les quartiers. Alors voilà, quand on
vient d’un quartier populaire, qu’est ce que la société a à nous
offrir ? Dans quel avenir peut on se projeter ? Clairement, dans le
cadre de cette société, c’est bien mince ! La révolte est donc la
première et la plus légitime des réponses.
Comme le président Gonzalo l’a déclaré : “Les
masses sont la lumière même du monde… elles sont la fibre, la
palpitation inépuisable de l’histoire…Quand elles parlent tout tremble,
l’ordre chancelle, les cimes les plus hautes s’abaissent, les étoiles
prennent une autre direction, parce que les masses font et peuvent tout”
Les
luttes contre les violences policières expriment le rejet de la
violence de l’État bourgeois sous sa forme la plus concrète : la
tentative de mise au pas de la jeunesse des quartiers populaires par les
passages à tabacs répétés, les assassinats, les viols, les
intimidations et les humiliations. Cette lutte spécifique a un caractère
récurrent et massif dans l’État français où les crimes policiers sont
loin d’êtres des « bavures ». Le Parti Communiste maoïste, armé du
marxisme-léninisme-maoïsme, construit les trois instruments de la
révolution que sont le Parti, la Force Combattante et le Front afin
d’organiser les masses populaires et toutes leurs luttes vers la
victoire. C’est seulement par la révolution que la fin des violences
peut-être accomplie, car la direction de la répression provient
directement du pouvoir de l’État bourgeois. C’est donc par son
renversement, obtenu par la mobilisation des masses, que les violences
policières pourront être éliminées.
De
plus, si les violences domestiques sont constantes, il faut lier nos
luttes contre l’État français à l’ensemble des endroits où il possède
une présence policière ou militaire qui lui confère un pouvoir de
répression : colonies, mais aussi semi-colonies, c’est-à-dire les
nombreux pays où les impérialistes français dirigent à leur profit
l’état économique et politique en alliance avec les compradores de tout
poil. Cela a d’autant plus d’écho alors que cet assassinat policier
prend place au moment même où Macron est en visite au Nigeria où il
professe, comme l’an dernier au Burkina Faso, ses « conseils »
impérialistes au continent africain tout entier ! Pour donner une idée
de l’impérialisme au Nigéria, rappelons que la filiale nigériane de
Lafarge, le cimentier français, ainsi que la branche locale de Nestlé,
multinationale suisse, font partie des 10 plus grandes entreprises
cotées en bourse du pays, dont elles pillent toujours les ressources.
Face aux assassinats policiers, on a toujours raison de se révolter !
A bas l’État français impérialiste ici comme dans le monde entier !
Tous en manif le 21 Juillet pour Aboubakar et les victimes des violences policières !
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