L’assassinat de Clément
par un groupe fasciste ne tombe pas du ciel. Depuis déjà plusieurs années, nous
mettons en garde contre la banalisation des discours nauséabonds d’extrême
droite, qui sont diffusés et mis en pratique par les forces politiques
institutionnelles à la tête de l’Etat : hier la droite, aujourd’hui la « gauche
».
Les ‘ratonades’ des groupes fascistes et néonazis trouvent leur complément dans la politique de l’Etat bourgeois par les rafles de sans-papiers, leur internement dans les ‘centres de rétention’ et leur expulsion ; par la stigmatisation et l’expulsion des roms ; par le harcèlement raciste quotidien des flics avec les ‘contrôles au faciès’ ; par la répression systématique de toutes celles et ceux qui s’opposent à l’Etat bourgeois en les traitant de ‘terroristes’.
Avec cet appui et ce relais institutionnel, la parole raciste, sexiste, xénophobe, islamophobe, homophobe se libère et se transforme en actes. Des mobilisations réactionnaires de masse ont ainsi pu se développer. La dernière en date est notamment la mobilisation contre le mariage pour tous. Mais en dehors de cette mobilisation réactionnaire de masse, plusieurs villes subissent une situation où les groupes fascistes s’expriment librement, se réunissent et où les antifascistes sont systématiquement réprimés (Lyon, Toulouse, Tours, Clermont-Ferrand, Paris,…). Le PS a une responsabilité directe dans le développement de cette situation, notamment en menant une politique anti-ouvrière et anti-populaire.
La crise économique mondiale produit une dégradation globale des conditions de vie des masses populaires. L’Etat bourgeois a pour objectif de s’assurer par tous les moyens possibles que le capitalisme ne soit pas remis en cause. Mais sans s’attaquer aux racines de la crise, c’est-à-dire au capitalisme, il est impossible que les conditions de vie des masses populaires s’améliorent. Le mécontentement et le sentiment de révolte augmente car « là où il y a oppression, il y a résistance ».
Les mouvements populaires, les révoltes, les grèves existent malgré l’absence d’un centre révolutionnaire suffisamment développé pouvant constituer une menace directe pour l’existence même de l’Etat bourgeois. L’Etat n’a donc pas besoin pour l’instant de recourir au fascisme sous sa forme la plus brutale et la plus ouverte. En revanche, il a besoin de se renforcer et de contrôler au maximum les étincelles qui pourraient mettre le feu à toute la plaine. Il a donc recours à une forme moderne de fascisme.
Ce fascisme moderne est le processus par lequel l’Etat se renforce, se protège et empêche la révolte de se développer. Cela passe par un renforcement policier (équipement, armes soi-disant « non-létales »), un renforcement des lois répressives (Loi sur la Sécurité Quotidienne, sur la Sécurité Intérieure, les lois Perben, les lois LOPPSI, etc.), les nombreux fichiers pour un fichage généralisé de la population, les surveillances spéciales ordonnées par les différents ministres de l’Intérieur (Valls a notamment ordonné une surveillance des ouvriers les plus radicaux lors de la grande grève de PSA Aulnay). Voilà pour le côté répressif et surveillance.
Le processus de ce fascisme moderne, c’est aussi l’intégration des possibles centres de contestation à l’appareil d’Etat. Voilà pourquoi les directions syndicales sont consultées pour les « réformes » et sont appelées « partenaires sociaux ». Dans les grandes centrales, il existe ainsi une contradiction entre une partie de la base et les directions. Les militants syndicalistes sincères et honnêtes s’opposent aux conciliateurs.
Le fascisme, c’est la dictature la plus brutale du Capital financier. La bourgeoisie n’hésitera pas à y recourir si elle en a besoin. Pour l’instant, elle se contente du processus de fascisme moderne qui lui permet de garder en place la démocratie bourgeoise, c’est-à-dire la dictature de la bourgeoisie sur l’ensemble des travailleurs et travailleuses. Le seul moyen de mettre fin à ce processus pouvant aboutir à la mise en place du fascisme sous sa forme ancienne, c’est de s’en prendre à la racine du système, au capitalisme.
Ainsi, vendre des illusions sur une prétendue « VIème République », sur une « dissolution des groupes anti-républicains » ne résout pas la question, pire, cela fait dévier l’objet nécessaire de la lutte antifasciste : le renversement du capitalisme. Et quand en plus ces forces politiques se servent de la mort de Clément, anarchiste, pour vendre leur camelote, c’est encore plus difficile à avaler.
Afin de lutter contre le capitalisme et ses chiens de garde de tous bords, nous devons poursuivre la reconstruction :
- du Parti de celles et ceux qui sont exploités et révoltés, le Parti Communiste maoïste qui prend en compte les expériences du passé et élabore la ligne à mettre en œuvre aujourd’hui et demain ;
- du Front Uni rassemblant les différentes luttes qui traversent la société et où se retrouvent toutes celles et ceux qui veulent un changement véritable ;
- de la force populaire qui sera capable de renverser la bourgeoisie et son Etat pour prendre le pouvoir afin de bâtir une société sans classe ni exploitation où les travailleurs seront maitres de leur destin !
Pour la démocratie prolétarienne contre la démocratie bourgeoise !
Pour un œil les deux yeux, pour une dent toute la gueule !
Contre la politique du « diviser pour mieux régner », unité populaire !
Construisons la riposte antifasciste, abattons le capitalisme !
PC maoïste de
France
drapeaurougedr[at]gmail.com
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