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La crise c’est pas la notre
!
Dès la fin des « 30
glorieuses », la crise du capitalisme a commencé par l’augmentation du prix du
pétrole en 1973. Cela a entraîné la baisse du taux de profit pour les
capitalistes, qui ont alors mis en place des plans de restructuration de
l’économie. Ils se sont attaqués aux secteurs des mines, de la sidérurgie et
déjà de l’automobile avec un plan de liquidation de Renault-Billancourt.
Dans les années 90,
l’implosion de l’URSS et de ses satellites a ouvert un marché immense au capital
financier pour étendre sa domination. Les capitalistes ont également délocalisé
une partie de la production vers les « tigres de l’Asie », ce qui a entrainé des
licenciements massifs. Mais les travailleurs de ces pays, ouvriers en tête, ont
lutté pour des augmentations de salaires et des droits sociaux en Corée du Sud
et à Taïwan.
De son côté, la Chine offrait
aux capitalistes des coûts salariaux bien inférieurs dans beaucoup de secteurs.
D’autres pays vont devenir plus attractifs, comme les pays du sud-est asiatique,
l’Inde, etc. Cette politique criminelle d’exploitation à outrance a notamment
produit récemment un drame ouvrier au Bengladesh.
Cette politique de
délocalisation de la production appliquée au fur à mesure par les gouvernements
de droite ou de gauche depuis Giscard en passant par Mitterrand, Chirac, Sarkozy
et aujourd’hui Hollande, a conduit à la situation que nous connaissons
aujourd’hui : plus de 5 millions de chômeurs officiels et 9 millions de
précaires.
L’Etat, au lieu de taxer ou
exproprier les monopoles bradeurs de l’outil de production, leur verse des
primes que les travailleurs payent par les augmentations d’impôts, des taxes,
par la diminution des retraites, l’augmentation du nombre d’annuités, etc.
Alors que les capitalistes
profitent de la crise pour réorganiser leur appareil de production et maintenir
ou augmenter leur taux de profit, c’est aux travailleurs et travailleuses qu’ils
font payer le prix de la crise ! Les partis à la tête des gouvernements ne
représentent donc pas les travailleurs mais bien la bourgeoisie.
Les droits des
travailleurs mis à mort !
L’accord de flexi-sécurité
(dit Accord National Interprofessionnel) signé par la CFDT, la CFTC et la CGC
apporte un sérieux coup de main au MEDEF et met le travailleur à la merci du
patron.
Selon cet accord, le
soi-disant « Plan de Sauvegarde de l’Emploi » (PSE) – qui devrait en fait
s’appeler Plan de Destruction de l’Emploi - sera soumis à un accord majoritaire
ou à l’administration pour empêcher le contrôle des tribunaux qui peuvent
demander sa modification ou des indemnités pour les salariés. Le patron pourra
garder les travailleurs qu’il estime les plus compétents et non les plus
anciens, mis à la porte avec des cacahuètes. Les entreprises pourront baisser
les salaires et le temps de travail en « s’engageant » à ne pas licencier. Ceux
qui refuseront l’accord signé entre le patron et les syndicats seront licenciés
sur le champ, sans reclassement ou autres mesures. Les patrons pourront imposer
des changements de postes ou de lieu de travail. Il y aura des prétendus droits
« rechargeables » pour ceux qui auront retrouvé un emploi à condition que cela
n’aggrave pas le « déficit de la Sécu ». Les CDI seront exonérés de cotisations
d’assurances chômage pendant 3 ou 4 mois. Encore un cadeau aux patrons. Les
soi-disant nouveaux droits accordés aux travailleurs par cet accord sont du
pipeau !
Les droits sociaux, le code
du travail, les retraites ont été liquidés en partie par la conciliation entre
le MEDEF et les directions réformistes des syndicats. L’appel à la grève
générale lors des grandes manifestations contre les retraites n’a pas été repris
par les confédérations. Et pourtant c’est un blocage massif de l’économie en
1936 et 1968 qui a permis d’obtenir des augmentations de salaires et des droits
nouveaux, comme c’est la Résistance armée qui a pu faire adopter le programme du
CNR en 1945 qui a mis en place la Sécurité Sociale et d’autres mesures
progressistes pour les travailleurs.
Mais ces mouvements
historiques n’ont pu qu’arracher des concessions au patronat, sans leur arracher
le pouvoir, car les partis et syndicats de lutte de classes qui animaient les
luttes sont devenus des réformistes et des pacifistes. Ils disent aujourd’hui :
« Il faut tenir compte de la crise, tenir compte de cette réalité, tout le monde
doit se serrer la ceinture, se mettre à la place des entreprises ». Mais jamais
les patrons ne se mettent à la place des ouvriers et ouvrières !
Les illusions sur la
marche à suivre
Certains, comme Mélenchon,
proposent la 6ème République. Ce serait une République de la démocratie, du
renouveau de 1789 -qui d’ailleurs ne s’est pas déroulée pacifiquement-, et la
tenue d’une nouvelle constituante qui aurait pour but de réformer le système, de
conquérir des droits par la voie pacifique.
Mais Mélenchon est un vendeur
d’illusion. L’Etat d’aujourd’hui sert les intérêts de la bourgeoisie, qui sont
inconciliables avec les intérêts des travailleurs. Tout l’appareil d’Etat, les
institutions, etc. ont la fonction de servir les intérêts de la bourgeoisie. Il
est donc impossible de les réformer « de l’intérieur » au bénéfice des
travailleurs. Toutes les expériences historiques le montrent.
Dans le système capitaliste, l’Etat est le
représentant des classes dominantes et applique les lois qui protègent la
propriété des moyens de production. Comment est-il alors possible de mener une
politique pour les travailleurs sans exproprier les exploiteurs ? Comment
résoudre le problème des logements vides sans procéder à des réquisitions
massives ? Comment assurer une bonne santé pour toutes et tous sans enlever la
propriété des groupes pharmaceutiques ? La bourgeoisie détient tous les moyens
de production et l’appareil d’Etat pour les défendre et elle ne les lâchera pas
sans heurts. La voie pacifique, la voie parlementaire, est donc une illusion
!
Les « solutions » réformistes
nous conduisent droit dans le mur car elles ne posent pas la question du pouvoir
et de qui doit diriger la société et sont donc incapables de résoudre réellement
la crise. Les réformistes finissent toujours par se mettre du côté du patron. En
parlant de « réforme sociale » et en faisant le contraire, ils ne font
qu’augmenter le danger fasciste qui s’appuie sur ces insuffisances. Surtout que
la bourgeoisie en pleine crise utilisera tous les moyens pour garder le pouvoir
et n’hésitera pas à faire appel aux fascistes, les pires ennemis de la classe
ouvrière.
La seule solution pour
combattre la crise, c’est que la classe ouvrière reconstruise les instruments
nécessaires pour mener la lutte radicale, la lutte révolutionnaire pour le
renversement du système dans l’objectif de prendre le pouvoir. Sans le pouvoir
aux travailleurs et travailleuses, impossible de prendre en main les outils de
production (les usines, les terres, etc.) afin que la production n’aie plus pour
but d’enrichir une poignée mais de répondre aux besoins des larges masses. Sans
le pouvoir, impossible de garantir que les droits fondamentaux soient respectés
(travail, logement, éducation, santé, …). Pour cela, il n’y pas d’autre
alternative que la révolution prolétarienne.
Et aujourd’hui, que
faire ?
Malgré un courage sans
bornes, les travailleurs et travailleuses en lutte sont le dos au mur, trompés
par la prétendue « gauche » que nombre d’entre eux avaient élu pour en finir
avec Sarkozy. On ne compte plus les fermetures d’entreprises (Mittal, PSA,
Virgin, etc.) ou les restructurations partielles. Contre l’abandon d’un soutien
efficace des confédérations syndicales, ils comptent sur leurs propres forces,
s’organisent entre syndiqués et non-syndiqués. Mais une fois les luttes
terminées, surtout quand la boite a fermé, il ne reste plus rien, chacun se
retrouve dispersé dans la nature.
Dans une première étape, pour
remédier à cela, les licenciés (ou futurs licenciés) de toutes les entreprises
liquidées doivent former un Comité de Lutte permanent, dont l’objectif est
d’établir un réseau sur tout le territoire, réseau comprenant les usines ou
entreprises en lutte et celles qui sont menacées, pour créer un rapport de force
partant de la base, pour former un Front Ouvrier indépendant des réformistes et
conciliateurs de tous bords.
Dans cet objectif, nous
devons poursuivre la reconstruction :
- du Parti de celles et ceux qui
sont exploités et révoltés, le Parti Communiste maoïste qui prend en compte les
expériences du passé et élabore la ligne à mettre en œuvre aujourd’hui et demain
;
-
- du Front Uni rassemblant les
différentes luttes qui traversent la société et où se retrouvent toutes celles
et ceux qui veulent un changement véritable ;
-
- de la force populaire qui sera capable de
renverser la bourgeoisie et son Etat pour prendre le pouvoir afin de bâtir une
société sans classe ni exploitation où les travailleurs seront maitres de leur
destin !
Contre les attaques de la bourgeoisie sur les
droits des travailleurs, rendons coup pour coup !
Nous ne payerons pas leur
crise, nous la
résoudrons en abattant le capitalisme !
Construisons les outils de la révolution
!
PC
maoïste de France
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