Nous publions cette traduction à
l’occasion du 50ème anniversaire du Parti Communiste des
Philippines, aujourd’hui 26 décembre 2018.
Par Jose Maria Sison
Note de l’auteur: En tant que
président fondateur du Parti Communiste des Philippines, des amis
universitaires, journalistes, militants et de nombreuses autres
personnes m’ont demandé d’évaluer les réalisations du CPP au
cours des 50 dernières années et de décrire sa situation actuelle
et ses perspectives.Tous anticipent le prochain glorieux anniversaire
du CPP. J’écris cet article sur la base de mes expériences
précédentes et sur la base de documents accessibles au public.
Le Parti Communiste des Philippines
(CPP) a été fondé le 26 décembre 1968 en tant que parti
révolutionnaire du prolétariat et du peuple philippin, dirigé par
le Marxisme-Léninisme-Maoïsme (MLM) afin de poursuivre la
révolution inachevée lancée par le Katipunan en 1896 et de lutter
pour la libération nationale et la démocratie contre l’impérialisme
américain et les classes réactionnaires locales des grands
compradors, propriétaires terriens et capitalistes bureaucrates.
Depuis lors, le CPP a fait de grands
progrès idéologiques, politiques et organisationnelles. Ceux-ci ont
été inspirés par toutes les luttes révolutionnaires passées du
peuple philippin et dépassent les réalisations du Katipunan contre
le colonialisme espagnol, du Parti Communiste des Îles Philippines
et du Parti de l’Unité des Partis Communiste et Socialiste (MPCSP)
de la période du régime colonial américain, de l’occupation
fasciste japonaise et du régime néocolonial des classes
réactionnaires locales serviteurs de l’impérialisme américain.
En appliquant la théorie
révolutionnaire du prolétariat aux conditions et à la pratique
concrètes de la révolution philippine, le CPP a produit de nombreux
volumes de documents et signé des oeuvres qui constituent une
contribution majeure au trésor de cette dite théorie et a propagé
et développé correctement et avec succès la conscience
révolutionnaire de tous les aspects de la société philippine et de
tous les domaines du travail révolutionnaire : économique,
politique, militaire et culturel.
Le CPP s’est systématiquement
renforcé idéologiquement, politiquement et organisationnellement.
Il ne s’agissait que de quelques dizaines de cadres et de membres
du mouvement de masse révolutionnaire dans les années 1960. Il
s’est étendu à l’ensemble du pays et est devenu encore plus
profondément enraciné parmi les masses laborieuses d’ouvriers et
de paysans. Il continue de tirer sa force du mouvement des masses
révolutionnaires. Il s’est développé, totalisant des dizaines de
milliers de cadres et de membres qui ont été testés et endurcis
dans la lutte armée révolutionnaire et dans d’autres formes de
lutte.
Le CPP dirige la Nouvelle Armée
Populaire (NPA) qu’il a fondé le 29 mars 1969 dans le deuxième
district de Tarlac. Cette armée opère maintenant dans plus de 110
fronts de guérilla couvrant une partie importante de 73 des 81
provinces philippines dans 17 régions autres que la région de la
capitale nationale. Elle est assistée par la milice populaire et les
unités d’autodéfense des organisations de masse. Elle suit la
ligne stratégique de la guerre populaire prolongée, réalise la
réforme agraire et garantit la construction et le fonctionnement du
gouvernement démocratique populaire.
Le CPP est à la tête du front uni
national, et de sa plus grande incarnation qu’est le Front National
Démocratique des Philippines (NDFP) fondé le 24 avril 1973. Le
front uni national s’appuie principalement sur l’alliance
révolutionnaire de base de la classe ouvrière et de la paysannerie,
gagne les couches moyennes de la bourgeoisie et tire parti des
conflits entre réactionnaires pour isoler et vaincre l’ennemi, qui
est la pire clique réactionnaire .
Le front uni réussit à atteindre et à
rallier des millions de personnes. Il a démontré qu’il pouvait
renverser la dictature fasciste de Marcos en 1986 et le régime
corrompu d’Estrada en 2001. Il est nécessaire pour vaincre les
cliques réactionnaires les unes après les autres et pour augmenter
ainsi la force du mouvement révolutionnaire afin de renverser tout
le système semi-colonial et semi-féodal, d’accomplir la
révolution démocratique populaire et de jeter les bases de la
révolution socialiste.
Depuis la création du CPP en 1969, les
assemblées plénières du Comité Central ont été les sources les
plus influentes pour résumer la situation internationale et
philippine, ainsi que pour le travail et la lutte idéologiques,
politiques et organisationnels de tout le Parti et du peuple, et pour
exposer les priorités et tâches à accomplir pour faire avancer la
révolution démocratique populaire.Entre les réunions plénières
du Comité Central du CPP, le Bureau Politique et le Comité Exécutif
Central ont servi d’organes décisionnels.
Guidé par le thème « Une plus grande
unité, de plus grandes victoires », le CPP a tenu son deuxième
congrès dans une base de guérilla du 24 octobre au 7 novembre 2016
et a synthétiser la pratique révolutionnaire du Parti en 48 ans. Le
Congrès a fait le point sur les conditions objectives et subjectives
actuelles et a réaffirmé la détermination du Parti à faire
progresser la révolution démocratique nationale.Les décisions et
résolutions du Congrès figurent dans son communiqué du 29 mars
2017.
1. Accomplissements Idéologiques du
CPP
Le CPP a une compréhension complète
et profonde du Marxisme-Léninisme-Maoïsme. Il a publié les
classiques de Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao Zedong, ainsi que
ses documents de base et les ouvrages de ses cadres dirigeants sur
les principes de base de la théorie Marxiste-Léniniste-Maoïste
dans divers domaines. En adoptant cette théorie révolutionnaire du
prolétariat comme guide théorique, le CPP l’a intégrée à
l’histoire et aux conditions concrètes du peuple et du prolétariat
philippin.
Le CPP a tracé les grandes lignes de
l’histoire des Philippines : le communalisme et l’esclavage
patriarcal à l’époque précoloniale, le féodalisme sous le
colonialisme espagnol, le semi-féodalisme sous le colonialisme
américain et la société semi-coloniale et semi-féodale depuis
l’octroi par les États-Unis de l’indépendance nominale aux
Philippines en 1946. Le CPP a défini le caractère de la société
philippine sur la base de l’analyse de l’histoire des Philippines
et des circonstances concrètes, ainsi que sa ligne politique
générale de lutte, ses forces motrices, ses adversaires, les étapes
et l’avenir de la révolution philippine.
Le CPP a mis en avant la ligne générale
de la révolution démocratique populaire, avec une perspective
socialiste contre les conditions semi-coloniales et semi-féodales.
Il s’agit d’une révolution menée par le prolétariat et non
plus par la bourgeoisie, en cohérence avec l’ère mondiale de
l’impérialisme moderne et de la révolution prolétarienne. Sous
la direction du prolétariat, avec le CPP comme parti d’avant-garde,
le peuple philippin peut passer de l’achèvement fondamental de la
révolution de nouvelle démocratie (le renversement du système
dirigeant semi-colonial et semi-féodal) au début de la révolution
socialiste.
Le CPP a appliqué le
Marxisme-Léninisme pour définir les nouvelles étapes démocratiques
et socialistes de la révolution philippine. Il a également appliqué
le Maoïsme pour lutter contre le révisionnisme moderne et garantir
un avenir où le socialisme serait consolidé et pour empêcher la
restauration du capitalisme. Pendant quelques années, à partir de
1963, les fondateurs du CPP ont été éclairés par la ligne
Marxiste-Léniniste contre le révisionnisme moderne centré sur le
Parti Communiste de l’Union Soviétique et le caractère
révisionniste du MPCSP.
En sortant du MPCSP, ils ont lancé le
Premier Grand Mouvement de Rectification en 1966. Il a critiqué et
rectifié les erreurs subjectivistes et opportunistes de « gauche »
et de droite de 1942 à 1966, année où un descendant de la famille
Lava a imposé sa ligne révisionniste et s’est emparé de la
direction du MPCSP. Les dirigeants prolétariens issus des mouvements
ouvriers et des organisations de masse de jeunes ont poursuivi le
mouvement de rectification et ont jeté les bases de la fondation du
Parti Communiste des Philippines de 1966 à 1968.
Le CPP a établi, clarifié et
développé les principes et les politiques pour gagner la révolution
de nouvelle démocratie dans une perspective socialiste en utilisant
les trois armes principales du peuple philippin : le parti
révolutionnaire du prolétariat, la guerre populaire et la politique
du front uni. Il a pratiqué la critique et l’autocritique des
erreurs et des lacunes lors de l’analyse et de l’évaluation des
travaux en cours. Il a donc toujours amélioré le mode et le style
de travail et obtenu de meilleurs résultats.
Le CPP a mené des mouvements de
rectification pour surmonter des erreurs majeures d’ordre
idéologique, politique et organisationnel. Il a mené avec succès
le Deuxième Grand Mouvement de Rectification de 1992 à 1998 en tant
que mouvement d’éducation Marxiste-Léninisme-Maoïste pour
critiquer et répudier les grandes erreurs subjectivistes et
opportunistes « de gauche » et de droite de 1981 à 1992.
Ce Mouvement a réfutait la notion
subjectiviste que la dictature fasciste de Marcos aurait rendu
l’économie des Philippines capitaliste et industrielle. Cette
erreur subjectiviste avait donné lieu à des erreurs opportunistes
de droite et de « gauche ». Les opportunistes de droite ont plaidé
pour un front uni sans la direction du prolétariat révolutionnaire
et pour se prosterner devant les réactionnaires anti-Marcos, les
opportunistes « de gauche » ont rejeté la ligne stratégique de la
Guerre Populaire de Mao et ont promu l’aventurisme et une
régularisation prématurée de la NPA au détriment du travail de
masse.
Actuellement, le CPP est soumis à la
critique et à la rectification, entre autres, du phénomène de
conservatisme, qui insiste excessivement sur le travail de masse,
privilégie involontairement le style des bandes rebelles itinérantes
et néglige la nécessité d’intensifier les offensives tactiques
de guérilla afin d’annihiler les forces ennemies et de récupérer
leurs armes, d’assurer le développement complet de la défensive
stratégique et d’atteindre l’équilibre stratégique dans la
guerre populaire.
Le CPP a formé des dizaines de
milliers de cadres et de membres du Parti à la théorie et à la
pratique du MLM en leur proposant trois niveaux d’études :
basique, intermédiaire et avancé. Ces cadres constituent le noyau
dur toujours croissant du mouvement de masse révolutionnaire,
d’institutions de types divers et de domaines de travail
spécialisés. L’éducation du Parti est censée éclairer et
inspirer les cadres et les membres du Parti parmi les masses
laborieuses d’ouvriers et de paysans, ainsi que parmi les couches
sociales moyennes de la bourgeoisie.
Le cours de base du Parti fournit aux
cadres et aux membres du Parti une connaissance de l’histoire des
Philippines, des problèmes fondamentaux du peuple philippin et de la
révolution démocratique populaire; le cours intermédiaire du
Parti, une connaissance sur la construction du parti, sur l’armée
populaire et sur le front uni avec une étude comparative des
révolutions réussies menées par le prolétariat; et le cours
avancé du Parti donne une connaissance approfondie de la philosophie
matérialiste, de l’économie politique, du socialisme
scientifique, de la stratégie et des tactiques de la révolution
prolétarienne et du mouvement communiste international.
Le CPP a grandement contribué au
trésor mondial du Marxisme-Léninisme-Maoïsme en publiant des
documents idéologiques et politiques et en rédigeant des ouvrages
écrits par les organes dirigeants et les cadres du CPP pour déclarer
la position du Parti sur des questions théoriques et pratiques, pour
bâtir et développer le Parti, l’armée populaire et le front uni,
pour critiquer et corriger les erreurs et les manques et pour avoir
analyser et combattu l’impérialisme et la réaction aux
Philippines et à l’étranger. Nombre de ces travaux ont atteint un
niveau nécessaire pour l’étude théorique ou doctrinale.
À l’échelle nationale et mondiale,
le CPP s’est distingué par sa détermination à résister au
révisionnisme moderne, au réformisme et à l’opportunisme et à
défendre un avenir socialiste et communiste pour l’humanité. Il a
contribué à l’analyse du révisionnisme moderne jusqu’à la
restauration complète du capitalisme dans les anciens pays
socialistes et à l’effondrement de l’Union Soviétique dans les
années 1989 à 1991. Le document “Défense du Socialisme contre le
Révisionnisme Moderne” du CPP est un texte avidement étudié et
apprécié du mouvement communiste international.
Le CPP a analysé et combattu les
offensives idéologiques contre le Marxisme-Léninisme-Maoïsme et
les monstruosités de la politique économique néolibérale sous
l’impulsion des États-Unis et de la politique néoconservatrice
d’intervention et d’agression. Celles-ci ont accéléré le
déclin stratégique des États-Unis depuis que cette superpuissance
semblait avoir gagné la guerre froide en 1991 lors de l’effondrement
de l’Union Soviétique. Les États-Unis ont sapé leur position en
tant que seule superpuissance et s’éloignent de l’apogée de
leur puissance mondiale. C’est toujours une puissance capitaliste
majeure et elle tente désespérément et en vain de maintenir
l’hégémonie générale dans un monde multipolaire.
Le CPP a défini la situation mondiale
actuelle comme étant encore l’ère de l’impérialisme moderne et
de la révolution prolétarienne et une période d’intensification
des contradictions inter-impérialistes, du désordre social et des
guerres d’agression dans la transition vers un monde de révolutions
prolétariennes et de mouvements de libération nationale depuis la
restauration complète du capitalisme en Union Soviétique, en Chine
et en Europe de l’Est.
Les documents et articles de la
direction centrale du CPP sur les questions philippines et
internationales sont hautement respectés aux niveaux national et
international, car ils sont le produit du mouvement révolutionnaire
en pleine croissance aux Philippines, qui a surmonté les assauts les
plus brutaux de l’impérialisme américain et de la réaction
locale et qui a lutté idéologiquement avec succès contre
l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction. Cette lutte a
pour but un changement révolutionnaire aux Philippines, dans
l’esprit de l’internationalisme prolétarien et de la solidarité
anti-impérialiste entre les peuples.
Le Deuxième Congrès du CPP a
réaffirmé la ligne idéologique du Marxisme-Léninisme-Maoïsme. Il
a modifié la Constitution du CPP pour refléter l’expérience du
Parti dans l’application de la théorie Marxiste-Léniniste-Maoïste
à la pratique révolutionnaire concrète. Il s’est félicité des
contributions des cadres et des membres du Parti à la construction
idéologique du Parti et a soutenu les mouvements de rectification
contre le subjectivisme et l’opportunisme.Il a décidé d’étudier
et d’apprendre des leçons positives et négatives antérieures et
actuelles en matière de travail idéologique et de lutte, et a
propagé la dialectique matérialiste et la position, la pensée et
l’action prolétarienne.
2. Accomplissements Politiques du CPP
Le CPP a correctement décrit la
société philippine comme semi-coloniale et semi-féodale et a
formulé le programme de révolution démocratique populaire dans une
perspective socialiste à l’ère de l’impérialisme moderne et de
la révolution prolétarienne. La classe dirigeante de la révolution
est la classe ouvrière. Elle s’appuie principalement sur son
alliance fondamentale avec la paysannerie, gagne la petite
bourgeoisie urbaine et gagne la moyenne bourgeoisie afin d’isoler
et de vaincre les classes dirigeantes de la grande bourgeoisie
comprador, de la classe des propriétaires terriens et des
capitalistes bureaucratiques soumis à l’impérialisme américain.
Le CPP s’est construit en tant que
parti révolutionnaire prolétarien fort, en mettant en œuvre avec
succès la ligne générale de la révolution démocratique populaire
au travers de la guerre populaire prolongée. Il s’est étendu à
l’échelle du pays et s’est profondément enraciné parmi les
masses laborieuses d’ouvriers et de paysans. Il a construit l’armée
populaire et le front uni national afin de les utiliser comme des
armes de la révolution et du peuple. Ainsi, il a attisé, organisé
et mobilisé des millions de personnes pour former un puissant
mouvement de masse révolutionnaire composé d’ouvriers, de
paysans, de minorités nationales, de jeunes, de femmes, de
professionnels, de travailleurs culturels et d’autres secteurs dans
toutes les régions du pays.
Le CPP a construit et dirigé la
Nouvelle Armée Populaire (NPA). C’est l’armée populaire la plus
puissante construite depuis la défaite de l’armée révolutionnaire
philippine par l’impérialisme américain en 1902 et depuis que
l’ossature de l’Hukbong Mapagpalaya ng Bayan ne soit détruit en
1952. La puissance armée actuel de la NPA en terme d’armes de haut
calibre est supérieur aux 5 600 hommes enregistrés lors de
l’assemblée plénière de 1985 du Comité Central du CPP.
Cela va à l’encontre de
l’affirmation de l’ennemi selon laquelle la NPA en avait 25 000
au milieu des années 80 et qu’elle n’en ait plus que 2 000 à
présent. Et pourtant, le tyran Duterte et ses sbires militaires ont
déclaré avoir provoqué la reddition et la mort de plus de 7 000
commandants et combattants rouges, tout en tuant des civils et
recueillant à titre privé de l’argent à cette fin.
La NPA est l’arme principale du
peuple pour vaincre l’ennemi et gagner la révolution. Sans elle,
le peuple n’a rien. Elle accomplit trois tâches essentielles: la
lutte armée révolutionnaire, la révolution agraire et la
construction de base de masse. Elle mène une guerre de mouvements
fluides et utilise les tactiques de concentration, de dispersion et
de changement selon les circonstances. Elle suit la stratégie de la
guerre populaire prolongée, avec ses trois étapes stratégiques :
la défensive, l’équilibre et l’offensive.
La NPA applique un principe de
direction idéologique et politique centralisé et d’opérations
décentralisées, ce qui convient parfaitement au caractère
archipélagique des Philippines. La direction central du Parti publie
des directives opérationnelles à mettre en œuvre aux niveaux
national, régional et inférieurs. Actuellement, la NPA mène
victorieusement une guerre de guérilla intense qui s’appuie sur
une base de masse de plus en plus étendue et de plus en plus
profonde, afin de passer de la défensive stratégique à l’équilibre
stratégique.
La NPA dispose d’un commandement
opérationnel national efficace, composé de plusieurs départements
(politique, formation du personnel, renseignement, logistique,
fournitures, médical et technique) et de niveaux de commandement
inférieurs jusqu’au niveau de base. Elle a des milliers de
combattants révolutionnaires qui sont disciplinés et ont un moral
de combat élevé. Ils ont suivi une formation politico-militaire à
différents niveaux, ils sont armés de fusils de haut calibre, et
sont forgés dans la lutte armée et ont de diverses capacités
qu’ils mettent au service du peuple.
Ils constituent une force de combat,
d’entraînement politico-militaire, de propagande et d’agitation,
d’organisation de masses, de production, de soins médicaux, de
travail culturel, de protection de l’environnement et de secours en
cas de catastrophe. Mais ils cèdent des fonctions non militaires aux
organes locaux du pouvoir politique et aux organisations de masse
afin de pouvoir mener des offensives tactiques et d’ouvrir de
nouvelles zones de guérilla.
La NPA est assistée par des dizaines
de milliers d’hommes et de femmes de la milice populaire et par des
centaines de milliers dans des unités d’autodéfense
d’organisations de masse. Elle opère sur plus de 110 fronts de
guérillas, qui occupent une partie importante de 17 régions et de
73 des 81 provinces philippines. Elle est de plus en plus capable
d’annihiler les unités de l’armée, de la police et des forces
paramilitaires du système au pouvoir afin d’accroître la
puissance de ses unités de combat et d’affaiblir et de démanteler
les forces ennemies.
L’impérialisme américain et ses
marionnettes ont déclenché toutes sortes d’attaques militaires, à
l’exclusion d’une guerre d’agression, et ont déchaîné la
dictature fasciste de la clique dirigeante US-Marcos pendant 14 ans.
Des plans opérationnels stratégiques ont été initiés par les
États-Unis, du régime fasciste Marcos en passant par les régimes
pseudo démocratiques Aquino, Ramos, Estrada, Macapagal-Arroyo et
Aquino II jusqu’au régime actuel de Duterte, tous soutenus et
armés par l’impérialisme américain.
Le régime fasciste de Marcos n’a pas
pu détruire la NPA alors que celle-ci était encore petite et
faible, mais a involontairement réussi à créer les conditions
d’une guerre populaire encore plus fertile. Marcos le despote est
devenu connu comme le meilleur recruteur et officier
d’approvisionnement parce que, par ses politiques oppressives et
d’exploitation et par ses actes, il a involontairement incité les
gens à rejoindre la NPA, et parce qu’il a envoyé ses subordonnés
armés attaquer la NPA, ils ont fini par se faire prendre dans une
embuscade et ont cédé leurs armes et équipements à la NPA. Ainsi,
la NPA s’est renforcée et a réussi à contribuer de manière
significative à l’affaiblissement et à la chute du régime
fasciste. Elle continue de contribuer de manière significative à
l’affaiblissement de l’ensemble du système au pouvoir.
Les plus hautes éloges qui ont été
adressés à la NPA viennent involontairement des dirigeants du
système réactionnaire qui ont toujours considéré la NPA comme la
menace sécuritaire numéro 1 pour leur État contre-révolutionnaire.
Mais d’une autre manière, la république néocoloniale des
Philippines a reconnu le NDFP comme représentant du CPP, de la NPA
et d’autres forces et peuples révolutionnaires et a jugé
nécessaire de faire participer le NDFP à des négociations de paix.
En développant l’alliance de la
classe ouvrière avec la paysannerie dans le front uni anti-féodal,
le CPP a correctement choisi de compter sur les paysans pauvres, de
gagner les paysans moyens et de neutraliser les paysans riches afin
d’isoler et de détruire le pouvoir de la classe des propriétaires
terriens. Le CPP et la NPA jouent un rôle clé dans la réalisation
de la révolution agraire comme contenu principal de la révolution
démocratique.
En fonction des circonstances, ils ont
mis en œuvre des programmes de réforme agraire minimum et maximum.
Le programme minimum comprend la réduction de la rente, la
suppression de l’usure, la fixation de prix équitables à la
production, la promotion de la production agricole et l’occupation
occasionnelle par des familles indépendantes et une coopération
rudimentaire. Le programme maximum implique la confiscation des
terres des propriétaires et des accapareurs de terres, ainsi que la
distribution gratuite des terres et la coopération agricole par
étapes.
Tout en encourageant le mouvement
paysan en faveur de la réforme agraire, et en lui donnant cours, le
CPP amène la NPA à garantir que la classe des propriétaires et
l’État réactionnaire ne puissent pas entraver la réforme agraire
; à vaincre les propriétaires despotiques et à distribuer les
terres à ceux qui l’utilisent ; et à démanteler les terres
saisies par les propriétaires de plantations corporatifs et
bureaucratiques et à procéder à la restitution de la terre aux
peuples autochtones et aux colons pauvres. La NPA a également le
devoir de faire respecter les lois du gouvernement populaire, en
particulier pour les entreprises qui réduisent la surface disponible
pour la réforme agraire et qui nuisent à l’agriculture et à
l’environnement.
Grâce à l’armée populaire et à
l’avancée de la guerre populaire, le CPP a été en mesure de
mettre en place les organes locaux du pouvoir politique dans tout le
pays, à partir du niveau du barangay. Au niveau du barangay, les
comités d’organisation du barangay sont nommés, puis les comités
révolutionnaires du barangay sont élus. Les organes locaux du
pouvoir politique constituent le gouvernement démocratique
populaire, composé de travailleurs et de paysans opposés au
gouvernement réactionnaire des grands compradores, de propriétaires
terriens et de capitalistes bureaucratiques.
Ils sont composés des représentants
des cadres du parti, des masses et des personnes techniquement
capables. Ils encadrent et supervisent l’organisation de masse,
l’éducation publique, la production, les finances, l’autodéfense,
la santé et l’assainissement, les affaires culturelles, la
protection de l’environnement, les secours en cas de catastrophe et
le redressement et le règlement des différends. Ils sont
responsables de la milice populaire et du tribunal populaire au
niveau approprié.
Deux gouvernements en conflit existent
aux Philippines. Les réactionnaires disent des bêtises chaque fois
qu’ils disent que les révolutionnaires n’ont rien accompli
depuis 50 ans en ne pouvant pas s’emparer du palais présidentiel à
Manille. Ils sont encore plus absurdes quand ils essaient de nier
l’existence et le statut belligérant du gouvernement démocratique
populaire et pour le rejeter comme un simple acteur non
gouvernemental.
En fait, ce gouvernement, dûment
constitué par les ouvriers et les paysans, se développe et avance,
vague après vague, jusqu’à ce qu’il puisse renverser tous les
niveaux du gouvernement réactionnaire. À certains niveaux et dans
de nombreuses régions des Philippines, le gouvernement réactionnaire
ne peut fonctionner sans que ses responsables locaux n’obtiennent
l’autorisation ou la collaboration du gouvernement révolutionnaire.
À l’heure actuelle, le gouvernement
démocratique populaire a des millions de personnes sous sa
gouvernance et son influence. Il tient compte de la ligne de classe
dans le front uni national et le front uni anti-féodal pour pouvoir
gouverner les organisations de masse révolutionnaires et les larges
masses du peuple. La politique du front uni guide la guerre populaire
ainsi que les différentes formes de luttes légales dans les zones
urbaines afin de promouvoir la révolution armée et de susciter le
soutien du peuple par millions.
Le CPP a construit le front uni comme
une arme du peuple pour la lutte armée et légale. Le front uni
s’incarne dans le Front National Démocratique des Philippines qui
est l’organisation de front uni la plus grande et la plus
consolidée. Le NDFP est composé de 18 organisations alliées liées
entre elles par des principes et des politiques patriotiques et
progressistes. Il a la souplesse nécessaire pour devenir la base
d’un front uni encore plus large qui tire parti des contradictions
entre les réactionnaires pour isoler et vaincre l’ennemi actuel,
qui est la clique la plus réactionnaire du pays.
Sous la direction du CPP, le large
front uni a réussi à deux reprises à renverser le régime
réactionnaire. D’abord, il a réussi à combattre, à saper et à
renverser la dictature fasciste de Marcos de 1972 à 1986 et à
renverser le régime corrompu d’Estrada en 2001. Même sans
déployer des unités de l’armée populaire dans les villes aux
côté des partisans armés urbains, les larges masses populaires se
sont rassemblées pour manifester leur haine envers la clique
dirigeante et, par la suite, les forces armées réactionnaires ont
refusé d’obéir aux ordres d’attaquer le peuple et ont décidé
de retirer leur soutien au souverain détesté.
Pour marquer ses réalisations
politiques, le CPP a tiré des enseignements des résumés
périodiques et opportuns des expériences et des enseignements et a
appris à la fois des enseignements positifs et négatifs. Il a suivi
la ligne générale de la révolution démocratique populaire et la
stratégie et les tactiques de la guerre populaire prolongée. Ses
réalisations et ses modèles de réussite exemplaires ont été
reconnus et ont inspiré ses autres succès dans le travail et la
lutte révolutionnaires. Les erreurs et manques majeurs et mineurs
ont été critiqués et corrigés dans le cours normal de la critique
et de l’autocritique.
Un mouvement de rectification de plus
longue durée et avec le degré d’intensité approprié a été mis
en œuvre pour faire face aux erreurs majeures d’opportunisme de
droite et “de gauche” qui persistent et menacent la vie même du
Parti tout entier ou d’une partie importante de celui-ci. Le CPP a
tiré les enseignements du Premier Mouvement de Rectification qui
avait critiqué et répudié l’opportunisme de droite de Vicente
Lava de 1942 à 1946, l’opportunisme « de gauche » de Jose Lava
de 1948 à 1950 et l’opportunisme de droite de Jesus Lava à partir
de 1950.
Le Second Grand Mouvement de
Rectification a critiqué, répudié et corrigé l’erreur
opportuniste de droite consistant à retirer la direction du Parti et
de la classe ouvrière du front uni national supposément pour
attirer plus de gens et faire du front uni l’arme principale de la
lutte ; et plusieurs tendances d’opportunisme « de gauche », dont
la plus dommageable a mis l’accent sur la verticalisation de la NPA
au détriment du déploiement horizontal de la NPA dans le travail de
masse et qui en plus d’échecs, a conduit à blâmer ceux qui
étaient étiquetés comme taupes et à les soumettre à des
punitions sans procès en bonne et due forme.
Dans l’ensemble, le CPP a tiré des
enseignements du Second Grand Mouvement de Rectification en
développant l’équilibre entre la lutte armée et le travail de
masse via un centre de gravité pour une force relativement
concentrée (par exemple, le peloton de commandement d’une
compagnie ou l’escouade de commandement d’un peloton) et une
force relativement dispersée pour le travail de masse (les deux
tiers d’une formation déployée à plus grande échelle). La ligne
de la NPA est de mener une guérilla intense et extensive sur la base
d’une base de masse toujours plus large et plus profonde.
Cependant, les tendances erronées de conservatisme et d’agir en
bandes rebelles itinérantes, qui négligent de mener des offensives
tactiques de guérilla en mettant trop l’accent sur le travail de
masse d’équipes de propagande armée, ont affecté certaines
régions pendant de longues périodes, notamment à Luzon et dans les
Visayas.
Même le travail de masse est attaqué
et finit par disparaître lorsque les escadrons ou les unités de
propagande armée pensent et agissent comme des bandes rebelles
itinérantes, car la direction du Parti et le commandement de la NPA
ne planifient et ne lancent pas d’offensives tactiques pour prendre
des initiatives dans la guerre populaire et n’augmentent pas les
effectifs de l’armée populaire. Sans centre de gravité et sans
être déployés de manière excessive, les escadrons et les équipes
de propagande armée peuvent facilement être mis en position de
défense et perdre leur position aux forces ennemies. C’est juste
que le conservatisme et le mode de bande rebelle itinérante soient
critiqués et rectifiés.
Le CPP a excellé dans la direction de
la révolution armée et fait partie des révolutions armées les
plus anciennes, les plus fortes et les plus dynamiques en matière de
libération nationale, de démocratie et de socialisme dans le monde
entier. Cette révolution armée a prouvé que la théorie et la
pratique de la guerre populaire de Mao étaient correctes, et que le
développement de cette théorie et de cette pratique par les
dirigeants du CPP conformément aux caractéristiques spécifiques
des Philippines en termes de terrain social et physique, avec la
population paysanne comme classe la plus nombreuse de l’archipel
montagneux est correct également.
À l’heure actuelle, si la révolution
philippine est la plus remarquable, c’est parce qu’elle a vaincu
une longue dictature fasciste et une longue série de plans de
campagnes opérationnelles stratégiques de régimes
pseudo-démocratiques alignés sur les États-Unis pour la détruire.
Les forces révolutionnaires et le peuple sont devenus forts
précisément en combattant toute la série de plans opérationnels
stratégiques entrepris par les États-Unis avec la collaboration des
régimes fantoches philippins. Ils ont également combattu et empêché
toute tentative de saper et d’affaiblir la révolution armée par
du révisionnisme moderne, du réformisme et de l’opportunisme .
La ligne de développement et
d’avancement de la guerre populaire va de la défensive stratégique
à l’équilibre stratégique et finalement à la contre-offensive
stratégique pour parvenir à la victoire totale. Le système au
pouvoir connaît une crise chronique, continue de pourrir et rend le
terrain encore plus fertile pour la guerre populaire. Sous la
direction du CPP, la NPA doit anéantir de plus en plus de forces
ennemies pour se renforcer, démoraliser l’ennemi dans son ensemble
et élever le moral de combat de la population et provoquer la
désintégration des réactionnaires et leurs forces armées.
En raison du succès de la guerre
populaire aux Philippines, le CPP jouit d’un prestige élevé dans
le monde et diffuse des informations sur la révolution philippine
afin d’inspirer d’autres peuples et de rechercher la solidarité
et le soutien de la communauté internationale. Les millions de
Philippins qui ont cherché un emploi à l’étranger constituent
une cible majeure du travail de masse pour soutenir le mouvement
révolutionnaire dans leur pays d’origine et constituent également
une base solide pour le travail politique international du CPP. Le
CPP est actif dans le renforcement du noyau révolutionnaire dans les
formations de masse et les mouvements de Philippins d’outre-mer,
ainsi que dans les organisations internationales de partis
communistes et ouvriers et d’organisations de solidarité
internationales.
La révolution philippine dirigée par
le CPP a servi de torche à la révolution prolétarienne mondiale et
aux mouvements pour la libération nationale, la démocratie et le
socialisme dans divers pays au cours de la période actuelle
d’intensification des contradictions entre les puissances
impérialistes, des guerres d’agression et de l’intensification
de l’oppression et de l’exploitation dans tous les pays dominés
par l’impérialisme. Le CPP joue un rôle remarquable en dirigeant
une révolution dans la période de transition vers la résurgence
mondiale des mouvements révolutionnaires du prolétariat et du
peuple.Ce n’est qu’en combattant et en vainquant l’impérialisme
et toute réaction que le monde pourra progresser vers le socialisme
et l’avenir communiste.
Le deuxième congrès du CPP a mis à
jour le programme pour une Révolution Démocratique Populaire sur la
base d’une critique actualisée du système de gouvernement
semi-colonial et semi-féodal.Cela intègre les leçons accumulées
par le Parti au cours de la conduite de la guerre populaire et des
luttes démocratiques de masse. La stratégie et les tactiques ont
été clarifiées pour profiter du déclin stratégique de
l’impérialisme américain, de l’aggravation de la crise du
système de gouvernement national et du système capitaliste
mondial.Le Comité Central nouvellement élu a dressé le bilan de la
situation nationale et internationale actuelle, ainsi que de la force
actuelle du Parti et du large éventail des forces révolutionnaires
et des alliés. Il a approuvé le programme triennal du Parti et l’a
ensuite étendu à un programme quinquennal.
3. Accomplissements organisationnels du
CPP
Le CPP a réussi à diriger la
révolution philippine, car il s’est construit en tant
qu’organisation solide. À chaque étape de son développement, il
a suivi le principe du centralisme démocratique sous la direction du
Marxisme-Léninisme-Maoïsme et la ligne générale de la révolution
démocratique populaire par la guerre populaire prolongée. C’est
un commandement centralisé basé sur la démocratie.
Le Parti tout entier suit son Comité
Central et les organes inférieurs suivent l’organe supérieur.
Mais à tous les niveaux du processus décisionnel, les processus
démocratiques sont suivis, l’organe dirigeant prenant en compte
les rapports et les recommandations des organes inférieurs et la
majorité l’emportant sur le vote. Les membres de la minorité ont
le droit de réserver leur opinion mais doivent suivre le vote de la
majorité par discipline. De telles décisions peuvent êtres
justifiées, modifiées ou entièrement changées sur la base de
nouvelles pratiques révolutionnaires.
Le CPP a pu être créé en 1968 car il
avait été précédé par le développement d’un mouvement de
masse déterminé et militant, qui avait commencé parmi les
travailleurs et les jeunes de 1959 à 1962, même si les cadres
révolutionnaires prolétariens devaient d’abord adhérer au MPCSP
de 1962 à 1966.
Lorsque les cadres révolutionnaires
prolétariens du mouvement de la jeunesse et du mouvement ouvrier et
paysan se sont ralliés en 1962, ils ont pu former rapidement une
organisation révolutionnaire prolétarienne au sein du Lapiang
Manggagawa (Parti des travailleurs), de Malayang Samahan ng mga
Magsasaka (Association des Paysans Libres) et de Kabataang Makabayan.
En tant qu’organisation de masse
globale de la jeunesse, consacrée à la révolution de nouvelle
démocratie et à la direction de la classe ouvrière, le Kabataang
Makabayan a été en mesure d’élargir son organisation à
l’échelle nationale à partir de 1964 et de stimuler la création
d’autres types d’organisations de diverses classes et secteurs.
Le KM avait pour membres les jeunes
hommes et femmes de la classe ouvrière, des paysans, des étudiants,
des enseignants, d’autres professionnels et d’autres secteurs de
la société. Il a facilité la propagation nationale du CPP parce
que son noyau de cadres révolutionnaires prolétariens formait un
nombre toujours croissant d’activistes de masse à la fois pour la
révolution démocratique nationale et pour la théorie et la
pratique du Marxisme-Léninisme-Maoïsme.
Le KM a mis à profit sa coopération
avec Lapiang Manggagawa et ses syndicats afin de recruter des membres
de la classe ouvrière et d’initier la construction de nouveaux
syndicats révolutionnaires dans la région de la capitale nationale
et à l’échelle nationale. De même, il a eu recours à la
coopération de MASAKA dans les régions du Luçon centrale et du
Tagalog méridional pour recruter des membres du KM appartenant aux
rangs des jeunes paysans, mais a ensuite formé des associations
paysannes dans d’autres régions.
Au moment où se tenait son congrès
fondateur, avec des dizaines de cadres et de membres du parti
représentés par douze délégués, le CPP pouvait s’appuyer sur
une base de masse nationale et commencer à s’enraciner plus
profondément parmi les masses laborieuses d’ouvriers et de
paysans. Dans le même temps, il avait acquis une notoriété
nationale parce qu’il avait une base de masse importante parmi la
jeunesse éduquée, y compris les étudiants, les jeunes enseignants
et autres professionnels.
Dans toute la seconde moitié des
années 1960, le KM a été le fer de lance du mouvement de masse sur
les questions nationales ainsi que sur les questions internationales,
notamment la guerre d’agression américaine contre le Vietnam.
Après sa création en 1968, le CPP pouvait exercer immédiatement un
leadership efficace dans le mouvement de masse. Ainsi, il dirigea la
montée du mouvement de masse ouvert en 1969, la Tempête du Premier
Trimestre de 1970 et le mouvement de masse de protestation jusqu’au
21 septembre 1972, date à laquelle Marcos proclama la loi martiale
et imposa la dictature fasciste à la population.
Depuis sa création, le CPP a déployé
des efforts considérables pour recruter ses membres parmi les divers
types d’organisations de masse et créer des groupes du Parti à
tous les niveaux. Il a également formé des organisations du Parti
au sein d’usines, d’institutions et de communautés urbaines et
rurales. Lorsque le CPP a fondé la NPA, il l’a constitué sous le
leadership absolu du CPP par l’intermédiaire du Comité Central,
du Bureau Politique et de la Commission Militaire. En même temps, il
a construit les organisations du Parti au sein de la NPA à tous les
niveaux.
Le CPP est maintenant en mesure
d’augmenter le nombre de ses membres de dizaines de milliers à
plusieurs centaines de milliers, conformément à ses responsabilités
croissantes. Il s’est construit avec succès dans les 18 régions
des Philippines et a également créé des commandements
opérationnels régionaux de la NPA dans 17 régions. Il a encouragé
le Front National Démocratique des Philippines et ses 18
organisations alliées à se constituer en organisations de masse
révolutionnaires clandestines. Celles-ci sont différentes des
organisations de masse légales de BAYAN et d’autres alliances
démocratiques nationales légales.
À diverses étapes du développement
organisationnel du CPP, diverses organisations régionales du parti
ont acquis une importance nationale en raison de la force remarquable
des masses révolutionnaires et des offensives tactiques victorieuses
de la NPA sous la direction du CPP. Luçon Centrale, en particulier
Tarlac, s’est démarqué à partir de 1969 ; Cagayan Valley, en
particulier Isabela à partir de 1971 ; Les provinces du sud de
Luçon, du sud du tagalog et du Bicol à partir de 1972, les Visayas
occidentales, en particulier les îles Panay et Negros à partir de
1973 ; La région d’Ilocos-Montañosa-Pangasinan, en particulier
d’Ifugao à partir de 1974 ; et les Visayas orientales, en
particulier Samar, et Mindanao à partir de 1975.
Les différents comités régionaux du
Parti peuvent résumer leurs expériences historiques respectives
pour montrer comment le Parti, la NPA et le front uni ont été
initiés et se sont développés dans leurs régions respectives et à
l’échelle nationale. Ils peuvent parler de leurs relations avec le
Comité Central du Parti et de l’ expérience des commissions
interrégionales et de leur coopération afin d’alléger ou de
réduire la charge qui incombe au Comité Central.
La direction centrale du CPP a veillé
à ce que des organisations régionales du Parti plus fortes servent
de base pour aider les organisations régionales du Parti plus
faibles en termes d’éducation, de formation, de cadres compétents,
de commandants et de ressources. Elle a toujours fait de son mieux
pour donner des directives à toute partie du mouvement
révolutionnaire attaquée par l’ennemi afin de résoudre ses
propres problèmes et pour exhorter les autres organisations
régionales du Parti à intensifier leurs propres offensives afin de
soulager les camarades attaqués dans d’autres régions et obliger
l’ennemi à payer cher ses attaques dans d’autres régions.
Le CPP a été attentif et a surmonté
les cas de bureaucratisme, de sectarisme et d’ultra-démocratie. La
direction centralisée et la hiérarchie des organes dirigeants sont
respectées, mais le CPP critique et répudie l’imposition d’une
autorité absolue sans fondement sur les faits et les raisonnements
exposés dans le processus démocratique. Le CPP évite également le
sectarisme, qui sert simplement les intérêts de tout ou partie du
parti, sans tenir dûment compte des intérêts légitimes des autres
forces politiques et des larges masses. Le CPP évite l’ultra
démocratie, le libéralisme et l’anarchie, car ils rompent l’unité
et la discipline nécessaires pour renforcer les rangs de la
révolution et affronter l’ennemi.
Malgré ses grandes réalisations
organisationnelles, le CPP peut améliorer son travail et son style
de travail. Les réunions prolongées et retardées ont des
conséquences néfastes et détournent l’attention de la solution
rapide des problèmes. Lorsqu’un niveau supérieur de direction
prend part à des réunions prolongées et retardées, les niveaux
inférieurs ont tendance à suivre ce style et perdent donc beaucoup
de temps pour le travail révolutionnaire. Les réunions les plus
approfondies, avec les meilleures des conclusions et les meilleurs
documents possibles, peuvent également s’avérer inefficaces si
l’organe directeur concerné ne donne pas les directives urgentes
nécessaires sur la base des circonstances actuelles et de
l’évolution de la situation entre les réunions.
Le CPP est solide sur le plan
organisationnel, car il s’appuie sur ses forces antérieures et
examine sérieusement ses erreurs et ses faiblesses qu’il est
toujours déterminé à critiquer et à corriger. La force actuelle
du CPP de dizaines de milliers de personnes peut atteindre le niveau
de centaines de milliers. Ceux-ci sont nécessaires pour répondre à
la demande croissante de cadres du Parti pour divers types de travaux
dans la lutte révolutionnaire. Le stock précédent de cadres et de
membres du Parti constitue la base de l’élargissement du Parti,
conformément à l’avancée accélérée de la révolution.
Il n’y a rien d’obscur ou de trop
compliqué pour que les organes dirigeants du Parti et des unités
spécifiques puissent planifier et mener à bien l’élargissement
de la composition du Parti. Le domaine de recrutement est le
mouvement de masse. Un militant ou militante de masse devient un
candidat-membre du parti en acceptant la constitution et le programme
du Parti et devient membre à part entière du Parti au moment où il
ou elle termine le cours élémentaire d’éducation du Parti. Le
Parti a des instructeurs politiques compétents et consciencieux. Le
matériel d’étude est disponible sous forme imprimée et
audiovisuelle et est disponible pour les personnes ayant différents
niveaux d’éducation formelle antérieure. L’éducation et le
travail de masse assurent la qualité et la durabilité de
l’appartenance au Parti.
L’éducation idéologique et
politique et le travail de tous les membres du Parti et
candidats-membres peuvent être accélérés et amplifiés. Davantage
d’éducateurs du parti peuvent être formés et mis au travail en
coordination avec le recrutement accéléré de candidats-membres du
Parti issus du mouvement de masse.Le Parti peut tirer pleinement
avantage de la technologie disponible pour produire du matériel
éducatif imprimé et audiovisuel.
Dès 1969, la direction centrale du CPP
a autorisé la création du comité américain chargé de créer le
CPP et des organisations de masse parmi les philippins des
États-Unis. En 1971, la délégation du Comité Central du CPP était
basée à Pékin afin de nouer des relations avec le Comité Central
du Parti Communiste Chinois et de se connecter avec les partis
révolutionnaires prolétariens et les mouvements de libération
nationale à l’échelle mondiale. En 1976, le CPP a soutenu la
création de bureaux NDFP en Europe et dans la région Asie-Pacifique
afin d’organiser les travailleurs et les centres de ressources à
l’étranger, ainsi que de constituer des organisations de
solidarité avec les populations hôtes.
Le CPP et le NDFP ont réussi leurs
travaux internationaux. Ils ont joué un rôle déterminant dans la
création d’organisations de travailleurs migrants philippins, de
centres de ressources sur les Philippines et d’organisations de
solidarité avec les peuples de nombreux pays. Ils ont initié et
rejoint des luttes anti-impérialistes et démocratiques à
l’étranger pour défendre les droits et le bien-être des
philippins et d’autres peuples.
Le CPP entretient de nombreuses
relations bilatérales avec d’autres partis communistes et
ouvriers. Celles-ci vont des relations de camaraderies avec les
partis marxistes-léninistes aux relations amicales avec des partis,
organisations et mouvements anti-impérialistes et démocratiques. Le
CPP a joué un rôle clé dans la construction des organisations
communistes internationales, telles que la Conférence Internationale
des Partis et Organisations Marxistes-Léninistes à partir de 1992
et le Séminaire Communiste de Bruxelles. Il a également participé
à des conférences et séminaires multilatéraux organisés par
d’autres partis frères et mouvements révolutionnaires dans divers
pays.
Dans la mesure du possible, le CPP
s’est engagé dans une coopération concrète avec d’autres
partis révolutionnaires afin d’échanger des expériences et des
points de vue et de s’engager dans un soutien et une assistance
mutuels. Il a reçu des camarades et des amis de l’étranger
désireux d’apprendre des activités du mouvement révolutionnaire
philippin. Il a également envoyé des représentants du CPP et des
délégations échanger des expériences avec des partis, des
organisations et des mouvements frères dans leur propre pays.
Le Deuxième Congrès du CPP a réuni
avec succès les cadres dirigeants du Parti de toutes les régions du
pays.Ceux-ci représentaient les 70 000 membres du CPP. Le Congrès a
élu un nouveau Comité Central et un nouveau Bureau Politique pour
un mandat de cinq ans. La nouvelle direction centrale représente les
cadres les plus avancés du Parti et intègre des cadres jeunes,
d’âge moyen et avancé, afin d’assurer la transition sans heurts
des dirigeants de la prochaine génération.
Le Deuxième Congrès a décidé
d’honorer tous les héros et martyrs du Comité Central et tous les
membres du Parti qui avaient servi de modèles de dévouement
altruistes et avaient servi le Parti jusqu’à leur dernier souffle.
Il a rendu les plus grands honneurs au président fondateur du CPP en
tant que penseur, dirigeant, enseignant et guide du prolétariat
philippin et représentant du mouvement communiste international.Il a
reconnu ses contributions théoriques et pratiques à la révolution
philippine et au mouvement de la classe ouvrière internationale.
Le but de la célébration au milieu de
la guerre populaire et de la crise du système dirigeant
Le Parti Communiste des Philippines
peut fièrement célébrer ses grandes réalisations des 50 dernières
années. La célébration peut prendre de nombreuses formes :
recrutement et développement accélérés de nouveaux membres du
Parti, un travail de masse vigoureux et intensification des
offensives tactiques, des réunions de masse, des séminaires et
forums, des publications de livres contenant des documents d’archives
et d’actualité, des films sur l’histoire et le statut actuel du
Parti dans tout le pays et dans les régions, des pièces de théâtre
et des comédies musicales, des expositions d’art, etc.
La célébration du 50e anniversaire du
CPP a pour objectif de faire le point sur les grandes réalisations
du Parti, de rendre hommage au Parti tout entier, aux héros et aux
martyrs révolutionnaires, aux cadres et aux membres du Parti, aux
commandants et aux combattants rouges, aux militants de masse et au
peuple, en particulier les masses laborieuses d’ouvriers et de
paysans.
Le but le plus important est d’inciter
le Parti tout entier, l’armée populaire, toutes les autres forces
révolutionnaires et le peuple à contrecarrer et à vaincre les
tentatives actuelles de l’ennemi de détruire le mouvement
révolutionnaire et à remporter de plus grandes victoires pour la
victoire totale de la révolution démocratique populaire.
Le régime de Duterte soutenu par les
États-Unis cherche à faire du CPP, de la NPA et du mouvement de
masse révolutionnaire du peuple des boucs-émissaire, afin d’établir
une dictature fasciste véritable. Il utilise les tactiques les plus
brutales et les plus trompeuses dans sa tentative vaine de détruire
les forces révolutionnaires. Ces tactiques utilisées par Oplan
Kapayapaan s’apparentent à celles utilisées par Oplan Tokhang et
Double Barrel.
Les agents des barangay sont contraints
de répertorier les révolutionnaires présumés dans les
communautés, et censés les faire participer à de fausses
capitulations et recevoir des paiements. La liste sert également de
liste de décès, car les officiers de l’armée reçoivent un
salaire plus élevé pour ceux qui sont tués au cours de faux
affrontements. Comme la police dans la guerre contre la drogue, les
officiers de l’armée sont transformés en bouchers et sont plus
que jamais corrompus.
Le Parti, l’armée populaire et
d’autres forces révolutionnaires existent et opèrent à l’échelle
nationale et en profondeur par le biais de la clandestinité et des
campagnes. Les forces ennemies ne disposent pas des connaissances et
de la capacité nécessaires pour attaquer et détruire les forces
révolutionnaires toutes en même temps, même sous la loi martiale
et la dictature fasciste. Ils sont susceptibles de voler, d’enlever,
de torturer et d’assassiner beaucoup de gens, comme ils le font
déjà à plus grande échelle.
L’armée populaire peut lancer des
offensives tactiques contre les points de plus en plus vulnérables
des forces ennemies chaque fois que celles-ci sont débordées et
dispersées au cours de campagnes de répression. Les forces armées
ennemies n’ont pas assez d’hommes pour se concentrer sur le Parti
et l’armée populaire dans une région donnée et les détruire,
sans que ceux-ci ne lancent des offensives pour soulager leurs
camarades de la région attaquée.
Chaque fois qu’un ou plusieurs fronts
de guérilla font l’objet d’attaques ennemies concentrées, ils
sont capables de remporter des batailles de contre-encerclement et
les autres fronts de guérilla de la même région peuvent
intensifier leurs offensives tactiques. Lorsque les forces de la NPA
dans certaines régions sont sous l’attaque de l’ennemi, celles
d’autres régions peuvent intensifier leurs propres offensives et
gagner des combats.
Selon le rapport le plus récent, 75
des 98 bataillons de manœuvre des forces armées réactionnaires
sont concentrés à Mindanao dans les conditions de la loi martiale.
Quarante-quatre bataillons sont déployés contre les zones rouges de
la NPA et 31 contre les groupes Bangsamoro. Pendant ce temps, les
fronts de guérilla à Luzon et dans les Visayas ont encore plus de
possibilités de lancer et de gagner des offensives contre les 23
bataillons débordés déployés contre eux.
Comme elle a pu le faire à maintes
reprises, la NPA peut tirer parti des lacunes des opérations
d’encerclement de l’ennemi et mener des opérations de
contre-encerclement et anéantir les éléments vulnérables des
forces ennemies à Mindanao. Le Parti et la NPA peuvent utiliser les
tactiques de base de la guerre de guérilla ainsi que des tactiques
plus complexes contre les forces militaires et de police de l’ennemi.
Le Parti dispose d’une base solide de
confiance, nécessaire pour remporter de plus grandes victoires sur
le champ de bataille. Plus le régime US-Duterte déploiera et
surchargera ses forces militaires, de police et paramilitaires contre
la NPA, plus il les offrira aux offensives tactiques de la NPA et lui
fournira la possibilité de saisir des armes et d’autres
ressources.
La combinaison du gaspillage de fonds
publics pour le matériel et les opérations militaires, de la
corruption parmi les officiers, des violations incontrôlées des
droits de l’homme et de la flambée des prix des produits et des
services de première nécessité incite de plus en plus de personnes
à rejoindre l’armée populaire et à accélérer la guerre
populaire pour la libération nationale et la démocratie contre le
régime US-Duterte.
La crise du système de gouvernement
semi-colonial et semi-féodal et du système capitaliste mondial
s’aggrave rapidement. Cela rend plus aigues les conditions
d’oppression et d’exploitation des peuples tout en poussant les
forces révolutionnaires et le peuple à la révolution. Sur la base
de la force idéologique, politique et organisationnelle qu’il a
déjà acquise, le Parti peut faire de plus grands progrès et
remporter de plus grandes victoires.
Tant que l’oppression et
l’exploitation du peuple philippin par l’impérialisme américain
et les classes exploiteuses locales persistent, le Parti communiste
des Philippines dispose d’un terrain fertile pour diriger et mener
la révolution démocratique populaire. Alors que l’oppression et
l’exploitation augmentent sous le régime US-Duterte, le CPP, le
prolétariat et le peuple philippins peuvent remporter de plus en
plus de victoires dans la lutte révolutionnaire et réaliser de
nouvelles Philippines à la fois indépendantes, démocratiques,
prospères, socialement justes et progressistes.
No comments:
Post a Comment