Friday, February 1, 2013

L'accord "flexibilité-sécurité" ou la politique de collaboration de classe de la CFDT, de la CFTC et de la CGC - from PCm france

Lundi 28 janvier 2013 1 28 /01 /Jan /2013 19:51


 
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Cet accord donne la possibilité aux entreprises d’avoir une plus grande sécurité juridique à la grande satisfaction du Medef. Le chef de l’Etat a demandé dès vendredi « de préparer, sans délai, un projet de loi afin de transcrire fidèlement les dispositions d’ordre législative prévues dans l’accord ». Ce qui montre bien de quel côté se place le gouvernement social-démocrate.
 
La CGT et FO ont dénoncé un « accord inacceptable qui accroit la flexibilité, la précarité ». Les deux directions syndicales ne peuvent accepter ce texte, sinon se décrédibiliser après les cuisants échecs dans la campagne sur les retraites, en refusant de pousser la lutte plus avant malgré les pressions de la base. Ils veulent garder bonne figure en dépit de la stratégie légaliste qui amène les travailleurs et les délégués combattifs et sincères le dos au mur, faute de perspectives syndicales et politiques.
 
Les droits sociaux, le code du travail, les retraites ont été en partie liquidés, réduits autour des tables de conciliation de classes réunissant le Medef et les partenaires sociaux, c’est  à dire les directions conciliatrices des syndicats représentatifs reconnus par la bourgeoisie dans le cadre du système capitaliste. Les syndicats officiels font partie intégrante et sont de plus en plus intégrés dans l’appareil d’Etat bourgeois, chargés de maintenir la paix social, dans le cadre de la loi.
 
Réalistes et pacifistes, réformateurs et non révolutionnaires, ils adoptent le mode de pensée de la bourgeoisie. On nous dit : « C’est la crise, il faut tenir compte de cette réalité, tout le monde doit se serrer la ceinture, se mettre à la place des entreprises ».
 
Aussi ils sont pour de « bonnes » conditions de licenciements, pour des nationalisations avec dédommagement pour les actionnaires, les patrons, l’aide de l’Etat, c'est-à-dire en prélevant sur  l’impôt dont le montant global est principalement payé par les salariés.
 
La CFDT est à la tête des conciliateurs. Les dirigeants de la CFDT sont les plus engagés dans la collaboration de classes, ce sont de véritables « vendeurs d’ouvriers ».
 
Avec ses comparses de la CFTC et de la CGC, elle vient de passer l’accord le plus scélérat contre les droits des travailleurs, cela aux profits du patronat.
 
En ce qui concerne les licenciements économiques collectifs, les PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) seront soumis à un accord majoritaire ou à une homologation de l’administration afin de limiter le contrôle des tribunaux qui parfois refusent le PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi), demandent sa modification, ou des dommages et intérêts aux salariés. Ce qui veut dire en clair que les dommages et intérêt pourront être réduits au minimum. De plus, le patron pourra choisir l’ordre des licenciements, se réservant le « droit » de garder les travailleurs qu’il estime « plus compétents » (ou devrait-on dire « compétitifs sur le marché de l’emploi » pour reprendre leurs termes) et non les plus anciens.
 
Il s’agit pour eux de renforcer la procédure de conciliation.
 
Les entreprises qui se déclarent « confrontées à de graves difficultés  conjoncturelles » pourront baisser les rémunérations et/ou le temps de travail en s’engageant à ne pas licencier, avec l’accord des ou du syndicat(s) représentant au moins 50% du personnel. Les salariés qui refusent seront licenciés sans offre de reclassement et autres mesures. C’est ce qui s’est passé en Allemagne, c’est la marche à la paupérisation absolue de la population au profit des actionnaires (capital financier).
 
Les entreprises pourront imposer le changement de poste ou de lieu de travail, ce qui existe déjà chez Renault. Celui ou celle qui refuse est licenciéE avec des « mesures de reclassement » coûtant moins cher à l’employeur.
 
Sont mis en place des droits « rechargeables » qui permettent à celles et ceux qui auront retrouvé un emploi de garder les droits à l’assurance non-utilisés. Mais comme il est déjà précisé, cela ne doit pas « aggraver le déficit » de l’Unedic, mesure dépendant des négociations annuelles ; autrement dit, mesure soumise à leur arbitraire.
 
Les entreprises devront souscrire à une complémentaire santé, qui sera supportée à part égale par le patron et le salarié. Cela est plus élevé que la pratique actuelle et rentre dans le plan de privation de la Sécurité Sociale.
 
Le temps partiel ne pourra être inférieur à 24 heures semaines (sauf les employés des particuliers ou les étudiants de moins de 26 ans).
 
Les cotisations d’assurance chômage passeront à 7% (+ 3 points) pour les CDD de moins d’un mois et à 5,5% (+de 3%) pour les CDD de 1 à 3 mois. Cela ne concerne que les contrats pour surcroît d’activité. Sont exclus « les contrats conclus pour l'exécution d'une tâche précise et temporaire», à savoir les contrats de remplacement (type maternité ou longue maladie), d'usage ou encore saisonniers. Seuls 25% des contrats courts conclus chaque année sont donc concernés. En outre, les CDI pour les personnes de moins de 26 ans seront exonérés de cotisations  d’assurance-chômage pendant 3 mois (4 mois pour  les petites entreprises).
 
Il ne reste plus que la révolte contre le système, sa remise en cause et le démarrage d’une politique révolutionnaire au sein de la classe ouvrière et plus généralement des travailleurs de ce pays.
 
Cette politique syndicale révolutionnaire ne vise pas à redresser la ligne conciliatrice, mais à développer une ligne révolutionnaire indépendante des organisations officielles. Cette ligne ne peut s’élaborer que par l’unité des travailleurs à la base, syndiqués et non-syndiqués.
 
Pour cela, édifions le Front Ouvrier Révolutionnaire !
 

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