Lundi 28 janvier 2013 1 28 /01 /Jan /2013 19:51
Cet accord donne la
possibilité aux entreprises d’avoir une plus grande sécurité juridique à la
grande satisfaction du Medef. Le chef de l’Etat a demandé dès vendredi « de préparer, sans délai, un projet de loi
afin de transcrire fidèlement les dispositions d’ordre législative prévues dans
l’accord ». Ce qui montre bien de quel côté se place le gouvernement
social-démocrate.
La CGT et FO ont dénoncé un
« accord inacceptable qui accroit la
flexibilité, la précarité ». Les deux directions syndicales ne peuvent
accepter ce texte, sinon se décrédibiliser après les cuisants échecs dans la
campagne sur les retraites, en refusant de pousser la lutte plus avant malgré
les pressions de la base. Ils veulent garder bonne figure en dépit de la
stratégie légaliste qui amène les travailleurs et les délégués combattifs et
sincères le dos au mur, faute de perspectives syndicales et politiques.
Les droits sociaux, le code du
travail, les retraites ont été en partie liquidés, réduits autour des tables de
conciliation de classes réunissant le Medef et les partenaires sociaux,
c’est à dire les directions
conciliatrices des syndicats représentatifs reconnus par la bourgeoisie dans le
cadre du système capitaliste. Les syndicats officiels font partie intégrante et
sont de plus en plus intégrés dans l’appareil d’Etat bourgeois, chargés de
maintenir la paix social, dans le cadre de la loi.
Réalistes et pacifistes,
réformateurs et non révolutionnaires, ils adoptent le mode de pensée de la
bourgeoisie. On nous dit : « C’est la crise, il faut tenir compte de cette
réalité, tout le monde doit se serrer la ceinture, se mettre à la place des
entreprises ».
Aussi ils sont pour de
« bonnes » conditions de licenciements, pour des nationalisations avec
dédommagement pour les actionnaires, les patrons, l’aide de l’Etat, c'est-à-dire
en prélevant sur l’impôt dont le montant
global est principalement payé par les salariés.
La CFDT est à la tête des
conciliateurs. Les dirigeants de la CFDT sont les plus engagés dans la
collaboration de classes, ce sont de véritables « vendeurs d’ouvriers ».
Avec ses comparses de la CFTC
et de la CGC, elle vient de passer l’accord le plus scélérat contre les droits
des travailleurs, cela aux profits du patronat.
En ce qui concerne les
licenciements économiques collectifs, les PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi)
seront soumis à un accord majoritaire ou à une homologation de l’administration
afin de limiter le contrôle des tribunaux qui parfois refusent le PSE (Plan de
Sauvegarde de l’Emploi), demandent sa modification, ou des dommages et intérêts
aux salariés. Ce qui veut dire en clair que les dommages et intérêt pourront
être réduits au minimum. De plus, le patron pourra choisir l’ordre des
licenciements, se réservant le « droit » de garder les travailleurs qu’il estime
« plus compétents » (ou devrait-on dire « compétitifs sur le marché de
l’emploi » pour reprendre leurs termes) et non les plus anciens.
Il s’agit pour eux de
renforcer la procédure de conciliation.
Les entreprises qui se
déclarent « confrontées à de graves
difficultés conjoncturelles » pourront baisser les rémunérations et/ou le temps de
travail en s’engageant à ne pas licencier, avec l’accord des ou du
syndicat(s) représentant au moins 50% du personnel. Les salariés qui refusent
seront licenciés sans offre de reclassement et autres mesures. C’est ce qui
s’est passé en Allemagne, c’est la marche à la paupérisation absolue de la
population au profit des actionnaires (capital financier).
Les entreprises pourront
imposer le changement de poste ou de lieu de travail, ce qui existe déjà chez
Renault. Celui ou celle qui refuse est licenciéE avec des « mesures de reclassement » coûtant
moins cher à l’employeur.
Sont mis en place des droits
« rechargeables » qui permettent à celles et ceux qui auront retrouvé un emploi
de garder les droits à l’assurance non-utilisés. Mais comme il est déjà précisé,
cela ne doit pas « aggraver le
déficit » de l’Unedic, mesure dépendant des négociations annuelles ;
autrement dit, mesure soumise à leur arbitraire.
Les entreprises devront
souscrire à une complémentaire santé, qui sera supportée à part égale par le
patron et le salarié. Cela est plus élevé que la pratique actuelle et rentre
dans le plan de privation de la Sécurité Sociale.
Le temps partiel ne pourra
être inférieur à 24 heures semaines (sauf les employés des particuliers ou les
étudiants de moins de 26 ans).
Les cotisations d’assurance
chômage passeront à 7% (+ 3 points) pour les CDD de moins d’un mois et à 5,5%
(+de 3%) pour les CDD de 1 à 3 mois. Cela ne concerne que les contrats pour
surcroît d’activité. Sont exclus « les contrats conclus pour l'exécution d'une
tâche précise et temporaire», à savoir les contrats de remplacement (type
maternité ou longue maladie), d'usage ou encore saisonniers. Seuls 25% des
contrats courts conclus chaque année sont donc concernés. En outre, les CDI pour
les personnes de moins de 26 ans seront exonérés de cotisations d’assurance-chômage pendant 3 mois (4 mois
pour les petites entreprises).
Il ne reste plus que la révolte contre le
système, sa remise en cause et le démarrage d’une politique révolutionnaire au
sein de la classe ouvrière et plus généralement des travailleurs de ce
pays.
Cette politique syndicale révolutionnaire
ne vise pas à redresser la ligne conciliatrice, mais à développer une ligne
révolutionnaire indépendante des organisations officielles. Cette ligne ne peut
s’élaborer que par l’unité des travailleurs à la base, syndiqués et
non-syndiqués.
Pour cela, édifions le Front Ouvrier
Révolutionnaire !
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