Wednesday, March 6, 2019

for debate - Un texte maoïste de Galice qui résume peu ou prou toute notre conception

  • n texte maoïste de Galice qui résume peu ou prou toute notre conception


    Les Thèses principales pour la "réorganisation révolutionnaire du prolétariat de Galice" (au Nord-Ouest de l’État espagnol), base du travail de construction d'un Parti communiste maoïste de cette nation, actuellement en cours là-bas :
    https://ateneuproletario.wordpress.com/as-teses-principais/
    Remplacez l’État espagnol par l’État français ; et la Galice (ou la Catalogne, le Pays Basque également évoqués) par n'importe quel Peuple prisonnier-nié de cet État-"nation"-prison dénommé France (lire notre analyse là-dessus : en-finir-avec-la-france) ; vous aurez là totalement les thèses qui sont les nôtres et sur la base desquelles nous appelons, aujourd'hui plus fort que jamais, les meilleurs éléments révolutionnaires de chacun de ces peuples à construire les Partis communistes révolutionnaires de libération de ceux-ci, pour enfin "en finir avec la France" entendue comme appareil politico-militaire et (aussi) idéologique-culturel au service du contrôle et de l'exploitation de nos classes travailleuses, en Hexagone comme outre-mer :
    Sur l’État espagnol
    L'une de nos thèses principales est celle du caractère de classe de l’État espagnol en Galice, qui nous conduit à caractériser celui-ci comme le pouvoir des intérêts et de l'alliance entre l'oligarchie espagnole et la bourgeoisie galicienne (chez nous : de l'alliance entre le Grand Capital "sommet de la pyramide", le CAC40 quoi, avec ses grands capitalistes peut-être de toute origine "régionale", mais basé à Paris et faisant de celle-ci la "Ville Lumière" scintillante de richesse accumulée ; et les bourgeoisies d'"ancrage local" occitan, breton, corse etc.). Nous avons été (pour autant que nous sachions) les premiers à en arriver à cette très importante conclusion sur le caractère de classe de l’État espagnol en Galice. Par ailleurs, sans forcément connaître en profondeur les sociétés catalane ou encore basque, nous en avons une connaissance suffisante pour pouvoir affirmer avec certitude que l’État espagnol chez ces peuples est également la résultante de semblables intérêts et d'une alliance équivalente entre l'oligarchie espagnole et leurs respectives bourgeoisies.

    L’État espagnol, comme tout État bourgeois consolidé, est la résultante d'une alliance entre différentes classes ayant un commun intérêt à maintenir le modèle de société capitaliste. De la sorte se forme un bloc de classes dominantes qui se répartissent entre elles, selon différentes proportions, le produit de l'exploitation de la majorité travailleuse de la société ainsi que des pays (le cas échéant) dominés par l'impérialisme (de l’État en question, ce qui est le cas pour l’État espagnol et à plus forte raison pour la fRance). Ces classes sont, en Galice, l'oligarchie espagnole, la bourgeoisie galicienne, la petite et moyenne bourgeoisie et les secteurs sociaux déclassés qui forment leur appareil répressif. Mais l'on peut aussi ajouter un secteur de la classe ouvrière aux conditions de travail plus stables, au meilleur niveau de salaire et de vie que la majorité de sa classe : l'aristocratie ouvrière. Ce secteur social de la classe ouvrière a une attitude politique conservatrice. L'important n'est pas tant qu'il vote pour des partis réactionnaires (ce qui peut ne pas être le cas, il peut même, ajouterions-nous, se dire "révolutionnaire" et même "communiste !!), mais que sous aucun motif il ne veut réellement mettre en péril un modèle social dans lequel il se sent à son aise (combien de ces spécimens avons-nous hélas eu l'occasion de rencontrer sur notre déjà long chemin, n'est-ce pas "Abel Kelen" - entre tant d'autres ?). Il est représenté par des organisations qui pèsent dans le système politique bourgeois (même lorsque l'on n'a pas l'impression qu'elles pèsent tant, et qu'elles se veulent en "rupture radicale" avec ce système, mais sont en réalité de purs "anticorps" contre-révolutionnaires préventifs dans le corps de la révolution...), et reçoit ses miettes de la part de ses maîtres bourgeois pour son aide au maintien de la paix sociales.
    Chacune de ces classes a bien sûr des intérêts particuliers, qui entrent en contradiction avec ceux des autres, mais ces contradictions ne sont rien en comparaison avec celle entre le prolétariat et la bourgeoisie, qui est celle qui détermine la nature interne des sociétés capitalistes, faisant que seules ces deux classes peuvent avoir une véritable indépendance politique.
    Sur le nationalisme espagnol et l'indépendance nationale
    Une autre thèse très importante pour nous est celle qui désigne le nationalisme espagnol comme instrument fondamental de l’État pour reproduire sa propre existence, ce qui implique de combattre sans merci ce nationalisme (nous dirions en ce qui nous concerne : l'idéologie française bleu-blanc-rouge, "République une et indivisible" - ou se référant, plus rarement, à l’œuvre séculaire des rois en mode anti-républicain, mais de fait et au regard de ce qui va suivre, ce qui nous intéresse est surtout l'idéologie française de gauche et même à l'extrême-gauche).
    Ni le prolétariat de Galice, ni le prolétariat de n'importe quel autre peuple ne peut renoncer à apprendre des apports de l'avant-garde des autres peuples à la méthodologie d'analyse de la société (ici en l'occurrence... merci les Indigènes :-) !) et de leurs expériences dans la pratique politique consciente et révolutionnaire, que ce soit comme détachement du prolétariat ou comme Parti d'un peuple déterminé.
    Ni les communistes galiciens, ni les communistes espagnols ou castillans, ne devons renoncer à influencer les détachements communistes des autres peuples. Nous ne devons jamais hésiter devant la critique publique fraternelle et sincère. Nous ne devons jamais renoncer à nous former mutuellement dans la recherche d'une ligne politique juste.
    Mais l'avant-garde prolétaire espagnole ("de la Meseta", disons), pour autant qu'elle le veuille, ne pourra JAMAIS résoudre les problèmes et les limitations du prolétariat de Galice.
    La libération du prolétariat et du Peuple galicien ne peut venir que de lui-même, avec l'aide de ses alliés. Le prolétariat des autres peuples peut nous apporter une aide précieuse, mais ne pourra jamais apporter la solution aux problèmes internes de notre société.
    Pour le prolétariat, l'indépendance nationale de la Galice doit servir en premier lieu à favoriser le prolétariat dans la lutte des classes mondiale ; en second lieu, doit être un moyen de conquérir le Pouvoir politique pour le prolétariat galicien (ce qui est un objectif stratégique) ; et enfin troisièmement, être un pas vers la construction (avec l'aide des autres peuples du monde) d'une société socialiste en Galice, vers la Patrie socialiste à laquelle nous aspirons, jusqu'à parvenir au communisme.

    Sur le caractère de classe du révisionnisme (BNG, AGE, etc.) [chez nous les forces réellement d'affirmation nationale que l'on pourrait qualifier de petites-bourgeoises et socedems, sans même parler de celles qui sont de droite, sont relativement marginales au niveau de la société politique ; les forces révisionnistes ou socedems sont généralement centralistes françaises, tout au plus pourrait-on attirer l'attention sur certains leurres de type "girondin"-décentraliste (certains courants du PS, les Verts etc.)]
    Le marxisme nous enseigne que ce qui détermine le caractère de classe d'une organisation d'une organisation est son programme politique, uni à sa pratique, et non sa composition sociale (même si bon, au bout d'un moment les organisations exclusivement d'intellectuels et d'étudiants de campus ça commence à bien faire LOL, mais enfin les "vétérans" aristocrates ouvriers sans parler des "établis"-farce-et-attrape des temps modernes ce n'est pas forcément mieux). La question n'est pas que les mots soient prononcés par un ouvrier, ou qu'un parti soit constitué d'une militance très majoritairement ouvrière ; mais que les idées et les pratiques politiques (au sens large), qui sont ce qui détermine le caractère de classe d'une organisation dans son expression politique et notamment son rapport aux institutions étatiques et son éventuelle conflictualité avec celles-ci, soient prolétariennes. Si bien que les forces qui veulent mener une activité dans le cadre de la gestion des institutions de l’État (Parlements, Junte de Galice, conseils etc.) ne tardent pas à montrer leur véritable caractère de classe.
    Nous pouvons ainsi affirmer que le révisionnisme est le nom de ce qui travaille à gérer l’État espagnol. Peu importe qu'il affirme vouloir sortir de l'OTAN, de l'euro, de l'UE, ou même de l’État espagnol s'il se veut indépendantiste, car le révisionnisme en dernière analyse œuvre à maintenir la paix sociale, à ce que les mobilisations ne soient qu'une soupape de sécurité à la désespérance sociale, et à ce que les comptes de l’État soient à l'équilibre à la fin de l'année.

    [Ce qui attention ne signifie pas, comme certaines organisations d'ailleurs peu concernées par nos problématiques outre-Atlantique, agir comme des bourrins et passer son temps en attaques contre les "petits bourgeois" et autres "révisios" ou "socedems", c'est à dire des forces avec lesquelles il faut pourtant bel et bien travailler sur les questions dites démocratiques (justice sociale, agressions du Capital et des gouvernements bourgeois à son service, répression, environnement, patriarcat etc.), et en ce qui nous concerne sur nos questions nationales (défense de la langue et de la culture, de la marge de manœuvre politique locale etc.) ainsi que les questions raciales = coloniales intérieures avec les populations subissant cette forme particulière d'oppression. Une attitude sectaire qui, au niveau actuel de la conscience populaire, revient de fait à excommunier non pas quelques "petits bourgeois" mais la quasi-totalité des masses ; comme a pu nous le montrer ici le gigantesque mouvement des Gilets Jaunes avec ses nuées de drapeaux bleu-blanc-rouges, ses Marseillaise à tue-tête et ses conceptions politiques "moyennes" quelque part entre Mélenchon et Philippot...
    À ce niveau-là nous avions élaboré il y a quelques années ce petit schéma bien explicatif : XypU.jpg
    Un autre document, signé du Comité de Construction du Parti communiste de Galice indique par ailleurs que : "Pour autant, la petite bourgeoisie de nos nationalités représente une classe (potentiellement) révolutionnaire et patriotique, et notre organisation doit savoir travailler avec ses secteurs les plus avancée pour pouvoir dans une dialectique d'unité et lutte donner une direction prolétarienne à ses positions, tout en isolant son aile droitière."]

    Sur les processus d'indépendance dirigés par la bourgeoisie
    Face aux lieux communs bourgeois répétés à l'envi par le révisionnisme, nous voulons affirmer clairement que dans une société divisée en classes il n'existe pas d'"intérêts nationaux", sinon que tous les intérêts sont ceux d'une classe sociale déterminée et précise.
    Avec le temps, nous pouvons constater que dans les sociétés contemporaines les processus indépendantistes dirigés par la bourgeoisie ne peuvent se terminer que de l'une de ces trois manières : 1) la bourgeoisie négocie et fait marche arrière sur le mot d'ordre d'indépendance ; 2) elle obtient l'indépendance sans qu'un mouvement révolutionnaire ne puisse mettre en question sa domination de classe, si bien que la réalité sociale ne change pas d'un iota ; 3) si un mouvement révolutionnaire se montre assez fort, la bourgeoisie déclenche une guerre civile contre les forces patriotiques progressistes en allant jusqu'à s'allier avec l’État oppresseur qui était auparavant combattu (cas de l'Irlande dans les années 1920).
    Le triomphe du prolétariat, la construction de sociétés socialistes parmi les peuples de la planète et la naissance d'une société communiste, ne seront possibles que par l'instauration d'un Nouveau Pouvoir révolutionnaire établi par les masses populaires armées, organisées et conscientes.
    Ce Nouveau Pouvoir ne peut pas naître des ressources de l’État bourgeois, d'une loi, directive, norme etc. ; il ne peut naître que des masses agissant consciemment.
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    Dans un autre document, signé du Comité de Construction du Parti communiste maoïste de Galice documento-do-cc-do-pc-maoista, est en outre exposé que :
    "En cohérence avec cette thèse de la révolution socialiste (comme ordre du jour pour nos peuples, nos sociétés capitalistes avancées), nous devons combattre les conceptions erronées d'analyse "coloniale" au sujet de nos nationalités (lire à ce sujet : charte-de-brest-1974), à l'exception des Canaries ; du fait que ces conceptions ignorent que la réalité de nos sociétés est déjà celle d'un capitalisme avancé et de ce fait, si la lutte de libération nationale peut être considérée comme une tâche démocratique immédiate de la révolution, elle s'inscrit néanmoins - à un tel niveau de développement du capitalisme dans l’État espagnol - intrinsèquement dans une révolution qui est socialiste."

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