Wednesday, March 6, 2019

Algerie -« Pouvoir assassin ! », « Le peuple veut la chute du régime Non au 5e mandat ! », ou encore « On ne va pas s’arrêter ! »



Alger, Oran, Constantine, mais aussi à Tizi-Ouzou, Béjaïa, Annaba, Bouira, Sétif, Batna, Tiaret ou encore Sidi-Bel Abbès… autant de villes qui témoignent de l’ampleur inédite qu’a pris cette mobilisation anti-Bouteflika.
Dans la capitale, les premiers rassemblements ont commencé aux alentours de 14h, après la grande prière du vendredi. Des milliers de personnes se sont réunies dans les rues d’Alger. Un manifestant joint par RFI décrit une véritable marée humaine, une foule scandant les mêmes slogans que ces derniers jours : « Pouvoir assassin ! », « Le peuple veut la chute du régime », « Non au 5e mandat ! », ou encore « On ne va pas s’arrêter ! »
Pendant plus de trois heures, toutes générations confondues, ils ont défilés en chantant. Dans le cortège, il y avait beaucoup de pancartes faites à la main, mais aussi de grandes banderoles imprimées et d’immenses drapeaux algériens. Les manifestants ont par exemple demandé le silence quand ils passaient devant les hôpitaux, ils ont calmé tous les débuts de violence.
Lorsque sur la route du palais du Peuple, les manifestants se sont retrouvés bloqués, la foule est restée calme et a fait en sorte qu’il n’y ait pas de mouvement de foule. Finalement, le cortège a poursuivi vers la présidence de la République sur les hauteurs de la capitale avant d’être immobilisé par les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes.
Alors que les autorités appelaient à être vigilant vis-à-vis des dérapages, la manifestation s’est déroulée globalement dans le calme. Vers 19h, des échauffourées ont éclaté près de la présidence entre des manifestants et la police. Il y a plusieurs blessés et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes. Dans le même temps, la plupart des manifestants rentraient chez eux, provoquant d’énormes embouteillages à la sortie d’Alger



M. Bouteflika, qui célèbre ses 82 ans ce samedi. Hospitalisé en Suisse depuis six jours, officiellement pour « des examens médicaux périodiques », le retour en Algérie du chef de l’Etat n’a toujours pas été annoncé.
Toute la semaine, le camp présidentiel a réaffirmé que la contestation n’empêcherait pas le scrutin de se tenir dans les délais et que le dossier de candidature du chef de l’Etat serait remis dimanche au Conseil constitutionnel. Aucune disposition légale ne semble en effet obliger un candidat à se présenter en personne au Conseil constitutionnel pour y déposer son dossier.
 Vendredi, plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes d’Algérie contre une nouvelle candidature du président. Pour cette seule journée de manifestation, 183 personnes ont été blessées, selon l’agence de presse officielle APS, 

Ces manifestations d’ampleur bouleversent aussi l’échiquier politique algérien, alors que l’opposition peine à s’organiser. Pour l’heure, seuls quatre petits candidats ont déposé leur dossier de candidature, tandis que trois figures de l’opposition semblent tergiverser et que le Parti des Travailleurs (PT), petite formation d’extrême-gauche, a renoncé, en raison de la contestation, à présenter un candidat pour la première fois depuis 2004.
« A l’exception de deux abstentions, tous les membres du Comité central ont voté pour la non-participation » à la présidentielle du 18 avril, a déclaré Ramdane-Youssef Tazibt, député et membre du bureau politique du PT :
« Le parti se devait de prendre en compte le processus révolutionnaire en cours en Algérie. Des millions d’Algériens réclament le départ du système et cette élection présidentielle ne peut pas répondre à cette aspiration réelle au changement. (…) Si le calendrier (électoral) est maintenu, le pays court de gros risques. On ne peut pas participer à quelque chose qui risque de plonger le pays dans l’irréparable. »



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