Wednesday, June 5, 2019

La 2ème vague des soulèvements : les leçons de l'Intifada de Soudan - Nouveaux Parti Communiste (sous construction) Tunisie


La 2ème vague des soulèvements : les leçons de l'Intifada de Soudan
- En 2008, une crise économique sévère a frappé le centre de l'impérialisme mondial (Les Etats-Unis), et avait un impact sur le monde entier sans exception, bienque ce fût par étape. En effet, le système de mondialisation a réussi à transformer cet univers en un marché ouvert dépendant sans limites de la machine des capitaux mondialisés. Même les colonies africaines les plus éloignées de l'Europe ne sont pas à l'abri de la crise économique qui a frappé l'Amérique et l'Europe plus tard, tandis que les peuples de ces colonies sont toujours à la phase tribale et clanique où les structures économiques sont les plus rudimentaires.
Et même si les pays du centre impérialiste ont pu surmonter le retard relatif ou plus précisément temporaire des dégâts de cette crise en provoquant davantage des guerres un peu partout, en divisant certaines colonies et en pillant les peuples de leurs colonies, les régimes fantoches des colonies et sous-colonies sont restés impuissants vis-à-vis la profondeur de la crise et de son étendue et leur seule alternative pour éviter la chute de leurs économies est la dette, la hausse record des prix l’obéissance des exigences du FMI, et par conséquence de jeter les impacts de cette crise sur les pauvres principalement et le reste des classes dans un second temps.Dans ce contexte, il faut préciser que les pays les moins industrialisés et les pays les plus ouverts aux investissements étrangers et les plus étroitement associés à l'économie mondialisée sont les plus touchés par cette crise.


- L'année 2011, ou l'année des soulèvements arabes, le démarrage était en Tunisie, on parle d’un système fantoche jusqu’au bout manipulé par un militaire criminel et une famille mafieuse alliée avec les classes les plus liées au capital étranger. Depuis son accession au pouvoir, le régime a fait tous les compromis pour obéir inconditionnellement au centre impérialiste et aux fonds et banques mondiaux. En contre parti, ces États ont lâché-prise ses pratiques brutales et son appauvrissement des masses populaires. La vague de soulèvements populaires s'est étendue dans d'autres pays arabes, de l'Égypte à la Libye, à la Syrie, au Yémen et à Bahreïn. Le slogan "Le peuple veut renverser le système" est devenu un appel mondial à la révolution, entendu dans toutes les régions du monde, même au cœur de l'économie mondiale à Wall Street à New York. .
Ce qui a caractérisé le soulèvement en Tunisie, c'est la confusion qui caractérisait les forces impérialistes dans la détermination de la tactique appropriée pour protéger leurs intérêts en plus de l'intervention limitée de l'armée (qui ne pourrait pas ou plutôt inapte de s'emparer du pouvoir).
Ce n’était pas le cas de l'Égypte dont l'armée avait réussi à s'emparer du pouvoir et à revenir à la tyrannie. Pour la Libye, la Syrie et le Yémen, la lutte entre les pôles impérialistes (d’une part, la Russie et la Chine, et d’autre part, les États-Unis et l’Union européenne) et l’intervention militaire directe ainsi que le rôle central des groupes terroristes islamistes a permis de transformer ces soulèvements en guerres civiles conservatistes et pousser ces pays à des scénarios d’anarchie pour qu’ils puissent réarranger les cartes et les priorités et perpétuer la dominance des richesses de ces peuples.


- 2019, ou l'année de la deuxième vague des soulèvements, après des années de la première vague des soulèvements, après le succès du système mondial et des autorités locales pour les contenir en renversant et contournant presque tous ses acquis, après que la majorité ait perdu l’espoir d'un changement radical et que le désespoir régnait au sein de la résistance, la seule revendication est devenue selon certains garder ce qu’il reste comme acquis vu le danger croissant des groupes terroristes islamistes.
Les attitudes ont changé et beaucoup d’intervenants politiques se sont alignés avec des régimes oppressifs et autoritaires en portant la robe pseudo-nationale et levant le slogan du criminel « Al-Sissi » "La révolution est le mauvais remède correspondant au mauvais diagnostic".
Malgré cette énorme quantité de destructions, de massacres et de propagande conservatiste que le slogan du « Le peuple veut renverser le système » est devenu du passé, on était surpris une nouvelle fois parla lutte des masses populaires qui a débuté avec le soulèvement du peuple soudanais contre le régime du criminel « Omar al-Bashir », suivi par le soulèvement algérien contre le régime de Bouteflika ce qui a donné un nouveau espoir que l’étoile de la révolution n'a pas été éteinte et que les masses sont les décideurs de l'histoire. Une deuxième vague de soulèvement, imprégnablegrâce à plusieurs années de lutte contre le système fantoche, l'exploitation, la tyrannie et la corruption avec une expérience politique de plus de huit ans.
Sur ce, on va consacrer ce texte pour le soulèvement du peuple soudanais afin de s’arrêter sur les caractéristiques les plus importantes et présenter les acteurs les plus influents.
1 / La nature du régime soudanais, ses alliances et la position de l'armée:
- 1989 - Un coup d'État militaire au Soudan renverse le règne de « al-Sadiq al-Mahdi », mené par d'Omar al-Bashiret soutenu par « le Front islamique national » dirigé par Hassan al-Turabi.
Cette période était la plus sombre et la plus longue dans l’histoire du Soudan surtout en perdant un tiers de sa superficie et trois quarts de sa richesse pétrolière (baisse de la production de pétrole de 450 000 barils par jour à moins de 100 000 barils).
Ce qui distingue la période du règne de « al-Bashir », c’étaitl’alimentation de la guerre civile soudanaise, la plus longue d’Afrique ayant fait plus de 1,9 million de victimes civiles en jouant avec la carte des minorités tribales et en soutenant les milices criminelles, notamment les milices « Janjawids » au Darfour et l’armée du « seigneur » ougandais. En effet,le dénominateur commun entre les régimes dépourvus de légitimité populaire est la pousse vers l’explosion de conflits conservatistes internes afinde créer un climat de terreur ce qui permetd’étendre leur contrôle sur la gouvernance.
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- 2009 - La Cour internationale de justice de La Haye lance un mandat d'arrêt pour crimes de guerre contre « Omar al-Bashir », qui parcourt désormais la planète sans être empêcher parla moindre autorité ce quiremet en question la valeur de ces institutions "internationales" et ses équivalents vu qu’elles sont toujours au service des pays du Centre Impérialiste ou pour faire chanter une partie bien déterminée, comme le cas du Soudan.
Le régime de « Al-Bashir »se base sur trois piliers:


*L'armée: contrairement à ce que certains pensent, l'armée n'est pas une institution neutre et ne peut jamais l’être. En effet, c'est le support du régime en place qui la dirige en fonction de ses orientations et de ses intérêts. Concernant, l’armée soudanaise, elle est parmi les plus importants intervenants dans la scène politique soudanaise surtout qu’elle a une longue histoire avec des coups d'Etat militaires, qui ne sont pas seulement déterminés par des facteurs externes (à travers la planification d'une partie ou d'un Etat étranger), mais présupposent que des conditions internes à l'armée puissent interagir avec ces facteurs externes. Du coup de « Abboud » en 1958 au coup de « Nimeiri » en 1969 jusqu’au coup de « al-Bashir » en 1989, le peuple soudanais a vécu une grande partie de son histoire sous une autorité militaire, malgré les différences au niveau politique et le soutien partisanavec une oppression et tyrannie indescriptible. Ces décennies de règne militaire ont permis à l'armée soudanaise d'acquérir de l'expérience dans la répression des rébellions et des soulèvements, dans la gestion des guerres et des crises politiques et dans la formation d'alliances entre partis et internationaux.
**Le Parti du Congrès national soudanais (PCN): il a été fondé en 1998 après un conflitpolitique au sein du Front national islamique entre « Hassan al-Turabi » et « Omar al-Bashir », un conflit opposant les pôles du Mouvement islamiste au Soudan. Il s'est achevé avec la dissolution du Parlement par « Hassan al-Turabi ». Puis, il a été mis en prison, créant un fossé au sein du mouvement islamiste, qui a été scindé en "Congrès populaire" dirigé par « Hassan al-Turabi » et en "Congrès national" dirigé par « Omar al-Bashir » et certains des dirigeants des islamistes.
**Le lien avec l'impérialisme: au cours des 20 dernières années, le pôle américano-européen a classé le régime soudanais en tant qu'État voyou et sponsor du "terrorisme". Cela a conduit le régime à établir des relations privilégiées avec la Chine et la Russie ce qui les a permis de piller les fortunes du pays en se cachant derrière le « partenariat ». Cependant, au cours des dernières années du régime Obama, avec l'instabilité politique dans la région la menace des groupes terroristes en Libye au Nigéria et en Somalie et en plus le souci de limiter l'immigration vers les pays européens, le régime soudanais s’est remis en partenaire(Les sanctions américaines ont été levées et des armes ont été apportées au régime de « el-Bashir » durant les derniers jours d’OBAMA).
Lesintérêts de l'impérialisme américain et européen sont devenu liés à la survie de ce système et à la poursuite de son service, en particulier après la signature du régime de « al-Bashir »du nouvel accord avec le Fonds monétaire international en 2014, l'ouverture du bureau de la Central Intelligence Agency (CIA) et la création d'un centre d'opérations régional à « el-Khartoum », son seul objectif est de mettre fin à la contrebande et au flux de réfugiés en permettant aux fonctionnaires européens de travailler directement au Soudan.
Sur le seul plan régional, le régime a cherché à renforcer ses relations avec le régime saoudien, qui s'est engagé à "investir" 2,2 milliards de dollars en échange de l'entrée du Soudan dans la guerre au Yémen.
Ces dernières années, il a également entretenu des relations privilégiées avec l’axe turco-qatari, qui s’est traduit par des contrats dans le domaine des banques et de la construction maritime. Et on a atteint plus de 500 millions de dollars d’échanges commerciaux avec la Turquie et conclu un contrat de 4 milliards de dollars avec le Qatar pour développer le port de « Sawakin ».
2 / Soulèvement soudanais: son parcours, ses causes, les acteurs les plus importants
À la mi-décembre 2018, le soulèvement soudanais a commencé dans la ville de « Atbara », dans l'état du « Nil » au Soudan, à environ 310 km de la capitale, « al-Khartoum », où la ville a été le théâtre de grandes manifestations populaires contre le régime de « Omar al-Bashir », notamment après l'interruption du ravitaillement du carburant et du pain. Plusieurs locaux du parti du Congrès national (qui est au pouvoir) ont également été incendiés à « Atbara », « al-Damar » et « Berber ».
Le régime n'a pas prévu l'ampleur des manifestations ni leurs enracinements, vu l'échec des premières soulèvements de 2011. En contre partie, les premiers slogans qui ont été évoqués insinuaient une conscience politique développée du mouvement de protestation malgré sa nature spontanée aux débuts. Parmi les slogans, on cite "Liberté, Paix, Justice "Ce slogan comprenait ingénieusement le besoin du peuple soudanais de se libérer du pouvoir oppressif et obscuristeSoudanais, ainsi que le besoin des masses de la justice alors que la corruption et l’exploitation se propagent sous le régime de « Al-Béchir », tout en étant conscient des risques de l’anarchie et de la guerre civile du fait de la diversité communautaire, religieuse et ethnique. D’ailleurs, le slogan de la paix était un des slogans intégrants des manifestants soudanais.
Au leur début, les mouvements étaient concentrés à la campagne, principalement grâceaux jeunes, qui avaient acquis des expériences importantes lors des derniers soulèvements ; Mais avec l’évolution de la rébellion et de sa composition et de ses acteurs, la marée a envahi les grandes villes, en particulier la capitale « al-Khartoum », grâce aux syndicats et aux partis opposants qui ont joué un rôle important. Le régime a senti le danger et déclenché ses crimes, a arrêté des milliers de personnes (parmi lesquelles le secrétaire général du Parti communiste soudanais, « Muhammad Mokhtar al-Khatib », des dirigeants du parti « al-Baath », des syndicalistes et des blogueurs) et a tué des dizaines ce qui a intensifié le mouvement et convertiles slogans en "Le peuple veut renverser le système" et « taskot bas = dégage, c’est tout ! ». Le régime était tétu et a refusé de faire des concessions aux manifestants, en particulier après avoir reçu l'appui politique et financier des conservatistes arabes, dirigés par l'Égypte et l'Arabie saoudite. (« Sisi » a estimé que la stabilité politique au Soudan faisait partie de la sécurité nationale égyptienne et s'est déclaré prêt à aider « al-Bashir » à surmonter la crise et à envoyer l'armée égyptienne pour construire des boulangeries Au Soudan).
Après le silence des États-Unis et de l’Europe, qui restaient dans l’attente et l’évaluation pour prévoir la suite des événements, surtout qu’ils traitaient avec prudence de tout appel en faveur d’un changement radical du système au Soudan. Cette position est renforcée par le refus des partis constitutifs de démissionner du gouvernement et le maintien deleur alliance avec le Parti du Congrès national (NCP) en ajoutant l'annonce de l'armée soudanaise, dimanche 23 décembre, dans un communiqué de «Se mobiliser autour de ses dirigeants et veillerles acquis du peuple ainsi que de la sécurité des citoyens. Elle a souligné également que les actions des forces de police unifiées, des forces d’appui rapide, des forces de sécurité et des services de renseignement nationaux sont unifiés au sein d’un système de sécurité homogène dirigé par le maréchal « Omar al-Bashir ».
D'autre part, avec l'élan des manifestations populaires, lors du 1er janvier 2019, le Soudan a été témoin de la naissance de l’alliance de la Déclaration du changement et de la liberté, qui rassemblait principalement le syndicat des professionnels soudanais, ainsi que de « l'Appel du Soudan » (une alliance de plusieurs partis politiques et mouvements armés combattant le gouvernement soudanais dans trois provinces « le Nil bleu », « Sud-Kordofan » et « Darfour » : cette alliance est dirigée par le chef du parti « Umma » :« Sadiq al-Mahdi »)et Force de consensus nationale ( qui comprend un certain nombre de parties civiles dirigées par le Parti communiste) en plus de plusieurs mouvements et partis sociaux.
Cette coalition est considérée comme la couverture politique du mouvement et de ses dirigeants, notamment le rassemblement des professionnels et du parti communiste. Après quatre mois de soulèvement et d'innombrables détenus et martyrs, le soulèvement soudanais a réussi à renverser le régime le 11 avril 2019, à la suite de l'annonce par le Conseil militaire derenvoyer« al-Bashir » de son trône ce qui a lancé une nouvelle phase de la lutte du peuple soudanais avec le reste du régime de « al-Bashir ».
* Les causes du soulèvement : L’intifada actuelle est un prolongement de l’histoire du soulèvement populaire contre le régime militaire et les islamistes au Soudan.Et ses raisons profondes est quela structure du régime, sa nature et ses intérêts s’opposent aux aspirations du peuple soudanais, mais elles peuvent se résumer directement en deux raisons principales:
- La première est l’intensification de la crise économique: Le taux d'inflation était de 70%, la livre soudanaise a chuté par rapport au dollar américain (47,5 USD) et la dette extérieure du Soudan a dépassé les 50 milliards USD.
Le taux de chômage a dépassé 20% et atteint 27% pour les jeunes. Cela s'ajoute à une grave hausse des pris du carburant et du pain à plus du double de leurs anciens prix avec les bas salaires des travailleurs et des employés (Le salaire moyen d'un travailleur du secteur privé est compris entre 1000 et 1500 livres (18 et 27 dollars par mois)).
- le deuxième concerne les amendements constitutionnels: « Omar al-Bashir » a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle pour 2020, bien que la constitution soudanaise l'en empêche, ce qui coïncide avec l'appel de 33 partis au parlement à présenter un amendement constitutionnel –plus précisément l'article 57 –qui permet de prolonger la période du règne de « al-Bashir »(Près de 30 ans).
* Les acteurs les plus importants du soulèvement soudanais : Certains pensent que la chute de « al-Bashir » signifie nécessairement la fin du règne des islamistes au Soudan, alors que la scène politique soudanaise est plus complexe et diversifiée, bien que la seule vérité qui soit reconnue est que l'Alliance de la Déclaration de la liberté et du changement est la principale force politique au Soudan. Ce qui suit est un état des lieux de mouvements politiques et syndicalistes les plus activeslors du soulèvement :
- Rassemblement de professionnels soudanais: un organe d'alliance professionnelle, qui était formé en octobre 2016 par la rédaction de la première charte de professionnels composée de trois groupes: le Comité centrale des médecins du Soudan, le Réseau des journalistes soudanais et l'Alliance des juristes démocrates. Le rassemblement des professionnels comprend plusieurs organes qui suivent une charte commune et des objectifs annoncés au milieu de 2018. Ce cadre syndical répond à l'endiguement de la Fédération générale des travailleurs du Soudan qui est devenue un allié du régime de « al- Béchir ». Cet assemblée est interdit au Soudan et fonctionne presque confidentiellement (la plupart de ses dirigeants publics résident à l’étranger) Cependant, cela ne l'a pas empêché de diriger et orienter l'Intifada.
- Le Parti communiste soudanais est considéré comme l’un des plus anciens partis communistes arabes. Il soutient pleinement les manifestations en cours et affirme que " aucune réforme est considérée à part la fin du régimede « al-Bashir »".
Il considéré par le régime soudanais comme le principal moteur du soulèvement (au point que le régime, lors de l’appel au dialogue, a contacté toutes les parties, à l'exception du Parti communiste)
- Parti « al-Umma »: Ce parti est l’un des plus anciens partis soudanais et représente le front politique de la communauté « al-Ansar », dirigé par « Sadiq al-Mahdi », qui préside l’Alliance pour l’appel du Soudan. Cette alliance proposait auparavant un accord politique avec le régime conduisant à la mise en place d'un gouvernement de transition. Dans ce contexte, une série de dialogues avec le gouvernement soudanais dans la capitale éthiopienne, « Addis-Abeba », a duré trois ans et s'est poursuivie sans aucun résultat.
- Les partis de référence islamique: le plus important est le Parti du Congrès populaire dirigé par « Hassan al-Turabi », qui est revenu au pouvoir en 2017 après avoir accepté de participer au gouvernement de réconciliation nationale. Les dirigeants du parti occupent actuellement plusieurs postes ministériels et un poste d'assistant du président, ainsi que des membres du parlement national et des conseils législatifs locaux. L'organisation des Frères musulmans au Soudan, qui a connu de nombreuses divisions, notamment la division du « al-Turabia en 1980 et sa création de après des années le front national islamique, a alterné sa position du régime « al-Bashir »entre son soutien et la participation au gouvernement et l'opposition caricaturale dans certaines phases.
Ces partis ont essayé ces derniers jours de soutenir le soulèvementafin d’essayer de sauter du bateau avant qu’il coule.


3 / Les leçons les plus importantes du soulèvement soudanais:
Le soulèvement soudanais a bénéficié de l’expérience de la première vague des soulèvements arabes et a réussi à surmonter relativement plusieurs lacunes, dont les plus importantes sont les suivantes:
* Le mouvement de masse et son organisation: le soulèvement soudanais a permis de créer un cadre organisationnel à la tête de ce mouvement, le diriger et surpasser la tendance spontanée vers la liberté et le changement. Il a également réussi à présenter un modèle distinctif pour la possibilité de succès de l'action frontale entre les acteurs politiques et sociaux et son efficacité dans la gestion de la bataille ce qui a permis de réussir le lien créatif entre le politique / syndicaliste / national. Cependant, le principal obstacle à l’enracinement de cette alliance et de son orientation est sa composition. En effet, il comprend des forces conservatistes, populistes avec un plan politiqueconcentré sur la nécessité de former un gouvernement de transition après le renversement de « Al-Bashir », qui est censé diriger la "transition démocratique" sans mentionner l'axe de dimension nationale tels que l’annulation des dettes, la suspension et la revue des accords internationaux conclus par le régime de « el-Bashir » ainsi que le refusde la présence impérialiste sur le territoire soudanais. * Créativité et innovation politique: les forces soutenant le mouvement ont réussi à surmonter plusieurs obstacles, le plus important étant de gérer la diversité de la structure sociale au Soudan et les années de guerre civile déclenchées par le régime Al-Bashir, ainsi que de garder l’ampleur du mouvement et de répondre aux manœuvres du régime par des tactiques judicieuses ce qui a permis de remonter la fréquence des revendications et remporter plusieurs victoires partielles. Et même la dernière tactique annoncée (le sit-in du Commandement général), considéré par certains comme un appel imprudentà l'armée d’intervenir, était une tactique efficace. Le sit-in avait pour but de faire pression sur la principale force soutenant « el-Bashir » (l'armée), afin de créer une fracture dedans. Et c’est ce qui a été faitavec la rébellion de certains dirigeants et soldats de grade moyen contre les ordres des dirigeants face aux forces de police qui avaient l'intention de disperser le sit-in.
Les dirigeants du mouvement ont réussi à créer cette faille qui a précipité le renversement d'Al-Bashir afin que les dirigeants de l'armée maintiennent le contrôle de l'appareil de l’état qui a commencé à se fissurer sous les coups des manifestants. D’ailleurs, le rejet du pouvoir militaire par les manifestants et briserl'état d'urgence est une preuve claire qu'ils ne se font aucune illusion quant au rôle évolué de l'armée dans ce processus.


* Le rôle des femmes et des jeunes: les soulèvements arabes ont présenté les jeunes comme un acteur clé du mouvement, et c’est le cas pour le soulèvement soudanais (avec un surplus de l’apport des femmes dans le mouvement). En effet, les femmes soudanaises jouent un rôle central dans l'Intifada actuelle. Et malgré les années de répression et de discrimination exercées par les islamistes (en particulier après la promulgation de la loi sur l'ordre public en 1996), elles ne se sont pas empêchées de figurer parmi les premiers rangs du mouvement. D’ailleurs, la plupart des médias estiment que les deux tiers des manifestants au Soudan sont des femmes. On estime également que le nombre des femmes détenues dans les prisons du régime est de l'ordre de plusieurs centaines ce qui a incité le rassemblement des professionnels soudanais à organiser une procession de solidarité appelée "la procession des femmes arrêtées" .Le convoi s'est dirigé vers la prison pour femmes de « Om-durman » et a réussi à rompre le cordon de sécurité et à s'en approcher. Les plus célèbres d'entre elles sont la présidente de l'Union des femmes soudanaises, « Adila al-Zibq », la membre du Comité central du parti communiste « Fayza Ibrahim », lamembre de l'Union central des docteurs soudanais « Hiba Omar », et bien d'autres.
Le soulèvement soudanais a réussi aussi à présenter les premières icônes: la jeune femme soudanaise « Alaa Saleh », qui a gravi le toit d'une voiture pour présenter avec enthousiasme un poème révolutionnaire dont les manifestants ont scandé, derrière chaque verset, le mot "révolution". La seconde était la Dr « Sarah Abdul Jalil », médecin soudanaise en Grande-Bretagne, porte-parole du rassemblement des professionnels soudanais, fer de lance du mouvement de protestation contre le gouvernement soudanais depuis quatre mois.


4 / Conclusion:
L'armée cherchera inévitablement à contourner le soulèvement soudanais et s'efforcera de vider ses slogans de leursvaleurspatriotiques et de classe qui affectent le cœurdu régime.Mais cela n'empêche pas que les Soudanais ont réalisé et sont en mesure de franchir des étapes gigantesques sur la voie de la libération et de l'émancipation surtout que les forces dominantes dans les rues ont accumulées des expériences importantes dans l’alternance de la lutteentre secrète et publique etaussi entre la lutte pacifique et la violence révolutionnaire.
Ce seconde Intifada, qui progresse avec l'expérience et l'accumulation d'années de lutte, a encore une fois brisé cette fameuseaffirmationque les masses populaires sont soumises et ne cherchent pas le changement. Aujourd'hui, le changement vient de pays qui ont connu des années de guerres civiles et de destruction, mais leur peuple s'est rendu compte que sa peur du retour àladécennie signifiait la continuation du système qui était partenaire, donc, il n’a pas d'autre choix que de se soulever.
Les soulèvements soudanais et algérien sont un nouvel espoir pour nous tous, en particulier pour les pays qui traversent des guerres civiles conservatistes et c’est la preuve matérielle tangible que le parcours de liberté et l’émancipation est long et il doit passer


Nouveaux Parti Communiste (sous construction) Tunisie

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