Wednesday, January 9, 2013

from canada


Parti communiste révolutionnaire

Autodétermination pour les Premières nations!

9 janvier 2013
L’émergence du mouvement «Idle No More» (que l’on peut traduire en français par «Finie l’apathie!»), combinée à la grève de la faim observée par la cheffe du conseil de bande de la réserve indienne d’Attawapiskat, Mme Theresa Spence, a remis la lutte de libération des nations autochtones au premier plan de la scène politique canadienne. En soi, cela représente une excellente nouvelle en ce début d’année 2013 pour tous ceux et toutes celles qui souffrent sous le règne de la grande bourgeoisie canadienne.
Partout à travers le pays, des actions variées se sont multipliées: «flash mobs», manifestations, teach-in, blocages de routes, de ponts et de chemins de fer…Ces actions témoignent de la forte présence des nations autochtones sur tout le territoire canadien. Elles nous rappellent de manière spectaculaire que l’État canadien a été édifié sur la base du vol des territoires occupés par les Premières nations et de la spoliation de leurs droits ancestraux.
Officiellement, le mouvement «Idle No More» a été créé au mois d’octobre, à la suite du dépôt du projet de loi C-45 («Mammouth II») par le gouvernement fédéral. Celui-ci vient notamment modifier le processus de consultation des conseils de bande mis sur pied en vertu de l’infâme Loi sur les Indiens, pour faciliter la vente ou la location des terres de réserves. Les initiatrices du mouvement dénoncent aussi les modifications à la Loi sur la protection des eaux navigables et de manière plus générale, l’affaiblissement de la réglementation fédérale en matière de protection de l’environnement et des ressources naturelles, qui auront un impact certain sur l’avenir des communautés autochtones.
À la suite du déclenchement à la mi-décembre de la grève de la faim de la cheffe du conseil de bande d’Attawapiskat – une communauté située sur la côte ouest de la Baie James dans le nord de l’Ontario – le mouvement «Idle No More» s’est répandu dans à peu près toutes les communautés autochtones du pays. Il met désormais en présence à la fois des membres à la base des diverses communautés, ainsi que les leaders reconnus et appointés par l’État canadien à la tête des conseils de bande et des grands regroupements comme l’Assemblée des premières nations. À cet égard, il est certes marqué par toutes les grandes contradictions qui caractérisent la relation entre les nations autochtones et l’État canadien.
La crise du système capitaliste mondial et l’intensification des rivalités entre les grandes puissances impérialistes forcent actuellement la grande bourgeoisie canadienne à étendre et accélérer l’exploitation du territoire qu’elle occupe et contrôle – en particulier celle des ressources naturelles, dont le Nord canadien recèle d’immenses possibilités. Les pressions se font donc de plus en plus fortes pour affaiblir, voire abolir la Loi sur les Indiens, en ce que celle-ci «protège» certains territoires convoités par de grandes sociétés canadiennes et/ou transnationales.
On en est donc arrivé à cette étrange situation où l’abrogation de cette loi – qui constitue pourtant le fondement juridique de la négation des droits des peuples autochtones au Canada – pourrait avoir pour résultat de les affaiblir encore plus… On voit mal, dans ce contexte, comment une simple rencontre entre le gouvernement Harper et les représentants officiels des bandes indiennes pourrait résoudre les questions fondamentales soulevées non seulement à travers la mobilisation des dernières semaines, mais depuis que le mouvement de libération nationale des peuples autochtones s’est affirmé au cours des 30 à 40 dernières années.
Pour les maoïstes, la lutte de libération des peuples autochtones est au cœur de la lutte contre le capitalisme et la bourgeoisie impérialiste au Canada. Ce pays a été fondé sur l’oppression, le vol et le génocide des Premières nations. Cela a joué un rôle fondamental dans le processus d’accumulation du capital, la formation et le développement d’une bourgeoisie impérialiste «eurocanadienne». Les nations autochtones constituent en quelque sorte des «colonies internes», qui ont joué et jouent le même rôle pour la bourgeoisie canadienne que les pays du tiers-monde pour les pays impérialistes en général.
La lutte de libération des peuples autochtones est donc une composante essentielle de la révolution au Canada, qui exige la destruction de l’État canadien réactionnaire. Les prolétaires, et tous ceux et celles qui ont intérêt à se débarrasser du capitalisme, ont tout intérêt à soutenir la lutte pour le droit à l’autodétermination des Premières nations. En s’affirmant et éventuellement en triomphant, celle-ci permettra l’émergence d’une nouvelle alliance révolutionnaire de l’ensemble des oppriméEs et exploitéEs.
Et c’est bien d’une alliance dont il est ici question: ni soumission des uns aux autres, et encore moins condescendance relevant d’un humanisme de pacotille, mais une alliance révolutionnaire visant à mettre fin à un système qui a engendré et commet les pires crimes. L’engagement des communistes révolutionnaires, à cet égard, est ferme et résolu, convaincuEs que nous sommes qu’«un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre» et que la révolution, seule, nous libérera!
 

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