Le PCM s’inscrit pleinement dans la campagne Boycott 2017. La plateforme de la campagne propose des points d’unité très clairs pour un boycott révolutionnaire : s’opposer à la montée du fascisme, la nécessité de la révolution contre le capitalisme, etc. Ainsi nous participons partout où nous sommes avec nos forces à cette campagne et soutenons toutes ses initiatives.
La démocratie bourgeoise c’est la dictature de la bourgeoisie !
Comme tous les cinq ans, la classe dominante va nous répéter partout et sans interruption qu’il est temps de nous rendre dans les urnes pour nous « exprimer ». Selon le mythe de la démocratie bourgeoisie, s’exprimer consisterait à mettre un bulletin dans une urne à intervalle régulier : ce serait le bon déroulement de la démocratie.
Nous, communistes, le disons clairement : leurs élections sont une grande farce ! Il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’elles n’ont comme unique utilité d’essayer vainement de légitimer le système en place en faisant croire qu’il aurait été choisi et accepté par la majorité de la population.
Élection après élection, gouvernement après gouvernement, rien ne s’améliore pourtant pour notre classe, pour les opprimés et les exploités. L’alternance avait promis « le changement c’est maintenant ». La réalité a été « l’enfumage c’est maintenant ! ». Le bilan du quinquennat de Hollande parle pour lui même : une succession d’offensives anti-sociales et anti-ouvrières, une politique extérieure toujours plus agressive et une montée du fascisme renforcée. Face à la crise financière de 2008, la bourgeoisie impérialiste française a gagné en agressivité que ce soit sur le plan intérieur (réforme des retraites sous Sarkozy, ANI, pacte de responsabilité et pour finir Loi Travail à coup de 49-3) ou le plan extérieur (interventions impérialistes au Mali, au Sahel, en Centrafrique, en Libye, en Syrie,…). La politique de la bourgeoisie impérialiste pour se maintenir en place a pour conséquence directe l’aggravation des conditions de vie du prolétariat en France (montée du chômage et de la précarité, attaque de droits fondamentaux du travail, harcèlement policier dans les quartiers populaires, etc.) et des interventions dévastatrices à l’étranger qui sont à l’origine de la soi-disant « crise des réfugiés », qui est en réalité avant tout un crime de plus de l’impérialisme sur les populations des pays opprimés.
La classe dominante, la bourgeoisie, tente donc de nous faire croire que les élections pourraient miraculeusement changer tout cela grâce à nos bulletins de vote. Pourtant si l’on y regarde de plus près, jamais un bulletin de vote ne nous a permis d’acquérir une réelle avancée sociale ; les victoires sociales ont toujours été obtenues par la lutte.
Pendant 5 ans, les Bernard Arnault, les Bouygues, les Dassault n’ont fait que du profit sur notre dos et maintenant les Fillon, les Macron et compagnie nous disent qu’il va falloir nous serrer la ceinture, qu’il faut encore plus de libéralisme pour qu’ils puissent nous virer plus facilement et que nous on va devoir se débrouiller avec le strict minimum. Bref, du mépris à la louche pour les prolétaires !
Et face à ces plus fiers représentants de la bourgeoisie, il y aurait des candidats qui prétendent représenter les intérêts du peuple français tout entier, des classes les plus populaires ou de réaliser une grande union nationale et populaire… Commençons en parlant de ceux là justement !
Contre l’illusion du social-chauvinisme !
Le quinquennat de Hollande arrivait après de nombreux gouvernements de droite. Ainsi le Parti Socialiste lors de l’élection de 2012 a voulu rassembler derrière lui en prônant la rupture avec les politiques anti-sociales et racistes qui l’ont précédé. Alors que la crise économique a été l’occasion d’une offensive du patronat contre les travailleuses et travailleurs, Hollande alors candidat déclare que son ennemi c’est le « monde de la finance ». Cette phrase a fait mémoire et a attiré vers lui de nombreuses personnes victimes des politiques anti-sociales sous Sarkozy. Seulement, la seconde partie de la phrase a été souvent oubliée, celle-ci dit « mon ennemi n’a pas de visage, il n’a pas de nom ». Le « monde la finance » était donc un ennemi invisible, tellement invisible que le combat contre celui-ci le fut tout autant !
Le quinquennat Sarkozy avait connu le mouvement contre la réforme des retraites. Le PS a voulu ramener dans les urnes toutes les personnes opposées à cette réforme. Le gouvernement PS s’est donc ouvert sur des promesses d’avancées sociales. Le résultat est aujourd’hui clair : nous avons eu tout l’inverse. Cette situation a provoqué une chute complète du Parti Socialiste. La cote de popularité du gouvernement Hollande n’a cessé de baisser, le PS a compris qu’il était impossible pour lui de faire un nouveau quinquennat. De là les divisions au sein de ce parti en crise se sont accélérées.
Le PS est un parti bourgeois répondant directement aux intérêts de la bourgeoisie, son élection repose sur le fait qu’il prétend pouvoir concilier intérêt de la bourgeoisie et intérêt de la classe ouvrière pour faire progresser la « France ». La crise du PS l’a amené à se diviser en deux. D’un côté il y a les soutiens de Macron (plus au PS depuis 2009 mais soutien de Hollande depuis 2010) qui était sorti du gouvernement pour mieux accélérer sa campagne (c’est le cas par exemple de Manuel Valls ou Malek Boutih) et de l’autre nous avons Hamon, qui à l’issu de la primaire se voudrait incarner la gauche du PS.
Hamon et Mélenchon constituent deux faces d’un même problème : le social-chauvinisme.
Tous deux se revendiquent d’un héritage social-démocrate et prétendent vouloir défendre les « classes populaires ». En réalité autant l’un que l’autre sont au service de la bourgeoisie impérialiste.
Les deux appellent à une France unie, sans division de classe. Que l’un veuille faire battre le cœur de la France et que l’autre la veuille insoumise, dans tous les cas ce n’est pas le prolétariat qu’ils défendent.
Mélenchon par rapport à la politique étrangère de la France prétend en parole vouloir la paix mais d’un autre côté il explique que sa politique extérieure sera basée uniquement et entièrement sur l’intérêt des français. C’est une drôle de paix que nous propose là Monsieur Mélenchon ! Soit on défend les intérêts stratégiques de l’impérialisme français et on continue à maintenir la domination militaire et économique de l’État français sur les pays opprimés, soit on défend la solidarité internationale des peuples : il n’y a pas d’entre deux. N’oublions pas que Mélenchon est très proche de Dassault et qu’il a toujours félicité et encouragé les ventes d’armes qui se chiffrent en milliards que la France a pu réaliser ou non auprès du Qatar, de la Russie, de l’Inde ou encore de l’Egypte. Il explique fièrement que la France doit continuer à vendre des armes partout car sinon d’autre le ferait. Nous sommes dans le chauvinisme dans ce qu’il a de plus abject : il se prétend social en apparence mais d’un autre côté il fournit les avions de chasse à l’armée indienne qui va ensuite les utiliser pour bombarder les populations indigènes et les maoïstes faisant la révolution dans l’État indien !
Ce n’est qu’une manifestation de ce chauvinisme parmi d’autres. Il est aussi important de noter les propos de Mélenchon sur les travailleurs détachés ou encore sur les immigrés qui devraient repartir s’ils n’ont pas de travail. Ou encore dans son programme l’Avenir en Commun son « plan Mer ». Pour Mélenchon, « La France est une puissance maritime qui s’ignore », son projet consiste purement et simplement à développer la présence des monopoles français dans les dit « départements et territoires d’outre-mer » sans se poser une seule fois la question du droit à l’auto-déterminantion des peuples, le peuple kanak appréciera ! N’oublions pas que Mélenchon est celui qui a réintroduit les drapeaux français et marseillaises dans des meetings de gauche.
Le social-chauvinisme n’est pas une solution ou un pas en avant pour le prolétariat, ce n’est pas une étape avant la révolution qui ferait avancer vers celle-ci, c’est un ennemi vigoureux des intérêts du prolétariat. Le social-chauvinisme coupe le prolétariat des peuples opprimées, il ne permet pas la solidarité de classe avec les prolétaires du monde entier. Il rend impuissant le prolétariat en le plaçant sous la direction de la bourgeoisie, en prônant la conciliation de classe, en niant même le caractère centrale de la lutte des classes avec des slogans tel que « L’Humain d’abord ! » ou « Révolution citoyenne ! ».
La tactique prolétarienne dans la situation actuelle ne peut être de se ranger, de s’allier ou de vendre quelconque illusion envers les sociaux-chauvins qui sont en dernière instances des représentants de l’impérialisme français.
Quelques mots sur les « anti-systèmes »
Un autre phénomène est celui de se déclarer « candidat anti-système », tout comme Trump l’avait fait aux Etats-Unis pendant sa campagne. Il est de plus en plus probable que ni le PS, ni Les Républicains (ex-UMP) n’arrive au second tour. Les deux représentants du bipartisme, qui ont organisé la vie politique et géré le pays depuis des décennies, ont tellement perdu en crédibilité que leur soutien s’est effondré. Cela s’est d’abord vu avec le PS, qui après ce quinquennat lamentable partait en ayant déjà quasiment aucune chance. Cela a pu sembler plus étonnant pour Les Républicains, qui vont probablement perdre une élection qui leur semblait pourtant imperdable. Alain Juppé et Manuel Valls, les deux favoris des primaires de la droite et de la gauche, ont été largement balayés malgré les prévisions médiatiques.
C’est aussi ainsi qu’il faut interpréter la posture « antisystème » de tous les principaux candidats : plus personne ne veut incarner la continuité avec la politique traditionnelle.
Il est évident que ces prétendus antisystème ne s’opposent à rien d’autre que du vent. Il n’y a plus aucune honte pour eux à se dire contre le système alors qu’ils sont souvent au cœur même des rouages de ce système : ancien étudiants de grandes écoles type ENA, politiciens de carrière et même banquier chez les Rothschild pour Macron ! Ils représentent tous les intérêts de la classe dominante et par conséquent aucun d’entre eux n’est bien sûr en capacité de s’opposer à la principale représentante de la montée du fascisme : Marine Lepen, elle aussi une autre « antisystème » qui a comme plus simple héritage un parti politique et le fait d’être né dans une famille riche aux as dans une maison à Saint-Cloud.
Face à la montée du fascisme, une seule solution
Qu’est-ce que le fascisme ? Le fascisme c’est la dictature ouverte des éléments les plus réactionnaires du capital financier. Le capital ne pouvant plus gouverner par la méthode traditionnelle de la démocratie libérale, la frange la plus réactionnaire du capital prend le pouvoir et s’impose brutalement à l’ensemble de la société.
La crise économique de 2008 a vu toutes ses conséquences retomber sur le dos du prolétariat.
Cette crise a accéléré la montée du fascisme en France, en Europe et dans le monde.
Le gouvernement PS n’a fait qu’alimenter cette montée du fascisme à travers d’abord une succession de lois anti-populaires et anti-ouvrières. Puis par la suite avec la mise en place d’un Etat d’urgence permanent augmentant sans-cesse les pouvoirs policiers, mettant en place une occupation militaire du territoire et en mettant en place un arsenal juridique répressif extrêmement puissant au nom de la soi-disant « lutte contre le terrorisme ».
Aujourd’hui le Front National, qui incarne cette montée du fascisme, a sa place au second tour garantie. Le FN s’est assuré le soutien de la police, de parties importantes de l’armée, et commence à percer dans l’éducation, chez les hauts fonctionnaires, dans l’université. La bourgeoisie fait de plus en plus ouvertement le choix du fascisme pour stabiliser par les moyens le plus brutaux le capitalisme. S’il est peu probable que Marine Le Pen parvienne à être élue, elle sera très certainement présente au second tour, pesant sur la vie politique des prochaines années. Il est possible que cette « défaite » au second tour pousse une partie du FN à tenter de la remplacer. En effet, la ligne de l’idéologue Florian Philippot appuyant sur le volet « social » du FN pour dédiaboliser le parti a créé des tensions importantes en son sein. Mais le fascisme est un mouvement, dont Marine Le Pen n’est qu’une des représentantes. Il se renforcera inévitablement dans les prochaines années, porté par la crise générale du capitalisme et par l’effondrement des partis historiques de la droite et de la gauche.
Aucun candidat ne peut prétendre être en capacité de s’opposer à cette montée du fascisme. Aucune élection ne peut faire barrage à la montée du fascisme. Tous les partis au pouvoir en dehors du FN ont favorisé son ascension et vont continuer à le faire. La seule manière de mettre fin au fascisme une fois pour toute c’est de le conjurer par la révolution. Seule la révolution socialiste pourra balayer le capitalisme et par conséquent le fascisme, méthode de gouvernement du capitalisme financier en temps de crise.
Ainsi l’argument comme quoi le boycott ferait le « jeu du front national » n’est qu’un argument de la bourgeoisie pour tenter de maintenir sa légitimité à asseoir son pouvoir à travers les partis politiques traditionnels. La responsabilité de la montée du Front National ne retombera jamais sur le prolétariat qui ne va pas aux urnes, les seuls responsables sont la bourgeoisie impérialiste française, ses alliés et ses représentants.
Construisons les trois instruments pour la Guerre Populaire Prolongée !
Ainsi nous défendons fermement la tactique du boycott des élections bourgeoises. Cette tactique n’a pas pour but de renverser le capitalisme à elle seule. Cette tactique a pour but de continuer à décrédibiliser la démocratie bourgeoise, elle a pour but de dévoiler de façon la plus claire qu’il soit son véritable caractère, c’est-à-dire la dictature du capital. Elle a pour but d’unir dans l’action les forces révolutionnaires autour d’une ligne claire concernant les élections. Et finalement, elle a pour but le plus important de transformer l’abstention massif du prolétariat en acte politique encore plus conséquent.
Nous inscrivons cette tactique dans notre stratégie révolutionnaire : celle de la Guerre Populaire Prolongée. Nous savons que l’État bourgeois ne tombera pas de lui-même, qu’il ne peut être transformé de l’intérieur, qu’il ne peut être conquit mais qu’il doit être détruit de fond en comble, nous connaissons ainsi la nécessité d’une révolution. Pour aller vers la révolution nous avons besoin d’une stratégie claire. La stratégie de la Guerre Populaire Prolongée s’articule autour des trois instruments permettant de la mener à bien : le Parti, le Front et la Force combattante. Nous savons que la révolution ne sera pas un grand soir qui renversera miraculeusement la classe dominante, nous savons que celle-ci s’inscrira dans le temps, qu’elle passera par différente phase, qu’au début nous serons dans une phase surtout défensive, que cette phase sera la plus longue avant d’atteindre une phase d’équilibre qui nous permettra ensuite de mener l’offensive stratégique. Nous savons aussi que la bourgeoisie défendra ses intérêts jusqu’au bout en se protégeant au moyen de ses forces armées, l’armée et la police principalement et que face à celle-ci le peuple a aussi besoin d’avoir ses forces armées, c’est pourquoi nous avons besoin d’une force combattante populaire, cette force armée sert directement les intérêts du prolétariat. Le Parti lui est l’état-major du prolétariat, comme le disait Lénine, il s’oppose à l’état-major de la bourgeoisie, il regroupe les éléments les plus avancés du prolétariat, c’est-à-dire ceux avec le plus haut niveau de conscience politique et se dévouant à la lutte révolutionnaire pleinement, il analyse toujours les conditions concrètes pour établir les tactiques de lutte dans chaque phase de sa stratégie révolutionnaire. Le Front quant à lui, ce sont les larges masses organisées sur la ligne révolutionnaire du Parti.
Cette stratégie révolutionnaire de la Guerre Populaire Prolongée, repose donc sur une grande diversité de tactiques. Pour les élections bourgeoises, dans un pays impérialiste comme la France, la tactique du boycott actif et révolutionnaire est la tactique la plus efficace du prolétariat pour avancer dans la lutte des classes, pour développer notre solidarité et notre force dans la lutte et démasquer tous les opportunistes révolutionnaires en parole, réformistes en pratique.
Pour la révolution, boycott des élections !
Face à la montée du fascisme, préparons la Guerre Populaire !
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