A propos du quatuor de tête à la veille du premier tour
04/20/2017
Nous voici à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle française. Celle-ci est très particulière, et contrairement aux alternances droite-gauche qui existaient jusque-là, le pays est aujourd’hui dans une situation imprévisible.
Il est clair que Benoît Hamon, le candidat socialiste, n’arrivera pas au second tour. Nous nous en réjouissons : le PS, parti historique de la social-démocratie, est descendu plus bas que tout durant les cinq dernières années. Les réformes contre nos droits, les guerres à l’étranger et l’intensification de la répression ont montré le vrai visage de ce parti. Même avec un candidat marqué « à gauche », le PS est au bord de l’explosion, ses soutiens s’effondrent.
Quatre candidats sont aujourd’hui au coude à coude dans les sondages, et il est important d’expliquer ce qu’ils représentent, quelles sont leurs différences et quelles sont leurs similarités.
Pour la droite, cette élection venant après un quinquennat socialiste désastreux semblait imperdable. Pourtant, les affaires et la montée d’Emmanuel Macron ont sérieusement mis en danger la campagne de François Fillon. Le fait qu’il tourne autour de 20% d’intentions de vote indique qu’une fraction conséquente de la bourgeoisie catholique (notamment issue des « manifs pour tous » homophobes) continue de le soutenir, espérant placer ses pions dans le parti Les Républicains.
Le responsable de tous nos malheurs serait l’Allemagne, ou l’Union européenne, jamais la bourgeoise. Jean-Luc Mélenchon représente une petite bourgeoisie social-chauvine, et en particulier l’aristocratie ouvrière qui fait le pari d’une défense chauvine de ses intérêts.
Le FN s’est renforcé tout au long des dernières années, il impulse des initiatives dans tous les secteurs de la société. Il s’est assuré le soutien de la police, de parties importantes de l’armée, et perce dans l’éducation, chez les hauts fonctionnaires, dans l’université. La bourgeoisie fait de plus en plus ouvertement le choix du fascisme pour stabiliser un régime s’effondrant petit à petit.
Nous constatons donc que les révolutionnaires avaient vu juste en 2012, en affirmant que l’inévitable chute du PS entraînerait une crise politique qui renforcerait le social-chauvinisme et le fascisme. Aujourd’hui, les principaux candidats représentent différents groupes sociaux, mais in fine, ils servent tous les intérêts de la bourgeoisie impérialiste en proposant différentes options stratégiques pour « sortir de la crise ».
Trois de ces candidats défendent ouvertement le recours à la guerre et la destruction de nos droits ; le quatrième, Jean-Luc Mélenchon, tente de séduire les prolétaires, mais il incarne la même tendance.
Aucun candidat n’ouvre la voie à une prise en main des affaires du peuple par le peuple. Aucun ne met un frein à la tendance à la guerre. Aucun candidat ne peut nous représenter, aucun ne peut éviter ni même ralentir la progression du fascisme et l’aggravation de la crise que nous traversons. Même leurs postures « antisystèmes » sont tristement semblables. Leurs programmes se ressemblent, se complètement, sans proposer de solution aux priorités du moment : la socialisation de l’économie, l’arrêt de l’écocide capitaliste, la fin des guerres impérialistes, la mise en place d’une société juste, où chaque personne a sa place.
Que faire ? Voter ? Sûrement pas ! Nous voulons incarner un pôle solide, et proposer une vision positive, pour la dignité du peuple, pour la résistance et la révolution. Contre le désespoir, le fascisme et l’impérialisme. Personne ne le fera à la place de la classe ouvrière et des masses populaires.
Il est donc nécessaire de développer la campagne de boycott des élections de 2017, de saboter partout la légitimité des présidentielles, pour ouvrir la voie à la Guerre Populaire de demain, seule solution du prolétariat pour faire face à la guerre de la bourgeoisie et lui arracher le pouvoir.
Toutes et tous dans la rue le soir du premier tour !
Boycottons les élections, préparons la Guerre Populaire !
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