Il
y a 95 ans, le 11 novembre 1918, les armes se taisaient (à l'Ouest en
tout cas !) sur une Europe
transformée en un vaste cimetière. Pour l'État français, ce sera
même la plus grande boucherie d'ouvriers, de paysans et autres
travailleurs de sa lamentable histoire, bien devant le 'grand'
Napoléon et même derrière l'autre guerre qui suivra : 1 400 000 morts, plus de 3% de la population et donc 6% des hommes (mais aussi plusieurs milliers de femmes, infirmières
etc.), un mobilisé sur six et même 1/3 de ceux réellement envoyés en première ligne...
Une telle saignée que la population "française", malgré une immigration importante, stagnera autour de 40 millions
pendant près de 30 ans, jusqu'au fameux "baby boom"...
Dans cette Grande Boucherie causée par l'impérialisme, stade suprême putréfié du capitalisme qui
nous exploite, asservit et mitraille quand nous osons relever la tête ; causée pour être exact par la saturation du partage impérial de la planète qui
avait, en apparence seulement, "résolu" la grande crise générale du système commencée vers 1870 ; les Peuples périphériques et colonisés,
Occitans et Bretons, Corses et
Basques, Ch'tis et Lorrains comme Catalans et banlieusards de
Paname (venus de tout l'État), Maghrébins, Africains et Caraïbes,
payeront comme en s'en serait douté le plus lourd tribut aux
règlements de comptes de leurs oppresseurs ; très largement
sur-représentés au nombre des victimes, morts, mutilés ou invalides à
jamais (évidemment sur-représentés puisque pour nous
un "français" est avant tout une notion de classe,
quelqu'un qui a sa "niche écologique" sociale dans le "système France",
et ces gens-là
étaient rarement en première ligne). Ainsi, les départements
occitans auraient-ils totalisé 329.000 morts selon l'état-civil et
362.000 selon les décomptes militaires, pour une population
d'environ 8,7 millions soit plus de 4% de la population et 8% des
hommes, parfois plus de 10% comme en Auvergne, 17% des mobilisés à
Montpellier ou Toulouse et même 19% à Limoges. Les Peuples
breton, corse, basque, catalan ou encore franc-comtois comme le
malheureux Lucien Bersot (cf. vidéo ci-dessous) peuvent avancer des
chiffres similaires.
Tel
était le sens et la portée du
délirium "patriotique" BBR dans lequel baignait la société
hexagonale depuis quatre décennies, à coup de "tu seras soldat" au
tableau noir et de "parlez français, soyez propres" sous le préau :
faire de nos Peuples, sauvagement annexés par les "grands rois qui
ont fait la France" du Petit Lavisse, de bons petits soldats à l'usine et, lorsque le besoin s'en ferait
sentir, de la chair à canon aux tranchée. Car telle est la destinée de tous les périphériques dans les États qui les ont périphérisés...
Rien
n'a d'ailleurs bien changé aujourd'hui, les armées
sont certes professionnalisées et
technologisées, et en principe les milices autochtones font
l'affaire sur des champs de bataille désormais bien loin de l'Europe,
mais on n'est jamais trop prudent et dans tous les cas on
formate le "soldat opinion" ; on déshumanise à coup d'islamophobie
et autres immondices idéologiques ces peuplades pas-comme-nous qui se
révoltent ou dont tout simplement l'élite a
l'outrecuidance d'"émerger" outre mesure ; et l'on ménage au cas
où un peu d'anti-américanisme à coup d'"anti-impérialisme" de pacotille :
ce sont "nos" alliés certes, mais on ne sait jamais.
Il est cependant un peu tard, messieurs d'en "haut", car si votre
propagande en aliène hélas encore trop, beaucoup dans nos Peuples ont
fini par prendre conscience ; et ils et elles
se préparent à vous livrer une GUERRE PROLONGÉE, aussi prolongée
qu'il le faudra, qui s'achèvera avec vos têtes au bout d'une pique si la
seule TERREUR de cette perspective ne vous a pas fait
détaler avant, vers chez qui voudra bien de vous. Mais revenons à
notre sujet.
La "république" célébrée depuis alors 40
ans avec tambours et trompettes avait donc montré son hideux
visage de classe à ceux et celles qui, dans l'insouciance de la "Belle
époque", auraient oublié le sang des Communes de 1871. La
république bourgeoise aux parlementaires transis dans leur
couardise de notables (beaucoup de pseudo-'socialistes' y compris, après
la mort de Joan Jaurès dont on peut penser ce que l'on veut
du socialisme antimarxiste, mais qui a néanmoins sacrifié sa vie
face à l'hubris militariste) ; république passée sous la coupe du président ultra-réactionnaire Poincaré et des
hauts-gradés de la "dictature de Chantilly" (le QG des opérations) ; avant de trouver son dictator providentiel en la personne de l'inénarrable Clemenceau, vendéen
"républicain" mais pas moins versaillais, le sabreur de notre Grande Révolte de 1907 ; pour une "victoire" finalement et totalement due... pas même aux renforts yankees, mais à l'héroïque soulèvement révolutionnaire des Peuples
allemands.
Toute
la putrescence d'un système criminel depuis sa naissance, mais
désormais psychopathe dans son
agonie s'étalait là sur les champs de ruines et de petites croix
blanches. Comble du comble, ce crime abject contre l'humanité ne
résoudra strictement RIEN à la crise générale du capitalisme
qui l'avait engendré, il ne fera même que la rendre plus aigüe
encore. En Europe s'ouvrira l'ère des fascismes, préparant la nouvelle guerre qui sera plus barbare et
dévastatrice encore.
Le Traité de Versailles, l'occupation de la Rhénanie puis de la Ruhr imposeront une
politique inhumaine de "réparations" aux Peuples d'Allemagne, dont la rancœur légitime et
les cris du ventre vide iront nourrir la fraction la plus agressive et
revancharde de la bourgeoisie impérialiste : oui, il est possible de
dire et nous disons haut et fort que Clemenceau et Poincaré ont fait Hitler ;
oui mesdames et messieurs les drapés-de-tricolore, de Marine
Le Pen à Mélenchon jusqu'aux jacobinards vernis de rouge voire de
noir*, votre Fraaaaance a objectivement sur les mains, en plus du sang
des 'poilus' de 14-18, celui des 50 millions de victimes
de la boucherie suivante et des 6 millions de génocidé-e-s des
camps !
Mais nous n'oublions pas non plus, bien sûr, un autre aspect, lumineux celui-là : l'AUBE ROUGE qui au bout de cette longue nuit s'était levée sur les grandes plaines de l'Est, la Grande et
Glorieuse Révolution bolchévique d'Octobre, coup d'envoi de la première vague révolutionnaire mondiale qui allait faire trembler le Capital
dans ses chiottes en or et dont nous prenons aujourd'hui le relais, dont nous recueillons fièrement l'héritage pour mener la NOUVELLE VAGUE qui se lève
dans le monde entier à la Victoire ; victoire où
notre Peuple occitan enchaîné depuis 8 siècles dans la Grande Prison des
Peuples nommée 'France' gagnera enfin sa liberté
nommée socialisme, comme tous les Peuples de la planète.
Tout ceci ayant été dit, nous tenons aussi à rappeler que :
Ferdinand Foch, maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, est né le 2
octobre 1851 à Tarbes (Bigorre), fils de
fonctionnaire commingeois, polytechnicien [aujourd'hui son nom est
souvent donné aux avenues les plus bourgeoises des villes, les
possédants savent reconnaître leurs sinistres héros] ;
Joseph Jacques Césaire Joffre est né le 12 janvier 1852 à
Rivesaltes (Catalogne Nord), fils de tonnelier aisé, polytechnicien ;
Joseph Simon Gallieni est né le 24 avril 1849 à Saint-Béat en
Haute-Garonne (Comminges), fils d'un officier d'origine lombarde, passé par le Prytanée de La Flèche et Saint-Cyr ;
Robert Georges Nivelle est né le 15 octobre 1856 à Tulle
(Limousin), fils de notables, polytechnicien ;
comme avant eux Adolf (la faute est volontaire) Thiers était de
Marseille (fils de parvenu affairiste douteux), Napoléon Bonaparte était corse (famille aristocratique) et un nombre considérable de ses
maréchaux occitans...
Voilà qui montre bien jusqu'où les "élites" et autres "méritocraties" "occitanes" et globalement "méridionales" vendues
sont prêtes à mener notre Peuple : à l'abattoir ; et ce qu'est et doit encore et toujours être notre lutte : une GUERRE DU PEUPLE. Comme toujours dans
l'histoire et partout dans le monde, les contremaîtres sont pires que les
maîtres.Que les clowns "occitanistes" bourgeois aillent butiner leurs strapontins municipaux et cantonaux avec leurs copains du PS, d'EELV, du Modem ou du Nouveau Centre quand ce n'est pas carrément de l'UMP.
Que les vermines maurrassiennes à la Bompard et Roudier, qui veulent encore et toujours faire de nòstra Occitània une "petite patrie charnelle" dans leur "Grande France" impérialiste, reçoivent à la gueule le crachat de notre haine de classe mêlé au sang versé de nos anciens.
Notre victoire est au bout du fusil ;
et les séides bleus-blancs-rouges pourront toujours nous fusiller comme
nos aïeux "désobéissants devant l'ennemi", nous tomberons en chantant
la
Libertat et nos idées voleront vers d'autres qui, eux, les fusilleront à leur tour comme ils le méritent !
Puslèu morir de pè que vivir de genolhons,
LIBERTAT, SOCIALISME O LA MÒRT !
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