Face aux violences sexistes, construisons la solidarité !
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Face aux violences sexistes, construisons la solidarité !
Le
capitalisme pourrissant est un système barbare qui engendre misère,
guerres. Pour se maintenir, la bourgeoisie nous divise par sa propagande
raciste, sexiste, promeut l'individualisme. Manquant de tout, et
surtout de conscience collective de ses intérêts communs, le peuple est
traversé de contradictions qui s'expriment violemment. Malgré tout, la
révolte gronde et si besoin est, la bourgeoisie fait tomber sur les
prolétaires les foudres de la répression policière, patronale,
judiciaire, fasciste. Celles et ceux qui cherchent à construire l'unité
et la solidarité au sein du peuple, affrontent les capitalistes et leurs
nervis sont particulièrement visé-e-s par cette répression.
Tous
les prolétaires ne subissent pas les mêmes violences, car tou-te-s ne
sont pas soumis-e aux mêmes oppressions. Les oppressions spécifiques
naissent par exemple des rapports de domination entre pays impérialistes
et pays dominés, justifiés par une idéologie raciste. Ou de la division
sexuée du travail qui fonde la structure patriarcale de la société. Le
patriarcat structure l'économie familiale, modèle nos corps, notre
caractère, les valeurs morales régissant les rapports de genre. Il
s'impose par la propagande sexiste et hétérosexiste, l'éducation genrée,
une surveillance collective et soupçonneuse de notre conformité à ces
modèles de féminité et de virilité et aux comportements qui en
découlent. Celles et ceux qui cherchent à échapper à ce carcan subissent
la répression. Une femme agressée dans la rue, le soir, l'est parce
qu'elle n'est pas à sa place dans l'espace public, que sa place est à la
maison. Un-e trans viré-e de son taf lorsqu'il ou elle entame sa
transition l'est parce qu'il ou elle remet en cause le caractère naturel
du genre.
Cette
répression prend des formes spécifiques. Par exemple celle d'une
condamnation morale, d'une stigmatisation et d'une exclusion sociale de
celles et ceux qui sortent des clous. Bien souvent elle prend le tour
criminel d'atteintes à la plus profonde intimité des individus,
utilisant la sexualité pour en faire un acte de dégradation, de
domination. Cette répression est socialement admise car notre culture
est l'expression des rapports patriarcaux. Notre culture envisage les
rapports de genre et sexuels comme inégalitaires, oppressifs entre un
homme qui baise et une femme qui se fait baiser. D'où l'une des origines
de l'homophobie : le mépris devant des hommes qui ne sont pas loin
d'être ravalés au rang de femmes.
Répression politique et sexiste
Militant-e-s
femmes et LGBTIQ subissent cette violence quotidienne du patriarcat,
sont sous la menace constante d'être puni-e-s pour avoir osé, en
l'affirmant politiquement, remettre en cause ce carcan hétéro-normé et
sexiste patriarcal. Mais de plus, dans le cadre de leur activité
politique, pour les réprimer politiquement, la bourgeoisie est capable
d'utiliser les armes que le patriarcat lui offre pour les briser. La
répression politique se double d'une répression sexiste.
En
tant que militant-e femme ou LGBTIQ, être agressée sexuellement a une
dimension particulière. Militer, c'est s'exposer, entrer de force dans
la sphère publique, et les fils du patriarcat n'oublient jamais de nous
rappeler que ce n'est pas sensé être notre place.
L'agression
sexuelle, au même titre que les agressions physiques ou morales ont un
caractère politique qu'on ne doit pas omettre. Agresser sexuellement une
militante, c'est s'attaquer à une femme, à ce qu'elle a de plus intime,
à son courage d'être politisée et engagée; dans un seul but :
l'affaiblir, la faire taire, la punir. Les fascistes et la police ont eu
plusieurs fois recours à ce genre d'attaques pour écarter des
militantes de leur chemin.
Les
militant-e-s progressistes et/ou révolutionnaires qui n'ont pas le
courage de se confronter à cette situation, à ce traumatisme et qui le
renient, dénient, ignorent ou attaquent ne font que suivre le chemin
tracé par nos ennemis, en ne soutenant pas leur camarade, en ne traitant
pas collectivement les traumatismes.
Ne détournons pas le regard !
Confronté
à la violence, notre milieu peut avoir tendance à refuser de la
regarder en face, refuser de l'évoquer, de la traiter, la refouler. Nous
devons apprendre à dépasser ce réflexe d'auto-protection car la
violence du récit n'est rien par rapport à la violence que la victime a
elle-même vécue. En tant que communistes, nous ne pouvons pas refuser de
nous confronter à la violence de la société capitaliste et patriarcale,
car refuser de voir, d'entendre, c'est se priver des moyens de résoudre
ces contradictions et c'est légitimer les violences les plus graves. Ce
n'est pas en refoulant que l'on combat.
Inversion de la culpabilité et minimisation des crimes
La véracité du non-consentement des victimes d'agression sexuelle est systématiquement remise
en cause. Menteuse, manipulatrice, provocatrice, voilà comment l'on
qualifie les agressé-e-s. Une fois identifiée comme telle, toutes les
occasions sont bonnes pour rappeler à une victime qu'on la considère
comme « dégradée ». Son jugement est systématiquement remis en cause, sa
parole devient forcément paranoïaque, une exagération ou elle est
traitée de folle. L'indifférence,
la minimisation des faits, refuser d'appeler un chat un chat (appeler
un viol un « truc »), s'agacer devant les symptômes de stress
post-traumatiques des victimes sont des comportements
banaux. Les rires face aux récits d'agression sexuelle, rires
graveleux, grivois, sont révélateurs de la façon dont la société
bourgeoise et patriarcale envisage les relations sexuelles. Nous,
communistes, voulons représenter l'intérêt et être la voix des
exploité-e-s et des opprimé-e-s.
Minimiser les faits de violence sexiste, c'est porter la position
d’oppresseurs à l'aise dans leur rôle d'oppresseur. Pour nous, un crime
est un crime, pas quelque chose dont on peut rire, pas quelque chose que
l'on peut minimiser.
Ne soyons plus complices des violences sexistes
Ces
discours de stigmatisation des victimes de violences sexistes ont de
plus une fonction répressive. Dans les milieux militants existent des
rapports de domination, d'autant plus cachés que tout un chacun se
prétend antisexiste
et que la culture libertaire entretient le mythe d'organisations
horizontales. Nier qu'il existe des rapports de pouvoir dans une
organisation, c'est laisser faire la spontanéité qui laisse à ceux qui
de part leur classe, leur genre, leur origine, leur orientation sexuelle
les rôles décisionnels et crée des situations oppressives.
Chaque
parole publique dénonçant des rapports/violences sexistes est une
brèche dans la société patriarcale. Elle renvoie les hommes à leur peur
d'être accusés de violence à leur tour. La peur qu'une parole en
entraîne d'autres, remettant en cause les rapports de pouvoir tels
qu'ils existent
dans les groupes militants peut entraîner à chercher à étouffer la
parole des victimes. Il faut punir, en niant la véracité, en renvoyant
la culpabilité à la victime, chaque victime de violences sexistes qui
s'exprime. Faire taire, c'est faire comprendre à tou-te-s qu'elles ne
doivent pas parler. Faire taire les victimes, c'est participer à la
perpétuation des violences sexistes. En être complice.
Affrontons les violences sexistes et construisons la solidarité
Pour
l'OCFR, la question du patriarcat n'est pas une question secondaire,
c'est une question politique, nous voulons mettre fin à la division
genrée du travail. C'est parce que nous osons regarder la violence du
capitalisme en face que nous ne pouvons plus vivre dans ce monde.
Refuser de traiter ces violences, ou très mal les traiter, c'est coincer
les victimes entre une double injonction : une injonction de se taire,
et une injonction de se battre, seule, face à une justice bourgeoise
elle même gardienne de l'ordre bourgeois et patriarcal. Comment
pourrions nous imaginer mettre fin au patriarcat si nous ne sommes pas
capables d'affronter la répression violente et terroriste qu'il fait
tomber sur celles et ceux qui cherchent à lui échapper, femmes, LGBTIQ ?
La
première justice que nous pouvons rendre aux victimes, c'est déjà de
reconnaître socialement dans nos milieux les violences qu'elles ont
subi. Affrontons leur récit sans nous boucher les oreilles, soyons à
l'écoute de leurs souffrances et traitons les collectivement. Ne les
considérons pas comme dégradées, folles, paranoïaques, mais comme des
victimes de la répression bourgeoise et patriarcale. Notre rôle est
d'être présent-e-s pour la victime, de l'aider à se remettre du trauma,
sans l'assister ou l'oppresser. C'est dans cette démarche-là, et cette
seule démarche que le groupe en ressortira plus fort pour continuer la
lutte.
Soyons
conscient-e-s des risques répressifs spécifiques vis à vis des femmes
et LGBTIQ, ayons à l'esprit la guerre qui leur est faite pour
qu'ils/elles restent à leur place dans le patriarcat, et veillons à nous
protéger collectivement de cette violence. Promouvons la solidarité et
l'organisation des femmes et des lgbtqi dans des organisations
spécifiques à mêmes de les sortir de l'isolement, de ne plus faire
seul-e face aux violences, mais de s'en prémunir collectivement, de
rendre visibles les revendications spécifiques à ces groupes.
Nous
agissons dans un contexte où les violences sociales générées par la
crise du capitalisme frappent de plein fouet les individus, où la
solidarité de classe est à reconstruire, où nos organisations sont
encore faibles. Ces violences nous fragilisent. Nous devons savoir les
traiter collectivement, être solidaires pour permettre à chacun-e de
retrouver la maîtrise de sa vie ballottée par le système capitaliste.
Devenir militant-e communiste, c'est comprendre les règles du système
capitalisme et se saisir des armes politiques qui le détruiront. C'est
ne plus se laisser porter par les événements, c'est en être acteur.
Nous, communistes, considérons chaque militant-e, chaque prolétaire,
comme précieux ou précieuse, comme étant capable d'apporter dès
aujourd'hui dans la lutte pour la révolution et de nous aider à bâtir
une société débarrassée de l'exploitation et des oppressions. Nous ne
bâtirons pas la révolution ni le socialisme en piétinant le corps de nos
camarades.
Face
à tous les crimes de la bourgeoisie, face à tous les crimes sexistes,
la première justice que nous avons à faire est celle de la
reconnaissance sociale de ce crime dans nos milieux et nos organisations
!
Face aux violences sexistes et fascistes, construisons la solidarité de classe !
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