Maroc: la mobilisation se poursuit 4 semaines après la mort de Mouhcine Fikri
© ©FADEL SENNA/AFP
« Justice pour Mouhcine Fikri ». Au Maroc, samedi, une nouvelle manifestation a rassemblé entre 800 et 3 000 personnes, à Al-Hoceima dans le nord du pays, pour une nouvelle fois dénoncer la mort atroce de ce vendeur de poissons, mort écrasé dans une benne à ordures le 28 octobre alors qu’il tentait de protester contre la destruction de sa marchandise par les services de l’Etat. À ce jour, onze personnes, dont des responsables de l’administration des pêches et des employés du ministère de l’Intérieur, soupçonnées d’« homicide involontaire », ont été présentées à un juge d’instruction, et huit d’entre elles incarcérées.
L’enquête n’a pas encore permis l’identification de celui qui a actionné le mécanisme de la benne à ordures. Beaucoup redoutent que les véritables responsables soient mis hors de cause. La mobilisation se poursuit donc.Ce qui ne surprend pas Mohamed Ezzouak, le directeur du site Yabiladi.com : « Compte tenu de l’écho médiatique de ce drame, la gravité aussi parce que les images ont circulé, donc forcément ça a marqué les esprits. On peut comprendre que les mobilisations se poursuivront de semaine en semaine. Il ne faut pas oublier que la région en 2004 avait subi un tremblement de terre. C’est une région qui depuis très longtemps avait une défiance vis-à-vis du pouvoir central. Ils se sentent délaissés. Les habitants veulent une mise à niveau sociale, économique ».
Et pour Mohamed Ezzouak, d’autres revendications se greffent aussi : « Il y a aussi, et il ne faut pas l’oublier, des revendications politico-culturelles, des mouvements Amazighs qui ont tenté de surfer sur le drame en mettant en avant leurs revendications. On n’a pu voir certains drapeaux qui ont été brandis lors des manifestations, des drapeaux amazighs, mais aussi des drapeaux de la République du Rif. Mais ça reste aussi quelques associations minoritaires, ou ça reste en tout cas des gestes de défiance, mais principalement ce qui est revendiqué c’est les droits sociaux, les droits économiques, mais aussi évidemment justice pour la famille de Mouhcine Fikri ».
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