Notre comité s’est réuni devant la nouvelle situation au Népal.
Le Parti Communiste du Népal (maoïste) a mené une guerre populaire de longue durée, pendant 10 ans, ayant permis de libérer 80% du pays. Après un accord avec les 7 partis parlementaires, le Parti a décidé de s’engager sur la voie parlementaire. A l’issue d’élections, le PCN(M) a obtenu 40% des voix. Prachanda, dirigeant du Parti est devenu premier ministre, les armes de l’Armée Populaire de Libération ont été confinées dans des containers dont les clefs étaient entre les mains du Parti.
Le PCN(M) a prétendu préparer l’insurrection, en fait le Parti a piétiné. Les comités populaires ont été démantelés. Il n’y a pas eu de réforme agraire. Pire, les expropriations ont été arrêtées, la terre restituée aux propriétaires terriens. Le général en chef de l’Armée Nationale (ex-Armée Royale), dont Prachanda demandait la démission, est resté en place, soutenu par le Président de la République, qui n’avait pourtant aucun pouvoir exécutif. Après neuf mois d’exercice du gouvernement, Prachanda et tous les ministres maoïstes ont démissionné.
Le PCN(M) est devenu le PCUN(M), unifié, après la fusion avec un petit parti « révisionniste ». Une lutte de ligne ouverte s’est engagée au sein du parti entre ceux qui voulaient organiser la révolte populaire et ceux qui concevaient le changement comme la mise en place pacifique d’un régime démocratique parlementaire.
Finalement, à la fin août, après de longues négociations avec les autres partis, un nouveau premier ministre maoïste est nommé : Bhattarai. Rapidement, Bhattarai et Prachanda ont remis les clefs des containers contenant les armes de l’APL sans en informer les opposants au sein du PCUN(M), dont Kiran et Badal, chef de l’APL.
Cette trahison a provoqué des déclarations très dures des dirigeants de la gauche du parti et des manifestations de protestation dans tout le pays.
Rendre les clefs des containers, c’est désarmer la révolution, faire fi des milliers de morts de la guerre, démoraliser les masses, rompre avec la ligne révolutionnaire maoïste. C’est transformer complètement le Parti communiste en parti révisionniste.Dans ces circonstances, réaliser l’intégration d’une partie des combattants de l’APL dans l’armée nationale, c’est se soumettre à la bourgeoisie, à la propriété foncière, à l’hégémonisme indien et en définitive aux impérialistes. La gauche du parti est maintenant au pied du mur. Ce n’est pas elle qui scissionne, c’est l’aile droitière, démocratique et réformiste qui a scissionné avec le marxisme-léninisme-maoïsme et avec les intérêts des ouvriers et des paysans.
Dans ces conditions le comité de solidarité franco-népalais se désolidarise de la ligne développée par la direction du PCUN(M), s’oppose au gouvernement Bhattarai et soutient la lutte au sein du Parti et au sein des masses pour l’avancée de la révolution de Nouvelle Démocratie au Népal contre la réaction, la contre-révolution, l’hégémonisme indien et l’impérialisme.
Notre comité s’est solidarisé avec la révolution au Népal et s’est posé beaucoup de questions au fur à mesure de l’évolution négative de celle-ci. A l’heure actuelle, il nous semble important de dénoncer la politique révisionniste qui prédomine et soutenir avec attention ceux qui s’y opposent et veulent poursuivre la révolution au Népal.
La situation devient de plus en plus claire sur ce point puisque le gouvernement dirigé par Bhattarai a récemment ordonné aux administrations régionales de procéder à la restitution des terres confisquées aux propriétaires terriens par les maoïstes durant la Guerre Populaire. Mais au sein des masses, les voix s’élèvent déjà contre ces mesures contre-révolutionnaires en l’absence de réforme agraire synonyme de redistribution des terres.
A bas les liquidateurs !
Vive la révolution népalaise !
Comité de Solidarité Franco-Népalais
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