Depuis plusieurs mois que dure le conflit entre les
étudiantEs et le gouvernement québécois, il est maintenant clair que ce
dernier n’a jamais réellement voulu négocier avec les associations
étudiantes. Plus la crise s’est développée, plus le gouvernement s’est
retranché sur ses positions et réfugié derrière ses chiens de garde
(rôle que jouent sous le capitalisme la police et la justice). Après
plus de trois mois d’un conflit qu’il n’arrivait plus à contrôler, il
s’est décidé à adopter son infâme loi spéciale – le projet de loi 78,
devenu la loi 12.
Au fond, l’intention du gouvernement Charest est claire: s’il tient à implanter sa politique «d’utilisateur-payeur» en matière de tarification des services publics et s’il poursuit à l’évidence un objectif électoraliste en se montrant ferme vis-à-vis des étudiantes et étudiants, son objectif premier est d’infliger une défaite au mouvement étudiant. Car l’inverse serait une catastrophe pour la classe dominante et constituerait un signal à toute la classe ouvrière qu’il est possible de lutter – et de vaincre – contre les mesures de crise de la bourgeoisie.
Pendant plus de trois mois, toutes sortes de stratégies de manipulation ont été utilisées par le gouvernement afin de casser le mouvement étudiant. Pour commencer, le gouvernement a cherché à stigmatiser la CLASSE et son porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois. Par la suite, il a accumulé les offres bidon, sans jamais évoquer l’ombre d’un recul sur l’enjeu des frais de scolarité. Finalement, quand il s’est avéré que rien ne fonctionnait et qu’il était incapable de briser la mobilisation étudiante, le gouvernement a adopté en toute hâte la loi spéciale, qui a eu pour conséquence de fermer les campus les plus militants jusqu’à la mi-août.
Depuis, le gouvernement place ses pions afin de pouvoir déclencher rapidement des élections, qui pourraient avoir lieu dès le 17 septembre. Il espère ainsi décourager les étudiantes et étudiants de reprendre la grève à la mi-août; et si ça ne marche pas, la loi spéciale sera là pour matraquer les associations étudiantes, que la ministre de l’Éducation pourra pratiquement dissoudre par simple décret.
Alors que les libéraux se préparent aux élections et que la mobilisation est dans les circonstances plus difficile, certaines fédérations étudiantes (FEUQ et FECQ) ainsi que des étudiantEs liéEs aux partis politiques bourgeois (notamment le Parti québécois et Québec solidaire) cherchent à ramener la masse d’étudiantEs mobiliséEs sur le terrain des élections. CertainEs ont déjà commencé à évoquer la suspension de la grève le temps de la campagne électorale. Il s’agit là d’un piège que le mouvement doit absolument éviter!
Le Parti libéral n’a cessé de répéter depuis des semaines que «les mécontents pourront se prévaloir du droit de vote pour signifier leurs désaccords». En faisant une campagne électorale en même temps que la rentrée scolaire, le gouvernement veut instrumentaliser la crise étudiante. Mais il n’est pas le seul: tous les autres partis cherchent à profiter de la situation. Le message de la bourgeoisie est simple: laissez de côté votre «démocratie directe» et vos assemblées générales, laissez tomber vos revendications et votre lutte, la seule chose réaliste à faire, c’est de voter (pour nous, naturellement!).
Le Parti libéral ne sera peut-être pas réélu, mais un autre gouvernement prendra la place et peu importe les résultats, les problèmes mis en relief par la crise étudiante ne disparaitront pas après les élections. Dans la conjoncture actuelle de crise du capitalisme, la bourgeoisie exigera du prochain gouvernement une hausse des frais de scolarité et le parti qui sera en place n’aura d’autre choix que d’acquiescer à ses demandes. Et encore, il n’est même pas impossible que les libéraux soient réélus…
La possibilité d’un vrai changement, on la retrouve dans la mobilisation étudiante et populaire. Le changement se construit petit à petit dans les assemblées étudiantes et les assemblées de quartiers, dans les manifestations grandes et petites et aussi dans les actions contre les véritables responsables de la mise en place des mesures d’austérité et des attaques contre les étudiantEs et les travailleurs et travailleuses.
Quand on s’attaque à une banque, quand on bloque un siège social d’une grosse corporation, on vise mille fois plus juste que d’aller voter. Quand on manifeste et organise l’expression de la colère des plus démuniEs, on fait mille fois plus pour le changement que de donner un chèque en blanc de quatre ans à des politiciens bourgeois.
Il est certain qu’avec les sévères sanctions prévues par la loi spéciale, les associations étudiantes auront de grandes difficultés à maintenir la lutte, si elles ne s’y préparent pas dès maintenant (en accumulant les moyens financiers et techniques nécessaires) et si elles ne bénéficient pas d’une aide de la population travailleuse.
Les étudiantes et étudiants doivent absolument reprendre la lutte en août. Il faut se préparer à défier la loi, à la rendre inapplicable en pratique. C’est pourquoi, les associations étudiantes, la CLASSE, les militantes et militants qui peuvent le faire doivent dès maintenant envoyer des signaux clairs sur leur intention de poursuivre la lutte. Il faut annoncer que la session ne recommencera pas si le gouvernement ne recule pas.
D’autre part, il faut que les syndicats, les assemblées de quartier, les collectifs et regroupements travaillent à organiser le soutien au blocage des campus à la rentrée, en mobilisant par centaines les volontaires. L’idée de grève sociale est certainement intéressante, mais il ne faut pas se leurrer: pour qu’elle se réalise, il faut que la lutte étudiante se poursuive. C’est pourquoi il faut prioriser le blocage et l’occupation généralisée des campus par les étudiantEs et leurs alliéEs parmi la population.
Et s’il y a élection, la suspension de la grève étudiante n’est pas une option. Ce serait abandonner notre sort aux mains de la bourgeoisie. Si la bourgeoisie s’avance sur ce terrain, il faudra répondre par une vaste campagne offensive qui touchera tout ce qui représente le cirque électoral. Le mot d’ordre est simple: pas d’entente avec les associations étudiantes, pas d’élection!
Au fond, l’intention du gouvernement Charest est claire: s’il tient à implanter sa politique «d’utilisateur-payeur» en matière de tarification des services publics et s’il poursuit à l’évidence un objectif électoraliste en se montrant ferme vis-à-vis des étudiantes et étudiants, son objectif premier est d’infliger une défaite au mouvement étudiant. Car l’inverse serait une catastrophe pour la classe dominante et constituerait un signal à toute la classe ouvrière qu’il est possible de lutter – et de vaincre – contre les mesures de crise de la bourgeoisie.
Pendant plus de trois mois, toutes sortes de stratégies de manipulation ont été utilisées par le gouvernement afin de casser le mouvement étudiant. Pour commencer, le gouvernement a cherché à stigmatiser la CLASSE et son porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois. Par la suite, il a accumulé les offres bidon, sans jamais évoquer l’ombre d’un recul sur l’enjeu des frais de scolarité. Finalement, quand il s’est avéré que rien ne fonctionnait et qu’il était incapable de briser la mobilisation étudiante, le gouvernement a adopté en toute hâte la loi spéciale, qui a eu pour conséquence de fermer les campus les plus militants jusqu’à la mi-août.
Depuis, le gouvernement place ses pions afin de pouvoir déclencher rapidement des élections, qui pourraient avoir lieu dès le 17 septembre. Il espère ainsi décourager les étudiantes et étudiants de reprendre la grève à la mi-août; et si ça ne marche pas, la loi spéciale sera là pour matraquer les associations étudiantes, que la ministre de l’Éducation pourra pratiquement dissoudre par simple décret.
Alors que les libéraux se préparent aux élections et que la mobilisation est dans les circonstances plus difficile, certaines fédérations étudiantes (FEUQ et FECQ) ainsi que des étudiantEs liéEs aux partis politiques bourgeois (notamment le Parti québécois et Québec solidaire) cherchent à ramener la masse d’étudiantEs mobiliséEs sur le terrain des élections. CertainEs ont déjà commencé à évoquer la suspension de la grève le temps de la campagne électorale. Il s’agit là d’un piège que le mouvement doit absolument éviter!
Le Parti libéral n’a cessé de répéter depuis des semaines que «les mécontents pourront se prévaloir du droit de vote pour signifier leurs désaccords». En faisant une campagne électorale en même temps que la rentrée scolaire, le gouvernement veut instrumentaliser la crise étudiante. Mais il n’est pas le seul: tous les autres partis cherchent à profiter de la situation. Le message de la bourgeoisie est simple: laissez de côté votre «démocratie directe» et vos assemblées générales, laissez tomber vos revendications et votre lutte, la seule chose réaliste à faire, c’est de voter (pour nous, naturellement!).
Le Parti libéral ne sera peut-être pas réélu, mais un autre gouvernement prendra la place et peu importe les résultats, les problèmes mis en relief par la crise étudiante ne disparaitront pas après les élections. Dans la conjoncture actuelle de crise du capitalisme, la bourgeoisie exigera du prochain gouvernement une hausse des frais de scolarité et le parti qui sera en place n’aura d’autre choix que d’acquiescer à ses demandes. Et encore, il n’est même pas impossible que les libéraux soient réélus…
La possibilité d’un vrai changement, on la retrouve dans la mobilisation étudiante et populaire. Le changement se construit petit à petit dans les assemblées étudiantes et les assemblées de quartiers, dans les manifestations grandes et petites et aussi dans les actions contre les véritables responsables de la mise en place des mesures d’austérité et des attaques contre les étudiantEs et les travailleurs et travailleuses.
Quand on s’attaque à une banque, quand on bloque un siège social d’une grosse corporation, on vise mille fois plus juste que d’aller voter. Quand on manifeste et organise l’expression de la colère des plus démuniEs, on fait mille fois plus pour le changement que de donner un chèque en blanc de quatre ans à des politiciens bourgeois.
Il est certain qu’avec les sévères sanctions prévues par la loi spéciale, les associations étudiantes auront de grandes difficultés à maintenir la lutte, si elles ne s’y préparent pas dès maintenant (en accumulant les moyens financiers et techniques nécessaires) et si elles ne bénéficient pas d’une aide de la population travailleuse.
Les étudiantes et étudiants doivent absolument reprendre la lutte en août. Il faut se préparer à défier la loi, à la rendre inapplicable en pratique. C’est pourquoi, les associations étudiantes, la CLASSE, les militantes et militants qui peuvent le faire doivent dès maintenant envoyer des signaux clairs sur leur intention de poursuivre la lutte. Il faut annoncer que la session ne recommencera pas si le gouvernement ne recule pas.
D’autre part, il faut que les syndicats, les assemblées de quartier, les collectifs et regroupements travaillent à organiser le soutien au blocage des campus à la rentrée, en mobilisant par centaines les volontaires. L’idée de grève sociale est certainement intéressante, mais il ne faut pas se leurrer: pour qu’elle se réalise, il faut que la lutte étudiante se poursuive. C’est pourquoi il faut prioriser le blocage et l’occupation généralisée des campus par les étudiantEs et leurs alliéEs parmi la population.
Et s’il y a élection, la suspension de la grève étudiante n’est pas une option. Ce serait abandonner notre sort aux mains de la bourgeoisie. Si la bourgeoisie s’avance sur ce terrain, il faudra répondre par une vaste campagne offensive qui touchera tout ce qui représente le cirque électoral. Le mot d’ordre est simple: pas d’entente avec les associations étudiantes, pas d’élection!
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