Des nouvelles de la grève à PSA
Quelques nouvelles de la grève à PSA Aulnay avec le bulletin d'information et le Journal de grève (voir http://cgt-psa-aulnay.fr) et quelques photos du rassemblement d'hier.
La Cause du Peuple
Une grève
solide
Un des
moments importants de la grève a été quand nous avons organisé la
distribution de l'argent de la caisse de grève.
L'assemblée
générale avait discuté de la façon de répartir cet argent venu de la
solidarité du monde du travail. Unanimement les grévistes ont décidé de
verser une somme même à ceux qui n'ont fait qu'une ou deux semaines de grève.
Ainsi tous les grévistes ont pu avoir un versement. Et ceux qui ont fait
quatre semaines ont reçu 800 euros. De quoi tenir.
En plus,
la distribution s'est faite dans une organisation impeccable et sous les
caméras de télévision. Tous les travailleurs qui nous ont soutenu ont pu voir
en direct que leur argent est arrivé dans les bonnes poches. Et par cette
lettre, nous tenons une nouvelle fois à remercier tous ceux qui ont tenu à
apporter leur soutien financier, aussi petit soit-il.
La force
de notre grève c'est notre détermination, mais aussi notre organisation
collective. La grève est l'œuvre de chacun, chacun y participe, chacun décide
avec les autres en assemblée générale. Cette organisation nous soude et nous
rend plus fort.
Rencontre avec le directeur de cabinet de Michel
Sapin au Ministère du Travail.
Au tout
début de mars, après avoir rencontré plusieurs fois le faux médiateur envoyé
par le gouvernement -ce facilitateur qui ne facilite rien- nous avons décidé
d'aller directement demander des comptes au ministère du travail.
L'accueil a été particulièrement peu chaleureux. Beaucoup de CRS, matraques à
la main, nous attendaient. Une délégation a quand même été reçue par le
directeur de cabinet de Sapin. Celui-ci a été très clair : le gouvernement ne
nommera pas de médiateur pour ne pas mettre la direction de PSA en
difficulté. En effet, nommer un médiateur obligerait PSA à le refuser car
pour le patron il n'est pas question de rouvrir des négociations. Nous ne
nous faisions pas d'illusion sur la perspective de ce médiateur. Mais en
revanche, l'attitude du gouvernement a été une leçon pour beaucoup d'entre
nous. Ce qui a été traduit clairement par le slogan « Gouvernement
PS...A. Ministère Peugeot »
Visite surprise à l'UIMM avec occupation
PSA veut
faire de la fermeture de l'usine un exemple pour tous les patrons. C'est pour
cela qu'il résiste au maximum pour ne pas céder, quitte à perdre beaucoup de
voitures. L'attitude complice du gouvernement montre que notre grève les
inquiète. C'est aussi pour cela que chaque coup que nous portons est
important.
Alors
vendredi 8 mars, déjouant la surveillance constante des services de
police, nous avons investi par surprise le siège de l'UIMM. Nous nous sommes
installés dans ces somptueux locaux. On a vu le luxe qui s'étale jusque dans
les pissotières de ces messieurs. Mais quel dommage, on n'a pas trouvé leur
caisse noire ! Et c'est dans la salle de réunion de ces patrons licencieurs
que nous avons tenu notre propre assemblée générale.
Quand les
gendarmes mobiles sont venus nous déloger, c'est fièrement et en
manifestation que nous sommes partis, savourant notre victoire et leur manque
de réactivité.
La direction vide les chaines, mais ne trouve pas
assez de volontaires pour aller à Poissy
La semaine
dernière la direction a voulu saper le moral des grévistes en vidant
totalement les chaines de production. La direction voudrait nous faire croire
qu'elle n'a plus besoin de la production d'Aulnay. Mais même les chiffres de
volontaires qui partent à Poissy montrent que ce n'est pas si facile pour
elle. Seuls 180 travailleurs se sont portés volontaires. Et certains sont
déjà revenus, écœurés par les conditions qu'ils trouvent là-bas.
Alors,
notre grève continue à gêner la direction, non seulement dans sa production,
mais surtout par la démonstration que nous faisons qu'il est possible de
combattre un patron comme PSA.
Les minoritaires c'est eux !
La
direction a convoqué un CCE extraordinaire le lundi 18 mars. Comme elle ne
peut toujours pas faire passer au vote son plan de 11 000 suppressions
d'emplois (car les délais légaux ne sont pas finis), elle veut faire voter
aux 20 élus du CCE son projet d'accord, même si pour le moment elle ne peut
le mettre en application. Pourquoi ce cinéma ? D'abord, pour tenter de se
protéger d'attaques juridiques futures et surtout pour tenter de faire croire
à l'opinion publique que son projet d'accord rencontre un soutien majoritaire
de syndicalistes et que les salariés, grévistes ou non, sont minoritaires et
isolés.
Les
travailleurs en grève ont décidé de contre attaquer. Nous avons fait circuler
une pétition contre ce projet qui a recueilli en deux jours (car l'usine
était fermée à cause des intempéries une partie de la semaine) près de 1000
signatures. Nos camarades non grévistes ont largement participé à son succès.
C'est aux travailleurs concernés par le plan de suppressions d'emplois de
décider s'ils veulent de l'accord de la direction. Ce n'est pas aux 20 élus
du CCE de décider à leur place.
Et nous
comptons bien venir très nombreux manifester devant le siège ce lundi 18
mars. Tous ceux qui veulent nous soutenir sont les bienvenus : 13h30 au
75 avenue de la grande armée.
Journal de grève n°8
19/03/2013
Mardi 19 mars 2013, 63ème jour de grève
AULNAY DIT NON AU PSE
La
semaine dernière nous avons fait circuler une pétition dans les
ateliers pour dire non au PSE. Cette pétition a recueilli 1000
signatures ! Ça
veut dire, étant donné les nombreuses
absences dues aux intempéries ou autres, que la grande majorité des
salariés qui étaient présents dans l’usine la semaine dernière a signé.
C’est bien la preuve que ce sont les grévistes qui sont représentatifs
de la volonté des travailleurs d’Aulnay et non ceux qui prétendent
parler en leur nom sans jamais leur avoir demandé leur avis !
C’est fort de ce soutien que nous nous sommes retrouvés à 400 devant la Grande Armée hier après-midi, pour dire non au PSE.
Rappelons
que les pseudos négociations entre la direction et les délégués
syndicaux centraux ont abouti à un projet d’accord qui n’apporte que
quelques améliorations au PSE. Et encore ces améliorations sont dues à
la grève car ce n’est qu’après le déclenchement de la grève que la
direction a consenti à augmenter les primes d’indemnité de licenciement
(+ 1 à 3 mois de salaire), la période des congés de reclassement (qui passe de 9 à 12 mois) et à abaisser, pour les mutations internes, les critères kilométriques de 50 à 35 km pour toucher les primes de mobilité et d’installation.
Mais ces modifications ne changent rien sur le fond. Le PSE reste synonyme de Pôle Emploi ou d’emploi payé au SMIC pour la plupart des salariés d’Aulnay qui ne seront pas reclassés en interne. C’est pourquoi le PSE reste inacceptable en l’état ! Nos revendications principales, un CDI pour tous et la pré-retraite dès 55 ans sont plus que jamais d’actualité !
UN RASSEMBLEMENT DYNAMIQUE
Pour
nous rendre au siège de PSA, nous avons descendu l’avenue de la Grande
Armée en manifestation. Les journalistes présents nous ont avoué être
impressionnés par le dynamisme du cortège. Après 9 semaines de grève, le
moral est toujours là !
Des délégations de
Poissy, Saint-Ouen et même Metz Borny étaient avec nous. Il y avait
aussi des représentants de salariés d’autres entreprises.
Un rassemblement de lutte qui a fait chaud au cœur de tous ceux qui y ont participé !
UNANIMITÉ RATÉE POUR PSA
Le
CCE de lundi, c’était juste un coup de bluff de la direction destiné à
impressionner. Elle voulait faire croire que son PSE était entériné à la
quasiunanimité, alors qu’elle ne peut pas faire voter son PSE tant que
la procédure n’est pas finie (avis des CHSCT, etc.)
Mais
grâce à l’activité des grévistes, la direction n’a réussi à tromper
personne dans l’usine sur la signification de ce vote, purement
consultatif. Autre échec pour elle : la CGT n’est pas seule à voter
contre. Deux délégués centraux CFDT ont voté contre, le troisième s’est
abstenu. Un camouflet pour la direction et une preuve de plusde
l’impopularité de son PSE. Rappelons que la CFDT d’Aulnay soutien la
grève depuis le début.
ACTIONS JURIDIQUES
Il faut continuer de se battre sur tous les fronts !
Après
le CCE, la CGT a confirmé qu’elle assigne PSA devant les tribunaux pour
insuffisance du PSE. L’audience aura lieu le 26 mars au TGI de
Versailles.
Une autre procédure, engagée par SUD, suit son cours. L’audience aura lieu à Paris le 2 avril.
QUI VEUT ALLER À POISSY ?
La
direction a du mal à trouver des volontaires pour aller à Poissy. C’est
normal quand on sait qu’accepter de partir en prêt volontaire ne donne
aucune priorité pour être muté par la suite.
Mais
ces prêts donnent un avant-goût de ce qui nous attend avec le PSE. Ceux
qui viennent d’Aulnay sont placés sur les postes les plus durs et
beaucoup, parmi les 161 qui ont accepté de partir, souhaitent faire
demi-tour.
Se battre tous ensemble pour garder notre emploi, c’est non seulement possible, mais c’est la seule issue !
Le Comité de Grève soutenu par la la CGT, la CFDT et SUD
Aulnay, le 18 mars 2013
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