Aujourd'hui, nous avons été invités par les ouvriers et ouvrières en lutte de PSA dans l'usine d'Aulnay.
Après plusieurs mois à leur côté "de l'extérieur", nous avons pu voir
comment la lutte se déroulait et s'organisait à l'intérieur de l'usine.
Les rencontres et les discussions ont été riches et nous remercions les
camarades pour leur accueil chaleureux.
Pour les avoir côtoyés depuis un moment, on savait qu'ils et elles
étaient organisés. Mais lorsqu'on est à l'intérieur, on s'aperçoit à
quel point. Aucune question relative à la grève, à la solidarité interne
et externe, à la répression, aux actions, à la caisse de grève, au
développement des relations avec les autres usines, au gouvernement, au
patron, à la sécurité, à la culture, etc. n'est écartée et chaque
facteur, même minime, est pris en compte pour faire en sorte que la
grève soit la plus opérationnelle et la plus efficace possible.
Chacun et chacune peut trouver sa place dans cette mécanique superbe
dont seuls les ouvriers et ouvrières, de par leur quotidien et leur
condition, font marcher les rouages avec autant de maîtrise.
Le mot d'ordre est résolument la détermination, avec comme vision le
mouvement d'ensemble qui permettra à la classe ouvrière d'avoir le
rapport de force pour imposer ses mots d'ordre. Les PSA d'Aulnay vont
ainsi à la rencontre des autres sites du groupe, des sous-traitants et
des autres boîtes en lutte. Loin d'être renfermée sur elle-même, la grève va à la recherche de ses alliés naturels.
Pas pour rien qu'elle soit si populaire et qu'elle trouve un soutien
au-delà de nos frontières. L'introduction à l'Assemblée Générale de ce
matin en témoigne :
Il n'y a pas un ou une seule gréviste qui pense que le combat sera facile. Cette conscience renforce la détermination. Et l'organisation
renforce la confiance dans la capacité au mouvement de se développer,
en dépit des hauts et des bas qu'il a traversé, traverse et traversera. Cette
force, cette puissance collective, les grévistes la transmettent aux
ouvriers et ouvrières qui ne sont pas en grève pour des raisons
financières. Et c'est là, comme nous l'explique le Camarade dans
l'extrait audio ci-dessous, que la caisse de grève et la solidarité
financière venue de toute la France et d'ailleurs, agit comme un
argument supplémentaire en faveur de la grève.
Nous en profitons d'ailleurs pour appeler encore une fois au
développement des initiatives de solidarité avec la grève à PSA et plus
largement avec les ouvriers et ouvrières en lutte. Déposons des
caisses de solidarité dans nos bibliothèques, nos piscines, nos salles
de concert et de spectacle, nos maisons de quartier, nos foyers, nos
clubs sportifs, nos boulangeries, nos bars, nos lieux de travail, etc.
Cette paye de grève, c'est le fruit d'un vrai travail. Pas un travail de
production pour engranger des profits pour le patron et les
actionnaires. Un travail qui enrichit l'ensemble de la classe ouvrière
dans la continuité de son combat pour le respect, la dignité et la prise
de conscience de sa capacité à pouvoir diriger l'ensemble de la
société. Car c'est bien la pratique réelle de la lutte, le feu de la
lutte de classe, qui forge l'avenir de la future société pour laquelle
nous nous battons. Et ça, la grève de PSA Aulnay le démontre par la complexité et l'efficacité de son organisation.
Bien sûr, les pas sont encore nombreux à franchir et le rapport de force n'est pas encore en notre faveur. Ce sera un processus long, au cours duquel nous ferons l'expérience de
l'apprentissage du pouvoir, radicalement différent de celui des
capitalistes dont le gouvernement actuel n'est que l'expression.
Mais nous avons confiance en notre classe pour avancer, se relever après
les chutes, apprendre de ses erreurs, s'organiser, combattre et
finalement remporter la victoire, c'est à dire abolir l'exploitation de
l'Homme par l'Homme.
La Cause du Peuple
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