Dans la capitale, les premiers rassemblements ont commencé aux
alentours de 14h, après la grande prière du vendredi. Des milliers de
personnes se sont réunies dans les rues d’Alger. Un manifestant joint
par RFI décrit une véritable marée humaine, une foule scandant les mêmes
slogans que ces derniers jours : « Pouvoir assassin ! », « Le peuple veut la chute du régime », « Non au 5e mandat ! », ou encore « On ne va pas s’arrêter ! »
Pendant plus de trois heures, toutes générations confondues, ils ont défilés en chantant. Dans le cortège, il y avait beaucoup de pancartes faites à la main, mais aussi de grandes banderoles imprimées et d’immenses drapeaux algériens. Les manifestants ont par exemple demandé le silence quand ils passaient devant les hôpitaux, ils ont calmé tous les débuts de violence.
Lorsque sur la route du palais du Peuple, les manifestants se sont retrouvés bloqués, la foule est restée calme et a fait en sorte qu’il n’y ait pas de mouvement de foule. Finalement, le cortège a poursuivi vers la présidence de la République sur les hauteurs de la capitale avant d’être immobilisé par les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes.
Alors que les autorités appelaient à être vigilant vis-à-vis des dérapages, la manifestation s’est déroulée globalement dans le calme. Vers 19h, des échauffourées ont éclaté près de la présidence entre des manifestants et la police. Il y a plusieurs blessés et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes. Dans le même temps, la plupart des manifestants rentraient chez eux, provoquant d’énormes embouteillages à la sortie d’Alger
M. Bouteflika, qui célèbre ses 82 ans ce samedi. Hospitalisé
en Suisse depuis six jours, officiellement pour « des examens médicaux périodiques », le retour en Algérie du chef de l’Etat n’a toujours pas été annoncé.
Toute la semaine, le camp présidentiel a réaffirmé que la contestation n’empêcherait pas le scrutin de se tenir dans les délais et que le dossier de candidature du chef de l’Etat serait remis dimanche au Conseil constitutionnel. Aucune disposition légale ne semble en effet obliger un candidat à se présenter en personne au Conseil constitutionnel pour y déposer son dossier.
Vendredi, plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté
dans plusieurs villes d’Algérie contre une nouvelle candidature du
président. Pour cette seule journée de manifestation, 183 personnes ont
été blessées, selon l’agence de presse officielle APS,
Ces
manifestations d’ampleur bouleversent aussi l’échiquier politique
algérien, alors que l’opposition peine à s’organiser. Pour l’heure,
seuls quatre petits candidats ont déposé leur dossier de candidature,
tandis que trois figures de l’opposition semblent tergiverser et que le
Parti des Travailleurs (PT), petite formation d’extrême-gauche, a
renoncé, en raison de la contestation, à présenter un candidat pour la
première fois depuis 2004.
« A l’exception de deux abstentions, tous les membres du Comité central ont voté pour la non-participation » à la présidentielle du 18 avril, a déclaré Ramdane-Youssef Tazibt, député et membre du bureau politique du PT :
Pendant plus de trois heures, toutes générations confondues, ils ont défilés en chantant. Dans le cortège, il y avait beaucoup de pancartes faites à la main, mais aussi de grandes banderoles imprimées et d’immenses drapeaux algériens. Les manifestants ont par exemple demandé le silence quand ils passaient devant les hôpitaux, ils ont calmé tous les débuts de violence.
Lorsque sur la route du palais du Peuple, les manifestants se sont retrouvés bloqués, la foule est restée calme et a fait en sorte qu’il n’y ait pas de mouvement de foule. Finalement, le cortège a poursuivi vers la présidence de la République sur les hauteurs de la capitale avant d’être immobilisé par les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes.
Alors que les autorités appelaient à être vigilant vis-à-vis des dérapages, la manifestation s’est déroulée globalement dans le calme. Vers 19h, des échauffourées ont éclaté près de la présidence entre des manifestants et la police. Il y a plusieurs blessés et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes. Dans le même temps, la plupart des manifestants rentraient chez eux, provoquant d’énormes embouteillages à la sortie d’Alger
Toute la semaine, le camp présidentiel a réaffirmé que la contestation n’empêcherait pas le scrutin de se tenir dans les délais et que le dossier de candidature du chef de l’Etat serait remis dimanche au Conseil constitutionnel. Aucune disposition légale ne semble en effet obliger un candidat à se présenter en personne au Conseil constitutionnel pour y déposer son dossier.
« A l’exception de deux abstentions, tous les membres du Comité central ont voté pour la non-participation » à la présidentielle du 18 avril, a déclaré Ramdane-Youssef Tazibt, député et membre du bureau politique du PT :
« Le
parti se devait de prendre en compte le processus révolutionnaire en
cours en Algérie. Des millions d’Algériens réclament le départ du
système et cette élection présidentielle ne peut pas répondre à cette
aspiration réelle au changement. (…) Si le calendrier (électoral) est
maintenu, le pays court de gros risques. On ne peut pas participer à
quelque chose qui risque de plonger le pays dans l’irréparable. »
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