Thursday, February 6, 2020

for debate - France - Texte de fondation du Mouvement Populaire des Femmes

la cause du peuple



Notre journal partage le texte fondateur du Mouvement Populaire des Femmes (MPF), une toute nouvelle organisation de femmes révolutionnaires du Front Uni dans l’Etat français.
“La société dans laquelle nous vivons est patriarcale car il existe un rapport de domination systémique dans la société basée sur un critère de genre. Le rôle social attribué aux personnes dans la société dans ce système, c’est le genre. En effet, le genre n’est pas une description biologique mais bien sociale et c’est cet aspect social qui nous intéresse principalement entant que féministes.
Dans notre société il y a deux genres : les femmes et les hommes. Les hommes maintiennent une position de domination et d’oppression illégitime et injuste sur les femmes dans différents domaines et institutions de la société comme l’économie, la cellule familiale, le mariage, la culture, les relations
sociales etc.
Il est important de comprendre que cette position de domination n’a rien de biologique aujourd’hui, elle est principalement sociale. Il n’est pas intéressant de considérer les différences biologiques entre genre féminin et masculin dans une analyse globale de la condition des femmes dans la société car ces différences biologiques ne sont que des justifications pour la préservation d’un système de domination et non les bases du problème actuellement.
Aujourd’hui et depuis toujours les femmes sont et ont été considérées comme des êtres inférieurs, moins intelligentes, moins fortes, moins capables que les hommes. Elles ne savent pas être autonomes, elles ne peuvent pas prendre des décisions, leur sexualité doit être contrôlée et au service des hommes. Elles doivent travailler à la maison sans être payées ou reconnues pour l’immensité du travail qu’elles fournissent. C’est leur rôle social de faire le ménage, d’éduquer les enfants, de s’occuper des taches pénibles.
Toutes ces idées scientifiquement fausses renforcent l’idéologie bourgeoise pour appuyer l’exploitation du corps et du travail des femmes. Cette pensée est tellement implantée et omniprésente dans la société que les femmes l’ont internalisé même si elle est en parfaite opposition avec leurs intérêts matériels.
En se basant sur cette idéologie, jusqu’à il y a 70 ans les femmes n’avaient même pas le droit de vote dans l’Etat français. Les femmes sont toujours empêchées de disposer de leurs propres corps avec par exemple des attaques constantes sur le droit à l’avortement. Elles subissent des violences physiques et psychologiques quotidiennes : la marchandisation de leurs corps dans la culture, dans le phénomène de prostitution et trafic humain, les violences médicales, le harcèlement sexuel, les violences conjugales, les agressions sexuelles, les viols, les féminicides.
Le capitalisme se base sur cette idéologie pour accentuer l’exploitation des femmes prolétaires afin d’enrichir encore plus la bourgeoisie. Si les femmes touchent 10 à 20% moins de salaire que les hommes pour le même travail, on leur dit que vu qu’elles ont la possibilité de tomber enceinte et de partir en congé maternité, elles ont un coût ajouté par rapport aux hommes. C’est faux. Les femmes travaillent plus, même si elles sont aussi plus touchées par le chômage. La bourgeoisie ne peut que se réjouir et profiter d’une telle aubaine, de tout ce bénéfice à se faire sur le dos des femmes ici dans l’État français, ou dans des pays sous domination impérialiste.
L’Etat dans lequel nous vivons est un Etat capitaliste, impérialiste et réactionnaire dirigé par la bourgeoisie au service de la bourgeoisie. L’appareil d’Etat est fait pour protéger les intérêts de la bourgeoisie et sa position de domination sur les femmes lui est profitable. Cet Etat ne combattra jamais ses propres intérêts matériels, il ne fera que lâcher des miettes de droit pour apaiser la colère et rétablir un semblant de paix sociale au milieu d’une réelle lutte féministe et d’une lutte de classe. Les femmes prolétaires savent bien qu’elles ne sont pas protégées et que leur voix n’est pas écoutée par la police, la main armée de la bourgeoisie.
Nous devons garder en tête que la bourgeoisie française est non seulement la source de l’exploitation économique des femmes dans l’Etat français, mais également de toutes les femmes des pays sous domination impérialiste comme en Afrique ou en « Outre-Mer » coloniale.
Nous refusons la stratégie légaliste qui consiste à essayer de réformer le capitalisme dans son aspect patriarcal car ces réformes profitent quasi uniquement aux femmes bourgeoises. Ce qui importe ce sont les réels changements sociaux au sein de la société, de réelles politiques féministes, une révolution culturelle pour déraciner le patriarcat.
La bourgeoisie n’est pas prête à entamer un réel programme féministe car c’est un programme fondamentalement révolutionnaire qui renverserait leur position de domination.
Pour ces raisons l’Etat bourgeois se place en tant qu’ennemi au mouvement de libération des femmes. Il doit être combattu et renversé pour une progression vers l’abolition du patriarcat.
Nous voulons un monde de paix et de liberté où les hommes et les femmes sont égaux. Pour cela nous devons premièrement résoudre la contradiction principale dans notre société qui se place entre prolétariat et bourgeoisie en s’inscrivant par une lutte de longue durée en alliance avec toutes les organisations révolutionnaires pour le renversement de la bourgeoisie dans une guerre populaire. Mais nous devons également résoudre la contradiction secondaire entre toutes les femmes et les hommes, le patriarcat.
Ces deux luttes se font en parallèle et après la prise de pouvoir contre la bourgeoisie comme force réactionnaire principale : la lutte féministe devra continuer et changer d’aspect pour construire des révolutions culturelles et balayer les restes du patriarcat.
Le Mouvement Populaire des Femmes se place en tant qu’organisation révolutionnaire féministe. Notre ligne, c’est le féminisme prolétarien révolutionnaire. Notre objectif, c’est l’abolition du patriarcat. Notre voie, c’est l’unification des femmes prolétaires dans un combat révolutionnaire, féministe, anticapitaliste et anti-impérialiste.
Sans révolution, pas de féminisme et pas de révolution sans féminisme.

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