En Chine, une quinzaine de militants des droits des travailleurs ont été arrêtés dans le cadre d’une vaste opération qui touche la région de Canton, dans le sud du pays. Parmi eux, Zeng Feiyang, le directeur du Centre Panyu qui vient en aide aux travailleurs migrants. Cette association fournit une aide juridique gratuite et fait pression sur les patrons d’usines quand ceux-ci ne versent pas les salaires ou les primes dues aux ouvriers. C’est aussi le cas de l’association Nanfeiyan, qui défend les victimes d’accidents du travail. Son patron, He Xiaobo, fait partie des militants arrêtés.
En l’absence de syndicats indépendants, le rôle de ces associations
est crucial. Grâce à leurs actions, les ouvriers chinois ont enfin
compris qu’ils avaient des droits et qu’ils pouvaient réclamer justice.
C’est le cas de Zhu Xiaomei, ancienne ouvrière du japonais Hitachi. Elle
a été licenciée pour avoir mené une grève réclamant la hausse des
salaires en 2013. Depuis, elle milite, et vient aussi d’être
interpellée. Cette vague d’arrestations sans précédent fait suite à des
mois de harcèlement. Ces associations ont vu leurs locaux vandalisés et
leurs employés menacés. Les autorités chinoises leur reprochent de ne
pas avoir d’existence légale, alors qu’elles refusent de les enregistrer
officiellement. Les défenseurs des travailleurs sont aussi accusés
d’être financés par l’étranger, avec pour mission – en contrepartie – de
semer le trouble en Chine.
Manifestation ouvrière en Chine
Manifestation ouvrière en Chine
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