Déclaration sur le départ de la section de Montréal (Statement On the Departure of the Montreal Section)
Déclaration sur le départ de la section de Montréal du Mouvement Étudiant Révolutionnaire
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Nous, le Comité de Coordination du MER-RSM, sommes déçu.es de voir la déclaration récente
du MER Montréal annonçant leur départ de notre organisation. Bien que
nous soyons déçu.es, nous ne sommes pas surpris.es: leur déclaration
survient dans une suite d’évènement dont; la démission des membres du
MER Montréal du Comité de coordination, des mois de non-communication
avec le Comité de coordination et un manque de participation à la vie du
MER-RSM pancanadien. En effet, le MER Montréal est allé jusqu’à ne pas
assister au récent Congrès du MER-RSM, malgré le fait qu’initialement
ils/elles s’étaient porté.es volontaire pour que celui-ci ait lieu à
Montréal. C’est dans ce contexte que le Comité de coordination a envoyé
un appel final au MER Montréal, qui stipulait que leur adhésion à
l’organisation serait résiliée si ils/elles ne reprenaient pas contact
avec le Comité de coordination. Au lieu de lutter sur les désaccords
politiques avec le reste du MER-RSM, le MERMontréal a choisi d’annoncer son retrait.
Il y a de nombreux aspects de la déclaration du MER Montréal qui, selon nous, sont contestabless, nous tenons à nous concentrer à soulever les différents politiques. Principalement, ces différents sont: le rejet de la nécessité d’organisations de masse indépendantes et leurs critiques mal avisées du Sixième Congrès du MER-RSM, qui a eu lieu à Ottawa en février
Le MER Montréal n’est pas d’accord avec l’importance de l’indépendance des organisations de masse et intermédiaires. Ils/elles soutiennent leurs critiques en pointant vers un article de la revue Arsenal, le journal théorique du PCR-RCP, et en suggérant que de permettre des initiatives indépendantes des masses équivaut à liquider l’importance d’un parti, et même de la révolution. Nous sommes fermement en désaccord avec cette critique: nous pensons qu’un mouvement révolutionnaire robuste doit engager la société sur de multiple niveaux, y compris au niveau intermédiaire et des masses, à l’aide d’organisations de masse et intermédiaires travaillant aux côtés d’organisations au niveau du parti.
Nous soulignons l’importance de l’indépendance des organisations de masse et intermédiaire, et de leurs propres structures démocratiques internes: nous pensons qu’un aspect crucial de la ligne de masse est de faire confiance aux masses pour gérer leur travail. Le MER-RSM doit maintenir son indépendance organisationnelle, plutôt que d’agir simplement comme un appendice directement sous le contrôle organisationnel du PCR-RCP. Nous sommes attristé.es de voir le MER Montréal rejeter la ligne de masse et adopter comme pratique une caricature d’organisation d’avant-garde qui substitue le leadership politique par un leadership bureaucratique.
Le MER Montréal a fait trois critiques principales du sixième Congrès du MER-RSM. Avant de s’engager dans ces critiques, nous voulons souligner l’absence du MER Montréal au dernier Congrès, ce qui fait que beaucoup de ces critiques proviennent d’une position d’ignorance relative. Bien que nous aurions dû être plus proactifs pour publier diffuser l’intégralité des motions adoptées sur le site Web du MER-RSM. Cependant, le MER Montreal aurait trouvé les réponses à beaucoup de leurs questions dans le «Rapport» qui a été publié peu de temps après la clôture du Congrès. En gardant ceci en tête, le MER Montréal critique les deux éléments suivants: l’accent “inutile” mis sur les assemblées générales, la substitution de la Journée Internationale des travailleuses par la «Journée des travailleurs/euses de genre opprimé» et la taille du Congrès.
Nous trouvons étrange que le MER Montréal soit en désaccord avec la campagne pour les Assemblées générales, étant donné que celle-ci a été suggérée pour la première fois par un camarade de Montréal lors du premier congrès du MER-RSM en 2012. Cependant, nous sommes de l’avis que la critique considérant cette campagne comme étant apparemment “inutile” est de mauvaise foi. Le MER-RSM a toujours avancé la notion que les AG ne sont pas une fin en soi, mais plutôt un forum dans lequel la lutte des classes est possible. Ainsi, afin de favoriser la lutte des classes sur les campus, nous avons créé et tentons de créer des AG là où elles n’existent pas. À leur tour, les AG sont un outil permettant d’entreprendre des grèves étudiantes, et qui de par l’augmentation du niveau de militance et de la lutte à travers le Canada, contribuera à créer une génération de militant.es et les conditions pour la révolution.
De plus, dans les contextes où les AG existent déjà (comme au Québec!), les camarades ne sont pas tenu.es de s’engager dans ce type de pratique. Nous avons toujours été clairs sur cette conception stratégique aussi bien dans les motions présentées aux congrès du MER-RSM, que dans nos documents. En effet, si le MER Montréal avait lu le «Rapport» publié après le Sixième Congrès du MER-RSM, ils/elles auraient trouvé cette même conception répétée ci-haut. Alors que le MER Montréal peut être en désaccord avec cette orientation stratégique (notons bien, que jamais celui-ci fut ouvertement manifesté au MER-RSM), il est malhonnête d’affirmer que l’objectif de la campagne des AG n’est pas clair.
Le MER Montréal a aussi critiqué le MER-RSM pour avoir appelé à une «Journée des travailleurs/euses de genre opprimé» le 8 mars, plutôt que la traditionnelle «Journée internationale des travailleuses». Nous sommes en désaccord pour dire que cela constitue l’abandon de 100 ans de lutte des femmes de la classe ouvrière pour leur émancipation. Nous ne pensons pas que l’inclusion des femmes trans et des prolétaires non binaires mine la lutte pour l’égalité entre les genres et ne porte pas atteinte à la lutte pour la révolution. Notons qu’il y a eu un débat considérable sur cette motion au Congrès, soulignons également qu’en ne participant pas au Congrès, le MER Montréal a négligé leur devoir de s’engager dans une lutte de ligne avec leurs camarades sur une question importante qui était clairement controversée.
Enfin, le MER Montréal essaie de justifier leur attitude distante parprise de distance relevant un supposé déclin de la taille du MER-RSM ppan-canadien. S’il est vrai qu’il y a eu moins de participant.es au congrès du MER-RSM cette année que par le passé, mais ceci n’a rien à voir avec la taille du MER-RSM. En fait, le MER Montréal n’a pu constater cette diminution de participant.es, que puisque le MER-RSM est maintenant trop grand et largement répandu à travers le Canada, pour qu’il soit possible de rassembler tous les membres pour chaque Congrès. C’est pourquoi, nous avons pour les deux derniers congrès, utilisé un système de délégation plutôt que d’accueillir d’inviter tou.tes les participant.es. En fait, si le MER Montréal avait assisté au Congrès, ils/elles auraient découvert que le MER-RSM était plus grand que jamais, et ce même si les membres de MER Montréal ne sont pas inclus.es dans le total.
Le Comité de coordination est déçu que le MER Montréal ait annoncé leur départ du MER-RSM pan-canadien. Cependant, pour toutes les critiques faites par le MER Montréal, nous voulons noter que pas une seule fois ces critiques n’ont été soumises à l’interne au MER-RSM, ni aux Congrès pour que celles-ci soient discutées de manière ouverte et démocratique. Le MER Montréal a abandonné sa responsabilité de lutter avec ses camarades. Dans la mesure où le MER-RSM défend l’importance de la lutte politique, le MER Montréal s’en écarte, le Comité de coordination voit le départ du MER Montréal comme un revers temporaire pour le MER-RSM dans une seule ville. Nous reprendrons bientôt nos activités à Montréal et continuerons de contribuer au mouvement révolutionnaire au Canada et au Québec.
Nous invitons tou.te personne à Montréal intéressée à nous aider à reconstruire le MER-RSM à nous contacter.
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Statement On the Departure of the Montreal Section of the Revolutionary Student Movement
We, the RSM Coordinating Committee, are disappointed to see the recent statement
of the MER Montreal announcing their departure from the broader
organization. While we are disappointed, we are not surprised: their
statement follows the resignation of MER Montreal members from the
Coordinating Committee, months of non-communication with the
Coordinating Committee, and a lack of participation in the life of the
broader RSM. Indeed, the MER went as far as to not attend the recent RSM
Congress, despite initially volunteering to host it in Montreal. It was
in this context that the Coordinating Committee sent a final appeal to
the MER Montreal, which stipulated that their membership would be
terminated if they did not resume communication with the Coordinating
Committee. Instead of struggling with the rest of the RSM over political
disagreements, the MER Montreal chose to announce their resignation.
There are many aspects of the statement
made by the MER Montreal which we find objectionable. However, we want
to highlight the political differences. Chiefly, these differences are: a
rejection of the need for independent mass organizations, and misplaced
criticisms of the Sixth Congress of the RSM, held in Ottawa in
February.
MER Montreal disagrees with the
importance of independent mass and intermediate organizations. They make
their criticism by pointing to an article in the PCR-RCP’s theoretical
journal Arsenal, and by suggesting that to allow for independent
mass initiatives is to liquidate the importance of a Party or even more
broadly, revolution. We clearly disagree with this criticism: we think
that a robust revolutionary movement engages society on multiple levels,
including on the mass and intermediate levels, with mass and
intermediate organizations working alongside party-level organizations.
We uphold the importance of independent mass and intermediate
organizations with their own internal democratic structures: we think
that a crucial aspect of the mass line is to trust the masses to run
their own affairs. The RSM should maintain its organizational
independence, rather than acting simply as an appendage directly under
the organizational control of the PCR-RCP. We are sad to see the MER
Montreal reject the mass line, and adopt as their practice a caricature
of vanguard-style organizing which substitutes political leadership for
bureaucratic leadership.
MER Montreal has levelled three main
criticisms of the Sixth RSM Congress. Before engaging with these
criticisms, we want to highlight that the MER did not attend the
Congress, and so makes many of these criticisms from a position of
relative ignorance. While we should have been more pro-active about
posting the full text of the adopted motions on the RSM web site, MER
Montreal would have found the answers to many of their questions in the
“Reportback” which was posted shortly after the Congress ended. With
that in mind, the MER Montreal criticizes: the apparently “pointless”
focus on General Assemblies, renaming IWWD to “Gender Oppressed Workers
Day”, and the size of the Congress.
We find it strange that the MER Montreal
would take issue with the General Assembly campaign, considering that it
was first suggested by a comrade from Montreal at the first RSM
Congress in 2012. However, we think that the criticism of GAs being
apparently “pointless” is a criticism made in bad faith. The RSM has
always put forward the notion that GAs are not an end in-and-of
themselves, but rather serve as a forum in which class struggle is
possible. Thus, as a means of furthering class struggle on campuses, we
have attempted to create GAs where they do not exist. In turn, the GAs
are to build towards student strikes, which by raising the level of
militancy and struggle across Canada, will help create a generation of
militants and the conditions for revolution. Furthermore, in contexts
where GAs already existed (such as in Quebec!), comrades were not
required to engage in this type of practice. We have always been clear
about this general strategic conception in the motions presented to RSM
Congresses, as well as in our documents. Indeed, had the MER Montreal
read the “Reportback” issued after the Sixth RSM Congress, they would
have found this same conception repeated there. While the MER Montreal
may disagree with this strategic orientation (though we should note,
never openly within the RSM), it is dishonest to say that the point of
the GA campaigns is unclear.
MER Montreal criticized the RSM for calling for a “Gender Oppressed Workers’ Day” on March 8th,
rather than the traditional “International Working Women’s Day.” We
disagree that this constitutes an abandonment of 100 years of struggle
of working-class women for their emancipation. We do not feel as though
the inclusion of trans women and non-binary proletarians undermines the
struggle for gender equality, nor does it undermine the struggle for
revolution. While we note that there was considerable debate on this
motion at the Congress, we also note that by not attending, MER Montreal
neglected to struggle with their comrades on an issue which was clearly
controversial and important.
Finally, the MER Montreal attempts to
justify their aloofness by pointing to the supposed decline in size of
the broader RSM. While it is true that there were fewer attendees at the
RSM Congress this year than in the past, that has nothing to do with
the size of the broader RSM. Indeed, and MER Montreal was aware of this,
it was because the RSM is now too large and wide-spread for it to be
feasible to bring everyone together for every Congress. As such, we have
for the last two Congresses, used a delegation system rather than
having everyone attend. In fact, had MER Montreal attended the RSM
Congress, they would have discovered that the RSM is larger than ever,
even when members of MER Montreal are not included in the total.
The Coordinating Committee is
disappointed that MER Montreal has announced their departure from the
broader RSM. However, for all of the criticisms that MER Montreal makes,
we want to note that not once were any of these criticisms brought up
internal to the RSM, nor at RSM Congresses, to be discussed in an open
and democratic manner. MER Montreal has abandoned their responsibility
to struggle with their comrades. Where the broader RSM upholds the
importance of political struggle, MER Montreal backs away from it. With
this in mind, the Coordinating Committee sees the departure of MER
Montreal as only a temporary setback for the RSM in a single city. We
will resume activity in Montreal shortly, and will continue to
contribute to the broader revolutionary movement across Canada and
Quebec.
If anyone in Montreal is interested in helping to rebuild the RSM, we welcome you to get in touch with us.