Saturday, May 2, 2020

Canada - Journée internationale des travailleurs et des travailleuses : Déclaration du (PCR-RCP) ISKRA

    


La Journée internationale des travailleurs et des travailleuses est habituellement l’occasion pour les prolétaires de tous les pays de se rassembler, d’envahir les centres-villes des métropoles et de mener des actions combatives contre les classes exploiteuses. Cette année, au Québec et au Canada – comme à bien d’autres endroits dans le monde –, les conditions ne permettent pas aux masses laborieuses de se réunir et de prendre la rue. Comme chacun le sait, une pandémie monstrueuse fait rage. Les prolétaires sont confinés dans leurs domiciles pour limiter la propagation du virus. En conséquence, les drapeaux et les bannières du mouvement ouvrier et de la révolution socialiste n’ont pas été déployés. Mais la lutte des classes ne s’est pas arrêtée pour autant. Et surtout, l’aspiration du prolétariat à une société nouvelle, libérée de l’exploitation et du chaos engendrés par la propriété privée bourgeoise ne s’est pas évanouie, bien au contraire.
Le capitalisme, c’est le chaos!
Les ravages causés par la propagation incontrôlée du nouveau coronavirus à travers le monde révèle au grand jour l’incapacité de la bourgeoisie impérialiste à répondre aux besoins de la majorité de l’humanité et à organiser la production et la distribution des biens de manière rationnelle. La pandémie ne fait que commencer, mais déjà, les contradictions du capitalisme se sont aggravées au point de modifier de manière importante le fonctionnement des États bourgeois et d’entraîner une dégradation profonde des conditions de vie des masses populaires. Partout, les classes dominantes se sont montrées incapables de mettre en place des mesures préventives, de contrôler la propagation du virus et de fournir à la population ce dont elle a besoin. Au cœur des citadelles impérialistes d’Europe et d’Amérique du Nord, où le virus a frappé de plein fouet dans les dernières semaines, les systèmes de santé sont saturés et les cadavres s’amoncellent – une situation qui aurait été absolument impensable quelques mois plus tôt. Dans ces pays, il manque de tout : kits de dépistage, masques et équipement de protection, respirateurs artificiels, médicaments, personnel soignant.
Les travailleuses de la santé sont envoyées au front sans matériel et en nombre insuffisant. Par ailleurs, l’arrêt d’une grande partie de l’activité productive, arrêt décrété par la bourgeoisie de plusieurs pays pour limiter la propagation du virus, a plongé des millions de prolétaires dans une situation économique catastrophique. Dans plusieurs pays, le nombre de chômeurs atteint des proportions qui n’avaient pas été observées depuis des décennies. Au Canada, ce sont plus de 7 millions de personnes qui ont dû se tourner vers une aide gouvernementale d’urgence, c’est-à-dire plus du tiers de la « population active ». Partout, les travailleurs et les travailleuses s’appauvrissent de manière brutale. Et ce n’est que le commencement. On peut déjà prévoir que les mois et les années à venir seront marqués par de violentes attaques contre les masses laborieuses alors que les États bourgeois chercheront à rembourser à leurs créanciers richissimes les centaines de milliards de dollars qu’ils auront dépensés pour faire face à la pandémie. Comme elle l’a toujours fait, la bourgeoisie rejettera entièrement le fardeau de la crise sur le dos des prolétaires et des ouvriers.
Dans les pays dominés par l’impérialisme, où les infrastructures sanitaires sont beaucoup moins développées que dans les pays riches – voire pratiquement inexistantes dans certains cas –, la pandémie risque de provoquer une hécatombe. Notamment, dans les pays du continent africain, où 56% de la population urbaine s’entasse dans des bidonvilles et où seulement 34% des ménages ont accès à des moyens simples de se laver les mains (selon les chiffres rendus publics par les impérialistes eux-mêmes), la propagation du virus pourrait faire des millions de morts. Par ailleurs, alors que l’impérialisme conduit déjà officiellement 21 000 personnes à mourir de faim chaque jour dans le monde en temps normal, la crise économique qui accompagne la pandémie – et qui ne fait que révéler une fois de plus l’incapacité du capitalisme à répartir rationnellement les ressources et les produits du travail humain – pourrait exposer encore plus de personnes à la famine dans les pays les plus vulnérables. Selon l’ONU, le nombre de personnes « souffrant sévèrement de la faim » dans le monde pourrait même doubler en raison des effets de la pandémie de COVID-19.
La réponse complètement déficiente des classes dominantes à la pandémie montre, aux yeux des prolétaires de tous les pays, les limites historiques du capitalisme – une forme d’organisation sociale fondée sur la propriété privée des moyens de production, sur la concurrence et sur la recherche du profit maximum. La concurrence inter-impérialiste entre les bourgeoisies des grandes puissances mondiales a empêché l’adoption de mesures préventives pour faire face au virus (production et achat en quantités massives de matériel médical, opérations de dépistage à grande échelle, investissements dans les réseaux de la santé, formation du personnel médical, etc.) et a dangereusement retardé la mise en place des mesures nécessaires pour limiter sa propagation (fermeture des écoles, arrêt d’une grande partie de l’activité économique, limitation des rassemblements et des déplacements non-essentiels, confinement, etc.). Cette même concurrence est maintenant en train de pousser les différents gouvernements capitalistes à relâcher les mesures de confinement et à relancer l’exploitation des ouvriers et des prolétaires, et ce, alors que le virus est toujours là, qu’il est toujours aussi dangereux, que la grande majorité des populations n’est pas encore immunisée et qu’aucun vaccin n’est encore disponible. Par ailleurs, la course entre les grandes entreprises capitalistes pour produire et vendre au plus haut prix des masques et du matériel médical de protection, ainsi que la compétition irrationnelle et anarchique entre les différents États bourgeois pour s’approvisionner auprès de ces entreprises privées, constituent une preuve accablante de l’absurdité des lois du capitalisme. Cette opération de brigandage à grande échelle n’est rien de moins qu’un crime contre l’humanité. Alors que les ressources mondiales devraient être distribuées en fonction des besoins des populations, ce sont les États les plus riches (ou les plus rapaces) qui les accaparent et qui en privent les autres. Aussi, la course au profit qui caractérise le mode de production capitaliste retarde le processus de développement d’un vaccin contre le virus – le seul moyen de mettre une terme à la pandémie sans qu’une large proportion de la population mondiale ne soit infectée et qu’un nombre incalculable de personnes ne meurent. Étant donné que la recherche du profit est le moteur de la production bourgeoise, les capitalistes n’investissent que dans les domaines qui promettent d’être rentables. Ainsi, les recherches pour mettre au point un vaccin contre le SARS-CoV-1 ont été abandonnées lorsque la flambée épidémique des années 2002 à 2004 s’est estompée, puisqu’il n’y avait plus d’argent à faire. Pourtant, si ces travaux scientifiques avaient été poursuivis, la recherche pour produire un vaccin contre le nouveau coronavirus (qui s’apparente sous certains aspects au SARS-CoV-1) n’aurait pas eu à partir d’aussi loin. Plus encore, l’affrontement auquel on assiste présentement entre les grands monopoles pharmaceutiques et entre les différentes nations capitalistes pour développer le vaccin avant les autres est un non-sens complet. Cet affrontement absurde rend le processus beaucoup moins efficace qu’il ne pourrait l’être si les ressources et les connaissances dont l’humanité dispose étaient mises en commun et si la production était planifiée rationnellement à l’échelle planétaire pour servir l’ensemble de la population mondiale. En somme, la propriété privée bourgeoise et la division de l’humanité en nations concurrentes limitent la capacité des êtres humains à résoudre les problèmes auxquels ils font face et empêchent la satisfaction des besoins des larges masses. Le capitalisme parviendra sans doute à vaincre la pandémie, mais il le fera en employant des méthodes barbares et au prix de pertes humaines totalement inutiles.
Poursuivons la lutte pour reconstruire le camp de la révolution prolétarienne!
Dans tous les pays, la crise actuelle génère une situation explosive. Les contradictions du capitalisme sont exacerbées. Alors que les conditions de vie des masses laborieuses se dégradent dramatiquement partout sur la planète, celles-ci prennent conscience du caractère destructeur du capitalisme et de l’impérialisme. À mesure que l’appauvrissement du prolétariat s’aggravera et que les attaques contre la classe ouvrière se multiplieront, la colère des masses grandira et deviendra de plus en plus vive. Le désespoir et la frustration devant l’anarchie capitaliste conduiront les travailleurs et les travailleuses à la révolte. Un peu partout dans le monde – dans les pays impérialistes comme dans les pays dominés –, la crise va générer des soulèvements populaires violents contre les États bourgeois. Les gouvernements capitalistes se préparent d’ailleurs déjà à faire face à de tels mouvements de révolte en mettant en place des dispositifs répressifs sans précédant (contrôles policiers, patrouilles, surveillance, couvre-feux, interdictions de rassemblements, etc.) et en déployant de vastes campagnes de propagande pour entraîner les masses à soutenir l’État bourgeois. Partout, les classes dominantes soufflent dans la trompette du patriotisme pour amener les prolétaires à se regrouper derrière le drapeau national. Mais la propagande bourgeoise n’est pas toute-puissante. D’ailleurs, elle n’a jamais réussi à empêcher que les travailleurs et les travailleuses se soulèvent pour combattre l’exploitation à laquelle les capitalistes les soumettent. Elle n’a pas non plus réussi à empêcher la victoire des grands mouvements révolutionnaires prolétariens du 20e siècle – soit la révolution bolchévique de 1917 et la révolution chinoise de 1949. Les prolétaires conscients savent que leur intérêt ne réside pas dans le soutien à « leur » bourgeoisie nationale, mais bien dans l’unité avec les travailleurs et les travailleuses de tous les pays et dans la lutte contre l’impérialisme mondial.
Les douze derniers mois avaient d’ailleurs été marqués par le développement d’importants mouvements de révoltes populaires à plusieurs endroits dans le monde – au Chili, en Équateur, en Haïti, en Irak, en Iran, en Algérie, au Liban, en France, etc. Dans chacun de ces pays, les masses laborieuses sont descendues dans la rue par milliers pour protester contre les gouvernements en place, pour dénoncer leurs conditions de vie misérables et pour combattre les classes dominantes. Ces mouvements ont été extrêmement encourageants, car ils ont prouvé aux yeux de tous l’actualité et l’universalité de la lutte des classes et du combat des exploités contre la bourgeoisie et les classes réactionnaires. À plusieurs endroits dans le monde, le 1er mai 2020 s’annonçait particulièrement effervescent. Mais les conditions objectives ont changé. Aujourd’hui, près de la moitié de l’humanité est en confinement. À bien des endroits, les travailleurs et les travailleuses ne peuvent pas prendre la rue. Mais les mêmes conditions qui ont freiné les mouvements des derniers mois vont bientôt produire une nouvelle vague mondiale de révoltes populaires, encore plus étendue et d’une puissance encore plus grande que la précédente!
Cette nouvelle vague de révoltes sera l’occasion de donner une nouvelle impulsion, dans tous les pays, au travail pour reconstruire le camp de la révolution prolétarienne mondiale. Les communistes doivent se préparer à prendre part activement aux mouvements populaires qui vont se développer partout. Lorsque les mouvements vont émerger, ils devront être visibles et faire connaître leur programme aux prolétaires en luttant à leurs côtés. Ils devront s’inspirer des formes de lutte développées par le peuple et les systématiser. Ils devront diriger des combats et jouer un rôle d’avant-garde dans la lutte des masses. Ils devront forger, au cœur de la révolte populaire, l’organisation révolutionnaire afin d’armer le prolétariat pour son combat contre la bourgeoisie. Si le peuple n’a pas tous les outils nécessaires pour vaincre la classe dominante, les mouvements de révolte à venir seront appelés à être écrasés par la réaction ou à s’estomper au bout d’un certain temps. C’est pourquoi il faut continuer la bataille pour renforcer le camp du peuple et pour reconstruire, dans chaque pays où il n’existe plus, le parti prolétarien d’avant-garde. Au Canada, la lutte pour reconstruire ce parti, c’est la lutte pour développer le Parti communiste révolutionnaire. Et dans les conditions actuelles, la première étape pour y contribuer est de propager largement son programme ainsi que les analyses publiées par son journal en ligne, l’ISKRA!
Ne restons pas les bras croisés en attendant que la situation ne se modifie par elle-même. Préparons-nous plutôt avec enthousiasme en vue des soulèvements qui approchent. Déjà, nous devons nous armer théoriquement en développant une compréhension juste des événements récents. Nous devons être attentifs à ce qui se passe dans tous les pays et à la situation particulière dans laquelle se trouvent nos frères et nos sœurs de classe partout dans le monde. Nous devons protester dès maintenant contre les attaques que les bourgeois nous font subir et lutter pour nos revendications légitimes. Et surtout, nous devons nous préparer pour les combats à venir en demeurant guidés par l’internationalisme prolétarien et en ayant comme perspective le renversement complet et définitif du capitalisme sur l’ensemble du globe terrestre!
Armons-nous de la théorie révolutionnaire en vue de la prochaine vague mondiale de révoltes populaires!
Poursuivons la lutte pour reconstruire le camp de la révolution communiste!
Vive le combat de la classe ouvrière internationale et des masses populaires du monde entier!
Vive la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses!

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