Construisons l’organisation de masse des ouvrières et ouvriers révolutionnaires !
Notre Parti, le Parti Communiste maoïste, ne peut se développer que dans le feu de la lutte des classes. Ce qui signifie, dans la situation particulière à l’Etat français, en lien direct avec les mouvements de masse tels que les Gilets Jaunes, qui a radicalisé les luttes des travailleuses et travailleurs, montré qu’on devait oser lutter et oser vaincre. Les masses populaires apprennent, s’intéressent aux questions politiques, se questionnent sur l’organisation du monde… Les masses veulent s’organiser pour combattre et pour vaincre !
Notre Parti, dans cette lutte des classes, doit
s’employer à organiser les masses populaires, et cela doit notamment
passer par le développement du Front Uni. Le travail est déjà engagé
dans ce sens et il doit continuer, au cœur de la lutte de classe en lien
étroit avec les masses. Nous disions, dans nos textes de base :
« Le Parti assure le rôle dirigeant de la
révolution. Il se bat pour l’unité de tous les révolutionnaires car sans
Parti, la classe ouvrière est désorganisée et ne pourra vaincre le
capitalisme. Les éléments les plus conscients et déterminés du
prolétariat doivent construire ce parti de type nouveau.
Le Parti Communiste d’aujourd’hui a pour
idéologie le marxisme-léninisme-maoïsme, le dernier degré atteint en
théorie et en pratique par le marxisme. […]
Le Parti seul ne suffit pas pour la révolution,
il a besoin de construire de nouvelles structures pour développer la
lutte révolutionnaire. Ces structures doivent être un contre-pouvoir au
pouvoir d’État en place quel que soit le gouvernement. Ces structures
doivent être un véritable outil de combat du prolétariat et des couches
populaires. […]
Les secteurs principaux où le front doit se
développer sont les usines et autres entreprises, les quartiers
populaires, les établissements scolaires et universitaires. »
Nous développons le Front Uni dans ce sens ; et ce
Front Uni est l’outil essentiel de l’organisation des masses populaires.
Sans Front Uni, pas de nouveau pouvoir, pas d’Etat prolétarien en
formation. Nous devons développer, aujourd’hui, une organisation
prolétarienne de masse solide, bâtie dans la lutte, rendue conséquente
par nos succès dans la construction des instruments de la révolution et
notre expérience. Ce front ne peut être que le plus conséquent développé
par notre Parti et compter comme la force principale d’un Front
révolutionnaire dans l’Etat français.
« Un Parti Communiste ne peut être coupé des
masses, au contraire il doit y avoir un rapport dialectique entre les
révolutionnaires et la classe ouvrière.
Les maoïstes viennent de la classe ouvrière et
vont à la classe ouvrière, cela ne doit pas être autrement. Notre action
politique doit être entièrement dirigée vers la classe.
Dans le Parti, les mécanismes doivent être mis en
place afin que les ouvriers et ouvrières aient une place
particulièrement importante. »
En tant que communistes, c’est-à-dire
marxistes-léniniste-maoïstes, nous ne pouvons que porter notre effort
dans le sens de la création d’une grande organisation prolétarienne ; et
c’est le sens de cette publication.
Le Front Uni et les questions transversales
Les camarades du Parti ne sont pas des gens sortis de
nulle part : notre Parti se construit dans le feu de la lutte des
classes. Plusieurs camarades ont été en prison, et ont connu la violente
répression que l’Etat bourgeois oppose à l’ouvrier, au prolétaire qui
réclame son dû. En effet, ces camarades ont développé, en théorie et en
pratique, la question du Front Uni.
Nous avons expérimenté dans de nombreux Fronts
-développés de manière tactique, localement, en fonction de notre
stratégie de développement de la Guerre Populaire prolongée- de
nombreuses conceptions. Nos affirmations stratégiques ne tombent donc
pas du ciel, elles sont éprouvées par la pratique. Et nous comptons
certains axes essentiels ;
- Le Front Uni comme les autres instruments se construit concentriquement : en particulier, sans Parti, la pérennité du Front est impossible à assurer ; la synthèse théorique et pratique des acquis n’est pas assurée ; la direction générale stratégique n’est pas maintenue. Ainsi, le Parti dirige le front stratégiquement, il est le facteur dirigeant. Les prolétaires avancés du Front entrent dans le Parti et le dirigent, maintiennent une direction stratégique, assurent que le Parti ne fait qu’un avec les intérêts de la classe. Sans force combattante, nous ne pouvons pas assurer la pérennité du Parti, défendre sa direction ou appliquer la justice populaire ; les réactionnaires qui ont réprimé le Front ou notre Parti s’en sortent sans dommages ; les camarades ne peuvent être extirpés de la prison.
- Le Front Uni ne se forme pas dans la théorie mais dans la pratique. C’est dans le feu de la lutte des classes que se forment les cadres les plus solides, que se recrutent les ouvriers et ouvrières les plus avancés. Sans pratique, sans audace, le Front ne se développe pas. Quand avons-nous avancé ? Quand notre lien avec la classe ouvrière nous a permis d’être audacieux, de prendre l’initiative ; quand nous avons correctement servi le peuple, appris du peuple et repris le meilleur pour le développer à plus grande échelle ; et quand nous avons eu une totale confiance dans la classe.
- La classe ouvrière est la classe révolutionnaire ; elle n’a pas peur de la violence, elle n’a pas peur de la révolution. Il faut penser à juin 36, à la Résistance antifasciste, à l’automne Rouge de 1947, à mai 68, aux hiver 2005 et 2018. Penser « massification » pour justifier l’absence d’audace est une pratique liquidationniste, et le mouvement des Gilets Jaunes l’a prouvé. Les organisations du Front Uni se tournent vers la classe, qui mène la Révolution, et ont raison de le faire. Elles s’adressent notamment à des secteurs spécifiques, parmi les plus exploités : en premier lieu les femmes prolétaires, les jeunes prolétaires, les ouvriers et ouvrières (industrie, agro-industrie, logistique, BTP, tertiaire…). Personne d’autre que le prolétariat ne peut mener la révolution.
- Également, nous travaillons à développer la ligne du Parti dans les mouvements de prolétaires immigrés. Le prolétariat dans son ensemble est révolutionnaire, mais les contradictions qui le traversent l’affaiblissent. Alors, nous devons travailler chaque secteur du prolétariat, pour unir tous les prolétaires dans une organisation de masse prolétarienne.
Ces éléments nous permettent de définir une ligne
générale stratégique pour une organisation de masse prolétarienne,
particulièrement concentrée vers la classe ouvrière, dans le Front Uni.
Notre pratique nous a également appris qu’une ligne fermement
antifasciste et anti-impérialiste, ouvertement communiste et
révolutionnaire, n’était pas repoussante ; au contraire, elle rentre en
résonance avec le vécu et la réalité prolétarienne. Oui, les femmes
ouvrières supportent deux fois plus de poids, et sont donc encore plus
révolutionnaires que les hommes prolétaires ! Oui, les travailleuses et
travailleurs comprennent que l’impérialisme leur apporte un confort
immédiat qui les enferme dans des cages « dorées » et contribue à leur
malheur ! Oui, notre classe comprend la nécessité de combattre le
fascisme ! Le Front doit être imperméable à tout opportunisme, lutter
fermement contre les idées et pratiques rétrogrades qui infantilisent
notre classe. L’organisation prolétaire combattra fermement les idées et
pratiques réactionnaires, par la persuasion, l’organisation, la
formation ou, dans le cas des réactionnaires affirmés, la violence !
La lutte des classes et l’organisation
Le Front doit être à la fois un outil du Parti pour
mobiliser les masses, de la fraction la plus avancée à la fraction la
moins combative, mais également un outil des masses pour mener la lutte
de la classe ouvrière jusqu’à la révolution, en construisant un
nouveau pouvoir, fondation du nouvel Etat prolétarien, c’est à dire
pour mener la Guerre Populaire prolongée qui la mènera à la victoire. Le
Front Uni doit être l’outil du prolétariat dans la lutte des classes,
l’outil du Parti pour synthétiser les techniques de luttes du
prolétariat et les généraliser. C’est la forme aboutie de l’organisation
des masses populaires.
Ainsi, nous voyons que le Front n’est pas juste un
bloc autour du Parti mais un objet à la dialectique interne complexe. La
pratique communiste ne peut donc pas s’appuyer sur des bases sectaires,
sur des conceptions figées de la lutte,
« En premier lieu, le marxisme diffère
de toutes les formes primitives du socialisme en ce qu’il ne rattache
pas le mouvement à quelque forme de combat unique et déterminée.
Il admet les méthodes de lutte les plus variées, et il ne les « invente » pas, il se borne à généraliser, organiser, rendre conscientes les formes de lutte des classes révolutionnaires, qui surgissent spontanément dans le cours morne du mouvement. »
Il admet les méthodes de lutte les plus variées, et il ne les « invente » pas, il se borne à généraliser, organiser, rendre conscientes les formes de lutte des classes révolutionnaires, qui surgissent spontanément dans le cours morne du mouvement. »
Voilà ce que disait, très justement, Lénine, dans
« La Guerre des Partisans » en 1906. Les marxistes, c’est à dire les
maoïstes à notre époque, ne créent pas la lutte des classes, mais
trouvent les meilleures méthodes de lutte, non pas dans leur tête mais
dans la pratique des masses, – ici ou à l’étranger, en s’inspirant du
passé, en confrontant par la pratique à la réalité locale – et les
généralisent.
Notre stratégie ne s’oppose à aucune tactique qui
permette d’organiser les masses pour la révolution et non la
capitulation, ce qui est l’essence de notre ligne de construction.
Ainsi, il ne faut pas voir l’audace comme des actions uniquement
illégales, mais également semi-légales ou parfaitement légales. La
question n’est pas la légalité mais la légitimité, qui est donnée par la
classe. L’audace, c’est faire totalement confiance à la classe, en se
connaissant et en connaissant l’ennemi, et utiliser les formes de lutte
appropriées en fonction du contexte, sans avoir peur des réactions de la
classe.
Pourquoi hésiter à parler de Guerre Populaire
Prolongée quand les masses populaires n’hésitaient pas à incendier
centre des impôts, péages et préfectures ? Pourquoi ne pas développer
nos organisations quand celles et ceux qui affrontaient les flics un
jour faisaient signer des pétitions sur un marché le lendemain,
organisaient une crèche le week-end, etc ? Il faut être audacieux, se
mettre à l’avant-garde de la classe. De l’audace, toujours de l’audace,
car dans la lutte entre les classes, c’est le seul moyen d’avancer !
Le développement d’une organisation de masse
prolétarienne se fait dans le cadre du développement concentrique des 3
instruments de la révolution (le Parti, la Force Combattante, le Front
Uni). Il est la partie de l’organisation qui cherche à spécifiquement
organiser le prolétariat. C’est le cœur du recrutement du Parti, son
école préliminaire de cadre en quelque sorte. C’est le cœur de son
front, où les prolétaires habitant dans tout l’Etat se regroupent et
réalisent l’unité de la classe ouvrière, sous la direction du Parti
Communiste maoïste. Cette organisation est donc le reflet de la
contradiction de classe et de son antagonisme dans notre Etat ; enfin,
il doit être également le reflet de la lutte entre pays opprimés et pays
impérialistes, unissant les prolétaires de tous les pays vivant dans
l’Etat français contre la bourgeoisie impérialiste.
Il ne peut pas se détacher des masses et ne prendra
son essor que dans une période de lutte intense. Et cette période, nous y
sommes ! L’essor des grèves ouvrières et luttes de masse faisant
trembler l’Etat est un terreau parfait pour l’organisation
révolutionnaire, qui, consciemment, est réclamée par les masses
prolétaires qui ne veulent plus s’écraser devant le flic, le patron et
le petit chef !
L’organisation pratique du Front
Les ouvrières et ouvriers occupent la place centrale
dans la production ; ce sont elles et eux qui permettent la production
de tous les biens, les déplacements, le chauffage, les réparations, les
réseaux de communication, etc. Mais ce sont elles et eux qui sont en bas
de l’échelle. Ce sont elles et eux qui produisent toutes les richesses
mais ce sont elles et eux dont le travail est volé.
L’organisation du prolétariat doit donc s’atteler à
organiser les ouvriers et ouvrières pour prendre le pouvoir. Nous le
savons, c’est un processus qui prendra du temps, qui prendra la forme
d’une Guerre Populaire prolongée menée sur tous les fronts. Mais c’est
nécessaire si l’on veut réellement transformer la société de fonds en
comble afin d’éliminer la misère et l’exploitation.
La question est donc, par tous les moyens possibles,
d’unifier la classe, de développer sa combativité, d’augmenter sa
conscience révolutionnaire, de la mobiliser le plus largement possible
et de l’organiser dans le cadre d’une stratégie révolutionnaire. Aucun
secteur ne sera mis de côté et l’organisation aura pour base le
développement sur les chantiers, dans les usines, dans la grande
distribution, dans l’hôtellerie, la logistique, le nettoyage, dans les
champs, la restauration, les transports,… Les fractions les plus
exploitées du prolétariat sont ciblées : les femmes, les ouvriers et
ouvrières, les jeunes, les immigrés.
Notre objectif n’est pas ici de clarifier les formes
d’organisation précises que prendra cette organisation : ce que nous
savons, c’est que nous avons besoin d’un centre prolétaire ambitieux,
particulièrement ouvrier, prêt à tout pour mener la classe jusqu’à la
victoire !
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