Tuesday, September 1, 2020

Canada - COVID-19 : En ouvrant les écoles, l’État met en marche un puissant moteur épidémique


Avec la rentrée scolaire qui a lieu cette semaine au Québec, le processus de déconfinement initié au mois de mai dernier par la bourgeoisie québécoise pour relancer les profits capitalistes sera presque entièrement complété. Bien qu’une grande partie des activités économiques non-essentielles ont repris depuis un moment déjà – les capitalistes ayant progressivement forcé, au fil des dernières semaines et des derniers mois, la réouverture des usines, des chantiers de construction, des commerces, des restaurants, des bars, des salles de spectacle et de la plupart des secteurs de l’économie –, le niveau d’activité dans la société n’avait encore jamais retrouvé celui d’avant la première vague du coronavirus au début du mois de mars dernier. Outre le fait que la province compte désormais un plus grand nombre de chômeurs et qu’un bon nombre de travailleurs, de professionnels et de petits-bourgeois salariés continuent de faire du « télétravail », une fraction importante de la population restait encore à remettre en mouvement : les élèves, les enseignants et l’ensemble du personnel des écoles. Or, ce sera maintenant chose faite avec le retour en classe ordonné par le gouvernement. Bien qu’une partie des écoles primaires de la province avaient rouvert leurs portes de la mi-mai à la fin juin, les classes n’avaient pas été remplies à pleine capacité et surtout, les écoles de la région de Montréal – la région la plus populeuse du Québec et la plus touchée par l’épidémie – étaient demeurées fermées. Or, le gouvernement force à présent le retour en classe de l’ensemble des élèves du primaire et du secondaire de la province, y compris ceux de la métropole. Ce sont ainsi plus de 150 000 travailleurs et plus d’un million d’enfants et d’adolescents (sur une population totale de seulement 8,5 millions de personnes) que la bourgeoisie met en mouvement d’un seul coup et qui entreront à nouveau en contact quotidiennement les uns avec les autres!
Si le maintien de toutes ces personnes à l’écart de l’activité sociale habituelle faisait vraisemblablement partie des principaux facteurs expliquant que le virus, depuis le début du déconfinement, se propageait moins vite qu’au moment de la première vague, on peut certainement s’attendre à un fort regain de l’épidémie cet automne avec le retour en classe. D’abord, le nombre d’individus concernés directement ou indirectement par la rentrée scolaire représente une fraction importante de la société. Si l’on ajoute aux élèves et aux travailleurs que la bourgeoise renvoie présentement dans les écoles les membres de leurs familles, on arrive à un nombre de personnes tout simplement vertigineux (en 2016, 39% des familles québécoises – lesquelles regroupaient quelque 6,4 millions de personnes sur une population de 8,1 millions d’habitants – comptaient au moins un enfant mineur à la maison!). Ensuite, le fonctionnement particulier des écoles en fait des moteurs de transmission extrêmement efficaces – malgré les mensonges répétés de la bourgeoisie selon lesquels les enfants n’étaient pas contagieux. Par-dessus le marché, la fin des températures estivales devrait également favoriser la propagation du virus dans la province puisque le niveau d’aération à l’intérieur des bâtiments chutera avec la fermeture obligée des fenêtres. Toutes les conditions seront donc réunies pour qu’on assiste à une importante flambée épidémique. D’ailleurs, les autorités en sont bien conscientes et elles ne s’en cachent même pas. Elles ne cessent de répéter qu’elles « se préparent » à la deuxième vague de contamination qui devrait survenir dans les prochaines semaines. Or, ce qu’elles ne disent pas, c’est que cette fameuse deuxième vague n’est pas du tout une fatalité et que ce sont leurs propres actions qui vont la produire!
En fait, il est même plutôt étonnant que cette deuxième vague n’ait pas déjà commencé au Québec. En effet, lorsque les autorités de la province ont procédé – en se croisant les doigts – à la réouverture irrationnelle de la plupart des secteurs de l’économie (et ce, alors que l’épidémie n’était pas du tout sous contrôle), rien ne laissait présager que la propagation du virus allait ralentir comme cela a été le cas durant l’été. Les spécialistes bourgeois qui s’expriment dans les médias n’ont d’ailleurs pas été capables d’expliquer clairement à la population quel ensemble de facteurs a causé ce ralentissement temporaire de l’épidémie. En fait, les connaissances actuelles ne permettent tout simplement pas de répondre à cette question avec précision et elles le permettaient encore moins au moment où les autorités ont pris la décision de mettre fin au confinement, ce qui montre que la bourgeoisie joue à la roulette russe depuis des mois avec la santé de la population. Mais on préfère évidemment laisser entendre que ce ralentissement temporaire est le résultat de la maîtrise de l’épidémie par les autorités, ce qui est complètement faux. D’ailleurs, aux États-Unis, la bourgeoisie a appliqué à peu près le même programme de déconfinement qu’au Québec et la deuxième vague a très rapidement déferlé sur la population. Dans plusieurs pays européens (France, Espagne, Allemagne, etc.), les effets de la relance économique commencent également à se faire sentir : la propagation du virus a commencé à s’accélérer de manière inquiétante dans les dernières semaines. Au Québec, grâce à un coup de chance, la population a été épargnée de cette deuxième vague jusqu’à maintenant. Mais malheureusement, les autorités semblent déterminées à tout mettre en œuvre pour que le raz-de-marée survienne absolument! Afin de compléter à tout prix son opération de relance économique – opération qui n’est rien d’autre qu’un programme de contamination de masse dans les circonstances actuelles, comme le gouvernement québécois l’avait d’ailleurs ouvertement admis au printemps dernier avec sa défense criminelle de la stratégie de « l’immunité naturelle collective », la bourgeoisie québécoise met en place, une pièce après l’autre, les conditions du désastre à venir. La dernière étape à franchir – et non la moindre – était la réouverture complète de toutes les écoles de la province. Avec cette nouvelle étape franchie, nous pouvons être quasiment assurés que des milliers de personnes supplémentaires vont tomber malades et mourir. Ces maladies et ces décès seraient pourtant évitables en gardant les écoles et toutes les entreprises non-essentielles fermées jusqu’à l’arrivée d’un vaccin!
Les enfants : un problème important pour la bourgeoisie
La question des écoles représente un problème majeur pour la bourgeoisie de tous les pays depuis le début de la pandémie. En effet, les connaissances accumulées sur les épidémies virales montre que les écoles, ne serait-ce qu’en raison de la proximité des élèves et du nombre de personnes qu’elles mettent en contact directement et indirectement, constituent de puissants moteurs de propagation. C’est d’ailleurs pourquoi la fermeture des écoles a constitué l’une des premières mesures prises par les autorités dans plusieurs pays au début de la pandémie. Mais la bourgeoisie ne peut tolérer que les écoles demeurent fermées trop longtemps : en effet, leur fermeture oblige un grand nombre de prolétaires à rester à la maison pour s’occuper de leurs enfants, les empêchant ainsi de se rendre au travail et de faire fonctionner l’économie capitaliste. Les classes dominantes devaient donc tôt ou tard forcer le retour en classe, peu importe les risques sanitaires qu’une telle opération allait impliquer. Ainsi, la bourgeoisie a très rapidement été obligée de chercher à convaincre la population que le retour des enfants à l’école était souhaitable et sans dangers. Pendant des mois, les médias et les politiciens ont martelé l’idée que les enfants attrapaient peu le virus, qu’ils n’étaient pas à risque de tomber gravement malades et surtout, qu’ils étaient très peu contagieux contrairement aux adultes. Or, ces affirmations ne s’appuyaient sur rien : il ne s’agissait que de dogmes répétés en chœur pour servir les objectifs politiques de la bourgeoisie. Le manque de connaissances sur le coronavirus a été exploité au maximum par les gouvernements – et par les autorités « scientifiques » officielles – pour justifier un programme meurtrier et criminel. L’absence de preuve de la contagiosité des enfants est devenue la preuve qu’ils n’étaient pas contagieux (même si nous avions toutes les raisons de croire que c’était probablement faux considérant les connaissances accumulées sur d’autres virus respiratoires). Or, maintenant que les observations contredisant le dogme officiel deviennent de plus en plus nombreuses et embarrassantes, la bourgeoisie commence à admettre, du bout des lèvres, que les enfants sont peut-être aussi contagieux que les adultes, finalement! Mais les autorités vont quand même de l’avant avec leur programme de retour en classe, se contentant d’inviter une partie des élèves à porter un masque lorsqu’ils se déplaceront à l’intérieur des écoles, comme si cela suffisait à régler le problème! Bien sûr, les porte-paroles de la bourgeoisie expliqueront ces incohérences en disant que les connaissances sur le virus ont évolué dans les derniers mois. Mais ce n’est pas du tout de cela qu’il s’agit. Les affirmations pcédentes ne représentaient pas l’état antérieur des connaissances scientifiques sur le virus : il s’agissait d’une campagne de désinformation pure et simple menée par les États capitalistes, par leurs laquais médiatiques ainsi que par les « experts » officiels.
Au Québec, les mensonges véhiculés par la bourgeoisie sur la manière dont le virus se comporte chez les enfants ont été accompagnés d’une campagne de bombardement idéologique menée par divers « spécialistes » bourgeois – notamment par l’Association des pédiatres du Québec – sur les conséquences soi-disant dévastatrices et irréversibles de la fermeture des écoles sur le développement « normal » des jeunes. Cette propagande pseudo-scientifique visait à imposer l’idée selon laquelle les effets nuisibles de ces fermetures surpassaient largement leurs avantages et selon laquelle le retour en classe avant la fin de la pandémie était absolument nécessaire. Dès la fin du mois d’avril dernier, au moment même où le premier ministre québécois annonçait son intention de renvoyer les élèves de la province à l’école dès le mois de mai afin, notamment, de favoriser la propagation du virus et d’atteindre « l’immunité naturelle collective », l’Association des pédiatres du Québec se positionnait publiquement en faveur d’un retour en classe immédiat et en appui au plan gouvernemental. Dans un communiqué à forte teneur idéologique, les pédiatres affirmaient alors – en s’appuyant essentiellement sur les préjugés bourgeois qui définissent en grande partie leur champs de spécialisation – que le confinement faisait en sorte que les enfants étaient « privés de tout ce qui constitue l’essence même de l’enfance », qu’ils étaient obligés de « vivre à répétition une journée en tous points similaires à celle d’hier » (quelle horreur!) et que « plusieurs adolescents [!], après un bref sentiment de liberté, développent une humeur morose et anxieuse ». Il semble que pour les pédiatres, le quotidien habituel des enfants au sein de la société bourgeoise constitue une sorte d’idéal éternel et immuable et que leurs activités normales ne doivent être modifiées sous aucun prétexte, même en situation de crise sanitaire exceptionnellement grave! Est-ce que les pédiatres recommanderaient aux enfants de continuer à fréquenter normalement l’école en situation de guerre dans une zone assiégée ou bombardée? On ose espérer qu’ils reconnaîtraient alors que le fait de voir son parcours académique temporairement affecté est moins pire que mourir sous les bombes, mais rien n’est moins sûr si l’on se fie à leur manière de penser!
Le communiqué des pédiatres évoquait aussi, entre autres, le fait que plus de 240 000 enfants issus de familles pauvres qui bénéficiaient des petits déjeuners fournis dans les écoles n’étaient plus nourris convenablement – comme s’il n’existait aucun moyen pour venir en aide à ces enfants sans les renvoyer en classe! Mais l’élément le plus scandaleux du communiqué était sans contredit l’idée selon laquelle la contamination massive des enfants était inévitable, voire nécessaire : « Tôt ou tard, il faudra qu’ils soient exposés au virus ». Dans la foulée de la publication du communiqué, l’une de ses signataires, la pédiatre et membre du comité exécutif de l’association Marie-Claude Roy, a défendu encore plus explicitement dans les médias la stratégie de « l’immunité naturelle collective » alors prônée par le gouvernement pour justifier la volonté de son organisation de renvoyer les enfants à l’école : « Soit on garde nos enfants confinés un an, deux ans, ce qui est impensable, soit on affronte graduellement, de façon prudente l’infection et on vise une immunité collective, tôt ou tard, il faudrait y arriver ». Le fait que les pédiatres aient défendu cette idée complètement barbare consistant à laisser volontairement le virus se répandre parmi la population et faire des dizaines de milliers de morts devrait suffire à discréditer l’ensemble de leurs interventions publiques concernant la crise sanitaire actuelle. Malheureusement, ces « spécialistes » ont continué à se faire entendre dans les mois qui ont suivi, réclamant l’abandon de la presque totalité des mesures sanitaires concernant les enfants…
Tout ce tapage médiatique a évidemment contribué à renforcer l’idée que c’est le bien-être des enfants qui motivait le retour en classe, alors qu’en réalité, l’objectif est uniquement de compléter la relance économique en permettant au plus grand nombre de prolétaires de retourner au travail pendant que leurs enfants se font « garder » par les enseignants. Heureusement pour la bourgeoisie, malgré les exemples qui s’accumulent dans le monde démontrant que la réouverture des écoles est une aberration, les effets de la propagande déployée pendant des mois ne s’effaceront pas du jour au lendemain. En ayant bombardé la population d’informations contradictoires et incohérentes, les capitalistes se sont assurés que le peuple ne puisse plus distinguer le vrai du faux. Mais la vérité finira inévitablement par émerger lorsque les éclosions se multiplieront, comme cela a d’ailleurs déjà eu lieu à plusieurs endroits dans le monde.
L’expérience démontre le caractère irrationnel et meurtrier du retour en classe

La décision de renvoyer les enfants en classe alors que le virus se propage toujours est l’une des décisions les plus aberrantes prises par les autorités depuis le début de la pandémie. Voici, par exemple, ce qu’expliquait avec simplicité le virologue belge Marc Wathelet au mois de mai dernier à propos du rôle majeur des écoles dans la transmission des virus respiratoires :
« Pourquoi est-ce que les écoles sont connues comme étant un tel moteur pour la propagation des maladies respiratoires? La population d’un pays est composée de groupes sociaux qui ne se rencontrent que très peu en fonction de leur occupation, et dans le contexte d’une pandémie, cette isolation relative entre groupes sociaux limite la propagation du virus. Tous ces groupes peuvent se mélanger dans certaines activités, comme faire ses courses par exemple, mais la probabilité d’une transmission est fonction de la durée de l’interaction. Et donc c’est à l’école, au travail et à la maison que la transmission est la plus importante, car ce sont les personnes que nous rencontrons dans ces contextes avec qui nous passons le plus de temps. C’est là que le danger d’une ouverture précipitée des écoles devient évident. Tous les groupes sociaux qui n’entrent normalement pas en contact dans leurs activités régulières sont maintenant en contact par une transmission entre enfants à l’école. »
L’expérience des dernières semaines et des derniers mois à l’échelle mondiale a d’ailleurs confirmé la justesse de cette explication. L’un des exemples les plus significatifs est probablement celui d’Israël. Dans ce pays de 8,9 millions d’habitants, l’épidémie semblait relativement sous contrôle au printemps dernier après deux mois de confinement strict (avec autour d’une vingtaine de cas seulement détectés quotidiennement à la mi-mai). Or, la réouverture complète des écoles dès le 17 mai a très rapidement provoqué une deuxième vague fulgurante de contamination. Le 3 juin, deux semaines après le retour en classe, plus de 244 élèves, professeurs et employés d’écoles avaient déjà contracté le virus. À la mi-juillet, 2 026 d’entre eux avaient été infectés, et 28 147 étaient en quarantaine. Par ailleurs, les cas détectés dans la population en général s’élevaient désormais à plus de 1 500 par jour! L’analyse de la provenance des cas détectés au mois de juin a permis de démontrer que l’ouverture des écoles était largement responsable de cette flambée épidémique. En effet, sur les 1 400 personnes ayant reçu un test positif au mois de juin, 657 (c’est-à-dire 47% d’entre elles!) avaient été infectées dans les écoles. Il est à noter que le gouvernement israélien imposait depuis le mois d’avril le port du masque en public à toute la population du pays et qu’une grande partie des élèves devaient porter le masque dans les écoles lorsque celles-ci ont rouvert leurs portes (comme c’est présentement le cas à partir de la cinquième année du primaire au Québec). Autrement dit, malgré l’efficacité démontrée de cette mesure de protection individuelle et collective, la réouverture des écoles israéliennes a néanmoins provoqué une deuxième vague fulgurante de contamination…
Soulignons au passage l’absurdité complète des directives actuelles du gouvernement du Québec entourant le port du masque dans les écoles cet automne : non seulement le masque ne sera pas obligatoire pour l’ensemble des élèves (alors que tout indique que les jeunes enfants transmettent aussi le virus), mais il ne sera même pas demandé dans les salles de classe, c’est-à-dire là où les élèves et leurs enseignants passent la majeure partie de leur temps! Pourtant, il est de plus en plus clair que le virus se transmet par « voie aérienne » sur des distances bien supérieures aux fameux « deux mètres » (lesquels ne pourront même pas être respectés de toute manière) et qu’il peut demeurer infectieux dans l’air pendant des heures. Alors qu’un grand nombre d’écoles de la province sont vétustes, mal aérées, surpeuplées et que plusieurs salles de classe ne sont parfois même pas dotées de fenêtres qui s’ouvrent, il faut s’attendre au pire…
En plus du cas d’Israël, on peut citer des exemples plus récents qui nous donnent une idée du désastre vers lequel les autorités québécoises nous entraînent, à l’instar de celles des autres pays capitalistes. En Allemagne, moins de deux semaines après la rentrée scolaire au mois d’août à Berlin, 41 écoles de la capitale avaient déjà recensé des cas de COVID-19 parmi les élèves ou les enseignants qui les fréquentent, et des centaines d’entre eux ont du se mettre en quarantaine. Dans les écoles berlinoises, les élèves sont obligés de porter le masque lors de leurs déplacements, mais pas dans les salles de classe – soit exactement comme au Québec. Aux États-Unis, où l’administration Trump (avec l’appui des politiciens démocrates) a mené une campagne agressive pendant l’été pour que les écoles rouvrent à tout prix malgré l’importante seconde vague que connaît le pays, de nombreuses éclosions ont déjà eu lieu dans plusieurs États. Notamment, une école en Géorgie a rapporté plus de 100 cas de COVID-19 dès la fin de la deuxième semaine de cours, obligeant 600 élèves, professeurs et employés à se mettre en quarantaine. Des foyers d’éclosion ont également été rapportés au Mississippi, au Tennessee et au Nebraska, entre autres. En fait, les quelques exemples de rentrées scolaires promus comme des expériences « réussies », par exemple celles qui ont eu lieu en Norvège et au Danemark au printemps dernier, ne concernaient pas l’ensemble des élèves et n’ont duré que quelques semaines à un moment où l’on s’approchait de la période estivale. Or, rien n’indique que ces expériences peuvent être reproduites partout, en tout temps et de manière durable – surtout dans les conditions d’une réouverture complète, c’est-à-dire le type de réouverture que la classe capitaliste est tôt ou tard poussée à exiger. En vérité, il ne sert à rien de chercher à s’inspirer des « meilleurs » exemples de retour en classe : le seul geste rationnel à poser en cette période de pandémie meurtrière, c’est de maintenir les écoles fermées!
La rentrée scolaire imposée par la bourgeoisie n’a rien à voir avec le bien-être des enfants et des prolétaires : c’est une opération criminelle qui doit être vivement dénoncée, comme l’ensemble du processus de relance économique mis en œuvre par la classe capitaliste depuis des mois pour servir ses propres intérêts. Malgré le fait que toute la province a été témoin de la dangerosité extrême du virus au printemps dernier, les autorités québécoises reconstituent sciemment les conditions qui ont conduit à la première vague de contamination. Mais cette fois-ci, lorsque le désastre surviendra, elles ne pourront plus prétendre qu’elles ne savaient pas et qu’elles ont été prises par surprise (ce qui était déjà complètement faux en mars dernier). Le retour en classe menace directement la santé des enfants qui vont se retrouver massivement exposés au virus. Il met en danger la vie des enseignants et des employés des écoles (dont un grand nombre sont âgés de plus de 60 ans) en les obligeant à travailler inutilement dans des conditions hautement dangereuses. Mais surtout, il garantit que le virus va à nouveau se propager à grande vitesse parmi l’ensemble du prolétariat et des masses populaires. Or, cette deuxième vague de contamination serait parfaitement évitable si la société était organisée de façon rationnelle au lieu d’être fondée sur la nécessité de faire travailler les prolétaires à tout prix, le plus possible et de n’importe quelle manière dans le but de permettre aux capitalistes d’accumuler un maximum de profits. La société bourgeoise, c’est l’exploitation et la barbarie! La classe dominante doit être combattue jusqu’au bout!

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