Voici un article, traduit par nous, du Mouvement Guévariste Révolutionnaire, né voilà 6 ans au Venezuela en rupture avec les 'renoncements' et les 'trahisons' (extraditions de militant-e-s etc.) du gouvernement Chavez, la 'nouvelle droite endogène' du Parti 'socialiste' unifié de ce pays et autre 'boli-bourgeoisie' - toutes choses qui ne sont pour nous que le naturel de classe de la gauche bourgeoise chaviste revenant au galop. Nous publions cette analyse car 1°/ elle est BRILLANTE et très riche d'enseignements et de matériaux pour la réflexion théorique, 2°/ elle a l'insigne mérite de provenir de L’INTÉRIEUR MÊME du pays concerné, ce qui vaut toujours mieux que des analyses menées, du haut d'une chaire ou non, à des milliers de kilomètres ou sur le même continent, dans des pays voisins.
Notre position s'est toujours voulue extrêmement claire quant au 'bolivarisme' : DÉFENSE ABSOLUE contre les tentatives de renversement de la droite oligarchique pro-US, synonymes de massacre pour le Peuple et le mouvement social (ouvrier et paysan) organisé, comme on a pu le voir au Honduras et tout dernièrement, dans un contexte différent, en Égypte (ou ce n'est pas 'droite vs gauche' mais 'capitalisme d'en bas' islamiste contre capitalisme bureaucratique-militaire 'laïc') ; DÉNONCIATION ABSOLUE de son caractère bourgeois et de ses expressions pratiques anti-populaires. Aujourd'hui, le second aspect est clairement devenu principal : le PSUV de feu Chavez (et de son successeur Maduro) est clairement sur la voie d'autres 'gauches' qui par le passé ont réussi à garder le pouvoir et se sont institutionnalisées, comme le PRI mexicain, le MNR bolivien, ou tout simplement... l'Action démocratique (social-libérale) vénézuélienne dans le système de Punto Fijo. Si la droite revient au pouvoir, ce sera tranquillement par les élections (elle a déjà failli en avril dernier), pariant sur les déçus du chavisme qui s'abstiendront ou tout simplement sur les gens qui préfèreront l'original à la copie... Elle a d'ailleurs adopté un discours de plus en plus social-libéral et 'luliste' (c'est l'identité politique de son nouveau 'champion' Capriles) à mesure que le PSUV se droitisait, et bientôt (si ce n'est déjà le cas) plus grand chose ne les distinguera, dans un nouveau puntofijisme, le débat ne portant plus que sur "qui est plus corrompu que l'autre".
Il est donc temps pour les forces populaires révolutionnaires de ce pays de franchir un cap, et d'assumer la révolution véritable par la Guerre du Peuple. Ce texte, qui n'est pas maoïste, en est certes encore loin, mais il est clairement un petit pas dans cette direction. C'est en tout cas beaucoup plus intéressant que des incantations (à lutter contre les 'fascistes' bolivariens) émises de pays étrangers, d'ailleurs guère plus suivies d'effet dans leur propre pays qu'elles ne le sont au Venezuela...
Bonne lecture !
Le Venezuela a besoin d'une véritable révolution : l'opinion des guévaristes
Six
longs et dramatiques mois après la mort du commandant Hugo Chávez, le
MGR croit nécessaire de livrer une opinion qui aide à
clarifier le scénario auquel sont et seront à l'avenir confronté-e-s
les travailleurs, les travailleuses et les exploité-e-s des villes
comme des campagnes.
Beaucoup
d'encre a coulé au Venezuela et dans le reste du monde sur le fameux
"processus révolutionnaire bolivarien". Pour des raisons
diverses, mais généralement fondées sur l'opportunisme politique, de
nombreux secteurs de la gauche capitaliste ont décerné des brevets de
révolution au gouvernement du Venezuela. Les plus
audacieux ont créé toute une série de catégories leur permettant de
donner un support théorique à l'expérience ayant lieu dans notre pays.
C'est ainsi qu'a surgi l'argument déjà usé du socialisme
du XXIe siècle et tout ce qui en découle.
Mais si l'on
veut bien s'immiscer de manière concrète dans le processus social et
politique vénézuélien, l'on risque de rencontrer bien des
surprises provoquant plus que du désenchantement pour un admirateur
non avisé du "processus".
Nous proposons
ici d'interroger sommairement quelques uns des concepts donnant un
support théorique à l'actuel processus, pour comprendre,
au-delà de nos désirs, la réalité du "socialisme bolivarien".
La Révolution Bolivarienne
C'est sous ce
nom qu'a commencé l'actuelle période de gouvernement au Venezuela,
annonçant de véritables changements par rapport à la
quatrième république. Le concept de révolution impliquait jusque-là
une rupture structurelle, économique et sociale avec le système
antérieur, c'est-à-dire le capitalisme, mais dès lors, ce même
concept a été vidé de son contenu pour exprimer quelque chose de
très différent.
La
révolution bolivarienne, il était proposé de la faire non seulement de
manière pacifique, mais encore avec le concours et la participation
de ceux qui maintenaient le système en fonctionnement, à savoir la
bourgeoisie.
Le choix des élections comme moyen de dépasser les contradictions et les différences a été le pari des dirigeants du processus, ce qui signifie accepter et participer aux règles du jeu bourgeois. Cette acceptation a impliqué non seulement la reconnaissance de l'État et de ses institutions et lois, mais encore de se présenter comme une alternative d'administration de ces mêmes État, institutions et lois.
Le choix des élections comme moyen de dépasser les contradictions et les différences a été le pari des dirigeants du processus, ce qui signifie accepter et participer aux règles du jeu bourgeois. Cette acceptation a impliqué non seulement la reconnaissance de l'État et de ses institutions et lois, mais encore de se présenter comme une alternative d'administration de ces mêmes État, institutions et lois.
De sorte que
l'on renonce dès le départ à mener dans le pays une véritable révolution
qui change le type d'État, ses institutions, son
système économique, la propriété des moyens de production et par là,
tout le système économique et social.
Ce qui est
proposé à la place est une modification de l'ordre juridique, par le
biais d'une assemblée constituante qui substantiellement,
cherche à réorganiser la nouvelle corrélation de forces entres les
classes dirigeantes, et non à en finir avec le système bourgeois
d'exploitation. La nouvelle constitution, dans son article
central, consacre le système de propriété en place depuis la
fondation de la république, et détermine ainsi la survivance du
capitalisme sous un nouvel agencement de classes
dominantes.
La révolution
passe d'un trait de plume à ne plus représenter qu'un agencement et une
répartition du pouvoir entre une nouvelle alliance de
classe qui, dès lors, est vouée à préserver le système et l'État
capitaliste d'exploitation. Le problème n'est alors plus le capitalisme,
mais son administration et il suffit
d'avoir de bons gérants. Ceci est précisément le discours inaugural
de la nouvelle étape.
La Révolution comme processus et non comme acte révolutionnaire.
À
partir de là, la révolution comme concept cesse d'être un acte
révolutionnaire exécuté par les exploités pour mettre fin au système qui
les soumet.
Elle ne consiste plus à exercer un pouvoir de classe exprimé dans un
nouveau système politique, social et économique et dans la construction
d'un nouvel État, mais en un processus indéterminé
dans le temps et l'espace, qui change progressivement certaines
règles du jeu, mais maintient l'essence du système capitaliste.
Telle est
l'essence des nouveaux concepts qui animent la "révolution
bolivarienne", qui n'est rien de plus que des changements graduels
permis dans le cadre du capitalisme, car ils ne font que le
renforcer et lui apporter une base sociale qu'il n'a jamais eue. La
consigne "maintenant le Venezuela est à tous" exprime parfaitement
la conciliation de classe qui prétend s'imposer au pays.
Il est
symptomatique que cette expérience politique coïncide dans le temps avec
la poussée définitive pour l'effondrement du bloc de pays
qui, sous la direction de l'URSS, disaient représenter le socialisme
réel. C'est une donnée très importante, car elle représente un
changement d'époque historique et un changement de paradigme
pour une grande partie de la gauche au niveau international, qui
trouve dans le réformisme capitaliste une nouvelle niche théorique et un
nouveau modèle pour justifier sa banqueroute théorique et
politique : la gauche capitaliste.
À partir de
là, nous pouvons proprement parler de renforcement de la gauche
capitaliste, ou, ce qui revient au même, de la gauche du
capitalisme. Ce virage conceptuel est aussi l'enterrement définitif
et l'abandon consubstantiel des formes d'organisation et de lutte qui
remettent concrètement en question le système
capitaliste.
Pour que tout
ceci ait pu avoir lieu, il a fallu qu'aient lieu d'autres faits marquant
de leur empreinte l'époque que nous vivons. Pour
comprendre ces faits, il nous faut sortir de la vision fragmentée
qui existe sur le déroulement historique latino-américain, tant sur le
plan social que politique, économique et
militaire.
Les antécédents historiques.
Si nous nous
plaçons à partir des années 1960, nous pouvons voir, de pair avec la
crise capitaliste d'alors, un essor non seulement de la
mobilisation de masse à un niveau purement revendicatif mais, dans
de nombreux pays, de la mobilisation et du combat contre l'existence
même du système.
La
radicalité de la protestation, son contenu même et les nouvelles formes
d'organisation qui se
développent, le font dans un contexte de crise générale du
capitalisme, lequel se voit obligé de passer à une autre étape
d'exploitation et de domination par la chute constante de son taux de
profit à ce moment-là.
La réponse
économique à cette crise viendra de la main d'une variété du capitalisme
: le libéralisme économique le plus agressif, sur lequel
il a été suffisamment écrit, mais peu approfondi sur le plan
politique de cette étape et, pareillement, sur le plan opérationnel. Ces
trois aspects du plan général du capitalisme sont
habituellement vus comme séparés et non compris comme un tout,
brouillant l'analyse et les conclusions de celle-ci.
La réponse à
la crise, du point de vue économique, doit venir accompagnée d'un modèle
politique qui la rend possible et d'un plan
opérationnel qui la met en œuvre et élimine les obstacles à son
application. Les crises systémiques du Capital ne sont pas exclusivement
économiques ni financières ; elles sont l'expression
généralisée, touchant tous les domaines, des contradictions
fondamentales qui étreignent le capitalisme, à cause de la contradiction
entre une production sociale et l'appropriation privée de
celle-ci.
De ce fait, la
crise systémique du capitalisme est éminemment politique, culturelle,
formative, militaire, structurelle, écologique,
productive, économique, scientifique, théorique, ethnique,
générationnelle et même de genre. Aucun domaine de la vie sociale
n'échappe à ce phénomène périodique du capitalisme.
Si
nous comprenons cette dynamique du capitalisme, nous serons dans de
meilleures conditions pour comprendre les plans du Capital
dans un sens global et non fragmenté, comme nous y ont habitués les
"analystes".
Pour revenir à notre sujet, il nous faut comprendre que la seule voie possible pour l'application de la variante la plus extrême du capitalisme, sur notre continent, a été l'inauguration de l'ère des dictatures militaires, de manière simultanée dans presque tous les pays latino-américains.
Pour revenir à notre sujet, il nous faut comprendre que la seule voie possible pour l'application de la variante la plus extrême du capitalisme, sur notre continent, a été l'inauguration de l'ère des dictatures militaires, de manière simultanée dans presque tous les pays latino-américains.
Nous ne
parlerons pas ici de néolibéralisme, pour diverses raisons sur
lesquelles ne nous étendrons pas. Lorsque l'on parle de
néolibéralisme, l'on tend à séparer ce concept du capitalisme, comme
s'il existait un bon capitalisme (keynésien) et un mauvais
(néolibéral), alors qu'en réalité ce sont les deux faces d'une même
pièce. Mais il y a en outre un autre détail de grande importance.
Jamais le
capitalisme n'applique des modèles "purs", et jamais ceux-ci ne sont
exclusivement une seule chose. Habituellement, il y a des
combinaisons de mesures en mettant l'accent sur l'une ou l'autre,
mais les deux recettes représentent la continuité du Capital et
l'application de l'une d'elle à un moment donné ne fait que
préparer l'étape suivante, où s'exprimera principalement l'autre.
Ceci étant éclairci, poursuivons notre étude des faits historiques.
Avec une
classe politique, représentante de la bourgeoisie, à bout de souffle,
isolée et discréditée, avec un réformisme, radical dans bien
des cas, qui ne pouvait déjà plus contenir la poussée des masses, la
seule alternative qui restait au système était de puiser dans sa
réserve stratégique que constituent les forces armées des
États capitalistes.
Le plan politique, économique, idéologique et militaire.
Ce secteur
était le seul fiable et nécessaire, pour les bourgeoisies et
l'impérialisme, afin de résoudre en leur faveur et de manière
stratégique le conflit de classe posé. Il ne s'agissait pas
seulement de sauver le système. Il s'agissait d'inaugurer une nouvelle
forme d'exploitation beaucoup plus extrême, et pour cela il
fallait nécessairement domestiquer un mouvement de masse en
croissance et en mobilisation toujours plus radicale.
La mission fondamentale des dictatures était de réformer et renforcer l'État, changer le paradigme économique, et appliquer de manière stratégique la nouvelle politique économique permettant au capital d'enrayer sa crise systémique.
La mission fondamentale des dictatures était de réformer et renforcer l'État, changer le paradigme économique, et appliquer de manière stratégique la nouvelle politique économique permettant au capital d'enrayer sa crise systémique.
Si nous avons
montré son plan politique de longue haleine, il faut à présent exposer
clairement son plan opérationnel. Le premier
objectif de ce plan était d'en finir, par la voie de
l'extermination, avec les organisations révolutionnaires et leurs cadres
les plus avancés et radicalisés. Puis viendrait le
désarmement
des organisations de masse, vider celles-ci de leur contenu théorique
et politique, pour pouvoir avancer dans leur domestication.
Les syndicats et autres organisations de travailleurs furent un
objectif stratégique.
Comme nous pouvons le voir, nous sommes en présence d'une stratégie globale qui ne laisse pas d'éléments au hasard et qui inclut le déploiement d'un scénario de guerre, où aucun élément n'est laissé sans utilisation.
Comme nous pouvons le voir, nous sommes en présence d'une stratégie globale qui ne laisse pas d'éléments au hasard et qui inclut le déploiement d'un scénario de guerre, où aucun élément n'est laissé sans utilisation.
S'il en est
ainsi, il serait illusoire de penser cette stratégie terminée une fois
atteints seulement ses objectifs partiels. Il fallait
penser à l'adaptation tactique du futur scénario, et le cadre fut
les démocraties fortes ou protégées.
La relative stabilité du nouveau cadre reposerait non seulement sur la force organique-juridique des États concernés, mais fondamentalement sur la participation et l'acceptation par les masses du nouveau système établi.
La relative stabilité du nouveau cadre reposerait non seulement sur la force organique-juridique des États concernés, mais fondamentalement sur la participation et l'acceptation par les masses du nouveau système établi.
Par endroit il
suffirait d'une camisole de force politico-juridique, qui tiendrait en
respect les secteurs populaires (comme dans le cas du
Chili), mais dans d'autre la stabilité du capitalisme reposerait
dans l'emprise de masse acquise par le système.
De cette
manière, la démocratie formelle bourgeoise acquit le rang de conquête
populaire en opposition aux dictatures, et elle conquit une
grande partie de la gauche pour que celle-ci légitime, par sa
présence, le nouveau modèle de domination politique qui offrait un
climat de tranquillité propice à de nouvelles et bonnes
affaires.
La chute du
bloc socialiste, action largement préparée tant de l'intérieur que de
l'extérieur, amena la faillite du paradigme pour de larges
secteurs, surtout intellectuels et théoriques provenant des couches
moyennes éduqués, qui furent les premières à se démarquer, à assumer
dans la pratique la 'fin de l'histoire' de la lutte des
classes et assumer sans complexes les orientations ennemies.
Ces secteurs
furent les premiers à assumer la production livresque justificative de
la défaite et à chercher à mettre en pièce la théorie
révolutionnaire.
L'adéquation tactique des démocraties fortes ou protégées, une fois accentuée la nouvelle phase de la crise du capital, requérait un profond changement dans l'administration du système, donnant à celui-ci dynamisme et stabilité dans les nouvelles conditions où de déroulaient l'exploitation. C'est là une autre variante contre-insurrectionnelle faisant partie de la stratégie capitaliste globale.
L'adéquation tactique des démocraties fortes ou protégées, une fois accentuée la nouvelle phase de la crise du capital, requérait un profond changement dans l'administration du système, donnant à celui-ci dynamisme et stabilité dans les nouvelles conditions où de déroulaient l'exploitation. C'est là une autre variante contre-insurrectionnelle faisant partie de la stratégie capitaliste globale.
La réussite
évidente du capitalisme, en remplissant sa fonction de surexploitation,
d'internationalisation du capital, d'appropriation des
entreprises stratégiques, des matières premières vitales et de
flexibilité du marché du travail, tranchait avec son désastreux bilan
social, cependant contemplé à l'aune du dessein stratégique
d'exploitation et de domination dans la nouvelle étape de
développement du capital.
Nous voulons
clarifier quelque chose quant à ce qui précède. Les économistes parlent
de l'échec du néolibéralisme à résoudre les problèmes
sociaux. Ils font erreur. Le capitalisme n'a pas vocation à résoudre
ces problèmes. Son unique rôle est d'obtenir, assurer et reproduire à
grande échelle le vol permanent de plus-value au
prolétariat et aux autres secteurs exploités.
En cela le capitalisme, que ce soit sous son visage keynésien, libéral, néolibéral, fasciste, réformiste, populiste ou national, remplit avec succès ses objectifs pendant un temps déterminé, employant l'une ou l'autre de ses variantes ou une combinaison de différentes d'entre elles, tant sur le plan tactique que stratégique. De sorte qui si nous voulons mesurer l'efficacité du capitalisme en terme social, nous partons d'un présupposé erroné, puisque c'est par essence un système antisocial, antihumain et anti-développement.
En cela le capitalisme, que ce soit sous son visage keynésien, libéral, néolibéral, fasciste, réformiste, populiste ou national, remplit avec succès ses objectifs pendant un temps déterminé, employant l'une ou l'autre de ses variantes ou une combinaison de différentes d'entre elles, tant sur le plan tactique que stratégique. De sorte qui si nous voulons mesurer l'efficacité du capitalisme en terme social, nous partons d'un présupposé erroné, puisque c'est par essence un système antisocial, antihumain et anti-développement.
Ceci étant clarifié, voyons de manière simple quel est le bilan de l'application de la nouvelle étape capitaliste en Amérique
latine.
Haut niveau de dette externe : totalement adapté à l'internationalisation du capital en alliance avec des secteurs bourgeois locaux et la facilitation des États.
Énormes quantités de chômeurs : fondamental pour abaisser substantiellement le coût de la force de travail.
Flexibilité du travail : également nécessaire pour obtenir ce qui précède.
Privatisation des entreprises stratégiques : fondamental pour l'investissement du Capital impérialiste en association avec les capitaux plus petits des bourgeoisies locales et ainsi obtenir la centralisation et la concentration du capital.
Développement de la dette interne : fuite du capital de la production à la spéculation pour se protéger de l’invasion croissante des marchandises étrangères.
Développement du secteur agro-industriel : l’élimination quasi complète de la paysannerie est fondamentale.
Massacre et extermination des organisations révolutionnaires et de leurs cadres les plus avancés : aucune des mesures antérieures n’aurait été possible sans accomplir les tâches les plus criminelles du capitalisme. Par l’extermination est visée (et dans une large mesure atteinte) la désorganisation des secteurs exploités et un clair recul théorico-politique, afin d’éliminer pratiquement toute l’accumulation stratégique depuis des décennies par la classe ouvrière et les exploité-e-s de la ville et de la campagne.
Haut niveau de dette externe : totalement adapté à l'internationalisation du capital en alliance avec des secteurs bourgeois locaux et la facilitation des États.
Énormes quantités de chômeurs : fondamental pour abaisser substantiellement le coût de la force de travail.
Flexibilité du travail : également nécessaire pour obtenir ce qui précède.
Privatisation des entreprises stratégiques : fondamental pour l'investissement du Capital impérialiste en association avec les capitaux plus petits des bourgeoisies locales et ainsi obtenir la centralisation et la concentration du capital.
Développement de la dette interne : fuite du capital de la production à la spéculation pour se protéger de l’invasion croissante des marchandises étrangères.
Développement du secteur agro-industriel : l’élimination quasi complète de la paysannerie est fondamentale.
Massacre et extermination des organisations révolutionnaires et de leurs cadres les plus avancés : aucune des mesures antérieures n’aurait été possible sans accomplir les tâches les plus criminelles du capitalisme. Par l’extermination est visée (et dans une large mesure atteinte) la désorganisation des secteurs exploités et un clair recul théorico-politique, afin d’éliminer pratiquement toute l’accumulation stratégique depuis des décennies par la classe ouvrière et les exploité-e-s de la ville et de la campagne.
Stabilisation
du système politique bourgeois avec de nouvelles règles et des élections
périodiques : une fois éliminé le péril subversif, la
légitimation du système démocratique bourgeois est une pièce
fondamentale et pour cela il faut consolider une opposition de système
ou, ce qui revient au même, une carte de rechange
administrative pour contenir la poussée des masses lorsqu’elle se
produira, à travers de petites réformes économiques et sociales,
maintenant cependant intact l’essentiel du système de domination
et d’exploitation capitaliste.
L’invention
de la dite "gauche intelligente" (secteurs ouvertement liés à la
social-démocratie européenne) n’était pas suffisante, étant donné que
celle-ci restait fondamentalement dans les sphères intellectuelles
et sans discours réellement lié au mouvement de masse. La carte de
rechange en cas de nécessité devait venir du même monde
social et politique que celui qui avait été la niche de la gauche
historique, et devait assumer une partie de son discours, de ses
emblèmes, de ses revendications et même, l'élaboration de
pensées révolutionnaires hors-contexte et dénaturées, qui
justifieraient le changement de cap.
Si nous
observons les choses avec attention, nous réalisons que l'actuelle étape
politique et économique fait partie d'un plan global et
étendu dans le temps, qui a envisagé différentes possibilités et en
fonction d'elles, déploie différents instruments et plans spécifiques
qui lui offrent une flexibilité tactique au milieu d'une
stratégie ferme, ne laissant place à aucune alternative
révolutionnaire.
Ce plan
suppose la mise en pratique de variantes déterminées, allant de la
dictature militaire, du Plan Condor, du retour à la démocratie
bourgeoise jusqu'à l'apparition de la gauche capitaliste et même
l'émergence de gouvernements "progressistes" dans la région.
Le fil
conducteur de tout ce processus, nous pouvons le trouver dans la
dynamique même du capital comme phénomène anarchique et convulsif,
qui traverse des étapes de relative stabilité pour ensuite entrer à
nouveau en crise.
Ce qui est central pour le capital reste ses attaques sans pitié contre la classe ouvrière et son effort acharné pour accroître son taux de profit, par l'extraction du plus de plus-value possible. Dans cette logique du capital, les différentes variantes employées seront toujours déterminées par leur capacité à assurer une élévation du taux moyen de profit, ce qui s'obtient fondamentalement en diminuant la valeur de la force de travail.
La capacité du
système à permettre une meilleure redistribution de l'excédent sera
conditionnée par l'importance de celui-ci ou, dit
autrement, par les profits extraordinaires obtenus. Mais cette
meilleure redistribution sera TOUJOURS dédiée à assurer la continuité du
système, et JAMAIS pour favoriser effectivement la force de
travail, qui est ce dont le capital obtient réellement son profit
(ou plus-value).
Ce qui est central pour le capital reste ses attaques sans pitié contre la classe ouvrière et son effort acharné pour accroître son taux de profit, par l'extraction du plus de plus-value possible. Dans cette logique du capital, les différentes variantes employées seront toujours déterminées par leur capacité à assurer une élévation du taux moyen de profit, ce qui s'obtient fondamentalement en diminuant la valeur de la force de travail.
Venezuela : Réformisme ou Révolution.
Ceci étant
éclairci, nous pouvons beaucoup mieux comprendre le panorama politique
latino-américain, et en particulier ce qui se déroule au
Venezuela.
L'émergence
du phénomène bolivarien au Venezuela repose sur l'existence objective
de conditions
révolutionnaires pour aller vers le socialisme. L'incapacité
manifeste des classes dominantes à contenir la poussée du mouvement de
masse et en particulier de la classe ouvrière, et le ras-le-bol
croissant des secteurs exploités pour leur extrême pauvreté,
conduisirent la situation vers une croissante ingouvernabilité qui
mettait l'explosion sociale à l'ordre du jour d'un moment à
l'autre.
Mais cette situation contrastait avec l'extrême faiblesse des organisations se disant révolutionnaires, qui marchaient à la queue du mouvement de masse et n'avaient pas de programme cohérent du point de vue révolutionnaire.
Il ne fut
alors pas difficile de voir émerger des projets lucides quant au
diagnostic de la situation, mais qui n'exprimaient pas les
intérêts des classes laborieuses. Les exploités, sans direction
révolutionnaire conséquente et développée, furent des proies faciles
pour ceux qui avaient mûri un projet, qui, bien que comprenant
une ensemble de réformes du capitalisme rentier et de son système
politique, n'en mettait pas en jeu l'existence même à travers une
révolution socialiste.Mais cette situation contrastait avec l'extrême faiblesse des organisations se disant révolutionnaires, qui marchaient à la queue du mouvement de masse et n'avaient pas de programme cohérent du point de vue révolutionnaire.
D'ici se dégage qu'il n'a jamais été cherché à en finir effectivement avec le capitalisme et l'État qui le soutenait, mais à le réformer pour le rendre plus efficace dans sa mission de favoriser le Capital au détriment de la force de travail. C'est ici que se situe l'importance théorique stratégique de montrer la révolution comme un processus et non comme un acte révolutionnaire.
Pour s'implanter dans les secteurs populaires, le nouveau projet eut besoin de défaire dans certains cas les nœuds des contradictions sociales, et d'assumer dans son discours une grande partie des revendications historiques de la gauche réformiste. Le discours anti-impérialiste allait comme un gant à l'idée de développer une bourgeoisie "patriotique et nationale" (c'est-à-dire le bon capitalisme en opposition à l'impérialisme, le mauvais). Cela avait fait partie du discours historique d'une gauche réformiste déjà assimilée par le système, pour imprimer à ses programmes et discours la tant remâchée "libération nationale".
Les attaques contre le système bipartiste remplacèrent celles qu'aurait dû subir le Capital, et les énergies sociales dégagées s'orientèrent dans cette direction avec un assez net succès. Les masses fatiguées par plus de quatre décennies de bipartisme, de corruption généralisée, de misère malgré les revenus pétroliers et d'absence de perspectives, virent là une possibilité de résoudre leur situation en changeant les administrateurs d'un système qui leur déniait non seulement la dignité, mais foncièrement le droit à la vie.
Le changement constitutionnel promu et approuvé à une grande majorité rendait possible l'incorporation au gouvernement et à l'administration de l'État de vastes secteurs écartés jusque-là de la prise de décision, que l'on trouvait principalement dans la petite bourgeoisie et qui désormais allaient se transformer en classe dirigeante. Ce changement constitutionnel assurait la continuité du capitalisme et de son régime de propriété privée des moyens essentiels de production, et adaptait l'État à la nouvelle corrélation de forces au sein de la bourgeoisie.
Nouvelle bourgeoisie ou petite bourgeoisie devenue grande ?
La mise en
pratique du nouveau projet signifia la consolidation d'un groupe
hétérogène quant à son extraction sociale initiale, mais qui avec
le temps allait se décanter à travers la dynamique d'accumulation en
son propre sein. Ceux qui à un moment donné n'étaient que des
bureaucrates administratifs se virent soudain en possibilité
d'accumuler de la richesse en très peu de temps, et ainsi venir à
faire partie de la bourgeoisie dominante.
La
consolidation de cette fraction petite-bourgeoise a signifié et
signifie le déplacement de certains secteurs bourgeois de
certaines positions de pouvoir et leur remplacement par le nouveau
groupe. Tout ceci a impliqué une lutte inter-bourgeoise sans merci qu'en
dernière instance, devaient résoudre les masses
exploitées en penchant pour l'un ou l'autre camp.
Il était donc vital pour le nouveau groupe de libérer les plus grandes énergies dans les masses populaires pour s'assurer de faire pencher la balance en leur faveur, en appelant à une révolution qui ne viendrait jamais. Les énergies des masses furent déployées et conduites jusqu'à infliger défaite sur défaite à la vieille classe gouvernante, d'abord sur le plan électoral puis dans la mobilisation et la lutte de rue ensuite.
Toute cette mobilisation n'était pas guidée par une direction révolutionnaire, et ne fut employée que pour négocier de manière avantageuse avec l'opposition de droite, et finalement assurer le maintien au pouvoir du nouveau groupe émergent qui se proclamait révolutionnaire.
Il était donc vital pour le nouveau groupe de libérer les plus grandes énergies dans les masses populaires pour s'assurer de faire pencher la balance en leur faveur, en appelant à une révolution qui ne viendrait jamais. Les énergies des masses furent déployées et conduites jusqu'à infliger défaite sur défaite à la vieille classe gouvernante, d'abord sur le plan électoral puis dans la mobilisation et la lutte de rue ensuite.
Toute cette mobilisation n'était pas guidée par une direction révolutionnaire, et ne fut employée que pour négocier de manière avantageuse avec l'opposition de droite, et finalement assurer le maintien au pouvoir du nouveau groupe émergent qui se proclamait révolutionnaire.
L’État capitaliste (bureaucratique NDLR) fut
utilisé une fois de plus pour transférer la rente
pétrolière vers la bourgeoisie, mais désormais les acteurs avaient
changé. Ces derniers temps, les masses populaires se sont rendu compte,
peut-être pour la première fois, de qui fait
effectivement de grandes affaires avec l'État capitaliste. Tandis
qu'est maintenu un discours revendiquant le socialisme, le gouvernement
utilise l'État pour offrir des ressources fabuleuses à
des capitalistes qui, quelques années en arrière, étaient au mieux
des fonctionnaires de rang mineur ou de petits employés obscurs dans la
bureaucratie étatique.
Quasiment
toutes les grandes constructions de ponts, routes, les
programmes sanitaires, immeubles, transports, achats de véhicules,
portefeuilles de crédit, dollars préférentiels, importations massives,
et beaucoup d'autres choses dont l'État a besoin, ont été
offerts aux enchères ou directement vendus aux nouveaux bourgeois
bolivariens. Le moyen d'accumulation initiale préféré dans ce cas furent
les fortes commissions reçues pour passer un marché avec
l'État sous la forme du "diezmo" (dixième, dîme, commission de 10%), toute une institution au Venezuela, qui s'est vue renforcée ces dernières
années.
Le
développement d'initiatives aussi importantes que Barrio Adentro Mercal,
PDVAL et autres missions a servi de moyen de transfert de la
rente pétrolière obtenue par l'État vers ces secteurs, faisant
partie du bloc au pouvoir. L'absence de vergogne avec laquelle tout cela
se fait n'a quasiment aucune limite ; si bien
qu'aujourd'hui nous pouvons trouver un officier subalterne de
l'armée devenu un flamboyant propriétaire de banque, tandis que son
frère a été ministre et membre de la direction de diverses
entreprises et institutions. Cette situation devait tôt ou tard
éclater, maintenant qu'il est impossible de la dissimuler d'avantage.
Les
hésitations initiales, à l'intérieur du bloc dirigeant, sur le type de
projet à développer ont été rapidement solutionnées en faveur de
la bourgeoisie, si bien que de cette manière l'on travaillerait pour
soi-même. Ce n'est pas un hasard si le gouvernement pendant toutes ces
années a tant favorisé la banque et s'est efforcé
au-delà de l'imagination d'élever son taux de profit.
La préférence pour la bourgeoisie commença à s'exprimer de manière plus évidente à partir de 2006, année qui coïncide avec une baisse d'intensité de la lutte de masse après avoir infligé plusieurs défaites successives à la droite fasciste. Ce fut également l'année pour s'efforcer de consolider le groupe au pouvoir à travers un nouveau parti politique qui transcenderait le tassement électoral. Ce fut l'année de la naissance du PSUV.
La préférence pour la bourgeoisie commença à s'exprimer de manière plus évidente à partir de 2006, année qui coïncide avec une baisse d'intensité de la lutte de masse après avoir infligé plusieurs défaites successives à la droite fasciste. Ce fut également l'année pour s'efforcer de consolider le groupe au pouvoir à travers un nouveau parti politique qui transcenderait le tassement électoral. Ce fut l'année de la naissance du PSUV.
Au plan
économique, balbutiait ce qui de la bouche du président fut appelé
"l'alliance stratégique avec la bourgeoisie", au moyen d'accords
sur des terres appartenant à l'État payées aux capitalistes, l'achat
des entreprises en faillite, l'octroi de crédits favorables, les
dollars préférentiels et autres facilités à la banque privée.
Il faut également mentionner les fortes hausses de produit au
bénéfice de la bourgeoisie.
Lors
qu’éclata au grand jour la crise systémique du capital, l'on opta pour
la ré-impulsion productive, qui n'est rien d'autre qu'une série de
mesures favorisant la bourgeoisie au détriment des travailleurs. Les
mesures qui suivirent furent de la même teneur, avec une augmentation
de la TVA de 33%, une baisse du salaire réel, un
accroissement de la dette interne en faveur de la banque privée et
autres séries de mesures comme la libération des prix de certains
produits de base, qui vinrent encore frapper la force de
travail.
L'ouverture de
la Ceinture de l'Orénoque à l'investissement et à la propriété des
capitaux étrangers, comme dans le cas de l'entreprise russe
sous la forme d'entreprise mixte, qui est en réalité la propriété de
Chevron, l'achat de ferraille industrielle hors d'usage à l'Iran et les
contrats d'investissement avec la Chine ne cherchent
pas seulement à favoriser les capitaux internationaux, ce qui est
déjà contraire au discours public, mais ont aussi été d'excellentes
affaires et bénéfices pour ce bloc bourgeois au pouvoir et
ont consolidé ses positions de grands entrepreneurs. Si bien qu'une
défense plus étroite de sa part du régime de propriété privée
capitaliste et de châtiment contre la classe laborieuse n'était
qu'une question de temps.
La marge de manœuvre du gouvernement sur les sujets sociaux et les investissements dans ce domaine est directement liée à la rente pétrolière, bien que la Banque centrale du Venezuela reconnaisse elle-même que la répartition de cette rentre favorise largement la bourgeoisie au détriment des travailleurs.
La crise du Capital s'aiguisant, cette capacité de manœuvre rétrécit et les effets de la crise commencent à se faire sentir clairement dans de larges secteurs, principalement de travailleurs. La mal nommée crise financière, récemment avec l'intervention de sept banques, n'est rien d'autre que l'expression publique d'une crise politique de magnitude énorme que l'on cherche à maintenir sous le couvercle. Les contradictions d'intérêts au sein des groupes au pouvoir prennent chaque jour un caractère plus public et, à mesure que le temps passe, s'exprimeront dans toute leur dimension avec des conséquences plus ou moins prévisibles.
La marge de manœuvre du gouvernement sur les sujets sociaux et les investissements dans ce domaine est directement liée à la rente pétrolière, bien que la Banque centrale du Venezuela reconnaisse elle-même que la répartition de cette rentre favorise largement la bourgeoisie au détriment des travailleurs.
La crise du Capital s'aiguisant, cette capacité de manœuvre rétrécit et les effets de la crise commencent à se faire sentir clairement dans de larges secteurs, principalement de travailleurs. La mal nommée crise financière, récemment avec l'intervention de sept banques, n'est rien d'autre que l'expression publique d'une crise politique de magnitude énorme que l'on cherche à maintenir sous le couvercle. Les contradictions d'intérêts au sein des groupes au pouvoir prennent chaque jour un caractère plus public et, à mesure que le temps passe, s'exprimeront dans toute leur dimension avec des conséquences plus ou moins prévisibles.
PSUV, le Parti de la révolution socialiste ?
Du point de
vue politique, a été fait pression sous toutes les formes sur certains
partis et mouvements pour qu'ils intègrent le nouveau
parti (PSUV) et de cette manière, rééditer un nouveau pacte de Punto
Fijo virtuel, avec seulement deux grandes tendances : la droite
traditionnelle capitaliste, et la nouvelle gauche capitaliste
et réformiste.
Dans ce schéma établi par le bloc au pouvoir ne restait aucune possibilité pour les secteurs révolutionnaires, et c'est ce que nous fîmes savoir à ce moment là. Malgré tout ce qui précède, pas peu furent les mouvements qui décidèrent de rejoindre le nouveau parti. Certains le firent en suivant la tactique de l'entrisme, d'autres alléguèrent qu'il ne fallait pas laisser les masses seules dans la nouvelle aventure et ne manquèrent pas même ceux qui prétendaient changer les choses de l'intérieur par un soi-disant "soutien critique". Chacun de ces secteurs devra faire son propre bilan une fois qu'il aura parcouru suffisamment de temps depuis cette décision. Mais ce qui est d'ores et déjà suffisamment clair, c'est que le PSUV est un parti pluri-classiste dans sa base sociale, mais que sa direction est une direction bourgeoise et représente ce secteur social.
Dans ce schéma établi par le bloc au pouvoir ne restait aucune possibilité pour les secteurs révolutionnaires, et c'est ce que nous fîmes savoir à ce moment là. Malgré tout ce qui précède, pas peu furent les mouvements qui décidèrent de rejoindre le nouveau parti. Certains le firent en suivant la tactique de l'entrisme, d'autres alléguèrent qu'il ne fallait pas laisser les masses seules dans la nouvelle aventure et ne manquèrent pas même ceux qui prétendaient changer les choses de l'intérieur par un soi-disant "soutien critique". Chacun de ces secteurs devra faire son propre bilan une fois qu'il aura parcouru suffisamment de temps depuis cette décision. Mais ce qui est d'ores et déjà suffisamment clair, c'est que le PSUV est un parti pluri-classiste dans sa base sociale, mais que sa direction est une direction bourgeoise et représente ce secteur social.
Nous ne
doutons pas un seul instant de l'honnêteté et du dévouement
révolutionnaire de la grande majorité de la base "bolivarienne", mais
nous parlons ici de la direction et de la bureaucratie partidaire
qui se développe là comme réformisme capitaliste.
La lutte de lignes à l'intérieur du parti est quasi nulle, vu que le secteur dominant s'est assuré le contrôle bureaucratique de pratiquement toutes les structures. L'on pourra arguer que dans différents secteurs existent des réalités particulières différentes, mais ceci peut nous porter à la confusion en cherchant à expliquer le tout par la partie, le phénomène global à partir de petites expériences, ce qui ne nous conduit pas à un diagnostic pertinent de la réalité. Le PSUV d'aujourd'hui prétend donner quelque substance au slogan délavé du "socialisme du XXIe siècle", qui n'est rien d'autre que le vieux et usé capitalisme sous un masque un peu plus social.
Cette substance est censée venir de la formation de ses cadres sous la direction du PC chinois, celui-là même qui dirige un État bourgeois, où les travailleurs sont payés un salaire de misère et celui-là même qui aujourd'hui, maintient à flot l'économie US au prix du vol de plus-value à sa classe laborieuse et du maintien d'un véritable esclavage pour les secteurs les plus exploités. Tout le soi-disant "miracle chinois", avec sa gigantesque accumulation de capital, provient en réalité de la surexploitation de sa main d’œuvre et des conditions inhumaines dans lesquelles survivent une partie de sa population.
La lutte de lignes à l'intérieur du parti est quasi nulle, vu que le secteur dominant s'est assuré le contrôle bureaucratique de pratiquement toutes les structures. L'on pourra arguer que dans différents secteurs existent des réalités particulières différentes, mais ceci peut nous porter à la confusion en cherchant à expliquer le tout par la partie, le phénomène global à partir de petites expériences, ce qui ne nous conduit pas à un diagnostic pertinent de la réalité. Le PSUV d'aujourd'hui prétend donner quelque substance au slogan délavé du "socialisme du XXIe siècle", qui n'est rien d'autre que le vieux et usé capitalisme sous un masque un peu plus social.
Cette substance est censée venir de la formation de ses cadres sous la direction du PC chinois, celui-là même qui dirige un État bourgeois, où les travailleurs sont payés un salaire de misère et celui-là même qui aujourd'hui, maintient à flot l'économie US au prix du vol de plus-value à sa classe laborieuse et du maintien d'un véritable esclavage pour les secteurs les plus exploités. Tout le soi-disant "miracle chinois", avec sa gigantesque accumulation de capital, provient en réalité de la surexploitation de sa main d’œuvre et des conditions inhumaines dans lesquelles survivent une partie de sa population.
En parlant de justice...
La mise en
place de la Police nationale, l'approbation de la loi sur le contrôle
des armes et explosifs, et la virtuelle application de la
loi antiterroriste, impliquent un durcissement de la répression
d'État. La seule question posée est qui sera la cible de cette répression.
Le Venezuela, ce n'est un secret pour personne y vivant, possède l'un des taux de criminalité les plus élevés du continent, et la sécurité ne s'est pas seulement transformée en un thème apportant des dividendes politiques, mais s'est en outre convertie en un excellent commerce pour la bourgeoisie. Des millions et des millions de dollars sont investis chaque année dans des entreprises qui apportent la sécurité à une partie de la population en mesure de payer pour cela.
De sorte que le maintien du climat actuel d'insécurité favorise en premier lieu la bourgeoisie liée au lucratif commerce de la sécurité. C'est cette branche qui absorbe la majeure partie des fonctionnaires actifs ou en retraite des polices et de la force armée, et c'est précisément d'où vient aussi la majorité des bandes organisées se livrant au kidnapping et au trafic d'armes. Le sicariato (tueurs à gages) dans toutes ses variantes agit de manière permanente et organisée au Venezuela depuis des années. D'où proviennent principalement les sicarios n'est un secret pour personne.
Tout le monde sait que ce sont la police et la garde nationale qui gèrent le trafic d'armes dans les quartiers et les prisons du pays en alliance étroite le narcotrafic, les paramilitaires et les secteurs bourgeois liés à ce lucratif commerce de la sécurité.
La police et la garde nationale jouent souvent le rôle de surveillance et escorte pour la bourgeoisie, pendant comme en dehors de leurs heures de travail, et ceci les met dans la position d'une petite armée privée à disposition de qui peut payer. De là au sicariat, il n'y a qu'un pas et c'est ce qui s'est produit ces dernières années.
Le Venezuela, ce n'est un secret pour personne y vivant, possède l'un des taux de criminalité les plus élevés du continent, et la sécurité ne s'est pas seulement transformée en un thème apportant des dividendes politiques, mais s'est en outre convertie en un excellent commerce pour la bourgeoisie. Des millions et des millions de dollars sont investis chaque année dans des entreprises qui apportent la sécurité à une partie de la population en mesure de payer pour cela.
De sorte que le maintien du climat actuel d'insécurité favorise en premier lieu la bourgeoisie liée au lucratif commerce de la sécurité. C'est cette branche qui absorbe la majeure partie des fonctionnaires actifs ou en retraite des polices et de la force armée, et c'est précisément d'où vient aussi la majorité des bandes organisées se livrant au kidnapping et au trafic d'armes. Le sicariato (tueurs à gages) dans toutes ses variantes agit de manière permanente et organisée au Venezuela depuis des années. D'où proviennent principalement les sicarios n'est un secret pour personne.
Tout le monde sait que ce sont la police et la garde nationale qui gèrent le trafic d'armes dans les quartiers et les prisons du pays en alliance étroite le narcotrafic, les paramilitaires et les secteurs bourgeois liés à ce lucratif commerce de la sécurité.
La police et la garde nationale jouent souvent le rôle de surveillance et escorte pour la bourgeoisie, pendant comme en dehors de leurs heures de travail, et ceci les met dans la position d'une petite armée privée à disposition de qui peut payer. De là au sicariat, il n'y a qu'un pas et c'est ce qui s'est produit ces dernières années.
L'insécurité
et la peur de la population servent de véritable carcan social aux
demandes de la population, vu que les gens voient bien qui
sont les victimes et qui sont les tueurs. Ces dernières années, qui
ont vu une forte poussée des luttes sociales, la paysannerie a payé un
lourd tribut à sa lutte pour la terre. Ce sont plus de
300 dirigeants et paysans qui ont été assassinés sur ordre des
grands propriétaires, et cela ne semble pas devoir s'arrêter. Dans les
secteurs urbains et périurbains, ce sont les travailleurs qui
ont été sauvagement frappés par ce fléau.
Dans les quartiers des grandes villes, les bandes criminelles sont celles qui contrôlent réellement le territoire, terrorisant par leurs actions et paralysant de fait toute vie sociale communautaire.
Ces bandes sont armées principalement par la police, en particulier à Caracas où elle se distingue dans le trafic d'armes et la vente de munitions. Il n'y a aucun riverain qui ne soit au courant de cette situation et des degrés d'impunité atteints par ces parasites policiers, remplissant d'indignation une population qui, pour autant, se sent impuissante à agir face au pouvoir obtenu par ces délinquants.
La lutte contre l'insécurité fait partie intégrante de la lutte des classes, et est l'un des terrains où s'exprime dans toute sa nudité le rôle joué par les appareils répressifs de l'État capitaliste.
L'alliance entre la délinquance et de nombreux policiers est une expression de la faillite profonde des institutions de l'État capitaliste et de sa décomposition croissante, signe plus qu'évident de la crise générale d'un système qui, toutefois, impose toujours ses conditions.
Dans les quartiers des grandes villes, les bandes criminelles sont celles qui contrôlent réellement le territoire, terrorisant par leurs actions et paralysant de fait toute vie sociale communautaire.
Ces bandes sont armées principalement par la police, en particulier à Caracas où elle se distingue dans le trafic d'armes et la vente de munitions. Il n'y a aucun riverain qui ne soit au courant de cette situation et des degrés d'impunité atteints par ces parasites policiers, remplissant d'indignation une population qui, pour autant, se sent impuissante à agir face au pouvoir obtenu par ces délinquants.
La lutte contre l'insécurité fait partie intégrante de la lutte des classes, et est l'un des terrains où s'exprime dans toute sa nudité le rôle joué par les appareils répressifs de l'État capitaliste.
L'alliance entre la délinquance et de nombreux policiers est une expression de la faillite profonde des institutions de l'État capitaliste et de sa décomposition croissante, signe plus qu'évident de la crise générale d'un système qui, toutefois, impose toujours ses conditions.
Cette
situation se voit garantie par l'évidence qu'au Venezuela l'impunité est
totale. Personne n'a mis à ce jour un pied en prison pour
les massacres commis sous la Quatrième république (le puntofijisme Ndlr), ni pour la violence organisée et déchaînée durant le coup de force d'Avril
(2002), et personne ne punit ni même ne parle des assassinats de leaders syndicaux et paysans. Tous libres.
Le
Plan Patrie Sûre
et la lutte contre la corruption n'ont emportés que de petits
fonctionnaires mouillés dans les malversations, mais sont loin d'avoir
touché les grands intérêts qui se cachent derrière ces
manœuvres délictueuses. Nous nous sommes habitués à ce que le
président dénonce régulièrement des personnalités ou activités de
groupes de pouvoir, mais que ceci en reste à la dénonciation sans
résultats concrets substantiels.
Rien de différent sur le terrain économique. Des centaines de milliers de fraudes, d'escroqueries, de commissions illicites, d'enrichissements soudains, de trafics d'influences, de surfacturations, usurpations et autres vols éhontés restent impunis et l'on ne peut rien y faire. Un acte illicite est commis, il est découvert, scandale, une enquête est promise et puis, par intervention directe soit de la police soit des tribunaux, le suspect parvient à sortir du pays en se riant du besoin de justice de tout un peuple.
N'ont pas cette chance plus de deux mille ouvriers, dirigeants, étudiants, femmes, paysans et indigènes qui se trouvent actuellement emprisonnés, ou en liberté surveillée. La police, la loi et les tribunaux sont au service de la bourgeoisie.
Dans les tribunaux, malgré la soi-disante épuration, prospèrent toujours les mafias et les bandes organisées de délinquants du droit bourgeois qui, à l'abri de leurs fonctions, servent toujours les intérêts d'une classe putréfiée et parasite qui n'a rien d'autre à offrir que sa pestilence bourgeoise.
Rien de différent sur le terrain économique. Des centaines de milliers de fraudes, d'escroqueries, de commissions illicites, d'enrichissements soudains, de trafics d'influences, de surfacturations, usurpations et autres vols éhontés restent impunis et l'on ne peut rien y faire. Un acte illicite est commis, il est découvert, scandale, une enquête est promise et puis, par intervention directe soit de la police soit des tribunaux, le suspect parvient à sortir du pays en se riant du besoin de justice de tout un peuple.
N'ont pas cette chance plus de deux mille ouvriers, dirigeants, étudiants, femmes, paysans et indigènes qui se trouvent actuellement emprisonnés, ou en liberté surveillée. La police, la loi et les tribunaux sont au service de la bourgeoisie.
Dans les tribunaux, malgré la soi-disante épuration, prospèrent toujours les mafias et les bandes organisées de délinquants du droit bourgeois qui, à l'abri de leurs fonctions, servent toujours les intérêts d'une classe putréfiée et parasite qui n'a rien d'autre à offrir que sa pestilence bourgeoise.
Ainsi étant
les choses, il n'y a aucun soulagement à attendre, pour la population,
de la création de la Police nationale ni du renforcement
de certains services de renseignement. Selon nous, à mesure que
s'aiguise la crise du système, plus dure sera la répression en
particulier pour les travailleurs. Il y a peu de temps, le Sebin
(Service bolivarien d'intelligence) s'est chargé de convoquer pour interrogatoire les travailleurs d'Industrias Diana et la Garde nationale a "rendu visite" aux
travailleurs de PDVAL (compagnie publique nationale de distribution alimentaire) qui réclamaient leurs droits.
La protestation sociale se transforme en délit et la mobilisation est criminalisée par différents canaux. En disant cela, nous ne défendons pas les provocations de la droite fasciste. Nous pensons justement que ce qu'elle cherche par celles-ci, c'est justement à servir de rideau de fumée pour qu'ensuite soient réprimés les travailleurs avec le consentement d'une partie de la population, qui pourra assimiler la légitime protestation des exploités pour leurs droits à une tentative de déstabilisation de la droite fasciste.
La protestation sociale se transforme en délit et la mobilisation est criminalisée par différents canaux. En disant cela, nous ne défendons pas les provocations de la droite fasciste. Nous pensons justement que ce qu'elle cherche par celles-ci, c'est justement à servir de rideau de fumée pour qu'ensuite soient réprimés les travailleurs avec le consentement d'une partie de la population, qui pourra assimiler la légitime protestation des exploités pour leurs droits à une tentative de déstabilisation de la droite fasciste.
Allons-nous vers le socialisme ?
Définitivement,
non. À l'existence objective d'une base sociale qui aspire à un
changement de système politico-économique tourné vers le
socialisme, répond l'existence d'une direction clairement bourgeoise
qui cherchera par tous les moyens à défendre ses intérêts de classe
quel qu'en soit le prix, mais qui pour le moment, use d'un
langage pseudo-révolutionnaire pour s'assurer juteux bénéfices
et privilèges. Cette direction accompagnée par la bureaucratie et en
alliance ouverte avec les milieux
d'affaires dont elle fait déjà partie, ne doute pas une seconde
qu'elle doit empêcher le socialisme et emploiera tous les moyens dans ce
but.
Il ne s'agit
pas, comme le croient certains camarades, de changer un ministre ou une
équipe économique. S'il en était ainsi, nous validerions
l'idée que le problème est l'administration du système et non le
système lui-même. Le projet de cette administration d'État n'est pas
économique, mais un projet de classe répondant en dernière
analyse à une décision politique longuement mûrie.
Le projet de ce secteur gouvernant consiste en un renforcement de la bourgeoisie contre la force de travail et en une projection de ce secteur bourgeois au niveau latino-américain. Ceci ne veut pas dire que cette bourgeoisie entre en contradiction avec l'impérialisme, elle veut seulement négocier depuis une autre position de pouvoir et obtenir ainsi une plus grande part du gâteau.
Le projet de ce secteur gouvernant consiste en un renforcement de la bourgeoisie contre la force de travail et en une projection de ce secteur bourgeois au niveau latino-américain. Ceci ne veut pas dire que cette bourgeoisie entre en contradiction avec l'impérialisme, elle veut seulement négocier depuis une autre position de pouvoir et obtenir ainsi une plus grande part du gâteau.
La
réorganisation de l'État et son implication (jusqu'à un certain point)
dans le secteur productif ne doit pas nous faire perdre de vue que
c'est un État bourgeois et capitaliste, ayant pour mission de servir
les nécessités du Capital, et lorsque l'État entre directement dans
l'usine, c'est pour réguler le marché de la force de
travail en faveur de la bourgeoisie et affronter directement la
classe laborieuse.
Le capitalisme d'État n'a pas d'autre mission que de gérer l'accumulation de capitaux pour ensuite être remis au secteur privé. Telle est la lamentable histoire non seulement de l'Amérique latine, mais aussi de nombreux pays européens entre lesquels on peut citer ceux qui firent partie du Bloc de l'Est.
Le capitalisme d'État n'a pas d'autre mission que de gérer l'accumulation de capitaux pour ensuite être remis au secteur privé. Telle est la lamentable histoire non seulement de l'Amérique latine, mais aussi de nombreux pays européens entre lesquels on peut citer ceux qui firent partie du Bloc de l'Est.
L'indépendance de classe, une nécessité révolutionnaire.
Devant tout ce
panorama que nous avons décrit, il ne reste à la classe ouvrière et aux
secteurs exploités des villes et des campagnes qu'à
maintenir coûte que coûte leur indépendance de classe face au
gouvernement et à l'État, par l'élaboration de leurs propres
revendications et de leurs plans de lutte pour améliorer leurs
conditions de vie et avancer vers l'élaboration d'un programme de
gouvernement propre qui propose effectivement d'en finir avec le
capitalisme.
Cette
nécessité de la classe ouvrière est aussi l'espérance de beaucoup
d'autres secteurs exploités, qui voient leurs conditions de
vie se dégrader tandis que la bourgeoisie se renforce. L'activation
de ces secteurs sociaux ne sera pas possible s'ils ne voient pas d'abord
la classe ouvrière conquérir sa propre indépendance de
classe et avancer résolument derrière un programme révolutionnaire
socialiste.
La révolution socialiste n'a pas échoué, car elle n'a pas encore eu lieu au Venezuela et pour qu'elle se produise, il faut l'organiser dès maintenant partout où se trouve un seul révolutionnaire.
La révolution socialiste n'a pas échoué, car elle n'a pas encore eu lieu au Venezuela et pour qu'elle se produise, il faut l'organiser dès maintenant partout où se trouve un seul révolutionnaire.
Quand nous parlons d'organiser la révolution socialiste, nous parlons de poser la question du pouvoir
et de son exercice par
la classe travailleuse. Ceci nous amène nécessairement à élaborer un
projet en tant que classe, reposant sur un programme et un type
d'organisation qui non seulement accomplisse l'acte
révolutionnaire et détruise le pouvoir de la bourgeoisie et de son
État, mais soit capable d'initier la construction pratique du socialisme
et de le développer.
Ce pouvoir ne peut pas être un parti ou un mouvement (entendre : un parti ou mouvement tel que conçu à ce jour dans
ce pays, même 'radical', avec des 'leaders' et des 'suiveurs', des 'calculs' politiciens et électoralistes etc.), ce doivent être les masses de travailleurs et travailleuses, les exploités
des villes et de campagnes, organisés dans un nouveau type d'organisation sociale révolutionnaire (entendre : PARTI d'avant-garde de nouveau type,
entouré de son ou ses Front(s) uni(s) et armé de sa Force combattante)*. Telle est l'expression authentique du Pouvoir Populaire et de classe qui doit
s'organiser dès à présent.
Cette perspective ne nous fait pas perdre de vue les objectifs du mouvement et son développement ultérieur. Il ne suffit pas d'appeler à l'organisation du Pouvoir populaire de manière générale. Ce pouvoir de classe doit avoir des expressions concrètes sur chaque lieu de travail, chaque université, lycée, village ou quartier, et cette organisation ne tombe pas du ciel, ni ne sera faite cadeau par l’État. Ce sont les révolutionnaires organisés qui doivent impulser cette construction sociale depuis le plus simple jusqu'au plus complexe.
C'est pour cette raison que les mots d'ordre de "contrôle ouvrier" ou de "conseils de travailleurs" nous semblent justes, mais abstraits. Quels ouvriers contrôlent ? Ceux d'Action démocratique ? Ceux du PSUV ? À quels conseils faisons-nous référence ? Combien de ces conseils existent-ils ? Ces travailleurs ont-ils une conscience de classe ? Veulent-ils le socialisme ? Où sont ces conseils et combien y en a-t-il ?
Nous pensons que la révolution est une chose sérieuse et planifiée, et non pas des mots d'ordre exprimant des désirs qui n'ont rien à voir avec la réalité. La réalité actuelle pour les révolutionnaires est un désavantage stratégique s'exprimant dans le domaine théorique, politique, organisationnel, social, culturel, économico-matériel, militaire et numérique. Cette réalité doit être reconnue pour pouvoir être changée, et notre travail actuel doit exprimer les nécessités objectives qui nous séparent de la révolution. Nous croyons que les révolutionnaires doivent entreprendre une accumulation de forces de caractère historique sur tous les terrains précédemment exposés, et donner des réponses réelles à ces nécessités.
De là ce que nous avons formulé depuis longtemps déjà : doter la classe ouvrière d'un outil politique de grande puissance, qui soit capable de poser la question du pouvoir dans les grandes masses et d'aider à leur organisation derrière cet objectif. Telle est pour nous la plus grande tâche en ce moment, et ce à quoi nous travaillons. Les tâches d'agitation font partie de ce travail, mais n'en sont pas la totalité, bien que parfois nous y consacrions beaucoup d'énergie.
La construction et le développement de cet outil politique nous place sans aucun doute sur la voie que nous croyons correcte, et nous renforce donc pour poursuivre le grand objectif. Sans organisation révolutionnaire il n'y a pas de révolution socialiste, celle-ci ne se réalisant pas par osmose ni par intuition des masses ni même parce qu'existent des secteurs avancés dans la classe ouvrière.
Cette perspective ne nous fait pas perdre de vue les objectifs du mouvement et son développement ultérieur. Il ne suffit pas d'appeler à l'organisation du Pouvoir populaire de manière générale. Ce pouvoir de classe doit avoir des expressions concrètes sur chaque lieu de travail, chaque université, lycée, village ou quartier, et cette organisation ne tombe pas du ciel, ni ne sera faite cadeau par l’État. Ce sont les révolutionnaires organisés qui doivent impulser cette construction sociale depuis le plus simple jusqu'au plus complexe.
C'est pour cette raison que les mots d'ordre de "contrôle ouvrier" ou de "conseils de travailleurs" nous semblent justes, mais abstraits. Quels ouvriers contrôlent ? Ceux d'Action démocratique ? Ceux du PSUV ? À quels conseils faisons-nous référence ? Combien de ces conseils existent-ils ? Ces travailleurs ont-ils une conscience de classe ? Veulent-ils le socialisme ? Où sont ces conseils et combien y en a-t-il ?
Nous pensons que la révolution est une chose sérieuse et planifiée, et non pas des mots d'ordre exprimant des désirs qui n'ont rien à voir avec la réalité. La réalité actuelle pour les révolutionnaires est un désavantage stratégique s'exprimant dans le domaine théorique, politique, organisationnel, social, culturel, économico-matériel, militaire et numérique. Cette réalité doit être reconnue pour pouvoir être changée, et notre travail actuel doit exprimer les nécessités objectives qui nous séparent de la révolution. Nous croyons que les révolutionnaires doivent entreprendre une accumulation de forces de caractère historique sur tous les terrains précédemment exposés, et donner des réponses réelles à ces nécessités.
De là ce que nous avons formulé depuis longtemps déjà : doter la classe ouvrière d'un outil politique de grande puissance, qui soit capable de poser la question du pouvoir dans les grandes masses et d'aider à leur organisation derrière cet objectif. Telle est pour nous la plus grande tâche en ce moment, et ce à quoi nous travaillons. Les tâches d'agitation font partie de ce travail, mais n'en sont pas la totalité, bien que parfois nous y consacrions beaucoup d'énergie.
La construction et le développement de cet outil politique nous place sans aucun doute sur la voie que nous croyons correcte, et nous renforce donc pour poursuivre le grand objectif. Sans organisation révolutionnaire il n'y a pas de révolution socialiste, celle-ci ne se réalisant pas par osmose ni par intuition des masses ni même parce qu'existent des secteurs avancés dans la classe ouvrière.
La révolution
est un acte scientifique révolutionnaire qui requiert une ingénierie
sociale et une construction pratique n'admettant pas
l'improvisation. Ceci ne veut pas dire qu'il y a des recettes
préétablies, mais nous savons qu'il y a besoin d'un collectif avec des
outils théoriques, avec la conviction la plus résolue, avec un
haut degré de discipline, avec un plan stratégique et une force
matérielle qui permette la construction d'un nouvel imaginaire social (autrement dit conquérir
l'hégémonie idéologique : 100% Gramsci, 0% Heinz Dieterich !) et sa mise en mouvement pour mener ce plan
à bien.
C'est pour
cela que nous avons proposé l'unité des révolutionnaires à partir d'une
série de définitions initiales qui nous rapprochent de
l'objectif. Nous avons proposé l'élaboration d'un programme qui,
basé sur la réalité sociale que vit notre Peuple (une conception du monde, une
théorie directrice, une 'pensée'), permette d'accomplir de grands pas dans le développement d'une conscience de classe des travailleurs/euses.
Nous avons
également appelé à développer, dans toutes ses potentialités, la lutte
d'idées et de masse pour le socialisme comme courant qui
commence à exprimer les aspirations à un changement réel qui
existent dans le pays.
Nous avons invité les autres forces révolutionnaires à examiner minutieusement la situation du Venezuela et à rompre, sur la base de cet examen, avec le réformisme capitaliste qui étouffe et asphyxie tout progrès des masses ; et nous avons dirigé nos forces à commencer à construire le Pouvoir populaire comme expression du Nouveau Pouvoir des travailleurs et travailleuses, pauvres et exploité-e-s des villes et des campagnes, en opposition au Pouvoir bourgeois exprimé par l’État et ses institutions.
Telles sont à notre sens les grandes tâches des révolutionnaires qui par ailleurs, doivent les aborder au milieu d'une lutte des classes grandissante, qui s'exprimera prochainement de manière aiguë surtout dans les milieux ouvriers. Nous devons participer à ces luttes et donner force à notre proposition au sein des masses. Notre grand défi sera de construire dans le feu de la lutte et la nécessité de passer rapidement à un autre moment historique quant à la portée de notre projet.
Nous avons invité les autres forces révolutionnaires à examiner minutieusement la situation du Venezuela et à rompre, sur la base de cet examen, avec le réformisme capitaliste qui étouffe et asphyxie tout progrès des masses ; et nous avons dirigé nos forces à commencer à construire le Pouvoir populaire comme expression du Nouveau Pouvoir des travailleurs et travailleuses, pauvres et exploité-e-s des villes et des campagnes, en opposition au Pouvoir bourgeois exprimé par l’État et ses institutions.
Telles sont à notre sens les grandes tâches des révolutionnaires qui par ailleurs, doivent les aborder au milieu d'une lutte des classes grandissante, qui s'exprimera prochainement de manière aiguë surtout dans les milieux ouvriers. Nous devons participer à ces luttes et donner force à notre proposition au sein des masses. Notre grand défi sera de construire dans le feu de la lutte et la nécessité de passer rapidement à un autre moment historique quant à la portée de notre projet.
Nos objectifs
sont clairs et nous avons toujours été très précis quant à eux. Nous
devons suivre le parcours tracé en emmenant avec nous tout
le Peuple, avec l'optimisme qu'une époque nouvelle s'ouvre et que
cette époque, c'est celle de la révolution socialiste véritable.
Nous allons
avec joie et pleins de fierté par ce beau chemin révolutionnaire.
Personne ne nous fera de cadeau, tout devra être conquis. Nous
sommes face à l'histoire et notre appel est un appel à commencer la
réalisation de nos rêves et à être les artisans d'une nouvelle
architecture sociale.
Dans cette nouvelle architecture sociale, jouera sans doute un rôle très important la jeunesse, et c'est vers elle que nous devons tourner nos efforts. Nous allons vers la jeunesse pour libérer toutes ses énergies contenues durant tout ce temps. Là est la mine d'or d'où sortiront les femmes et les hommes qui changeront à jamais cette histoire de misère et d'exploitation. Nous allons vers la jeunesse avec la vérité pour arme politique, avec clarté, sans arguties ni demi-teintes qui ne mènent à rien. Nous allons organiser la rébellion et la transformer en idées et en actions révolutionnaires dans tout le pays.
Nous devons semer le Che dans tout le Venezuela et l'arracher à la vitrine de magasin où il a été enfermé pendant des années. Nous allons parsemer le Venezuela de révolutionnaires.
Nous allons tous et toutes, travailleurs et travailleuses, exploité-e-s, femmes, jeunes, peuples indigènes, paysan-ne-s, étudiant-e-s, habitant-e-s, communautés, professionnels et soldats. La révolution que nous voulons vient, et avec elle la joie de construire pour nous-mêmes et non pour la bourgeoisie.
Dans cette nouvelle architecture sociale, jouera sans doute un rôle très important la jeunesse, et c'est vers elle que nous devons tourner nos efforts. Nous allons vers la jeunesse pour libérer toutes ses énergies contenues durant tout ce temps. Là est la mine d'or d'où sortiront les femmes et les hommes qui changeront à jamais cette histoire de misère et d'exploitation. Nous allons vers la jeunesse avec la vérité pour arme politique, avec clarté, sans arguties ni demi-teintes qui ne mènent à rien. Nous allons organiser la rébellion et la transformer en idées et en actions révolutionnaires dans tout le pays.
Nous devons semer le Che dans tout le Venezuela et l'arracher à la vitrine de magasin où il a été enfermé pendant des années. Nous allons parsemer le Venezuela de révolutionnaires.
Nous allons tous et toutes, travailleurs et travailleuses, exploité-e-s, femmes, jeunes, peuples indigènes, paysan-ne-s, étudiant-e-s, habitant-e-s, communautés, professionnels et soldats. La révolution que nous voulons vient, et avec elle la joie de construire pour nous-mêmes et non pour la bourgeoisie.
Construisons l'idée et l'instrument de la révolution !!!
En avant avec toutes les forces de l'Histoire !!!
Révolution socialiste ou caricature de révolution !!!
Mouvement Guévariste Révolutionnaire
(*) Le Parti, nous l'avons dit et répété, est tout simplement la 'pointe' la plus avancée, consciente, 'dégagée' de l'idéologie dominante bourgeoise des masses populaires exploitées, 'pointe' consciente d'elle-même et organisée dans un but clair de renversement du pouvoir de la bourgeoisie, d'établissement du Pouvoir prolétarien-populaire et de conduite, par celui-ci, de la société au communisme. La meilleure preuve de l'existence objective de cela, c'est qu'au Venezuela le MGR est cela, ou en tout cas une partie de cela. Il n'y a pas de société de classe sans lutte des classes, et il n'y a pas de lutte des classes sans Parti ; il y a simplement des Partis qui n'ont pas conscience ou refusent de l'être, ou qui en raison de limites idéologiques (conception du monde) non-corrigées ne jouent pas ce rôle : soit qu'ils se placent à la queue et non à la tête des mouvements sociaux de masse, soit qu'ils refusent d'aller à ces mouvements, d'aller aux masses car elles ne sont pas assez 'rouges' à leurs yeux, soit qu'ils ne parviennent pas, pour X ou Y raisons, à se lier aux masses en lutte et à instaurer une dialectique avec elles.
Ce Parti dont nous parlons n'a pas vocation à être une structure monolithique, seule (et une fois pour toutes) détentrice de la Vérité avec un grand V et ayant toujours raison y compris contre les masses. Le Parti dont nous parlons est simplement une fraction des masses investie d'une compréhension particulièrement avancée des problèmes et des solutions (la révolution, le socialisme en marche vers le communisme), des buts et des moyens, et investie d'une mission particulière : synthétiser l'expérience de la lutte de classe, de l'histoire de classe du pays où il lutte, et élaborer et DIFFUSER dans les masses cette théorie/conception-guide, la transformer en pratique et de l'expérience pratique enrichir à nouveau la théorie, etc. etc. Le Parti est donc simplement cela. Il n'est pas un monolithe figé, mais au contraire un être VIVANT en mouvement perpétuel dans la lutte de lignes (entre 'ancien' et 'nouveau', conceptions bourgeoises ou prolétariennes, idées justes et erronées), alimentée par la dialectique théorie/pratique et Parti/masses. Autour de lui (comme élément de cette dialectique), les masses 'un peu moins avancées' mais néanmoins conscientes et organisées forment un Front uni, ou plusieurs Fronts concentriques (un Front 'offensif' pour la révolution et un Front 'défensif' contre la réaction, par exemple). Et évidemment, aucune classe dominante ne cédant le pouvoir de bonne grâce, il génère une Force de Combat vouée à la conquête du pouvoir, contre les forces qui défendront le Capital. Tout cela forme, en effet, un MOUVEMENT révolutionnaire. Mais un 'mouvement' en soi, où chaque composante n'a pas conscience d'elle-même et de son rôle, est malheureusement voué à l'échec...
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