Dans la nuit du 13 au 14 avril, Macron, Trump et May
ont annoncé publiquement avoir lancé des frappes contre la Syrie et le
régime de Bachar el-Assad. L’utilisation, réelle ou supposée, d’armes
chimiques par le régime syrien est cette fois le prétexte pour cette
nouvelle agression qui est cette fois ci une agression conjointe de
l’impérialisme américain, français et britannique.
Comme nous le disions déjà il y a un an dans notre communiqué contre l’intervention américaine en Syrie :
« Le Moyen-Orient est un
enjeu pour les impérialistes, il représente un point chaud : c’est un
conflit inter-impérialiste majeur de notre époque. Entre l’impérialisme
américain, l’impérialisme français et les autres forces impérialistes
occidentales d’un côté. Ces forces sont fractionnées, agissent
« ensemble » et en même temps pour leur propre compte : d’ailleurs les
impérialistes américains et français déclarent qu’ils interviennent pour
l’intérêt de leur pays réciproque, les buts de la guerre sont clairs,
la mainmise renforcée des impérialistes. Cela explique le soutien à tel
ou tel groupe « rebelle » susceptible de devenir un futur chien de garde
de leurs intérêts. Il y a ainsi des groupes soit-disant « rebelles »
directement financés par les Etats-Unis, d’autres par le Qatar et
d’autres encore par la Turquie.
De l’autre côté, il y a
la Russie impérialiste et ses alliés locaux (tel que l’Iran et le
Hezbollah) qui soutiennent le régime réactionnaire, celui du capitalisme
bureaucratique de Syrie dirigé par le compradore alaouite Bachar
el-Assad. »
Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011,
l’impérialisme français manifeste sa volonté d’intervenir et Hollande
était le premier à demander d’intervenir conjointement avec les
Etats-Unis alors sous la présidence de Barack Obama. Il fut aussi le
premier en Europe a demander à reconnaître et armer les rebelles
syriens. Il y a une réelle volonté politique de renforcer la position
française au Moyen-Orient en se faisant le soutien d’un éventuel régime à
venir que la France aimerait voir à sa botte.
Dans les années qui ont suivi, l’intervention en
Syrie n’a plus pris pour prétexte le régime syrien mais le développement
de Daech. Maintenant que celui-ci a été éradiqué dans sa majeur partie,
l’intervention des puissances impérialistes occidentales se concentrent
de nouveau contre le régime de Bachar el-Assad en prenant comme
prétexte l’utilisation d’armes chimiques. L’impérialisme utilise
toujours des prétextes humanitaires pour défendre ses interventions, ce
fut le cas en Irak où le régime de Saddam Hussein était accusé d’avoir
des armes de destruction massive, en Afghanistan l’intervention aurait
eu pour but de libérer les femmes afghanes des talibans et en Libye les
impérialistes ont mis en avant les massacres commis par Kadhafi. Ces
discours relèvent du prétexte et de la rhétorique, les impérialistes ont
des intérêts très précis dans la région : des intérêts économiques, des
positions stratégiques, avoir des régimes permettant les
investissements impérialistes et l’exploitation des ressources
naturelles tel que le pétrole ou les ressources minières. L’intervention
en Libye qui a laissé le pays dans une situation encore désastreuse
encore aujourd’hui, des années après la mort de Kadhafi, a par exemple
largement renforcé la présence de Total dans le pays.
Aujourd’hui, il
n’existe pas encore de force organisée pouvant lutter contre
l’impérialisme en Syrie. D’un côté les soit-disant « rebelles » sont
instrumentalisés par les impérialismes occidentaux, impérialisme US en
tête, la Turquie ou encore le Qatar et de l’autre côté le gouvernement
d’Assad soutenu par l’Iran et le Hezbollah sert de pion à l’impérialisme
russe. Concernant les Kurdes représentés par le PYD et ses forces
armées, les YPG et YPJ, si leur lutte de libération nationale est
légitime, ils ne peuvent offrir une solution pour la Syrie. Le PYD et
son guide idéologique, Öcallan, représentent la bourgeoisie nationale
kurde, celle-ci ne peut prétendre offrir de solution pour l’ensemble de
la Syrie, sa légitimité s’arrête à mener la lutte de libération
nationale pour le Kurdistan, son intervention à Raqqa avec les FDS
(Forces Démocratiques Syriennes, à l’initiative du PYD) en ont fait un
instrument de l’impérialisme américain qui les ont utilisé au sol pour
ne pas avoir à faire le travail eux-même. Cette alliance que le PYD a
conclu avec l’impérialisme américain pour avoir quelques soutiens
logistiques et espérer une reconnaissance n’a pas eu les résultats
escomptés et les forces kurdes se sont retrouvées seules face à
l’intervention turque, ne pouvant plus compter sur le soutien des
Etats-Unis qui est un grand partenaire de la Turquie et du régime
d’Erdogan. Si nous devons soutenir la lutte de libération nationale
kurde, nous devons aussi être conscients que sans direction
prolétarienne, sans un Parti Communiste appliquant le
marxisme-léninisme-maoïsme et ayant pour objectif la Révolution de
Nouvelle Démocratie, cette lutte ne pourra qu’être incomplète.
« Il ne peut y avoir une ligne politique juste et correcte s’il n’y a pas une idéologie juste et correcte »
Président Gonzalo
Aujourd’hui au niveau
de la situation internationale, il existe trois contradictions
principales : la contradiction entre impérialisme et nations opprimées,
la contradiction entre prolétariat et bourgeoisie et la contradiction
entre les puissances impérialistes elles-mêmes. En Syrie, la lutte contre l’impérialisme, pour la libération nationale et la Révolution ne peut réussir et se mettre en place que dans la construction de l’organisation indépendante du prolétariat, c’est-à-dire la construction du Parti Communiste Marxiste–Léniniste–Maoïste suivant
la stratégie de la Guerre Populaire Prolongée. La lutte du peuple
syrien contre l’impérialisme et ses pantins exigent une direction
prolétarienne, cette lutte doit être celle des masses et des masses
seules : nous réaffirmons que ce sont les masses qui font l’histoire et
qu’on ne peut compter que sur ses propres forces.
En tant que communistes, nous avons un devoir
internationaliste. Nous devons nous opposer à notre propre impérialisme,
combattre la bête de l’intérieur, nous devons dénoncer l’intervention
française en Syrie et partout ailleurs. Nous devons nous opposer
fermement contre cette agression impérialiste et mener une campagne
contre la guerre impérialiste. Nous devons mener la Révolution dans
notre propre pays, ce qui est la plus haute forme d’internationalisme
car la seule manière de mettre définitivement fin à l’impérialisme
français.
A bas l’agression impérialiste en Syrie ! A bas l’impérialisme français et ses chiens de gardes !Troupes françaises hors du Moyen-Orient et d’Afrique !
Guerre populaire jusqu’au communisme !
No comments:
Post a Comment