Ce lundi 29 juin, au lendemain du deuxième tour des élections municipales, Emmanuel Macron a restitué les travaux de la « convention citoyenne pour le climat ». Depuis les jardins de l’Élysée, le Président de l’État français a affirmé que toutes les mesures proposées par la convention seraient transmises à l’assemblée nationale. Toutes sauf trois sur lesquelles Macron a dit qu’il se permettait un « joker ».
En réalité, cette convention citoyenne n’est que de la poudre aux yeux pseudo écologique. En effet, il s’agit avant tout d’une manœuvre politicienne de la part d’Emmanuel Macron, Président de l’État capitaliste français, dans un moment où il est bien conscient qu’une partie de plus en plus importante de la population se soucie des questions environnementales. Au lendemain des élections municipales, après une percée importante du parti Europe Écologie Les Verts dans de nombreuses grandes villes, Emmanuel Macron essaye ainsi de grappiller des voix aux verts, dans l’espoir de se reconstituer un important socle électoral en prévision des élections présidentielles de 2022. À ce propos, le fait qu’Emmanuel Macron propose un référendum sur l’inscription dans la constitution de la nécessité de protéger la biodiversité n’est pas anecdotique : ce que veut Macron, c’est un plébiscite, une victoire écrasante du oui à un référendum qu’il aura lui même initié, ce qui lui permettra de remobiliser son électorat et de se présenter comme « le Président de l’écologie » à peu de frais. En effet, qui va voter contre « la nécessité de protéger la biodiversité » ? Il s’agit là de politique politicienne, d’une concurrence entre deux partis bourgeois, LREM, le parti d’Emmanuel Macron, et EELV, le parti pseudo écologiste qui en réalité ne propose que des mesurettes qui ne règlent en rien le problème de la destruction de la planète.

Cette convention citoyenne n’est donc que le résultat d’une manœuvre politicienne, de la volonté de l’État capitaliste de faire croire à la population qu’il se soucie de la question environnementale. Et si certaines mesures proposées par cette convention citoyenne semblent relever du bon sens, cela ne change rien au problème de fond qui est qu’on ne peut pas protéger l’environnement dans le cadre du système capitaliste, et cela, toutes les réformettes adoptées à la suite de « conventions citoyennes » n’y changeront rien.
Ainsi, fondamentalement, ce ne sont pas les conclusions de cette « convention citoyenne » qui sont mauvaises, mais le cadre même de celle-ci qui était chargée de réfléchir à comment réduire un tout petit peu la pollution dans le cadre du système capitaliste-impérialiste. Là dessus, le fait que sur les 149 propositions formulées par la convention, Emmanuel Macron en ait rejeté que trois, parmi lesquelles la taxation à hauteur de 4% des dividendes supérieurs à 10 millions d’euros en dit long sur le refus catégorique de l’État de faire payer les capitalistes pour protéger l’environnement.
Quoi qu’il en soit, le mode de production capitaliste est fondamentalement incompatible avec la protection de l’environnement, car si quelques mesures vaguement écologistes sont parfois appliquées par les capitalistes, ce n’est que pour des raisons marketing ou à la suite de luttes sociales, et ça ne change rien à la logique de fond du capitalisme qui vise à produire et à vendre toujours plus de marchandises afin d’accumuler toujours plus de capital. Cela, Karl Marx l’avait déjà analysé en 1844 lorsqu’il écrivait « La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillissent toute richesse : la terre et le travailleur. » En effet, dans le cadre du système capitaliste, la boussole qui permet de déterminer si une marchandise est produite ou non, c’est la recherche du profit. La protection de l’environnement n’est pas prise en compte dans le processus visant à produire des marchandises, car les capitalistes cherchent en permanence à réduire les coûts de production pour augmenter les profits, et qui dit réduction des coûts de production dit également priorisation de l’utilisation de procédés polluants sur d’autres potentiellement moins polluants mais plus coûteux.
Ainsi, si le capitalisme est incompatible avec la protection de l’environnement, il n’y a que par la révolution, par un renversement total de l’ordre capitaliste, que les masses populaires pourront construire un modèle de production en accord avec la protection de l’environnement, mais aussi en accord avec la protection des intérêts des travailleurs. Ce modèle de production, c’est le socialisme de transition vers le communisme, dans lequel les moyens de production appartiennent à la communauté, dans lequel la production est gérée démocratiquement en fonction des besoins et des aspirations des masses populaires et ainsi dans lequel la recherche du profit monétaire n’existe plus. Il n’y a que dans un tel modèle que la priorité pourra être mise à la protection de la planète.