Le discours de Valls au MEDEF fait rêver le patronat mais n'augure rien de bon pour les travailleurs.
Un premier ministre socialiste, jouant
la serpillière devant une tribune de bourgeois aux anges, cela aurait pu
être une pièce de théâtre, mais une fois de plus, avec le PS, la
réalité dépasse la fiction.
Rien de nouveau dans cette scène : en 2
ans de gouvernement, le parti socialiste nous avait déjà prouvé de
nombreuses fois qu'il a été un fervent défenseur des intérêts du
patronat. Mais cette fois ci, le discours est clair et assumé,
débarrassé de la fausse pudeur habituelle. Ici, les mots parlent d'eux
mêmes et la déclaration d'amour est explicite :
"Mesdames et Messieurs les chefs
d'entreprise, Mmes et MM. les entrepreneurs, la France a besoin de vous.
La France a besoin de ses entreprises. De toutes ses entreprises."
Les applaudissements du MEDEF ne sont de
la part de la bourgeoisie qu'une petite tape sur l'épaule de Valls
comme pour féliciter un chien docile.
Docile, le gouvernement l'est avec les
possédants, mais par contre quand il s'agit du peuple, le chien montre
les crocs, aboie et mord même très souvent.
L'ANI, le pacte de responsabilité, les
discours racistes contre les Rroms, la politique sécuritaire, les
attaques contres les droits des femmes, les expulsions de sans papiers,
le racisme d’État, la crise que l'on fait payer aux travailleurs... Le
catalogue des crimes actuels du PS au pouvoir est long.
Rien de nouveau, tonton Mitterrand a été
en son temps, lui aussi, un cerbère aux dents acérés. Il est inutile de
rappeler ici la longue carrière de ce fervent collaborateur,
colonialiste convaincu et bourreau du peuple Algérien.
Bref, s’il fallait une preuve de plus
que le PS sert les intérêts du patronat, le premier ministre en a donné
une belle hier dans son discours qui ne fut qu'une longue symphonie à la
gloire des exploiteurs, un engagement pris de la part du gouvernement.
Et oui, ce dernier ne compte pas changer
de cap. Bien au contraire, il assume pleinement son rôle de serviteur
politique des intérêts économiques de la bourgeoisie et rassure le
patronat, qui, rappelons le, n'a jamais bien été inquiet sur le fait que
ce sera aux travailleurs et travailleuses de payer la crise que les
exploiteurs ont provoqué.
Cela nous annonce une nouvelle période
de vaches maigres, car si le gouvernement distribue les pépites dorées
aux patrons, il faut bien que la richesse soit créée et pour cela, point
de miracle. C'est notre classe qui va continuer à trimer. Pour eux, les
lendemains qui chantent ; pour nous, les journées de travail
prolongées, les salaires à la baisse, l'âge de la retraite encore et
toujours reculé. Pour eux, les petits fours et les rendez vous à
Matignon ; pour nous les licenciements, et les fins de mois difficiles.
Contrairement à ce que déclare Valls, ce
sont bien les travailleurs et travailleuses qui créent les richesses
par leur travail et non les patrons. En effet, c'est par notre travail
que nous ajoutons de la valeur aux marchandises, c'est à dire que nous
transformons une somme de produits de bases en une marchandise
manufacturée à valeur ajoutée. Une palette de parpaing ne se transforme
pas en maison par magie, il faut pour cela que des ouvriers et ouvrières
se mettent au travail pour bâtir le logement. Sans l'acte de
production, le parpaing reste parpaing et le patron n'a plus qu'à dormir
sous la palette... Lui, il ne crée rien, il ne sert à rien, il se
contente juste de capter la plus value de notre travail, il ne nous
reverse que le strict minimum pour assurer la reproduction de nos forces
et s'accapare le reste des richesses que nous avons créé. Alors, quand
le ministre dit :"Cessons d’opposer systématiquement ! D'opposer
Etat et entreprises ! D’opposer chefs d’entreprise et salariés;
organisations patronales et syndicats !", il cherche à nous
endormir. Il n'y a aucun intérêt commun entre exploités et exploiteurs.
Les rapports que nous entretenons avec nos patrons ne peuvent être régis
que par une lutte à mort pour se dégager de la servitude dans laquelle
ils nous maintiennent !
Bien sûr, les patrons peuvent dormir sur
leurs deux oreilles, car le PS assure volontiers le service après vente
de la politique économique des exploiteurs. Si nous nous révoltons, les
flics bien dressés viendront faire taire nos révoltes ouvrières, et si
cela ne suffit pas, les nervis fascistes rodent dans les coins pour
prendre la relève en cas de besoin.
Le patronat sait reconnaître ses amis,
rien d’étonnant donc à ce que Pierre Gattaz, Président du MEDEF, déclare
à propos du discours de Valls :
"C'est un discours de lucidité, de pragmatisme, de clairvoyance beaucoup, de courage. Il a fait sauter des tabous aujourd'hui."
Face à cela, ne nous trompons pas
d'ennemi. Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Notre
émancipation ne viendra pas du jeu électoral et encore moins des
discours fascistes du FN. Notre liberté, nous l'obtiendrons grâce à la
force de nos organisations. Ne nous réfugions pas derrière des
«partenaires sociaux » qui depuis longtemps ont trahi notre cause. Il
est temps de prendre nos affaires en main et de relever la tête. C'est
nous qui faisons tourner la société, nous devons la diriger. Mais pour
cela, il n'y a qu'une solution : arracher par la violence le pouvoir
politique à la bourgeoisie. Il faut dès à présent nous organiser et
bâtir le parti communiste dont notre classe a besoin. Pas celui des
escrocs du front de gauche mais bien celui des maoïstes. C'est à cet
objectif que répond notre processus d'unification.
Notre émancipation ne pourra être le
fruit que d'une révolution par la voie de la guerre populaire. Un
processus organisé sous la direction d'un parti communiste MLM, visant à
mettre le pouvoir entre les mains de la classe ouvrière.
A BAS LE MEDEF ET SES LARBINS DU PS !
CE N'EST PAS AU PEUPLE DE PAYER LA CRISE !
ORGANISONS-NOUS POUR VAINCRE !
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