Tuesday, November 11, 2014

Vive l'insurrection démocratique burkinabè ! Non aux ingérences impérialistes françaises !

Vive l'insurrection démocratique burkinabè ! Non aux ingérences impérialistes françaises !


Déclaration
S

Le peuple burkinabè vient de chasser de son trône Blaise Compaoré, au bout de 27 ans de lutte. C’est un événement d’une grande importance politique, qui porte un coup très dur à ce qu’on appelle la « Françafrique ». Compaoré a été le plus fidèle mercenaire de l’impérialisme français dans la région d’Afrique de l’Ouest, depuis qu’il a renversé et assassiné son prédécesseur Thomas Sankara, avec d’ailleurs les encouragements de la France de Mitterrand. D’ailleurs c’est la France qui vole aujourd’hui à son recours, le met à l’abri en Côte d’Ivoire et lui permet comme à bien d’autres avant de ne pas avoir à rendre de compte à son peuple.

Compaoré était le représentant de la bourgeoisie compradore et bureaucratique de son pays, parasitaire et servile par nature, mise et maintenue au pouvoir par l’impérialisme au Burkina Faso comme dans les autres pays de la région. Il a organisé la domination économique et politique de son pays au bénéfice, avant tout, de la France. Le Burkina Faso est un des pays les plus déshérités d’Afrique. Ses richesses naturelles, comme l’or, sont entre les mains du capital impérialiste étranger. Chassés par la pauvreté, plusieurs millions de Burkinabè ont dû émigrer en Côte d’Ivoire, où ils sont surexploités et victimes d’un racisme violent. Le pays est occupé par plusieurs centaines de soldats français, sans qu’on sache exactement combien, qui y ont les mains libres sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Tout cela en vertu d’accords militaires secrets entre le régime et l’Etat français...

Compaoré n’hésitait pas à assassiner ses opposants démocrates, comme le journaliste Norbert Zongo en 1998, mort des mains des propres gardes du corps du président. Ce meurtre, comme d’autres, n’a jamais été puni. Voilà le genre d’individu que les gouvernements français successifs présentaient comme un grand démocrate et un « exemple de stabilité » pour d’autres.

Alors même que Compaoré a été un fauteur de guerre récidiviste dans la région. Il s’est immiscé dans les guerres civiles au Libéria et en Sierra-Leone, et surtout en Côte d’Ivoire, où c’est lui qui a armé les rebelles et mis au pouvoir Alassane Ouattara pour le compte de la France.

Tout cela, le régime a tenté de le masquer, en prétendant sans pudeur que le Burkina Faso était un « pays émergent », qu’il était le meilleur garant de la paix et du progrès. Quelle blague, et quel mépris pour son peuple. Les Burkinabè n’ont pas été dupes. Depuis la pseudo-indépendance « accordée » par la France, le mouvement démocratique et révolutionnaire, ses organisations politiques, syndicales, de femmes, de jeunesse et de défense des droits démocratiques, ont lutté sans relâche pour la justice, les droits de leur peuple et l’indépendance de leur pays.

Les Burkinabès sont ainsi devenus un peuple organisé, et leur détermination a payé. Grâce à eux, ce régime était devenu depuis longtemps le maillon faible de la Françafrique. En 2011, ils ont déjà été à deux doigt de renverser ce régime pourri. En 2014, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la prétention de Compaoré de modifier la constitution pour lui permettre de briguer un nouveau mandat de président, et ainsi de graver dans le marbre son autocratie.

Aujourd’hui, l’impérialisme essaye de détourner leur révolte à son compte. Il a aidé Compaoré à se réfugier en Côte d’Ivoire. Désormais, il pousse en avant de pseudo-opposants au régime Compaoré, pourtant mille fois compromis avec lui, comme Zéphirin Diabré. Diabré n’est rien d’autre que l’ancien directeur pour l’Afrique d’Areva, la multinationale française du nucléaire qui exploite l’uranium au Niger voisin... il n’a aucun changement à promettre ! En fait, la France ne cherche qu’à renouveler les couches dirigeantes de la bourgeoisie burkinabè à son service, juste recouverte d’une couche fraîche de vernis démocratique.

Après que les masses aient renversé le régime, l’armée a confisqué la victoire populaire. Un militaire, le lieutenant-colonel Isaac Zida, s’est autoproclamé chef de l’Etat, promettant, comme toujours, de rendre le pouvoir au peuple. Souvenons-nous de ce qui s’est passé il y a peu en Egypte : le peuple a chassé Moubarak, puis l’armée a renversé son successeur Morsi au prétexte de défendre la révolution, mais cela n’avait pour objectif final que de renforcer son propre pouvoir et d’écraser le mouvement populaire. Un régime militaire ne peut mener qu’à la continuation et même au durcissement du système néocolonial.

Au Burkina Faso comme ailleurs, tout le pouvoir doit revenir au peuple, et ni aux politiciens opportunistes ni aux militaires putschistes. Dès aujourd’hui, ces deux cliques s’entendent pour faire tirer sur le peuple pour tenter d’empêcher le peuple qui, lui, veut pousser l’insurrection plus loin. Ce sont autant de pièges mortels, camouflés sous des airs séduisants, sur la route de la Libération sociale et nationale. Pièges que le peuple burkinabè sera échapper que s’il est unit par la conscience de ses objectifs révolutionnaires et par son organisation indépendante des différentes classes exploiteuses.

L’OCML Voie Prolétarienne soutient le peuple burkinabè dans sa lutte pour son émancipation nationale et sociale. C’est en continuant et en intensifiant notre combat contre l’impérialisme français que nous apporterons le soutien le plus significatif aux peuples d’Afrique.
Notre impérialisme, l’impérialisme français, est sûrement le pire ennemi des peuples d’Afrique. L’OCML-VP apporte son soutien aux progressistes et révolutionnaires du Burkina Faso et à leurs organisations de lutte, qui s’affrontent à leurs ennemis intérieurs et extérieurs pour l’instauration d’un régime démocratique dans leur pays.

France hors d’Afrique ! Retrait de toutes troupes françaises, fermeture de toutes les bases militaires ! Abandon de tous les intérêts français en Afrique (AREVA, Bolloré et autres…) !
Vive le peuple burkinabè et sa lutte pour son émancipation sociale et nationale !
Vive la Révolution !

Le 9 novembre 2014, OCML Voie Prolétarienne

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