Colombie: Les étudiants affrontent la police à Bogota
La manifestation des étudiants de l’Université nationale a tourné à l’affrontements mercredi 29 mars, sur la Calle 45 et sur l’Avenida NQS, à Bogota. Les manifestants y ont affronté les Escouades mobiles anti-émeute (ESMAD) qui ont fait usage de gaz et de canon à eau.
Des dizaines de personnes ont été arrêtées à la suite d’une série d’affrontements dans le centre de Santiago, qui font partie d’une nouvelle commémoration de la Journée du jeune combattant Les heurts ont commencé dans l’Alameda, où des groupes de jeunes ont dressé des barricades (photo) et jeté des cocktails Molotov sur les carabiniers. Deux bus ont été également incendiés et en raison de ces heurts, il y a eu plusieurs coupures de circulation et déviations vers d’autres artères de la capitale chilienne. Les affrontements se sont poursuivis jusqu’aux premières heures du jeudi matin. Des heurts ont aussi eu lieu ailleurs au Chili, notament en Auricanie (pays Mapuche) où une succursale de l’entreprise Telsur à Temuco a été attaquée au cocktail Molotov.
Les frères Vergara Toledo et la « Journée du jeune combattant »
Chaque année, la jeunesse rebelle du Chili descend dans la rue pour commémorer la mort des frères Rafael et Eduardo Vergara Toledo. C’est la « Journée du jeune combattant » qui débouche toujours sur des affrontements avec les forces de l’ordre.
Rafael (18 ans) et Eduardo (20 ans) Vergara Toledo sont devenus le symbole de la lutte contre la dictature civile et militaire d’Augusto Pinochet et contre les politiques néolibérales des gouvernements chiliens qui ont succédé au régime Pinochet, perpétuant son héritage. Dans un contexte de répression et de crise économique qui a laissé 35 % des travailleurs au chômage dans les années 1980, des milliers de jeunes pauvres et d’enfants de travailleurs licenciés avaient commencé à s’organiser pour faire face à la dictature de Pinochet.
Dès leur plus jeune âge, Eduardo et Rafael ont grandi dans une famille politisée. Avec leur frère aîné, Pablo, ils ont milité au sein du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR). Eduardo est entré à l’Universidad Metropolitana de las Ciencias de la Educación (UMCE), connue au Chili sous le nom de « el Pedagógico », pour étudier l’histoire, mais il a été expulsé par les autorités fascistes en raison de ses liens politiques. Rafael, élève de l’enseignement secondaire, avait également été expulsé de son école en tant qu' »agitateur politique ».
Depuis 1982, la maison de la famille Vergara-Toledo a été constamment perquisitionnée et plusieurs de ses membres arrêtés. Au cours du premier semestre 1984, Eduardo et Rafael sont entrés dans la clandestinité. Le 29 mars 1985, à la tombée de la nuit, Eduardo et Rafael, ainsi que quatre autres militants du MIR, marchent dans les rues de Villa Francia, le quartier où ils habitent, et sont interceptés par les carabiniers.
Les jeunes gens prennent la fuite, mais les policiers tirent et atteignent Eduardo. Son frère, Rafael, retourne l’aider malgré l’insistance d’Eduardo pour qu’il s’échappe. La patrouille arrive bientôt. Rafael est sauvagement battu avant d’être abattu d’une balle dans la tête.
En mars 2004, un juge chilien Sergio Muñoz a ouvert une enquête en collaboration avec la cinquième brigade d’enquête du Chili. Après un long procès, les carabiniers Francisco Toledo Puente, Jorge Marín Jiménez, Mauricio Muñoz Cifuentes et le sous-lieutenant Alex Ambler Hinojosa ont été condamnés à des peines de 10 et 15 ans de prison pour le meurtre des frères Vergara-Toledo.
Ce sont en fait trois frères Vergara qui ont été tués par la
dictature et le décès de leur mère, elle-même résistante, le 6 juillet
2021, a donné lieu à une grande manifestation d’hommage
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