Nous vous avions déjà parlé de cette affaire qui ridiculise la justice turque depuis 16 ans, en janvier dernier
(
En 1998, une explosion sur le marché aux épices d’Istanbul fait 7 morts
et de nombreux blessés. Immédiatement la police turque s’empare de
l’affaire et prétend que c’est un attentat du
PKK,
produisant au besoin et au moyen de tortures, des preuves falsifiées.
Pinar Selek, militante féministe turque ayant fréquenté des séparatistes
kurdes dans le cadre de son travail, est arrêtée et elle-même torturée.
En 2000, premier procès, un témoin se rétracte, affirmant avoir été
torturé, et les experts prouvent que l’attentat n’en était pas un :
c’est une bonbonne de gaz d’un réchaud qui a explosé. Pinar est relaxée
et relachée. Depuis, la justice a par trois fois fait appel et condamné à
l’occasion la militante à la prison à perpétuité pour la relaxer plus
tard. Le procureur vient à nouveau de demander la perpétuité contre
Pinar, qui vit maintenant exilée à Strasbourg.
Voir le dossier: Turquie-Kurdistan avec les tags:
Turquie
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PKK
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Nos sources
Turquie : Folie judiciaire
Le 9 juillet 1998, une explosion au Marché aux épices d’Istanbul fait 7 morts et 120 blessés. La
police dirige ses soupçons vers le
PKK, et arrête un premier suspect, Abdülmecit Öztürk. Celui-ci, sous la torture, lâche le nom
de Pinar Selek, une sociologue qui travaille alors sur le profil
de ceux qui s’enrôlent dans la rébellion. Elle est à son
tour
arrêtée et longuement torturée, mais Pinar Selek ne donne aucun nom.
L’enquête sur l’explosion du Marché aux épices n’avance pas et pour
cause : deux rapports d’experts concluent à une explosion accidentelle,
due à une fuite d’une bouteille de gaz alimentant un réchaud à
döner-kebab...
Pinar est même remise en liberté en décembre 2000, et la 12e cour
pénale d’Istanbul prononce logiquement, en juin 2006, un verdict
d’acquittement. Mais le procureur fait appel et la cour de cassation
invalide le jugement. Pinar Selek est à nouveau jugée pour sa
participation à cet attentat qui n’en est pas un, mais à nouveau
acquittée, encore à l’unanimité des juges. Suite à un nouvel appel du
procureur, la cour de cassation est à nouveau saisie ; elle invalide ce
second acquittement, cette fois sur le fond. Le troisième jugement ne se
terminera pas autrement que les précédents : un nouvel acquittement est
prononcé, toujours à l’unanimité des membres de la cour, en février
2011.
En décembre dernier, suite à un nouvel appel du procureur et dans
l’attente d’une réunion de ce dossier avec d’autres affaires en cours
devant une cour de cassation pour un verdict définitif, la 12e cour
pénale décide bizarrement d’invalider son précédent verdict et se
prononce cette fois pour la culpabilité de Pinar Selek, réfugiée en
France. Celle-ci a été condamnée à une peine de prison à vie
incompressible !
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